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- En octobre 2024, FEWS NET estimait les résultats d’insécurité alimentaire aiguë de Crise (Phase 3 de l’IPC) seront observés en février-mai 2025 dans certaines zones des régions de Tillabéry, du Nord-Ouest de Tahoua, de Diffa et du Sud-Ouest de Maradi suite aux conflits et l’insécurité qui continuent d’entraver les activités de moyens d’existence et des marchés. Toutefois, des résultats de Stress (Phase 2 de l’IPC) ont été anticipés pour la période février-mai 2025 dans les zones agricoles, agropastorales et pastorales non affectées par les conflits et l’insécurité où les ménages pauvres feront face à un épuisement des stocks céréaliers et fourragers et un pouvoir d’achat réduit avec la hausse des prix des denrés alimentaires. FEWS NET estimait que 2.0 à 2.49 millions de personnes auraient besoin d’assistance alimentaire entre février et mai 2025. Ces populations seront constituées en majorité des ménages pauvres et très pauvres des zones d’insécurité, des personnes déplacées internes et des personnes victimes des inondations.
- Entre juillet et decembre 2025, des déficits de consommation alimentaire seront encore observés chez les ménages pauvres des zones d’insécurité et les ménages des personnes déplacées internes en raison de l'insécurité qui perturbe les sources typiques de revenus et de nourriture et augmente les prix de denrées aux marchés. Dans les zones non affectées par les conflits, les ménages pauvres auront des déficits de consommation pendant la période de soudure, entre juillet et septembre 2025, avec l’épuisement des stocks et la baisse de leur pouvoir d’achât en raison de la diminution des opportunités de travail et de revenus suite à l’offre élevée de main-d’œuvre. Cependant, à partir d’octobre 2025, les nouvelles récoltes céréalières et de cultures et les opportunités économiques qu’elles vont offrir vont permettre une consommation alimentaire et des revenus accrus pour la majorité des ménages des zones agricoles, agropastorales et pastorales des zones non affectées par les conflits et l’insécurité.
- La situation sécuritaire reste préocupante avec des incidents sécuritaires persistants qui prévalent toujours dans les régions de Tillabéry, Diffa, Tahaoua et Maradi et de plus en plus dans la région de Dosso. Selon les données de ACLED, le nombre total d’incidents sécuritaires enregistrés en janvier-juin 2025 est stable par rapport à 2024, à la même période. Cependant, les attaques sont plus mortelles avec une augmentation des pertes en vies humaines de 7 pour cent. La région de Tillabéry est la plus touchée, dont les nombres d’incidents sécuritaires et de décès enregistrés, par rapport au total, représentent respectivement 59 pour cent et 67 pour cent. En outre, les conflits ont forcé le déplacement de 459 585 personnes, dont 48 pour cent sont enregistrés dans la région de Tillabéry à cause de la proximité de la région avec les bases terroristes du Mali et du Burkina Faso. Les conflits ont entraîné l'abandon de terres arables et des perturbations dans le fonctionnement des marchés. En conséquence, les ménages sont confrontés à une baisse de la production agricole, à une augmentation des prix des denrées alimentaires et à une réduction des revenus et du pouvoir d'achat, ce qui entraîne des déficits de consommation alimentaire.
- La situation des marchés est marquée par un approvisionnement suffisant pour la demande de consommation à la faveur des bonnes récoltes enregistrées l’année passée pour toutes les céréales. Cette offre pour les céréales est soutenue par une mesure d’interdiction de sortie prise par le gouvernement mais qui fait exception pour le Burkina Faso et le Mali. La demande est inférieure à celle de l’année passée à la même période grace à la bonne production céréalière de la dernière campagne qui permet aux grands producteurs de payer en nature la main d’œuvre agricole des ménages pauvres. Par conséquent, les prix des denrées alimentaires sont en baisse par rapport à l’année passée de 22 pour cent, 26 pour cent, 28 pour cent et 14 pour cent respectivement pour le mil, sorgho, maïs, et le riz local mais sont aux mêmes niveaux que la moyenne quinquenale à l’exception du riz local qui est en hausse de 15 pour cent (SIMA). Le gouvernement a aussi adopté une mesure d’interdiction d’exportation du bétail de courte durée, coïncidant avec la fête de Tabaski en juin. Les prix des ovins et des bovins sont restés stables par rapport à l’année dernière et à la moyenne quinquennale mais ceux des caprins sont en baisse de 14 pour cent par rapport à juin 2024 et de 50 pour cent par rapport à la moyenne quinquennale.
- La campagne de production agricole et pastorale s’est définitivement installée dans tout le pays. En effet, le pays bénéficie depuis juin 2025 d’une bonne couverture et régularité des précipitations qui ont permis de finir les opérations de semis dans 97 pour cent des superfices agricoles au 20 juillet 2025 contre 98 pour cent en 2024 à la même période. Malgré un début de saison légèrement retardé et des longues périodes de sécheresse dans les zones du sud-ouest, des précipitations moyennes à supérieures à la moyenne sont prévues d’août à octobre 2025. La situation en zones pastorales est caractérisée par une amélioration de la disponibilité des paturages (herbacés et ligneux) et du remplissage des points d’eaux facilitant l’abreuvement du bétail et l’amélioration de leur état d’embonpoint.
- Le plan de réponse à l’insécurité alimentaire est éléboré mais le nombre des bénéficaires des assistances alimentaires ainsi que la quantité distribuée sont faibles. En effet, selon UNOCHA, le niveau de financement du plan de réponse humanitaire 2025 du Niger est d’environ 14 pour cent au 15 juillet 2025 contre une moyenne quinquennale d’environ 60 pour cent à cause des difficultés des financements des projets humanitaires depuis le début de l’année 2025. Ce niveau des financements du plan, historiquement très bas, combiné avec les attaques terroristes sur les routes et des mesures sécuritaires exigeant des escortes militaires pour le déplacement des acteurs humanitaires dans les zones, conduisent à des réductions des zones de couverture et du nombre des populations bénéficiaires.
Citation recommandée: FEWS NET. Niger Mise à jour des messages clés Juillet 2025: La persistance des conflits maintient l’insécurité alimentaire aiguë au Niger, 2025.
Cette mise à jour des des messages clés présente une analyse succincte des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.