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De bons pâturages et un abreuvement régulier par les eaux de surface fixent la grande partie des éleveurs et agropasteurs dans leurs zones de moyens d’existence et améliorent l’embonpoint des animaux. Par conséquence, les transhumances internes s’inscrivent dans leurs axes saisonniers. La reprise de mise-bas renforce les effectifs des cheptels et améliore la production laitière qui reste néanmoins inférieure à celle d’une année moyenne.
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Les bonnes productions des cultures pluviales diversifient les opportunités de travail accroissant ainsi les revenus des ménages. Epaulées par la dynamique des marchés bien approvisionnés en aliments importées, ces récoltes ont baissé les prix des céréales locales et amélioré l’accessibilité des ménages pauvres à une nourriture plus régulière. Vu ces conditions, l’insécurité alimentaire restera, dans la majorité du pays, Minimale (Phase 1 de l’IPC) jusqu’au moins mars.
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Malgré des bonnes conditions pastorales, une situation de Stress (Phase 2 de l’IPC) persistera dans les zones agropastorales de Gorgol, Inchiri, Brakna, Assaba, Tangant, et Adrar (Ouadane, Aoujeft) jusqu’au mois de mars. La récupération graduelle des effectifs du cheptel et l’amélioration de la production laitière ne seront pas assez importantes pour permettre aux ménages pauvres endettés pendant les difficiles soudures précédentes de faire face à la soudure prolongée par le retard du développement des cultures dont la productivité est fortement affectée, dans toutes les zones, par une invasion aviaire d’une grande ampleur.
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Dans le centre de la zone de cultures pluviales (les moughataa d’Amourj et de Djigueni), l’arrivée retardée de bonnes récoltes principales ainsi que les bonnes perspectives de récoltes de derrière barrage en février amélioreront la situation alimentaire mais ne couvriront pas le remboursement des dettes de difficiles annexes précédentes. Ces ménages restent en situation de Stress (Phase 2 de l’IPC) jusqu’au moins mars.
Situation agricole : Malgré le retard du démarrage de la campagne agricole, les quantités des pluies enregistrées, bien réparties dans le temps et dans l’espace, ont favorisé un bon développement des cultures pluviales et des pâturages ainsi qu’un bon taux de remplissage des barrages du Walo dans la vallée du fleuve Sénégal. Cela a engendré une production céréalière pluviale (sorgho et mil) estimée supérieures de 9 pour cent par rapport à la moyenné quinquennale et de 64 pour cent comparativement à 2014. Les bonnes conditions d’exploitation des cultures de décrue offrent des perspectives d’une production en forte hausse par rapport aux deux périodes de référence citées. La production irriguée hivernale de riz du fait des difficultés d’accès au crédit agricole du gouvernement affiche une baisse de 26 pour cent par rapport à la moyenne quinquennale, mais ces zones produisent aussi des autres cultures pour assurer les conditions alimentaires des ménages.
Globalement on s’attend, au niveau national, à une production céréalière en hausse de 14 pour cent par rapport à la moyenne des cinq dernières années, mais en baisse de 8 pour cent par rapport à celle de 2014 (du fait de la baisse de la production de riz), permettant une disponibilité céréalière familiale relativement suffisante jusqu’en mars. Toutefois, ces estimations pourront changer due à la forte invasion aviaire. Les revenus que les ménages pauvres ont tirés du travail agricole, entre octobre et décembre sont au moins égaux à ceux d’une année normale.
Pâturages : Les pâturages sont bons dans l’ensemble des zones de moyen d’existence permettant aux éleveurs et agropasteurs de suivre une transhumance normale. Les pare feux ont été réhabilités dans de nombreuses zones, et les animaux disposeront de pâturages jusqu’en juillet. Toutefois, suite aux difficiles années précédentes, les mises-bas et la production laitière seront inférieure à une année moyenne. Dans certaines parties de la vallée du fleuve (Brakna et Trarza) et de la zone agropastorale (les deux Hodhs et l’Assaba), l’installation des usines de lait constitue un facteur de surcharge pastorale qui a déjà commencé à affecter les pâturages, mais cette situation est gérée par les contrats de fourniture d’aliment bétail par les promoteurs laitiers qui se feront rembourser en lait.
Les marchés et prix : La disponibilité des productions céréalières locales (sorgho, mil, maïs) est appuyée par les transferts des marchés transfrontaliers du Mali et du Sénégal. Avec ces récoltes, les prix des céréales traditionnelles ont partout accusé des baisses par rapport à novembre et par rapport à la même période de 2014. Il s’en suit, comparativement à octobre, une baisse du prix du sorgho (autour de 16 pour cent) sauf dans les zones fortement dépendantes de la production de décrue (par exemple, le marché de Boghé dans la vallée de fleuve a eu une hausse de 25 pour cent). Les boutiques de solidarité qui offrent des prix bas subventionnés par le gouvernement sont bien approvisionnées en denrées alimentaires de base importées. Face à ces conditions, les familles pauvres accèdent facilement aux aliments à moindres coût.
Les marchés de bétail urbains sont encore bien approvisionnés et les prix des animaux, toujours plus bas que ceux de la même période de 2014, sont, comparativement à octobre 2015 soit stables (marché de Adel Bagrou en zone de cultures pluviales) soit en baisse (dans la plupart des marchés des autres zones). Les ventes animales se sont fortement réduites car les ménages pauvres ont peu de cheptel et les moyens et riches qui vendaient surtout pour s’acheter de la nourriture disposent de leur production agricole.
La situation antiparasitaire : La situation acridienne reste sous contrôle mais avec des menaces de la résurgence de reproduction. Malgré les traitements en cours, les précipitations exceptionnelles en octobre dans la zone du nord ont créé des écosystèmes qui sont favorables à cette dernière selon le bulletin sur le criquet pèlerin de FAO en novembre. Le retard de développement des cultures se traduit à un fort accroissement de la pression aviaire et les attaques de la sésamie sur les cultures tardives, de barrages et de décrue dans toutes les zones de cultures du pays cette année qui va impacter négativement leurs rendements.
Les hypothèses du scénario FEWS NET le plus probable pour la période d’octobre 2015 à mars 2016 n’ont pas changé.
Sous l’effet des bonnes conditions pastorales, des récoltes bonnes à moyennes des cultures pluviales, et des revenus (provenant du travail) plus ou moins égaux à ceux d’une année moyenne, la situation alimentaire des ménages pauvres s’est nettement améliorée et va continuer de s’améliorer avec les prochaines récoltes des cultures de décrue qui réduiront le recours des ménages pauvres aux denrées alimentaires vendues et leur permettront d’accéder à de nouveaux revenus provenant des activités post-récoltés. Par conséquence, ils resteront dans l’insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) au moins jusqu’en mars. A l’exception de quelques poches de la zone agropastorale (sud du Tagant, nord du Gorgol, Inchiri, Brakna, Assaba, et Adrar (Ouadane)) où les ménages pauvres éprouvent encore des difficultés à se remettre de l’impact négatif des emprunts alimentaires antérieurs et de la baisse considérable de l’effectif de leur cheptel qui de ce fait sont en Stress (Phase 2 de l’IPC) jusqu’au moins mars. Certains ménages dans la zone de cultures pluviales (les moughataa d’Amourj et de Djigueni) se maintiennent en Stress (Phase 2 de l’IPC) due à la pression de dettes pendant des difficiles années précédentes malgré leurs conditions alimentaires améliorées suite aux bonnes récoltes céréales.
Pour plus de détail, voir les Perspectives sur la sécurité alimentaire d’octobre 2015 à mars 2016.
Cette mise à jour des perspectives sur la sécurité alimentaire présente une analyse des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée au cours des six prochains mois. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.