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La Crise (Phase 3 de l’IPC) s’étend à Diffa et Maradi suite à une perturbation de l’assistance alimentaire

  • Mise à jour sur la sécurité alimentaire
  • Niger
  • Août 2023
La Crise (Phase 3 de l’IPC) s’étend à Diffa et Maradi suite à une perturbation de l’assistance alimentaire

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  • Messages clé
  • Situation actuelle
  • Résultats actuels de la sécurité alimentaire
  • Calendrier saisonnier pour une année typique
  • Suppositions mises à jour
  • Perspectives jusqu’à janvier 2024
  • Événements qui pourraient changer les scenarios
  • Messages clé
    • L’insécurité continue de perturber les moyens d’existence des ménages et le fonctionnement des marchés dans les régions de Tahoua, Tillabéry, Diffa, et Maradi. Le coup d’État du 26 juillet, qui a déclenché des séries de sanctions économiques et financières par la Communauté Économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et certains partenaires bilatéraux et multilatéraux, a contribué à une légère augmentation des attaques des groupes terroristes dans les régions de Tahoua et Tillabéry profitant du changement d’attention des militaires sur la défense nationale, en raison des menaces d’intervention militaire de la CEDEAO. À cela s’ajoutent des prix élevés des denrées alimentaires et un pouvoir d’achat des ménages pauvres insuffisant pour avoir accès aux aliments et couvrir leurs besoins alimentaires. Ainsi, l’insécurité alimentaire aigüe de Crise (Phase 3 de l’IPC) persiste dans ces deux régions. Suite au coup d’État et les sanctions économiques et financières, le gouvernement a des capacités financières limitées pour la mise en œuvre de son programme d’assistance alimentaire. Aussi, la continuation des assistances alimentaires par le Programme Alimentaire Mondiale (PAM) seule ne permet pas de couvrir les besoins des populations. En plus, l’insécurité continue d’impacter les moyens d’existence et les mécanismes de stratégie d’adaptation des ménages pauvres et déplacés dont leurs besoins alimentaires ne sont plus couverts. Ainsi, l’insécurité alimentaire de Crise (Phase 3 de l’IPC) va s’étendre dans les régions de Diffa et Maradi jusqu’à janvier 2024.   
    • La campagne agricole se poursuit dans de bonnes pluviométriques favorables à un bon développement des cultures dont les stades végétatifs sont en majorité dans la phase de croissance et de reproduction. La situation pluviométrique s’est aussi bien améliorée dans la zone pastorale où le tapis herbacé s’est installé ainsi que les points d’eaux. Cette situation place les ménages pauvres pastoraux dans une insécurité alimentaire aiguë Minimale (Phase 1 de l’IPC) jusqu’à janvier 2024. Par contre, dans des zones localisées de Diffa, Agadez, Tahoua et Maradi, le tapis herbacé et les points d’eau accusent un retard dans leur installation dus à l’insuffisance des précipitations. Aussi, les productions agricoles seront significativement en baisse à cause de l’échec des semis consécutifs aux faibles précipitations et les abandons des champs suite à l’insécurité. 
    • La crise sécuritaire persiste dans ses différents foyers de Tillabéry, Diffa, Tahoua et Maradi mais le foyer de Tillabéry demeure le plus actif. Des incidents sécuritaires sont devenus plus fréquents et plus meurtriers dans les rangs des groupes terroristes et même au niveau des forces armées nationales depuis le coup d’état. 

    Situation actuelle

    La situation politique : Le changement de régime politique depuis le coup d’état du 26 juillet 2023 a fait l’objet de lourdes sanctions prises par la CEDEAO et l’UEMOA et par certains partenaires financiers (la Banque mondiale, l’Union Européenne, et les autres partenaires bilatéraux). Ces sanctions comprennent entre autres la suspension des transactions commerciales y compris celles des denrées alimentaires, de l’électricité et des produits pharmaceutiques ainsi que la suspension des aides budgétaires et au développement. Parmi les pays membres de la CEDEAO, le Nigéria et le Bénin ont fermé leurs frontières avec le Niger. Cependant, les appuis pour le financement des interventions humanitaires et la circulation des aides alimentaires ne font pas partie des sanctions et donc les assistances humanitaires continuent même si la mise en œuvre selon la planification n’est pas assurée à cause d’un faible taux de financement. 

    En plus de ces sanctions, la CEDEAO menace d’intervenir militairement contre le Niger et les nouvelles autorités issues du coup d’état militaire en mobilisant les forces militaires de la communauté. Toutefois, les négociations peuvent commencer au tour de la libération du l’ancien Président et du retour à l’ordre constitutionnel normal suite à l’annonce officielle en date du 19 août 2023 par les nouvelles autorités d’une période de transition de 3 ans et qui est pour le moment rejeté par la CEDEAO. Des organisations de la société civile, religieuses et syndicales du pays, de la sous-région et de la communauté internationale apportent leur soutien aux nouvelles autorités. Ils ont lancé un appel à la CEDEAO à lever l’embargo économique et financier tout en décourageant l’option militaire dans l'espoir de résoudre par voies pacifiques, diplomatiques la crise politique au Niger.

    Aussi, au plan régional, cette situation politique a suscité la solidarité manifestée par certains pays voisins notamment le Mali et le Burkina Faso qui ont levé, au bénéfice du Niger, les restrictions appliquées sur les sorties des produits alimentaires en réponse aux sanctions imposées par la CEDEAO suite aux coups d’état militaires intervenus respectivement en 2020 et 2022 dans ces pays. L’Algérie a également suspendu l’interdiction de la réexportation appliquée suite à la guerre Ukraine-Russie sur les produits manufacturés issus du marché international. Des centaines de camions (300 camions de transports de marchandises selon les services de douanes) transportant des produits alimentaires et d’autres produits de grande consommation ont été escorté par des militaires du Burkina Faso et du Niger jusqu’à Niamey, arrivées à la mi-août. 

    La situation sécuritaire : Cette situation politique tendue vient se greffer à une situation sécuritaire déjà volatile avec les attaques et les déplacements internes forcés subséquents de populations. Depuis 2015, le Niger est confronté à une insécurité alimentée par des organisations extrémistes violentes dans les régions de Tillabéry, Tahoua et Diffa, ainsi que par le banditisme organisé et le trafic, en particulier à Maradi et dans certaines parties d’Agadez ; cette tendance s'est intensifiée au cours des cinq dernières années (Figure 1). En effet, contrairement à la situation habituelle, les attaques terroristes ont continué malgré l’installation de la saison des pluies et son corollaire de remplissage des cours d’eaux qui entrave habituellement les mouvements des groupes terroristes. 

    La persistance des incidences sécuritaires est observée dans tous les foyers de tension mais surtout dans celui de la région de Tillabéry, où en juillet les menaces et attaques des groupes armés ont provoqué les déplacements de plus de 2 000 personnes dans le département de Say, précisément dans la Commune rurale de Ouro Guéladio. Les attaques menées par Jama’at Nasr al-Islam wal Muslimin (JNIM) et l’État islamique au Sahel (EI Sahel) ont augmenté de 7 pour cent entre janvier et juillet 2023 par rapport à la même période de l’année passée contre les populations civiles, les forces de sécurité et les milices d’autodéfense signalées dans les régions de Tillabéry et de Tahoua. Toutefois, le nombre de décès associés à ces incidents a diminué de 15 pour cent. 

    Aussi, depuis le coup d’État du 26 juillet par le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), une légère augmentation des attaques contre les forces de sécurité nigériennes a été signalée dans les régions de Tillabéry et de Tahoua. À titre illustratif, le 15 août 2023, au moins 17 soldats nigériens ont été tués dans une embuscade du JNIM entre Boni et Torodi (région de Tillabéry). Cette escalade de la violence ciblant des positions militaires suggère que les groupes terroristes profitent de la baisse de la vigilance et l’attention plus portée à la sécurité nationale et cela consécutivement à la menace d’interventions militaires annoncées par des forces étrangères. 

    Figure 1

    Incidents de violence politique au Niger du janvier 2018 au juillet 2023
    Les violences politiques au Niger

    Source: Armed Conflict Event and Location Dataset

    Les marchés et prix : Le fonctionnement des marchés et des flux transfrontaliers est inférieur à la normale car avec la fermeture des frontières liée aux sanctions de la CEDEAO, les circuits officiels des transactions commerciales sont devenus moins actifs. Toutefois, les flux transfrontaliers continuent à la faveur de l’interdépendance des économies des pays voisins, de la levée des interdictions de sortie des produits alimentaires par les gouvernements du Mali et du Burkina Faso, de la porosité des frontières et de l’existence de circuits d’échange informels, entre le Niger, le Nigéria et le Bénin. Certes, l’intensité des flux de denrées alimentaires a diminué car le Nigéria surtout et le Bénin constituent les principales sources des produits  alimentaires importés au Niger et la fermeture des frontières avec ces pays perturbent significativement les flux transfrontaliers. Les approvisionnements des marchés   continuent à un niveau inférieur à la moyenne mais arrivent à satisfaire à la demande de consommation. Selon les commerçants, les flux transfrontaliers entre le Niger et le Nigéria ne se font plus à travers les circuits officiels avec les grands camions mais à travers les flux informels en utilisant tous les types de moyens de transport des véhicules Pick up jusqu’aux charrettes et motos. Dans tous les cas les quantités de produits transportés sont inférieures à celles d’avant la fermeture. Les prix moyens des céréales locales ont évolué de façon stable jusqu’en juin mais ont entamé une tendance haussière en dès début juillet à cause de l’épuisement des stocks et de la hausse de la demande de consommation en cette période de soudure. L’ampleur de la hausse est devenue plus importante et plus brusque en fin juillet et début août pour le riz importé suite à la survenue de l’évènement militaire qui a eu comme effet immédiat la rétention des stocks par les commerçants et la fixation des prix à des niveaux plus élevés de 15 à 17 pour cent pendant les semaines succédant le coup d’état militaire par aux semaines précédentes (Figure 3). Cependant, l’évènement politique n’a pas influencé le prix du mil du fait de l’existence des stocks suffisants (Figure 2).

    Figure 2

    Evolution hebdomadaire du prix du mil sur certains marchés
    Evolution du prix du mil

    Source: SIMA

    Figure 3

    Evolution hebdomadaire du prix du riz importé (5% de Brisure)
    Evolution du prix du riz importé

    Source: SIMA

    Sur les marchés de bétail, les exportations ont aussi baissé à cause de la fermeture des frontières, dont celles du Nigeria qui est la principale destination des animaux exportés par les ménages nantis et non par les ménages pauvres dont les animaux sont vendus sur les marchés locaux. Les prix des animaux sont inférieurs à ceux de la moyenne des cinq dernières années à cause de la baisse de la demande suite à l’absence des acheteurs exportateurs. Les termes de l’échange en août 2023 sont d’environ 90 kg de mil pour un bouc, alors qu’ils étaient estimés à environ 100kg pour un bouc en juillet 2023.

    La saison des pluies et production agricole: La bonne pluviométrie enregistrée depuis le mois d’avril (Figure 4) se traduit par un cumul pluviométrique excédentaire en début août par rapport à la moyenne des dix dernières années. Leur intensité a entrainé des inondations qui ont affecté 88 000 personnes selon le ministère de l’Action Humanitaire principalement dans les régions de Tahoua, Maradi, Zinder et Tillabéry dont les personnes sinistrées représentent près 60 pour cent de la population totale affectée. Les impacts des inondations  sur les cultures sont faibles selon les services techniques de l’agriculture mais elles ont occasionné des pertes de moyens d’existence notamment de plus 3 000 têtes de vaches, près de 8 000 maisons et environ 4 tonnes de produits vivriers. Aussi, selon la direction des statistiques du ministère de l’agriculture, 192 villages agricoles sont sans semis dont 125 villages dans la région d’Agadez suite au faible écoulement des koris dont dépend le système agricole dans cette zone, 40 villages dans la région de Tillabéry à cause de l’insécurité qui a forcé les populations abandonner les villages et 27 villages dans la région de Diffa suite à l’insécurité et au déficit pluviométrique. Le développement des cultures en place dans les zones agricoles et agropastorales se poursuit normalement et les bonnes conditions agro météorologiques dont bénéficient actuellement les cultures céréalières et les cultures de rente permettent d’espérer des perspectives de récoltes moyennes à supérieures à la moyenne globalement avec toutefois, des productions nulles dans les zones où il n’y a pas eu de semis ou les semis ont avorté suite à l’insécurité ou à la faiblesse des précipitations et des productions médiocres suite aux effets des séquences sèches sur le développement des cultures et des rendements. Avec les activités agricoles, les ménages pauvres trouvent des opportunités d’emplois saisonniers locaux qui leur génèrent des revenus. 

    Sur le plan pastoral, la situation est globalement caractérisée par une reconstitution du tapis herbacé et un remplissage progressif des points d’eaux grâce aux pluies enregistrées en juillet et août dans la zone pastorale. L’état d’embonpoint des animaux s’améliore et il y a une reprise de la production laitière qui améliore les revenus des ménages pastoraux. Toutefois, le couvert végétal est encore médiocre et inférieur la moyenne des 10 dernières années dans la zone pastorale de Diffa, Zinder et Maradi (Figure 5). 

    Figure 4

    Cumul Précipitations (1ère décade d’avril à 2ème décade d’août)
    Cumul des précipitations

    Source: FEWS NET/USGS

    Figure 5

    Mesure de l’état de la végétation (NDVI) (2ème décade d’août)
    Etat de la végétation

    Source: FEWS NET/USGS

    Les sources de revenus des ménages : Les ménages pauvres ont principalement accès à des sources de revenus saisonnières, tels que les emplois temporaires dans les exploitations agricoles de contre saison, l'auto-emploi (vendre du foin, du bois de chauffage ou du charbon) et la vente de volaille. Le prix de la main d’œuvre agricole journalière pour les ménages pauvres a augmenté de 2 500 à 3 000 FCFA contre 1 500 à 2 000 FCFA en moyenne quinquennale à la faveur d’une demande accrue de main d’œuvre due au bon déroulement de la saison agricole. 

    Les actions d’assistances alimentaires : Les opérations d’assistances alimentaires par l’Etat et le PAM ont été lancées en début juillet 2023 et sont planifiées pour une cible de 3.3 millions de personnes dont 1.5 millions par le gouvernement, 1.1 million par le PAM et 700 000 par les ONGs. Les ressources financières acquises n’ont pas permis au PAM de mettre en œuvre son plan de réponse humanitaire suivant les objectifs initiaux et donc les assistances humanitaires apportées arrivent à atteindre la cible mais avec des rations réduites. Les rations complètes ont été distribuées à toute la cible par le gouvernement en juillet, mais il n’est pas en mesure de conduire les distributions du mois d’août à cause de l’épuisement des stocks et du manque de ressources financières qui proviennent normalement des aides budgétaires suspendues suite au coup d’état militaire. 


    Résultats actuels de la sécurité alimentaire

    En août 2023, les ménages pauvres et déplacés des régions de Tillabéry et de Tahoua Nord font face à une insécurité alimentaire en Crise (Phase 3 de l’IPC). Les ménages pauvres et déplacés de la région de Diffa et Sud Maradi vont aussi basculer en Crise (Phase 3 de l’IPC) car tout comme ceux de Tillabéry et Tahoua, ils n’ont pas de stocks de produits alimentaires, ils n’ont pas de revenus, leur pourvoir d'achat est faible à cause des prix très hauts et ils n’ont pas accès aux assistances alimentaires et humanitaires à cause des capacités d'intervention réduites du gouvernement et du PAM. Les ménages pauvres localisés dans les zones affectées par les inondations seront aussi en Crise (Phase 3 de l’IPC). Dans le reste du pays, les disponibilités alimentaires sont faibles et les ménages pauvres ne sont pas en mesure d'assurer les dépenses autres que alimentaires. Les disponibilités de pâturage et de points d'eaux se sont améliorées dans la zone pastorale favorisant l'embonpoint et la valeur marchande des animaux et les termes de l'échange bétail/céréale. Par conséquent, ils font face à une insécurité alimentaire aiguë Minimale (Phase 1 de l'IPC).


    Calendrier saisonnier pour une année typique
    Calendrier saisonnier

    Source: FEWS NET


    Suppositions mises à jour

    Les hypothèses du rapport sur les perspectives de la sécurité alimentaire de juin 2023 à janvier 2024 se maintiennent, à l'exception de celles mises à jour ci-dessous :

    • Les tensions entre le Niger et la CEDEAO vont rester élevées jusqu’en fin 2023, oscillant entre des périodes d’ouvertures / compromis fragmentaires et des confrontations diplomatiques entachées de menaces d’interventions militaires et de nouvelles sanctions. Les négociations régionales et internationales avec le CNSP vont s’ouvrir et vont se focaliser sur d’abord sur le calendrier de transition et la libération en toute sécurité du président déchu et des accords vont etre trouvés et qui vont permettre la levée des sanctions .
    • Il est prévu que les attaques terroristes se poursuivent et même s’intensifient à court terme, plus particulièrement dans les régions de Tillabéry et Tahoua. Cela est en partie due au fait que les nouvelles autorités sont susceptibles de se concentrer sur les opérations de défense nationale due aux menaces d’intervention militaire de la CEDEAO.
    • La fermeture des frontières avec le Nigéria et le Bénin combinée aux impacts de l’insécurité accrue sur les frontières et sur les routes commerciales avec le Burkina vont se traduire par une baisse des volumes des flux transfrontaliers en produits alimentaires, pharmaceutiques et thérapeutiques en dessous de la moyenne dans le court terme jusqu’à ce que les sanctions soient levées. Cependant la poursuite des échanges avec le Burkina Faso, le Mali, l’Algérie, le Tchad et la Libye couplée aux productions agricoles locales au-dessus de la moyenne va atténuer les impacts des sanctions sur les flux et les approvisionnements à moyen terme. L’impact le plus important des sanctions et de l’insécurité sur le fonctionnement du commerce et des marchés sera l’augmentation des prix liés au dysfonctionnement des flux d’approvisionnements, à l’accroissement des coûts de transports et à la spéculation des commerçants sur les incertitudes des marchés. 
    • L'assistance alimentaire sera faible car le gouvernement ne pourra pas faire des achats de volumes suffisants pour mettre en oeuvre son plan de réponse et les importations à partir des pays comme le Nigéria et le Bénin ne seront pas possible. Le PAM va continuer la mise en oeuvre de son plan humanitaire à l’aide des stocks disponibles mais insuffisants pour couvrir toute la cible et pendant la période de septembre 2023 à janvier 2024.

    Perspectives jusqu’à janvier 2024

    En septembre 2023-janvier 2024: Les ménages pauvres et déplacés des régions de Tillabéry et de Tahoua Nord feront face à une insécurité alimentaire en Crise (Phase 3 de l’IPC). Les ménages pauvres et déplacés de la région de Diffa et Sud Maradi vont aussi basculer en Crise (Phase 3 de l’IPC) car tout comme ceux de Tillabéry et Tahoua, ils n’auront de stocks de produits alimentaires issus des récoltes suite à l’insécurité perturbant leurs activités, ils n’auront de revenus et les prix sur les marchés seront très hauts et ils n’auront pas accès aux assistances alimentaires et humanitaires faute de stocks alimentaires et moyens financiers auxquels seront confrontés le gouvernement et le PAM. Les ménages pauvres localisés dans les zones affectées par les inondations seront aussi en Crise (Phase 3 de l’IPC). Dans les régions de Tillabéry et Tahoua, quelques ménages pauvres et déplacés seront en situation d’insécurité alimentaire d’Urgence (Phase 4 de l’IPC), car suite à la longue durée dans l’insécurité alimentaire de Crise (Phase 3 de l’IPC) caractérisée par un déficit alimentaire prolongé, la situation nutritionnelle des enfants sera fortement dégradée alors que les sanctions vont empêcher les approvisionnements en intrants thérapeutiques des centres de prise en charge des enfants malnutris et des mortalités seront enregistrées parmi les enfants malnutris sévères

    Dans le reste du pays, les disponibilités alimentaires seront améliorées grâce aux récoltes qui seront disponibles qui vont permettre d’accéder aux aliments pour la majorité des ménages y compris les pauvres dans toutes les zones de moyens d’existence agricoles, agropastorales et pastorales sans conflit et insécurité. La situation pastorale sera rétablie à son niveau optimal car le pâturage sera disponible et les cours d'eau suffisamment remplis. Les conditions de sécurité alimentaire seront plus favorables pour améliorer la consommation alimentaire des ménages, l'embonpoint des animaux, les termes de l'échange bétail/céréale et la production et la vente de lait. Les ménages agricoles et éleveurs pourront gagner des revenus moyens qui leur permettront de subvenir à leurs besoins alimentaires et non alimentaires. Par conséquent, ils feront face à une insécurité alimentaire aiguë Minimale (Phase 1 de l'IPC).


    Événements qui pourraient changer les scenarios

    Événements qui pourraient changer les scenarios

    Tableau 1
    Événements possibles au cours des huit mois à venir qui pourraient changer le scénario le plus probable
    ZoneEvénementsImpact sur les conditions de la sécurité alimentaire

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Nationale

    Echec des négociations avec les organisations régionales et internationales qui se traduisent par un maintien des sanctions, mais sans intervention militaire de la CEDEAOPerturbation continue des flux et autres transactions commerciales et cela va entrainer une baisse des approvisionnements des marchés et une hausse des coûts de transport et une hausse significative des prix des produits de base, une réduction supplémentaire du pouvoir d’achats des ménages pauvres dont la majorité auront un accès limité aux aliments. Le gouvernement et les partenaires vont reconstituer les stocks d’intervention à un niveau inférieur aux besoins et cela va se traduire par une baisse de la couverture des assistances alimentaires. Les ménages pauvres seront incapables d’acheter suffisamment de produits de consommation et recevront moins d’assistances alimentaires et donc feront face à une Crise (Phase 3 de l’IPC) qui va affecter plus de ménages pauvres dans les zones d’insécurité mais aussi dans les zones sans insécurité. 
    Echec des négociations avec les organisations régionales et internationales qui se traduisent par un maintien des sanctions et une intervention militaire de la CEDEAODes troubles sociopolitiques et militaires sans précédent seront observés dans tout le pays et vont auront des implications dans les pays voisins notamment le Burkina Faso et au Mali qui vont appuyer les forces armées nationales dans la défense du territoire. Tous les secteurs socioéconomiques seront perturbés notamment les activités de moyens d’existence et les mouvements des personnes et leurs biens seront limités. Les importations et les exportations seront au ralenti et une pénurie alimentaire et en ressources financières sera observée dans le pays. Les phases d’insécurité alimentaire de Crise (Phase 3 de l’IPC) vont basculer en Urgence (Phase 4 de l’IPC) dans les régions de Tillabéry, Tahoua, Diffa et Maradi et les phase d’insécurité en Stress (Phase 2 de l’IPC) vont évoluer en Crise (Phase 3 de l’IPC) et les Minimal (Phase 1 de l’IPC) vont évoluer en Stress (Phase 2 de l’IPC) si l’intervention dure 3 à 6 mois).

     

    Citation recommandée: FEWS NET. Niger Mise à jour sur la sécurité alimentaire Août 2023: La Crise (Phase 3 de l’IPC) s’étend à Diffa et Maradi suite à une perturbation de l’assistance alimentaire, 2023.

    Cette mise à jour des perspectives sur la sécurité alimentaire présente une analyse des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée au cours des six prochains mois. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.

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