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A la faveur d’une production céréalière nationale estimée à 5 856 530 tonnes qui dégage une hausse de 9 pourcent par rapport à l’année dernière et de 24 pourcent par rapport à la moyenne quinquennale, les disponibilités alimentaires nationales sont suffisantes pour les besoins de consommation. Cela se traduit pour la plupart des producteurs par des stocks normaux qui facilitent l’accès alimentaire et renforcent les revenus avec la vente des excédents.
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La plupart des zones se trouve actuellement en situation d’insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) qui va perdurer jusqu’au moins mai 2017. La consommation alimentaire des ménages comprend des aliments diversifiés dont ceux issus des cultures de contre saison qui procurent également des revenus normaux aux producteurs. Toutefois, avec l’épuisement précoce des stocks paysans suite aux déficits céréaliers dans les zones agricoles de Maradi (Dakoro, Mayahi), des formes de Stress (Phase 2 de l’IPC) apparaitront en mars 2017.
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La situation pastorale est marquée par un déficit fourrager estimé à 12 235 881 tonnes de matière sèche par les services du ministère de l’élevage. Une dégradation précoce de l’embonpoint des animaux et de leur valeur marchande sont attendues et une situation de Stress (Phase 2 de l’IPC) va apparaitre à partir de mars 2017 suite à l’insuffisance des revenus pour couvrir les besoins non alimentaires dans la zone pastorale des transhumants des régions de Tahoua, Zinder, Agadez et Maradi.
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Dans la région de Diffa, une situation Minimale (Phase 1 ! de l’IPC) grâce à l’appui humanitaire et Stress (Phase 2 de l’IPC) subsiste actuellement à cause de la perturbation continue des marchés et des activités de moyens d’existence de pêche et de vente de poivron et du bétail. En raison de la persistance de l’insécurité et sans la poursuite de l’assistance humanitaire, il est attendu des situations de Stress (Phase 2 de l’IPC) et Crise (Phase 3 de l’IPC) à partir de février 2017.
Selon les chiffres officiels publiés par le gouvernement du Niger, la production céréalière prévisionnelle 2016‐2017 se chiffre à 5 856 530 tonnes, soit 9 pourcent de hausse par rapport à 2015 et 24 pourcent de hausse par rapport à la moyenne quinquennale. Pour le mil (principal aliment de base) et le niébé (principale culture de rente), leurs productions ont connu des hausses respectives de 20 pourcent et 22 pourcent par rapport à la moyenne quinquennale. Cette performance de la production a été obtenue grâce à la poursuite normale de la pluviométrie jusqu’en fin septembre à travers le pays et la maitrise moyenne d’attaque des nuisibles des cultures. Cela permettra aux ménages de reconstituer leurs stocks alimentaires et de dépendre moins des marchés pour l’achat des aliments de base comme en année normale. Les récoltes continuent pour le riz pluvial, les pastèques, les melons d’eau et autres cultures de décrue ainsi que certains légumes (laitue, carottes, tomate etc.) dans les zones de production renforçant les disponibilités et aussi les possibilités de diversification des rations alimentaires et des revenus. Les appuis en matériels et intrants agricoles du gouvernement et la bonne recharge de la nappe phréatique vont contribuer à obtenir une production de contre saison au moins égale à la moyenne.
La situation pastorale reste marquée par un déficit de 12 235 881 tonnes de matière sèche cette année. A cela s’ajoute-la baisse de revenus en dessous de la moyenne car les populations pastorales n’ont pas bénéficié des bons prix de la période de Tabaski à cause de la faible demande à l’exportation vers le Nigéria (principale destination) avec la dépréciation continue du Naira nigériane. On s’attend à des dépenses supplémentaires pour nourrir les animaux et assurer la consommation alimentaire humaine à partir de mars quand le disponible fourrager va s’amenuiser précocement. Concernant les prix, les tendances à la baisse s’est poursuivi en novembre pour le bovin de plus 40 pourcent par rapport à l’année passée à la même période à Matameye, Soubdou, Tanout (Zinder), Maradi et Sabon Machi (Maradi) et par rapport à la moyenne a Nguigmi (Diffa), Maradi et Soubdou. Pour les petits ruminants, les baisses en novembre de plus de 40 pour cent par rapport à la moyenne sont observées à Nguigmi (Diffa), Mokko, Tanda (Dosso), Maradi commune, Tanout, Soubdou et Koundoumawa (Zinder) pour le bélier et à Mokko (Dosso), Dakoro (Maradi), Tamaske (Tahoua), Tanout et Soubdou (Zinder) pour le bouc.
L’approvisionnement des marchés est régulier et satisfaisant suite à l’arrivée des nouvelles récoltes sur les marchés principaux. Les prix des céréales suivent actuellement leurs tendances saisonnières normales à la baisse par rapport à novembre mais restent similaires voir légèrement supérieurs par rapport aux moyennes saisonnières dans les zones de déficits de production comme Mayahi et Dakoro (Maradi) où une demande atypique sera observée sur les marches. Dans la région de Diffa, malgré le dysfonctionnement des marchés, les prix sont restés relativement stables par rapport à leurs normes saisonnières en lien avec l’arrivée des nouvelles récoltes.
La crise sécuritaire de Boko Haram persiste dans la région de Diffa où à peu près 250 000 personnes restent en déplacement en décembre. Aussi, les populations locales pauvres qui ne se sont pas déplacés continuent à observer une perturbation de leurs principales sources locales de revenus : la production de maïs et de poivron, les activités de pêche au tour du Lac Tchad et de la Rivière Komadougou Yobe, la transhumance vers la Lybie et la vente de bétail vers le Nigeria.
Les hypothèses du scénario FEWS NET le plus probable pour la période d’octobre à mai 2017 n’ont pas changé.
Les activités économiques saisonnières notamment celles relatives aux cultures de contre saison, à leur mise en marché et la main d’œuvre agricole en cours, vont continuer jusqu’en mars/avril et vont constituer de bonnes opportunités aux ménages pauvres pour acquérir les revenus normaux. Cette situation va accroitre l’accessibilité des ménages aux denrées alimentaires de base et maintenir la plupart des zones en l’insécurité alimentaire aiguë de phase Minimale (Phase 1 de l’IPC) jusqu’au moins mai 2017.
Dans la zone pastorale des transhumants des régions de Tahoua, Zinder, Agadez, et Maradi et les zones agricoles de Maradi (Dakoro, Mayahi), les déficits fourragers et céréaliers liés aux effets négatifs des aléas climatiques vont précocement dégrader l’embonpoint des animaux et un épuisement précoce des stocks des ménages se profilera à partir de mars pour les ménages pauvres. Ces ménages auront des revenus insuffisants pour couvrir leurs besoins non alimentaires et seront soumis à une situation de Stress (Phase 2 de l’IPC) à partir de mars 2017.
Dans la région de Diffa, les marchés vont continuer à être perturber et les principales activités de moyens d’existence comme la pêche, la vente du poivron et du bétail et la migration vers le Nigeria et la Libye vont continuer à générer des revenus en dessous de la moyenne. La situation Minimale (Phase 1 ! de l’IPC) grâce à l’appui humanitaire planifié et Stress (Phase 2 de l’IPC) vont évoluer dès février en Stress (Phase 2 de l’IPC) et Crise (Phase 3 de l’IPC) respectivement sans la poursuite d’assistance humanitaire.
Cette mise à jour des perspectives sur la sécurité alimentaire présente une analyse des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée au cours des six prochains mois. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.