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Après un début de saison des pluies marqué par des pauses pluviométriques jusqu’en fin juin 2022, la reprise des précipitations depuis la première décade de juillet a permis de réaliser les semis dans la totalité des zones agricoles et agropastorales plus tôt qu’en 2021 selon les données de suivi de la direction des statistiques de l’agriculture. Les semis ne sont pas effectifs dans les villages des zones de conflit où l’accès aux terres de cultures est limité. Les précipitations et les conditions hydriques sont favorables pour un bon développement phénologique des cultures en place. Ces conditions créent des opportunités de main d’œuvre agricole pour les ménages pauvres avec les travaux de de sarclage qui procurent des revenus moyens pour les ménages pauvres.
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La situation sécuritaire demeure précaire et volatile dans le Liptako Gourma et le bassin du Lac Tchad en raison de la récurrence des attaques des groupes armés sur la population civile et militaire. Il a été enregistré, au total, 15 incidents sécuritaires en juillet 2022 contre respectivement 24 et 24 cas en 2021 et 2020 à la même période selon ACLED. Le nombre de cas d’incidents sécuritaires est plus élevé dans la région de Tillabéry où ils provoquent aussi plus de victimes parmi la population civile et contraignent les populations à des déplacements continuels avec comme conséquences l’abandon de terres de cultures et la réduction des activités de moyens d’existence.
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Les conditions de pâturage et d’abreuvement des animaux n’ont pas connu une amélioration significative dans la zone pastorale où les précipitations reçues sont faibles et n’ont pas encore permis un bon niveau de remplissage des points d’eaux et une émergence de la végétation herbacée. Cette situation conduit à une poursuite de la période de soudure pastorale jusqu’en juillet. Les revenus tirés de la vente d’animaux sont moyens mais les termes de l’échange des animaux par rapport aux produits céréaliers sont inférieurs à la moyenne quinquennale. La situation de la sécurité alimentaire est caractérisée par des dépenses alimentaires accrues et une diminution des dépenses non alimentaires des ménages éleveurs pauvres dont la majorité vit une situation de Stress (Phase 2 de l’IPC).
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Les marchés sont approvisionnés en produits alimentaires et en bétail avec des offres en céréales (maïs, sorgho et mil) provenant des commerçants importateurs et des ventes de céréales par le gouvernement à des prix modérés. Malgré le déficit de la production agricole de l’année passée et l’épuisement des stocks, la demande est faible car les distributions gratuites en cours par le gouvernement et ses partenaires ciblent les ménages pauvres et vulnérables, et leur permet d’avoir accès aux céréales sans un recours massif aux marchés. Les prix sont en hausse sur les marchés par rapport à la moyenne quinquennale et à l’an 2021 à la même période à cause des baisses des offres sur les marchés qui sont consécutives aux faibles disponibilités des produits dans le pays et de la réduction des flux transfrontaliers.
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Une insécurité alimentaire globalement de Stress (Phase 2 IPC) prévaut dans les zones de moyens d’existence agricole et agropastorale en juillet 2022. Toutefois, pour la majorité des ménages pauvres de la région de Tillabéry et le Nord-ouest de la région de Tahoua, c’est une insécurité alimentaire de Crise (Phase 3 IPC) qui persiste et dans la région de Diffa et le Sud-ouest de Maradi où les assistances alimentaires fournies couvrent les besoins alimentaires estimés à 2100 Kcal par personne et jour pour la majorité des ménages pauvres, l’insécurité alimentaire est de Stress ! (Phase 2 ! IPC).
Cette mise à jour des des messages clés présente une analyse succincte des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.