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Les données sortis par le Ministère de l’Agriculture montrent une production annuelle supérieure à celle de 2013/14 et à la moyenne quinquennale. On note une forte progression du riz irrigué mais les cultures traditionnelles qui concernent surtout les ménages pauvres accusent, comparativement aux périodes citées, de fortes baisses. Il en résulte une absence de stocks chez les ménages pauvres alors qu’en pareille période d’une année moyenne ces derniers sont importants.
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Il y a déjà Crise (Phase 3 de l’IPC) insécurité alimentaire aiguë avec des écarts de consommation alimentaire attendus dans le centre-sud du pays causés par un profond déficit de leur production agricole annuelle, des conditions pastorales dégradées qui les poussent à de multiples ventes atypiques d’animaux à des prix bas et une forte baisse des revenus saisonniers. L’insécurité alimentaire aiguë élevée se poursuivra pour ces ménages affectés jusqu'en Septembre.
Les cultures : Selon une publication du Ministère de l’Agriculture, présentée au Cluster de la sécurité alimentaire du mois de février, la Mauritanie aurait une production céréalière brute de 319394 Tonnes pour 2014/15 qui est en hausses respectives de 10 et 32 pour cent par rapport à 2013/14 et à la moyenne quinquennale. La forte progression de riz irrigué appartenant à plus de 80 pour cent aux promoteurs agricoles privés justifierait ce résultat. Les principales typologies qui concernent les ménages pauvres (Dieri et Walo) accusent respectivement des baisses de 41 et 85 pour cent par rapport aux périodes citées. Les ménages pauvres dépendant de ces typologies sont donc déjà sans stock et doivent recourir au marché pour se nourrir plus tôt qu’en année moyenne. Les ménages les plus affectées sont dans le centre-sud du pays.
Les conditions pastorales : Elles continuent de se dégrader par tout dans le pays, sous les effets d’une transhumance atypique qui a conduit à des surcharges pastorales inédites. Dans de nombreuses zones pastorales, les éleveurs recourent maintenant à l’aliment bétail dont le sac de 50 kg de la qualité moyenne est acheté à des prix très élevés (entre 5600 à Nouakchott et 7500 MRO dans l’ouest de la zone agropastorale où il a déjà accusé une hausse 56.25 pour cent par rapport à la même période de 2014). Le retard accusé par la mise en place du programme d’assistance pastorale annoncé par le gouvernement explique cette situation qui n’arrivait en année moyenne qu’entre juin et aout.
Les revenus : A l’exception de la partie de la vallée située au sud du Trarza où la reprise des activités agricoles irriguées de contre saison demande une main d’œuvre, dans le reste du pays l’absence atypique d’activités agricoles, entre mars et juin limite considérablement les revenus locaux des ménages pauvres. Dans les zones pastorales la transhumance a également réduit la demande en main d’œuvre qui était surtout sollicitée pour abreuver les animaux. Les apports de l’exode, qu’on espérait progressifs dans le temps, passé le temps d’installation et d’insertion qui dure en général les deux premiers mois, restent, du fait des difficultés de trouver du travail et de la saturation du secteur informel, encore très faibles et si incertains qu’ils ne peuvent pas encore constituer des sortes de gage auprès des marchands. Certains détaillants, du fait de cette situation peu rassurante ont tout simplement arrêté la pratique. La principale source de revenu reste donc la vente des animaux. Par rapport aux deux précédents mois, les prix des bêtes vieilles et maigres continuent de chuter mais ceux de celles qui présentent un embonpoint satisfaisant grimpent. Les éleveurs vendent de plus en plus des bêtes susceptibles de mieux rapporter pour avoir un meilleur accès à la nourriture et à l’aliment bétail.
L’analyse des économies des ménages (HEA), réalisée en février par le groupe d’analyse de la sécurité alimentaire, fait ressortir que certains ménagés pauvres vulnérables seraient en déficits de survie. Ils sont essentiellement dans la Zone agropastorale, dans la Zone vallée de Fleuve Sénégal et dans la Zone de cultures pluviales.
Les marchés : Toutes les zones de moyens d’existence sont bien approvisionnées en denrées alimentaires importées. L’offre en sorgho s’améliore par les flux transfrontaliers qui restent cependant encore nettement moins intenses que d’habitude. L’offre en sorgho est fourni grâce aux ventes réalisées par les paysans des bas-fonds pluviaux qui ont bénéficié, en certaines endroits, de bonnes récoltes (cas du sud-ouest de la moughataa d’Aleg) et par celles des sénégalais (zone frontalière de la Mauritanie dont elle est fortement dépendante sur le plan commercial) qui ont récolté leur walo en février. Ces paysans, par stratégie adaptative, revendent leur sorgho pour s’acheter du blé et du riz local dont les prix sont plus bas. L’offre en maïs continue de s’améliorer car les exportations maliennes jusque la cantonnées dans la Zone vallée du fleuve Sénégal et dans la Zone de cultures pluviales touchent maintenant le sud de la Zone agropastorale (marchés d’Aleg et de Magta Lahjar).
L’évolution de la situation alimentaire dans les zones de moyens d’existence reste relativement conforme aux perspectives projetées pour la période de janvier à juin 2015. L’échec des cultures pluviales, la faible production de décrue, attendue, l’importante baisse des revenus saisonniers et les mauvaises conditions pastorales sont des facteurs d’insécurité alimentaire qui affectent déjà les ménages pauvres du centre de la vallée du fleuve et de l’ouest de la zone agropastorale.
L’offre en céréales traditionnelles va s’améliorer grâce aux flux transfrontaliers mais la demande des ménages pauvres sera surtout axée sur le blé, le riz local et le mais dont les prix sont plus bas. Les marchés resteront bien approvisionnés en céréales et denrées alimentaires importées jusqu’aux prochaines récoltes (septembre). L’offre en bétail pourrait, à partir d’avril, progressivement se réduire et impulser les prix à la hausse. Il est cependant peu probable qu’on assiste à une progression hautement significative des revenus locaux ou provenant de l’exode du fait de l’absence d’activités locales génératrices de revenus et des difficultés d’insertion des migrants dans les activités urbaines non qualifié. L’exécution des programmes d’assistance du Gouvernement (poursuite des programmes actuels BS, SAVS et CRENAM, programme pastoral et distributions alimentaires gratuites) du PAM (cash transfert et distributions gratuites) et de certaines ONG telles que Save the Children (cash transfert localisé) contribueraient au moins à mitiger l’insécurité alimentaire. Toutefois, pour les ménages pauvres de la centre-sud de pays, ils ne trouvant pas tous les ressources nécessaires pour accéder aux besoins alimentaires essentiels. La situation alimentaire actuelle de Crise (Phase 3 de l’IPC) qui sévit dans cette zone continuera probablement jusqu’au moins septembre.
Source : FEWS NET
Cette mise à jour des perspectives sur la sécurité alimentaire présente une analyse des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée au cours des six prochains mois. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.