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La saison s’est installée avec un retard variant entre deux à quatre semaines selon les zones. Cependant, les améliorations observées dans le régime des pluies à partir de fin juillet et les résultats des récentes mises à jour des prévisions pluviométriques permettent d’espérer une fin moyenne de la campagne agropastorale.
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Les conditions pastorales se sont nettement améliorées avec un bon niveau de remplissage des points d’eaux et une bonne couverture de la végétation herbacée mettant fin à une période de soudure plus longue que la moyenne. Toutefois, suite à la baisse saisonnière des disponibilités des réserves alimentaires et l’effondrement du pouvoir d’achat, les ménages pauvres de certaines zones agropastorales de Tillabéri, Tahoua, et Zinder, resteront en Stress (Phase 2 de l’IPC) jusqu’en septembre, avec des améliorations très probables en octobre 2015.
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Dans la région de Diffa, les problèmes sécuritaires et leurs impacts sur les moyens d’existence des ménages continuent de se traduire par une insécurité alimentaire en Stress (Phase 2 de l’IPC) dans les zones accessibles aux aides humanitaires et en Crise (Phase 3 de l’IPC) dans le centre et Est de la région entre aout-décembre.
Après une installation tardive de de la campagne agricole 2015/2016, la reprise normale des pluies en juillet a permis d’effectuer les dernières vagues de semis réussis dans toute les zones agricoles et agropastorales du pays. Cette installation correspond dans certains cas à un retard de deux à quatre semaines par rapport à la date moyenne de semis. Les retards de semis les plus importants sont enregistrés dans les bandes sud de Maradi, Zinder, Tahoua et Dosso. Les stades de développement des cultures varient de la levée à un début de floraison du mil observée à Gaya. Pour le sorgho, les stades varient de la levée à montaison observée dans les localités de Doudou, Gaya, Tessaoua, et Takeita. Quant aux autres cultures, le stade de ramification du Niébé est observé à Boboye, Dioundiou, Gaya, Tessaoua, Gazaoua, Guidan-Roumdji, Malbaza, Madaoua, Mirriah et Damagaram Takaya. Le développement phénologique des cultures se poursuit normalement avec les fortes précipitations enregistrées dans toutes les régions.
Les résultats de la mission d’évaluation à mi-parcours de la campagne agricole menée dans la première décade d’août 2015 par la direction des statistiques agricoles du ministère de l’agriculture en collaboration avec le SAP, le PAM, et la FAO le FEWS NET, ont confirmé le retard dans l’installation de la campagne agricole. Les pluies qui ont permis à la majorité des zones agricoles du pays d’effectuer les semis, sont enregistrés en milieu et fin juillet contre une période moyenne estimée en juin. Cette situation se traduit un retard de croissance des cultures dont 30 à 40 pour cent seulement pourraient terminer leur cycles surtout les Départements de Doungass, de Diffa, d’Abalak, Madarounfa et de Ouallam si les pluies s’arrêtent en mi-septembre contre 80 à 90 pour cent si ces pluies se poursuivent jusqu’en fin septembre/début octobre qui est le plus probable selon les dernières mises à jour des prévisions saisonnières des pluies.
L’accès alimentaire des ménages se fait avec la valorisation du prix de la main d’œuvre, la vente des animaux et les assistances alimentaires du gouvernement. Le prix de la main d’œuvre agricole (labour) permet en juillet 2015 à un ménage de se procurer 8,70 kg de mil par personne et par jour contre 5,81 kg en moyenne. Sur le plan pastoral, la situation est caractérisée par un bon développement du tapis herbacé dont les stades varient de la levée au tallage dans toutes les régions et un bon niveau de remplissage des points d’eau d’abreuvement. L’embonpoint des animaux a connu une amélioration significative occasionnant une reprise de la production des produits laitiers et une augmentation de la valeur marchande des animaux. Le pouvoir d’achat, apprécié à travers les termes de l’échange bouc/mil, a aussi évolué positivement entre 20 et 40 pour cent dans les zones pastorales de Dakoro (28 pour cent), de Tanout (29 pour cent), et Mangayze (35 pour cent) et Tchintabaraden (42 pour cent) en juillet 2015 par rapport à la moyenne quinquennale.
La situation des marchés des produits alimentaires est caractérisée par un approvisionnement régulier et suffisant. L’offre en céréales (maïs, sorgho et mil) est essentiellement assurée par les commerçants importateurs en provenance du Nigeria, du Benin et du Burkina. La bonne disponibilité locale des produits alimentaires sur les marchés est favorisée par les déstockages consécutifs à l’allure de la saison des pluies et les ventes à prix modérés par l’Etat. Les prix sont en forte baisse sur la plupart des marchés suivis par rapport à la moyenne. Les prix sur certains marches de la région de Maradi se situent à des niveaux inférieurs de plus de 15 pour cent à ceux des opérations de vente à prix modérés. Toutefois, des hausses normales consécutives aux achats des éleveurs sont observées sur certains marchés suivis comme celui d’Abalak où le prix du mil a augmenté de 13 pour cent par rapport au mois passé.
Le comportement des indicateurs de sécurité alimentaire confirme les perspectives sur la sécurité alimentaire projetées pour la période de juillet à décembre 2015.
Les résultats de la mise à jour des prévisions sur les pluies permettent d’anticiper un déroulement et une fin normaux de la campagne agricole et pastorale. Les conditions d’alimentation en eaux et en pâturages des animaux vont s’améliorer davantage et a la faveur d’un bon état d’embonpoint et une demande soutenue jusqu’en décembre 2015, les zones pastorales et leurs ménage seront en mesure de satisfaire tous les besoins alimentaires et non alimentaires sans avoir besoin d’aide.
Les zones agricoles et agropastorales et leurs ménages vont continuer à traverser leur période de soudure jusqu’en septembre. Des zones agropastorales localisées des régions de Tillabéri, Tahoua et Zinder seront au Stress (Phase 2 de l’IPC) insécurité alimentaire aiguë. A partir d’Octobre, la majorité des ménages pourront être en mesure d’assurer leurs besoins alimentaires et non alimentaires sans dépendre de l’aide alimentaire jusqu’en décembre grâce aux nouvelles récoltes disponibles.
Dans la région de Diffa, le niveau d’insécurité alimentaire en Stress (Phase 2 de l’IPC) dans la partie sud agropastorale et la Crise (Phase 3 de l’IPC) en cours dans la partie Nord pastorale va persister jusqu’en décembre. La persistance du conflit Boko Haram au Nord-Est Nigeria va continuer à maintenir des niveaux élevés de déplacement, empêcher aux ménages d’accéder aux moyens d’existence, et continuer de perturber le fonctionnement des marchés.

Source : FEWS NET

Cette mise à jour des perspectives sur la sécurité alimentaire présente une analyse des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée au cours des six prochains mois. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.