Mévente des animaux et chute atypique des revenus des ménages en zones pastorales

Les stocks alimentaires dans les ménages s’épuisent suivant la tendance saisonnière, mais les disponibilités sont suffisantes sur les marchés. Les ménages font les dépenses alimentaires et non-alimentaires avec leurs revenus provenant des stratégies habituelles telles que la vente des cultures irriguées (fruits et légumes) et la main d’œuvre agricole. A la faveur de ces conditions alimentaires favorables, la plupart des zones se trouve dans une situation d’insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) qui va se maintenir jusqu’en septembre 2016. 

Les circuits commerciaux entre le Nigéria et les marchés du Sud (Maradi et Zinder) et Centre (Tahoua) du Niger restent actifs grâce à la récente dépréciation du naira par rapport au FCFA. Cette situation engendre des différences de prix favorables au transfert des produits de base, comme le mil, vers les marchés du Niger. Les offres sur les marchés restent supérieures à la moyenne malgré l’accroissement saisonnier de la demande locale.

La situation pastorale se détériore malgré la vente subventionnée des aliments pour bétail dans les zones affectées. Les éleveurs dépensent plus que d’habitude pour l’entretien des animaux, et ils les vendent à des prix inférieurs suite à la dépréciation du naira du Nigeria d’où provient la majorité des exportateurs. Cette situation de Stress (Phase 2 de l’IPC) pourrait évoluer en Minimale (Phase 1 de l’IPC) à partir de juillet avec la fin de la soudure pastorale et l’installation définitive de la campagne agropastorale.

Les perturbations du marché, les réductions des revenus dues à la perte des principaux moyens d’existence en particulier la baisse de la production du poivron, du riz et de la pêche continuent d’altérer les conditions de sécurité alimentaire chez les ménages pauvres et déplacés de la région de Diffa, autour du Lac Tchad et de la rivière Komadougou. L’insécurité alimentaire aiguë de Stress (Phase 2 de l’IPC) ou de Crise (Phase 3 de l’IPC) pourraient se maintenir jusqu’en septembre 2016.