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La dégradation des conditions pastorales accentue l’insécurité alimentaire des zones agropastorales

La dégradation des conditions pastorales accentue l’insécurité alimentaire des zones agropastorales

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  • Mise à jour de la perspective d’octobre 2011 à mars 2012
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    • Selon les prévisions de la mission conjointe d’évaluation, la production céréalière annuelle sera de 40 pour cent inférieure à de la moyenne des cinq dernières années. 

    • Les conditions pastorales sont également inférieures à celle d’une année moyenne. La transhumance a démarré plus tôt que d’habitude en septembre/octobre au lieu de décembre/janvier en année normale. 

    • Le nombre des personnes en insécurité alimentaire pourrait en janvier être proche et même dépasser ceux de 2005/06, 2006/07 et de la moyenne de 2005/06-2009/10 (environ 700,000). Les ménages pauvres des zones de cultures pluviales et agropastorales sont les plus exposés à ce risque.

    Mise à jour de la perspective d’octobre 2011 à mars 2012

    La production céréalière nationale 60 pour cent de celle de la moyenne des cinq dernières années. Celle du sorgho, essentiellement consommée par les ménages pauvres, est d’environ 30 pour cent. Ces derniers, qui devront doubler la part de leurs dépenses d’une année normale destinées à l’alimentation, auront des difficultés à recourir au marché pour combler leur déficit tant à cause de la hausse des prix des denrées alimentaires importées que de leur faible accès aux produits des boutiques de solidarité qui ne prêtent pas.

    Le gouvernement, qui vient d’adresser à ses partenaires un appel à l’aide, a élaboré un programme d’assistance accès sur des distributions alimentaires gratuites destinées aux pauvres, une vente d’aliments bétail à un prix inferieur à celui des marchands, un volet d’hydraulique pastorale, la multiplication des boutiques de solidarité et le report de leur fermeture qui était prévue pour décembre 2012.

    Dans la zone de cultures pluviales: Les stocks commerçants, toutes céréales confondues, sont encore importants mais l’offre en céréales traditionnelles s’est fortement réduite dans les marchés hebdomadaires, principaux lieux d’approvisionnement des ménages pauvres et moyens. On note une forte baisse des importations de céréales traditionnelles du Mali. Ceci s’explique, à la fois, par la baisse des ventes des agriculteurs maliens voisins, eux-mêmes confrontés à une mauvaise production et par le détournement des flux par les grossistes mauritaniens qui cherchent à se constituer des stocks, dans la perspective de les revendre aux programmes d’assistance. Dans ce contexte, les prix des céréales (130 à 140 MRO/kg) sont déjà de 30 à 40 pour cent supérieurs à ceux d’une année moyenne (100 MRO/kg).

    Après la forte demande de la Tabaski où les courtiers sénégalais offraient 22.000 MRO pour le mouton moyen, les prix sont revenus à leur niveau de septembre (16.000 MRO). Cette baisse va se poursuive avec l’arrivée des transhumants de la zone agropastorale.

    Dans la zone agropastorale: La dégradation des conditions pastorales s’accentue avec l’arrivée des chameliers transhumants du sud de la zone des oasis, du pastoralisme avec oueds cultivés. Les perspectives de la décrue ne sont pas rassurantes et certains ménages (moyens surtout) ont abandonné leurs champs pour entamer leur transhumance, pendant que les bêtes sont encore capables de parcourir de longues distances. Toutefois, les entraves à la mobilité animale causées par les maliens et les sénégalais ralentissent les transhumants et les confinent aux marges de la zone de cultures pluviales où les difficultés d’accès à l’eau et à l’aliment bétail sont grandes.

    L’importante offre de petits ruminants dans marchés de bétail a entrainé une chute de leurs prix alors que ceux des céréales et des denrées alimentaires importées sont en hausse continue. La dégradation du niveau actuel d’insécurité alimentaire minime des ménages pauvres vers une situation de Précarité/Stress que l’on prévoyait pour janvier pourrait se réaliser dès décembre.

    Dans la zone de pastoralisme transhumant: Les mauvaises conditions pastorales ont fait que les éleveurs qui étaient encore en place et qui ne sont pas intégrés aux systèmes de commercialisation de lait, ont déjà entrepris leur transhumance depuis septembre/octobre alors qu’en année normale elle n’intervient qu’en mars/avril. L’accès des ménages pauvres de cette zone aux denrées alimentaires commercialisées est limité par la réduction des revenus qu’ils tiraient en année normale, à hauteur de 25 pour cent du travail pastoral local et de 50 pour cent par l’exode et de la vente de la gomme (dont la production sera en baisse de 80 pour cent à cause de la mauvaise pluviométrie). La hausse du prix de la gomme ne sera pas suffisante pour combler la perte due à la baisse de la quantité obtenue comme payement du travail. Dans ce contexte, les importantes hausses probables des prix des denrées alimentaires, constituent une source de risque d’insécurité alimentaire. Les ménages pauvres de cet espace pourraient donc se retrouver en situation de Précarité/Stress dès décembre.

    Dans la vallée du fleuve: La situation reste satisfaisante dans l’est où la production céréalière pluviale n’a connu qu’une faible baisse (environ 30 pour cent en dessous de celle d’une année normale) et dans l’ouest où les récoltes hivernales de riz confortent la situation d’insécurité alimentaire minime qui y prévalait. Dans la partie centrale, les récoltes de riz sont venues renforcer les effets des transferts monétaires opérés par les immigrés et les travailleurs du secteur tertiaire. Les flux transfrontaliers de céréales y restent cependant faibles et la forte offre en bétail de la zone agropastorale y a considérablement fait baisser les prix des animaux. Les revenus que les ménages pauvres tiraient du travail agricole dans le walo ont été faibles, vu l’importance des terres inexploitées. De nombreux agriculteurs de la partie centrale de la vallee du fleuve, peu rassurés par le court temps d’immersion de la plaine se sont abstenus de semer. Vu le faible niveau du fleuve (3 mètres en dessous de la norme saisonnière, à la station d’observation de Bakel), les campagnes de contre saison froide et chaude seront aussi moins importante que d’habitude. Le niveau de Précarité/Stress (Phase 2 de l’IPC) continuera à février/mars.

    Figures Calendrier de la campagne et des événements cruciaux Calendrier de la campagne et des événements cruciaux

    Source : FEWS NET

    Cette mise à jour des perspectives sur la sécurité alimentaire présente une analyse des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée au cours des six prochains mois. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.

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