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Insécurité alimentaire minime dans la plupart des zones rurales, des poches à surveiller

Insécurité alimentaire minime dans la plupart des zones rurales, des poches à surveiller

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    • La production céréalière nationale prévue étant de 25 pour cent supérieure à celle de la moyenne des cinq dernières années et les flux (internes, transfrontaliers et d’importations) étant satisfaisants, on s’attend à ce que la disponibilité soit, au niveau national et régional, au moins moyenne jusqu’en juin. 

    • Les bonnes conditions pastorales, la hausse des revenus monétaires saisonniers, l’apport alimentaires du travail agricole et des termes d’échange favorables assureront, a la plupart des ménages pauvres, une insécurité alimentaire minimale (IPC Phase 1 : Minimale) entre janvier et mars. 

    • Entre mars/avril et juin, les ménages pauvres d’agropasteurs à dominante agricole du nord-ouest de la zone agropastorale et chez ceux du sud-est de la zone de cultures pluviales évolueront vers une situation d’IPC Phase 2 : Stress, rejoignant ainsi ceux du nord affectés par un déficit pluviométrique qui dure depuis 2012. 

    • La reprise d’insecurité du nord du Mali ayant relancé le flux des refugiés, et certains ralentissements d’activite commerciale sur les frontieres. La suivi des perturbations des marchés et des échanges transfrontaliers, et l’impact de l’insecurité sur les systemes pastoraux, est important, surtout dans le sud-est de la zone de cultures pluviales. 

    Présentation nationale
    Situation actuelle 

    Les récoltes des cultures pluviales (mil, sorgho, maïs) et de l’irrigué (riz) ont été respectivement de 25 % et de 69 % supérieures à la moyenne des cinq dernières années. L’exploitation des cultures de décrue (walo, bas-fonds et barrages) est en cours et malgré les problèmes de semences et les attaques des déprédateurs, on s’attend, au niveau national, à des productions proches de celles de la moyenne des cinq dernières années. Toutefois, en plus de la zone des oasis, du pastoralisme avec oueds cultivés, il existe, quelques poches où les productions sont déficitaires soit en raison d’une mauvaise répartition pluviométrique ou par un désintéressement des exploitants (sud-est de la zone de cultures pluviales) soit à cause de la rupture des ouvrages de retenues causée par les fortes pluies tombées en amont et dans la zone (nord- ouest de la zone agropastorale). 

    Les conditions pastorales sont bonnes au niveau national et malgré le déficit fourrager dans le nord du pays, on ne s’attend pas, au niveau national, jusqu’en juin, à des problèmes de disponibilité si les feux de brousse sont limités. Le démarrage du programme annuel de remise à niveau des pare-feu ayant débuté, il est probable que ce potentiel sera en grande partie préservé et que les transhumances internes s’inscriront normalement. 

    L’exploitation des zones de décrue (walo et bas fonds) est en cours mais les paysans ont dû procéder à plusieurs reprises de semis à cause des importants dégâts causés par les sauteriaux. Cette situation pourrait se traduire par une baisse significative des rendements des cultures céréalières mais les cultures de niébé (importantes sources de nourriture et de revenus) sont déjà au stade de maturation. Les récoltes de l’irrigué hivernal sont en phase finale dans la quasi-totalité des zones de production de la vallée du fleuve. Malgré une baisse de la productivité causée par l’asphyxie des cultures par les eaux la production de riz attendue sera proche des prévisions de novembre et donc proche de la moyenne des cinq dernières années, environ 187, 795 TM. 

    La situation acridienne se caractérise par une nette diminution des cibles traitables dans les régions du Centre et du Nord‐Ouest généralement situées dans la zone des oasis, du pastoralisme et des oueds cultivés. Avec la détérioration des conditions écologiques, les petits groupes de jeunes ailés observés dans les régions cités pourraient se disperser si les conditions ne s’améliorent pas avec la chute des pluies de saison froide. 

    Le marché de céréales est marqué par un bon approvisionnement en céréales traditionnelles et importées (riz et blé) résultant à la fois des apports des producteurs locaux et des importateurs mauritaniens bien que la reprise des hostilités maliennes début janvier s’étant déjà traduite par le ralentissement des activitiés et parfois à la fermeture de la plupart des marchés hebdomadaires frontaliers, surtout ceux de Bassikounou, Fassala, M’béra 2, Aghor, Gneïba et Adala. Dabs la moughtaaa de Adel Bagrou ceux de Adel Bagrou et Drougal pourtant situés à plus de 120 km à l’ouest de la zone de conflit connaissent une reprise timide après une fermeture de quelques jours. Les prix des céréales sont globalement en baisse ou stables par rapport à décembre. Entre octobre et décembre les prix du sorgho pluvial était en baisse (44.4 pour cent dans la zone agropastorale au marché de Magta Lahjar et 17 pour cent dans la zone de cultures pluviales) sauf dans la vallée du fleuve et dans le sud de la zone agropastorale où il est utilisé comme substitut des semences. Les prix des autres denrées importées sont stables et certains comme le blé sont en baisse sauf à Boghé marché où viennent se ravitailler les agropasteurs à dominante pastorale qui sont les principaux pourvoyeurs du marché de bétail de la ville. La prolongation des boutiques de solidarité et des SAVS devrait maintenir cette tendance d’ici juin. 

    Le marché de bétail en décembre est marqué par une tendance généralisée de hausse du prix des animaux par rapport au mois précédent. Les baisses observées en novembre, par rapport à octobre semblent relever de l’importance des méventes post fêtes. Avec la demande des cérémonies religieuses de janvier au Sénégal et les perspectives du Mowloud dans les deux pays, on note, depuis début décembre, une remontée des prix (4.7% dans la vallée du fleuveet 12.5% dans la zone agropastorale). Dans les zones peu concernées par cette demande (zone de cultures pluviales) les prix affichent toujours une baisse supérieure à 20 % (Adel bagrou). 

    L’arrêt de certains volets (cash transfert, distribution gratuites, aliment bétail) du programme gouvernemental d’assistance semble être effectif dans les zones rurales. On s’attend néanmoins à ce que les ONGs internationales travaillent dans de nombreuses communes rurales, surtout dans les zones agropastorales, de la vallée du fleuve et de cultures pluviales développent leurs habituels programmes annuels d’assistance généralement axés sur l’amélioration des capacités de production agricole, telles que le maraîchage, production céréalière, production de semences, boutiques communautaires, et centres d’alimentation nutritionnelle des enfants. 

    Suppositions

    Le scénario le plus probable de la sécurité alimentaire au niveau national de janvier à juin 2013, se fonde sur les hypothèses générales suivantes: 

    • Le renforcement et la continuation des Stocks Alimentaires Villageois de Sécurité (SAVS) et des Boutiques de Solidarité (BS) jusqu’en juin 2013. FEWS NET ne prévoit pas la continuation d’assistance humanitaire externe ou atypique. 
    • Les ménages agricoles ont eu un accès suffisant, quelles qu’en soient les formes (distributions, achats, emprunts, substitution ) aux semences pour exploiter, dans les zones de décrue, entre octobre et novembre, des superficies de 20 à 30 pour cent supérieures à celles d’une année moyenne. Ces superficies sont généralement exploitées en sorgho, maïs et niébé et sont récoltées entre février et mars. 
    • Le travail hors zone va permettre aux ménages pauvres du sud-est de la zone de cultures pluviales de disposer de revenus et de réserves de nourriture relativement proches de ceux d’une année normale. Le recours à cette activité pourrait se prolonger jusqu’en mars avec les récoltes et leurs activités annexes (battage, transport, vannage, stockage). On ne s’attend pas une rupture de migration à cause de l’insécurité malienne car à l’exception du delta du Niger, les zones de décrue qui demandent de la main d’œuvre inhabituelle sont en Mauritanie. 
    • En raison des dispositions préventives prises par le Centre National de Lutte Antiacridienne (CNLA) on s’attend, jusqu’en juin, à une situation acridienne calme ou au moins maitrisée. 
    • Les conditions pastorales, bonnes à excellentes dans la majeure partie du pays, devraient favoriser des mises-bas de février à mars, et conduire à une augmentation de la production laitière qui restera cependant en baisse de 20 pour cent par rapport à celle d’une année moyenne, en raison des pertes animales subies entre octobre 2011 et août 2012. 
    • En dehors des transhumances classiques réalisées par les grands éleveurs et les nomades (3% de la population du pays), les mouvements pastoraux seront internes et sans heurt entre agriculteurs et éleveurs et entre éleveurs eux- mêmes. Ils concerneront en premier lieu (dès février) les éleveurs de la zone des oasis, du pastoralisme avec oueds cultivés confrontés à un important déficit fourrager et les agropasteurs du nord-ouest de la zone agropastorale (entre mars et avril selon la pression des transhumants). Cette situationva probablement entrainer une baisse des revenus que les ménages pauvres tirent du travail pastoral, mais elle accroitra également, à partir de février/mars, l’accès au lait qui est un élément essentiel de l’alimentation des ménages dans les zones rurales. Par ailleurs, la limitation des transhumances se traduit souvent par une baisse de l’offre dans les marchés de bétail et une accentuation des hausses du prix du bétail, attendues pendant les périodes de fêtes (octobre à janvier). 
    • Une hausse du prix du carburant de 10 pour cent, entre janvier et juin 2013, entraînant, comme par le passé, celle du prix des denrées alimentaires de base de 10 à 20 pour cent. 
    • En dehors des marchés de la zone populées par les réfugiés on s’attend à un fonctionnement régulier des autres marchés maliens et mauritaniens, au cours de la période du scénario, grâce à des importations régulières et suffisantes pour assurer un bon approvisionnement des marchés. Les arrêts et fermetures ne seront que temporaires et se réguleront en fonction des informations sur la progression de la reconquête du nord. 
    • Le recours aux emprunts en nourriture et/ou à l’argent destiné à son achat seront partout en baisse, comparativement à une année moyenne. Vu qu’on s’attend à une production céréalière plus importante que celle d’une année moyenne, les ménages pourront disposer de plus de ressources et limiter leurs emprunts pendant la période de soudure. 
    • Dans toutes les zones de préoccupation, le remboursement des dettes sera conforme à celui d’une année typique. Même s’il a lieu, entre avril et juin, il n’aura pas d’impact négatif atypique sur la capacité d’accès alimentaire des ménages puisque application offre toujours des probabilités d’ouverture de nouvelles lignes de crédit alimentaire. 
    • Les déficits alimentaires qui restent seront en partie comblés par le bon déroulement, entre mars et juin, des stratégies adaptatives qui n’affecteront pas beaucoup les moyens de subsistance des ménages pauvres. 
    • On s’attend, entre janvier et juin 2013, à ce que les besoins en assistance humanitaire soient en hausse, par rapport aux besoins actuels évalués sur la base de 54 115 réfugiés vue la reprise des flux des refugies. Par contre les programmes sociaux seront en nette baisse par rapport à 2012 et par rapport à la moyenne des cinq dernières années et porteront, surtout sur l’amélioration de la disponibilité céréalière, afin de limiter l’impact négatif des spéculations des marchands.
    • On peut s’attendre, entre janvier et juin 2013, à un réajustement à la hausse des prix après la baisse des volumes de l’assistance humanitaire à revendre, mais le niveau d’approvisionnement des marchés ne sera pas affecté car les commerçants locaux répondront à la demande par des importations à partir de Nouakchott, une reprise des flux normaux internes. 

       

    Résultats les plus probables de la sécurité alimentaire

    Les niveaux de l’insécurité alimentaire vont baisser dans toutes les zones rurales du pays et se rapprocher de janvier à mars de ceux, de la même période d’une année normale. La hausse des revenus saisonniers provenant du travail agricole et des termes d’échange évoluant en leur faveur devraient aux ménages ruraux pauvres d’voir un accès régulier à des marchés bien
    approvisionnés en denrées alimentaires dont les prix sont soit stables (riz, huile, sucre) soit en baisse (céréales locales). Lesbonnes conditions pastorales sécuriseront le bétail qui est une importante source de nourriture et de revenus. Les déficits localisés devraient profiter du bon fonctionnement des flux internes, entre janvier et mars, et recourir aux flux en provenance du Mali (céréales traditionnelles) et du Sénégal (riz). Entre avril et juin la situation devrait se dégrader dans la zone de cultures pluviales à cause de l’impact de la crise malienne qui limite l’application des traditionnelles strategies adaptatives saisonnieres et dans le nord du pays, où les mauvaises conditions pastorales et la limitation des revenus tiréde d’exploitation des cultures oasiennes et de decrue, affecteront les menages pauvres. On ne s’attend pas, durant toute la période du scenario, à une grave dégradation de la situation actuelle des populations pauvres des zones périurbaines vu la continuation des boutiques de solidarité jusqu’en juin. (voir figure 4). 

      
    Zones de preoccupation

    La zone de cultures pluviales (sud-est de la zone) 

    Situation actuelle

    En janvier 2013, la production céréalière pluviale dans la zone de préoccupation (l’arrondissement de Fassala Néré dans la moughataa de Bassikounou) était déjà épuisée alors qu’en année normale elle couvrait les besoins des ménages pauvres jusqu’en mars. Pour ces derniers (60 pour cent de la population de la zone, soit environ 8 970 personnes) la période de soudure aurait dû commencer en janvier mais le déficit de production a été cependant géré, malgré la présence de plus de 54 000 refugies maliens, par le recours aux achats grâce aux revenus (en hausse de 50% par rapport à une année normale) tirés du travail agricole hors zone et des travaux réalisés dans le camp de réfugiés de M’bera. De ce fait les ménages pauvres ont pu se constituer des stocks familiaux relativement proches de ceux d’une année moyenne et qui, par le fait qu’ils seront renforcés par les futurs apports de la récolte de décrue (en février), devraient leur permettre de couvrir leurs besoins alimentaires jusqu’en mars. 

    Les marchés de la zone sont bien approvisionnés par la revente d’une partie de leur ration par les réfugiés, les apports des producteurs mauritaniens et des producteurs maliens. Les prix de toutes les denrées alimentaires, s’inscrivent, depuis novembre, dans une constante tendance à la baisse et malgré celle anormale du prix des animaux (-21 % par rapport à octobre) les termes d’échange mouton/céréales continuent d’être favorables aux ménages vendeurs. La consommation saisonnière des produits agricoles locaux (céréales, niébé, arachides) et de cueillette conforme à celle d’une année normale, puisque nombreux sont les ménages qui ont cessé de consommer du blé au profit du mil et du sorgho qui constituent la base de l’alimentation locale. La vente des produits de cueillette (gomme, jujubes, pain de singe, fruits de rôniers, fruits de banalités) a déjà commencé et elle rapporte deux fois plus qu’en année normale. 

    Suppositions 

    Le scénario le plus probable de la sécurité alimentaire locale décrit ci-dessous, de janvier à juin 2013, se fonde sur les hypothèses générales suivantes: 

    • Les récoltes, entre février et mars, de cultures tardives et de la décrue seront meilleures que normale.
    • La période de soudure sera conforme à celle d’une année normale vu qu’on s’attend à une important baisse des transferts céréaliers du Mali, de février à juin. Ceci devrait entrainer une importante baisse de l’offre qui se traduirait par une forte hausse du prix de céréales.
    • Les marchés resteront bien alimentés en céréales de substitution mais les termes d’échange s’inscriront dans une tendance dégressive jusqu’en juin, et ils ne seront en faveur des ménages vendeurs que jusqu’à mars. Au-delà de cette période, il n’est pas certain que les ménages pauvres puissent continuer à vendre sans risque d’affectation de leurs moyens de subsistance car que , leur capacité de vente (2 à 3) têtes aura probablement atteint ses limites.
    • Vu les résultats du recensement biométrique effectué entre août et septembre, le nombre de réfugiés est a peu pres 50 pour cent moins qu’estimé. On s’attend à ce que l’impact des reventes des vivres sur le marché s’amoindrisse.
    Résultats les plus probables de la sécurité alimentaire

    Les niveaux de l’insécurité alimentaire des ménages pauvres, déjà fortement réduits seront de janvier à mars vers une insécurité alimentaire minime (IPC Phase 1 ). En effet les stocks de céréales constitués par le paiement en nature de leurs travaux au moment des récoltes de la décrue couvriront leurs besoins jusqu’en mars. Ils bénéficieront en outre des apports alimentaires et monétaires de l’exploitation écologique (cueillette, vente de bois) et de bonnes conditions pastorales, qui amélioreront la disponibilité en lait, important composant de leur régime alimentaire. Il est cependant probable vu la nouvelle tournure des évènements que les prix saisonniers des animaux, plus bas qu’en année normale en raison de la limitation des flux vers le Mali, affectent leur capacité de recourir au marché après mars. Comme les maliens sont les principaux acheteurs du bétail mauritaniens de la zone, on devrait donc s’attendre, à des termes d’échange de moins en moins favorables aux ménages, entre mars et juin. 

    Entre avril et juin on s’attend à l’épuisement de leurs stocks familiaux de céréales qui étaient essentiellement constitués par paiement en nature dans les zones voisines et la baisse progressive de la disponibilité en lait. Les migrations vers le Mali seront réduites et le marché de travail mauritanien n’offre pas d’opportunités d’intégration à des demandeurs d’emplois qui ne peuvent s’intégrer que dans le secteur informel. Les seuls volets de l’assistance gouvernementale qu’on s’attend à être fonctionnels sont les SAVS et les BS qui nécessitent la présence d’un pouvoir d’achat, ce qui serait reduit a cause de la fin des travaux agricoles et la concurrence des refugiés sur les activités génératrices de revenus saisonniers (vente de bois et charbon). Finalement, la forte baisse des apports relevant de l’exploitation écologique tant à cause de la fin de la production que de la concurrence des réfugiés va conduire aux dégradations d’accès aux aliments de base. Les ménages pauvres d’agriculteurs en insécurité alimentaire minime janvier et février évolueront vers une situation d’IPC Phase 2 : Stress à partir de mars (soit deux mois plus tôt qu’en année normale). 

    La zone agropastorale (nord-ouest de la zone) 

    Situation actuelle 

    A l’exception de cette poche qui englobe le nord du Gorgol (moughataa de Monguel) , l’est de celle d’Aleg et la moughataa de Magta Lahjar au Brakna, ou vivent agropasteurs pauvres à dominante agricole, tout le reste de la zone agropastorale peut être considéré en situation d’insécurité alimentaire minime tant en raison d’une production céréalière supérieure à celle d’une année moyenne que de l’impact des bonnes conditions pastorales et des importants revenus saisonniers obtenus par les ménages pauvres de la zone. En année normale, ces derniers (environ 60 pour de la population) ne sont en insécurité alimentaire minime (IPC Phase 1), qu’entre janvier et mars car ils disposent de leurs production pluviale, de revenus leur permettant d’accéder aux denrées alimentaires commercialisées, de lait et commencent à consommer les production des cultures réalisées dans les bas-fonds(feuilles, haricots, sorgho et maïs verts). Le travail agricole leur rapporte environ 20 pour cent de leurs revenus annuels, les 80 pour cent restants étant couvert par les apports du travail pastoral le plus souvent réalisé hors zone. Ils achètent près de 35 pour cent de leurs besoins alimentaires annuels, entre janvier/février-août, grâce à ces revenus et recourent à des emprunts monétaires octroyés sur hypothèque de la prochaine production ou de la future demande en main d’œuvre agricole. 

    En janvier 2013, ce sont 138 356 agropasteurs à dominante agricole, soit environ 30% de ménages pauvres qui sont affectés par la baisse des apports (alimentaires et monétaires) des cultures pluviales et de l’exploitation des barrages. Pour eux, la situation alimentaire est caractérisée par des stocks familiaux saisonniers de céréales inférieurs à ceux d’une année moyenne. Les paysans s’attendent au plus à une production de décrue qui couvrirait deux mois (février et mars) de leurs besoins en céréales contre quatre en année typique (février à mai) à cause d’une production de céréalière pluviale de 40 à 50 pour cent inférieure à celle d’une année moyenne en raison de la baisse des superficies. En plus, la baisse attendue des productions de décrue est liée à celle des superficies exploitables, et on estime que la zone connaitra un fort déficit de production de décrue (février/mars) par rapport à une année moyenne à cause de la destruction de nombreux ouvrages de retenus (digues, diguettes, barrages) endommagés par les eaux de ruissellement, et des problèmes de disponibilité et d’accès aux semences, surtout après la perte des premiers semis à cause des sauteriaux. 

    Des conditions pastorales répondent au besoin du cheptel local, et par consequent les revenus saisonniers tirés du travail pastoral sont en baisse de plus de 50 pour cent car le cheptel est laissé la plupart du temps en divagation vu les disponibilités en eau de surface et en pâturages. Malgré la baisse observée depuis novembre, les prix des animaux restent très élevés comparativement à la même période de 2012 car en raison des importantes pertes subies au cours de la longue période de soudure pastorale de 2012, l’offre est faible. 

    Les marchés sont bien approvisionnés en blé et riz qui sont les céréales les plus consommées par les ménages pauvres. On note cependant, depuis novembre une hausse continue et significative du prix du riz importé dans les zones rurales affectées (Male et Batha Moït) alors qu’ils sont relativement stables voir en baisse dans les marchés des centres administratifs. Ceci s’explique par la faible offre en riz local, car de nombreux périmètres rizicoles ayant été inondés, la production de la vallée du fleuve frontalière avec la zone a été inférieure à celle d’une année moyenne. 

    Suppositions

    Le scénario le plus probable de la sécurité alimentaire locale décrit ci-dessous, de janvier à juin 2013, se fonde sur les hypothèses générales suivantes: 

    • Une production de décrue (principale typologie de la zone généralement récoltée en février) inférieure à celle d’une année moyenne. Elle couvrira, au plus, deux mois de besoins des ménages pauvres (jusqu’en mars).
    • Des conditions pastorales actuellement satisfaisantes pour le bétail local mais qui seront, à partir d’avril, insuffisantes pour répondre à la demande accrue par l’arrivée des transhumants du nord dans les mois a venir.
    • Les prix des céréales traditionnelles seront en baisse, jusqu’à mars 2013, selon les tendances saisonnières dont l’ampleur sera fortement dépendante de la nature des récoltes de la décrue.
    • Les prix des animaux resteront en hausse progressive jusqu’en mars, car on s’attend à une baisse de l’offre dans les marchés de bétail. Vu que les éleveurs ne seront pas contraints de vendre pour acheter de l’aliment bétail et vu la nécessité de reconstituer leur cheptel, ils limiteront leurs ventes d’autant que les flux internes et les programmes d’assistance (SAVS et BS) offriront des opportunités d’accès autres que les marchés. 
    Résultats les plus probables de la sécurité alimentaire 

    Dans la zone agropastorale, l’insécurité alimentaire minime, maintenue jusqu’en décembre grâce aux programmes sociaux du gouvernement, aux récoltes précoces de produits agricoles, aux revenus tirés du travail agricole, et aux bonnes conditions pastorales, va être renforcée, entre janvier et mars, par les récoltes céréalières de la décrue, un meilleur accès au lait et des termes d’échange favorables aux ménages. On peut donc considérer que les ménages d’agropasteurs pauvres resteront en sécurité alimentaire (IPC Phase 1 : Minime) sans pression sur leurs moyens de subsistance. 

    Entre avril et juin on s’attend, avec la fin de la période de cueillette, celle du travail agricole et des Zakat ainsi que la réduction des revenus provenant de la vente du lait dont la production sera en baisse vu la progression de la saison, à une baisse d’à peu près 15 pour cent environ des disponibilités alimentaire des ménages au même moment où leurs revenus accuseront des baisses proches de 20 pour cent, en raison de la faible demande de la main d’œuvre pastorale. Bien qu’on s’attende au bon fonctionnement des SAVS et des BS, cette baisse des revenus ne pourra être gérée, par les ménages pauvres, que par une multiplication des ventes animales. Vu le petit nombre du cheptel des ménages pauvres (au plus 3 bovins plus une dizaine de petits ruminants), une telle pression constitue un facteur qui va affecter le principal moyen de subsistance des ménages pauvres. Ils n’arriveront donc pas à maintenir cette insécurité alimentaire minime entre avril et juin et retomberont dans un niveau d’insécurité alimentaire conforme à la situation de Précarité/Stress (IPC.2 Phase 2) qu’ils vivent, à pareille période d’une année moyenne. 

    La zone des oasis, du pastoralisme avec oueds cultivés 

    Situation actuelle 

    La zone est essentiellement peuplée d’agriculteurs exploitant des oasis (maraichage et dattiers) et des oueds (sorgho, niébé et pastèques) qui représentent environ 50 pour cent de la population. La vente des petits ruminants est surtout une affaire de courtiers qui se ravitaillent depuis Nouakchott car l’élevage des ménages pauvres portent surtout sur des caprins beaucoup plus rentables par leur production laitière que par leur viande. Ces ménages pauvres soit environ 25 000 personnes sont peu impliqués dans les activités industrielles développées à Zouerate (Tiris Zemmour) et Akjoujt (Inchiri) et commerciales réalisées entre le nord de la Mauritanie et le sud des pays du Maghreb. Ce sont essentiellement des agriculteurs qui travaillent à plein temps dans les oasis (cultures maraichères, fourragères et dattiers) de novembre à septembre, dans les oueds (d’aout à octobre) et dans les zones dépressionnaires entre novembre et février, en y semant du sorgho, du niébé et des pastèques. Les pluies de saison froide qui tombent entre décembre et début février leur offrent des opportunités de développer des cultures de décrue mais surtout de profiter de pâturages qui retiennent les animaux sur place leur permettant ainsi de disposer de lait qui est une des principales sources alimentaires de la zone. 

    Cette année la pluviométrie estivale a été faible et mal repartie dans le temps. En année normale, la zone bénéficie de pluies d’hivernage (juin à octobre) et de pluies de saison froide (janvier à février). L’absence de pluies en janvier laisse présager que la seconde saison ne sera pas pluvieuse. Certaines zones (sud de la moughataa d’Aoujeft, nord-ouest de celle d’Akjoujt et nord de l’Adrar (moughataa de Chinguitti et de Ouadane) connaissent déjà des difficultés d’accès à l’eau potable qui ne commençaient à se manifester, en année normale, qu’après mars. 

    Les cultures pluviales généralement réalisées par les ménages pauvres, dans les petites zones dépressionnaires ou aux abords des oueds peu profonds ont échoué faute d’eau. Les barrages, digues et zones dépressionnaires sont peu remplis (entre 20 et 50 pour cent de leur capacité) mais les activités maraichères sont, comme en année normale, en cours dans les zones oasiennes. Les ménages continuent de recourir aux achats depuis mai 2012, car leurs réserves de ressources (nourriture et argent) provenant de la vente des dattes ou du travail dans les oasis au moment de la guetna (période de récoltes et de commercialisation de dattes) sont épuisées depuis novembre. Les prix animaux sont en hausse par rapport à novembre et par rapport à la moyenne saisonnière mais les marchés sont mal approvisionnés, contrairement aux tendances saisonnières d’une mauvaise année ou les éleveurs font des délestages pour limiter leurs pertes et réduire leurs achats d’aliment bétail. Faute de pâturage, la production de lait très importante dans la consommation des ménages pauvres est quasiment nulle. L’offre en céréales traditionnelles est faible et leurs prix du sorgho de décrue qui avaient connu, en novembre, de fortes hausses à cause des besoins en semences sont maintenant en baisse (66% à Zouerate et 11% à Aoujeft). Cette baisse de demande entraine la chute du prix puisque le sorgho n’est consommé que par les ménages pauvres qui se rabattent sur le blé qui est moins cher. Cette situation n’affectera cependant que les ménages agricoles des moughataa d’Aoujeft et d’Akjoujt qui consomment le sorgho et qui doivent recourir à des céréales de substitution (blé et riz) disponibles mais dont les prix sont en hausse de 10 pour cent. Dans les autres parties de la zone, les ménages consomment surtout du riz, du blé et des pâtes alimentaires. 

    Suppositions

    Le scénario le plus probable de la sécurité alimentaire locale décrit ci-dessous, de janvier à juin 2013, se fonde sur les hypothèses générales suivantes: 

    • La production céréalière de décrue, qui sera récoltée en février, sera à peine égale à moins que 50 pourcent de celle d’une année moyenne où les productions de sorgho, de niébé et de pastèques couvrent environ 25 pour cent des besoins des ménages pauvres.
    • Les marchés fonctionneront normalement avec un approvisionnement régulier en céréales de substitution et denrées alimentaires de base car on s’attend à ce que les marchands réajustent leurs importations pour répondre à la demande des consommateurs.
    • La campagne maraichère de saison froide sera conforme à celle d’une année normale mais celle de la saison chaude sera faible à médiocre.
    • Les revenus tirés des activités agricoles (maraichages, bas-fonds, dattiers) seront en baisse alors qu’en années normale c’est entre octobre et février que les ménages pauvres gagnent plus de la moitie de ces revenus qui participent à la couverture de leurs besoins alimentaire jusqu’en avril. Entre mai et juin ils bénéficient des revenus tirés du maraichage de contre saison chaude.
    • L’exode s’inscrira dans ses tendances habituelles vu la superposition des activités agricoles.
    • La vente de bétail par les ménages pauvres restera faible vu la nature de leur cheptel reduit.
    • La soudure pastorale se prolongera à défaut de pluies de saison froide, jusqu’en juin. En année normale, la période de soudure pastorale ne dure que trois mois de juin à aout car les pluies de saison froide font pousser des pâturages exploitables et améliorent les disponibilités en eau. Depuis octobre 2011, la zone n’ a pas connu de pluies susceptibles de faire pousser des pâturages et d’améliorer la disponibilité en eau qui est un des principaux facteurs d’évaluation de la soudure pastorale.
    • La production de lait, entre janvier et mars sera faible durant toute la période du scenario.
    • Les apports et transferts des familles aux eleveurs seront plus intense que normale, ce qui est une reponse typique dans les années difficiles. 
    Résultats les plus probables de la sécurité alimentaire  

    Les ménages pauvres qui n’arriveront à combler que 75 pour cent de leurs besoins en nourriture, seront entre janvier et mars, en situation d’IPC Phase 2 : Stress. Entre avril et juin, les probables apports de l’assistance gouvernementale (distribution gratuite) pourront porter à 80 pourcent ce seuil de satisfaction de leurs besoins annuels. Sachant que ces ménages achètent, en année moyenne, 85 % de leur nourriture, ceci constitue un important gap, vu qu’on s’attend à une baisse de 20 pour cent de leurs revenus. La hausse des prix, qui continue avec le debut de la soudure, devrait se traduire par une dégradation des termes d’échange puisque les ménages continueront à recourir à l’aliment bétail. Quand même le programme d’assistance pastoral du gouvernement est exécuté, il est peu probable que les pauvres éleveurs puissent disposer de revenus couvrant à la fois leurs besoins en nourriture et ceux de leur cheptel. Toutefois, conformément aux habitudes locales, on s’attend à ce que les membres de la famille intégrés dans les systèmes administratifs et privés accroissent leurs transferts. Ces apports auront le mérite de stabiliser la situation d’IPC Phase 2 : Stress et d’éviter qu’elle évolue vers une situation de crise. 

     

    Evenements qui pourraient changer les scenarios

    Zone

    Événement

    Impacts sur les conditions de la sécurité alimentaire

    Nationale

     

    Hausse du prix des céréales de substitution (blé et riz) sur les marchés internationaux. 

    Mauvais approvisionnement des marchés de Nouakchott et difficultés d’approvisionnement des marchés intérieurs. Forte hausse du prix de ces céréales qui va affecter la’accès. 

    Disfonctionnement durable des flux transfrontaliers approvisionant le pays en traversant la vallée du fleuve et zone cultures pluviales. 

    Un disfonctionnement de ces flux entrainerait une forte hausse du prix des denrées alimentaires et inverserait la tendance actuelle des termes d’échange qui sont favorables aux ménages. 

    Une mauvaise réalisation du programme de protection des pâturage. 

    De nombreux feux de brousse ravageront les pâturages en résultant des transhumances inattendues et un recourir précoce à l’aliment bétail. 

    Aggravation et ou intensification du conflit malien. 

    Affectation de la mobilité des ménages pauvres à la recherche de revenus leur permettant de combler le gap causé par la fin des programmes d’assistance. Suppression ou forte réduction des flux de céréales d’où une probabilité de baisse de l’offre en céréales qui entrainerait une hausse atypique de leurs prix. Une forte concurrence entre les réfugiés et la population locale sur les activités saisonnières. Une surexploitation du potentiel pastoral avec l’arrivée du bétail des réfugiées qui pourrait conduire à une transhumance précoce vers les pâturages de l’ouest de la zone et du sud de la zone agropastorale. Une forte chute du prix du bétail faute de marchés car les maliens sont les principaux acheteurs du bétail des ménages pauvres de la zone. 

    La zone agropastorale 

    Une épizootie 

    Baisse ou suppression de l’impact saisonnier positif de l’élevage sur la sécurité alimentaire des ménages. Pertes animales assez importante qui constitueront un autre facteur de ralentissement de la capacité de reconstitution des cheptels chez les pauvres. 

    La zone des oasis, du pastoralisme avec oueds cultives 

    Importante chute des pluies de saison froide en février. 

    Amélioration de la situation pastorale et amélioration du niveau d’eau dans les barrages entrainant une augmentation des superficies à exploiter en décrue et en conséquence des revenus plus importants pour les travailleurs agricoles. 

    Figures Calendrier saisonnier attendu pour 2013 Calendrier saisonnier attendu pour 2013

    Source : FEWS NET

    Carte des résultats actuels de la sécurité alimentaire, Janvier 2013 Carte des résultats actuels de la sécurité alimentaire, Janvier 2013

    Source : FEWS NET

    Carte des zones d’économie alimentaire en Mauritanie Carte des zones d’économie alimentaire en Mauritanie

    Source : FEWS NET

    Afin d’estimer les résultats de la sécurité alimentaire pour les prochains six mois, FEWS NET développe les suppositions de base concernant les événements possible, leurs effets, et les réponses probables des divers acteurs. FEWS NET fait ses analyses basées sur ces suppositions dans le contexte des conditions actuelles et les moyens d’existence locaux pour développer des scénarios estimant les résultats de la sécurité alimentaire. D’habitude, FEWS NET prévient du scénario le plus probable. Pour en savoir plus, cliquez ici.

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