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- L’insécurité alimentaire aigüe de Crise (Phase 3 de l’IPC) persiste dans les zones les plus affectées par l’insécurité civile des régions de Tillabéry, Tahoua Nord, Diffa et Maradi. Les catégories de populations dans ces régions soumises à l’insécurité alimentaire sont les ménages pauvres qui représentent au moins 20 pour cent de la population totale de ces zones. L’insécurité qui prévaut dans ces zones force les populations à quitter et abandonner les activités de moyens d’existence dont ils dépendent pour accéder aux aliments et revenus. Ainsi, les ménages pauvres deviennent incapables de couvrir leurs besoins alimentaires sans s’engager des stratégies d’adaptation de crise. Le déficit alimentaire et de protection des moyens d’existence auquel ils font face ne peut pas être comblé par les assistances alimentaires car, en plus du faible niveau de financement des plans de réponse alimentaire humanitaire, les opérations militaires en cours limitent l’accès physique des organisations humanitaires aux zones et populations concernées pour la distribution des aides alimentaires dans ces zones. En outre, des proportions de 3 à 5 pour cent de ces ménages pauvres ont d’ailleurs des larges déficits alimentaires qu’ils ne peuvent combler sans s’engager dans des stratégies d’adaptation d’urgence comme la mendicité. Ces ménages sont surtout dirigés par des femmes et composés de membres invalides. Ils sont en insécurité alimentaire aigüe d’Urgence (Phase 4 de l’IPC).
- Les facteurs d’insécurité alimentaire sont constitués par les conflits avec le nombre d’incidents sécuritaires qui, après une recrudescence observée entre juin et aout 2023, selon les données de ACLED, sont en baisse depuis septembre jusqu’en octobre 2023. Les déplacements forcés des personnes liée à cette crise sécuritaire enregistrent également une diminution de 2 pour cent soit 426 974 personnes en octobre 2023 contre 436 000 personnes en septembre 2023. Toutefois, la région de Tillabéry enregistre 188 579 personnes déplacés en novembre 2023 contre 183 008 en août 2023, soit une augmentation de 3 pour cent, selon le bulletin mensuel de la situation globale de la région. Cette augmentation est due à la persistance des incursions des groupes armés non étatiques dans la région.
- Les aléas climatiques incluant les déficits pluviométriques, les longues séquences sèches et les inondations, combinés aux abandons des champs par les personnes en déplacement forcé par les conflits et l’insécurité, ont provoqué une réduction de la production céréalière de 13 pour cent par rapport à 2022 et de 2 pour cent par rapport à la moyenne des 5 dernières années. Malgré la baisse de la production agricole, l'approvisionnement en cours en céréales locales, le mil et le sorgho, est acceptable. Cependant, l’approvisionnement en produits importés, plus particulièrement le riz et le maïs, est en baisse à cause de la baisse des flux transfrontaliers suite à la fermeture des frontières avec le Benin et le Nigeria. Ces facteurs, couplés avec la diminution des flux internes, ont entrainé la hausse des prix des denrées alimentaires à des niveaux plus de 15 et 35 pour cent par rapport à 2022 et à la moyenne quinquennale limitant ainsi l’accès alimentaire pour les ménages pauvres de toutes les zones de moyens d’existence.
Citation recommandée: FEWS NET. Niger Mise à jour des messages clés Novembre 2023: L’insécurité alimentaire aigüe de Crise (Phase 3 de l’IPC) persiste dans les zones affectées par les conflits, 2023.
Cette mise à jour des des messages clés présente une analyse succincte des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.