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Les récoltes améliorent la sécurité alimentaire dans le pays

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  • Messages clé
  • Contexte de la sécurité alimentaire
  • Anomalies actuelles des conditions de sécurité alimentaire en octobre 2024
  • Suppositions clés sur les conditions atypiques de sécurité alimentaire jusqu’en mai 2025
  • Résultats projetés de l’insécurité alimentaire aiguë jusqu’en mai 2025
  • Évènements qui pourraient changer les résultats projetés de l’insécurité alimentaire aiguë
  • Messages clé
    • FEWS NET estime qu’entre 100 000 à 249 999 personnes auront besoin d'une aide alimentaire humanitaire. Ce chiffre augmentera vers la borne supérieure de cette fourchette au cours de la période sèche chaude, entre fevrier et mai. Des populations en Crise (Phase 3 de l’IPC) sont attendues parmi les ménages agricoles et agro-pastoraux pauvres dans les régions du centre-sud et du sud-ouest. Le Hodh El Chargui est la zone la plus préoccupante, du fait de la pression des réfugiés maliens et leur cheptel sur les ressources naturelles, l’économie locale et les infrastructures sociaux de base. cette zone qui était classée, pendant la soudure, en insécurité alimentaire Crise (Phase 3 de l’IPC) devrait passer en phase Stress (Phase 2 de l’IPC) du fait de la disponibilité des  récoltes et des produits d’élevage ainsi que de l’eau et du pâturage. Toutefois, certaines populations resteront dans la Crise (Phase 3 de l’IPC). 
    • Certains ménages pauvres et très pauvres des zones périurbaines de Nouakchott se retrouveront également en insécurité alimentaire de Crise (Phase 3 de l'IPC) entre octobre et mai. Ces ménages qui sont confrontés au manque d’opportunité d’emploi et de reveu font face à des prix élevés et ne peuvent se permettre des dépenses non alimentaires sans s’engager à des stratégies d’adaptation de crise.
    • Entre octobre 2024 et janvier 2025, des résultats d’insécurité alimentaire aigüe Minimale (Phase 1 de l'IPC) devraient s’observer dans les zones agricoles et agropastorales car la plupart des ménages devraient avoir accès à la nourriture et aux revenus à partir de leurs propres productions, leur élevage et leurs sources de norritures et de revenus habituelles.
    • En revanche, entre février et mai 2025, des résultats de Stress (Phase 2 de l’IPC) sont attendus dans toute la zone agricole et agropastorale du fait de l’épuisement typique des réserves alimentaires. La plupart des ménages agricoles qui devraient avoir recours aux marchés pour s’alimenter devront faire  face à des  prix plus élevés que la moyenne.

    En savoir plus

    Les liens suivants fournissent des informations supplémentaires : 

    Contexte de la sécurité alimentaire

    L'agriculture, l’agro-pastoralisme et le pastoralisme sont les principaux moyens d’existence pour environ la moitié de la population en Mauritanie, tandis que l'autre moitié travaille principalement dans le secteur informel dans les zones urbaines. La production des principales céréales—sorgho, mil, riz et maïs—est diversifiée entre des systèmes de culture pluviale, irrigué et de décrue, mais reste très vulnérable aux chocs climatiques tels que les sécheresses prolongées, les inondations et les feux de brousse qui sont depuis longtemps un facteur clé de l’insécurité alimentaire aiguë dans ce climat. 

    Si la production céréalière globale s'est améliorée au fil des ans en raison notamment des mesures prises par l’Etat pour accroitre les superficies rizicoles et disponibiliser des intrants de qualités, elle ne couvre toujours qu'un tiers environ des besoins alimentaires nationaux, ce qui entraîne une forte dépendance à l'égard des importations. Cette forte dépendance rend le pays vulnérable aux chocs économiques mondiaux, qui ont également été l'un des principaux facteurs de l’insécurité alimentaire aiguë dans le pays, se manifestant par des prix alimentaires très élevés et de faibles opportunités économiques, affectant particulièrement les pauvres dans les zones périurbaines. 

    En plus des chocs climatiques et économiques, la Mauritanie accueille plus de 240 000 réfugiés maliens depuis 2012, principalement dans les régions du sud-est. Le nombre d'arrivées a augmenté de manière significative depuis août 2023 suite à une augmentation de la violence perpétrée par différents groupes armés au Mali. Le principal camp de Mbera étant déjà presque saturé, les nouveaux arrivants vivent parmi les communautés à l'extérieur du camp et exercent une pression sur les ressources limitées en termes de nourriture et de revenus.

    L'insécurité au Mali affecte également les mouvements saisonniers du bétail, en plus des conflits saisonniers entre agriculteurs et éleveurs qui peuvent survenir dans le pays. Généralement, en octobre, les pluies ont régénéré les pâturages et les ressources en eau, améliorant l’état physique du bétail et, par conséquent, l'accès des ménages aux produits de l'élevage. Pour les ménages agricoles, le mois d’octobre marque le début de la principale saison des récoltes, qui se poursuit jusqu’en janvier. Cependant, comme la saison sèche se prolonge jusqu’en mai, les ménages épuisent généralement leurs propres stocks et dépendent de plus en plus des marchés à l’approche de la prochaine période de soudure (Figure 1).

    Figure 1

    Calendrier saisonnier pour une année typique

    Source: FEWS NET

    Anomalies actuelles des conditions de sécurité alimentaire en octobre 2024

    Figure 2

    Anomalie de l’état végétatif (mesuré par le NDVI) pour la période du 11 au 20 octobre par rapport à la moyenne de long terme (2012-2021)

    Source: FEWS NET-USGS

    Nationales

    Le déficit pluviométrique enregistré en début de campagne agricole et le retard engendré dans la mise en place des cultures ont conduit à une réduction des superficies totales céréalières en cultures pluviales (mil, sorgho et maïs). Tandis que, les perspectives d’une  récolte de cultures sous-pluies s’annoncent moyennes, celles des cultures irriguées (derrières barrages, dans des zones de dépression) ainsi que des cultures irriguées en riz s’annoncent supérieures à la moyenne quinquennale du fait des mesures prises par le gouvernement pour accroitre  la production. Dans l'ensemble, les récoltes céréalières totales devraient être supérieures de 16 pour cent à la moyenne quinquennale, bien qu'elles soient légèrement inférieures à celles de l'année dernière (-5 pour cent). 

    Après quelques épisodes de sécheresse en juillet et août, les précipitations se sont, en général, améliorées en septembre, contribuant à un développement des pâturages supérieur à la moyenne en octobre. Toutefois, certaines zones localisées ont connu des déficits de production de biomasse, notamment dans le nord du Trarza, du Tagant, l’Adrar, l‘Inchiri et le centre et nord du Hodh el Chargui. En revanche, dans l’extrême sud-est du pays à la frontière malienne, le pâturage est beaucoup mieux fourni (Figure 2). De fortes précipitations en fin de saison, en particulier dans les régions du Guidimagha et du Trarza, ont provoqué des inondations en octobre qui ont entraîné le déplacement d'environ 1 125 personnes.

    Figure 3

    Evolutions mensuelles des indices des prix à la consommation en août 2024 selon les centres de collecte des données

    Source: ANSADE

    Les marchés sont régulièrement approvisionnés en denrées alimentaires et globalement, les prix sont stables par rapport au mois dernier et à l'année dernière. Toutefois, les prix restent supérieurs à la moyenne quinquennale. Selon l’Agence Nationale de la Statistique et de l’Analyse Démographique et Economique (ANSADE), les prix des produits alimentaires, en septembre, ont augmenté de 0,5 pour cent en variation mensuelle, et de 3 pour cent en glissement annuel. Dans l'ensemble, l'indice national des prix à la consommation a enregistré une stabilité générale (0,2 pour cent) par rapport au mois précédent, tout en restant supérieur à la moyenne quinquennale (Figure 3). Cependant, quelques données sur les prix disponibles à Nouakchott en août suggèrent que les prix de certains produits importés tels que le sucre, riz brisé, et l'huile végétale étaient beaucoup plus élevés que l'année dernière (14, 16, et 60 pour cent, respectivement), et plus élevés que la moyenne quinquennale (48, 24, et 45 pour cent, respectivement). En ce qui concerne les produits locaux (sorgho et petit mil), les prix sont en baisse en octobre en raison de l'arrivée des récoltes, bien qu'ils demeurent supérieurs à la moyenne quinquennale.

    Sur le plan sécuritaire, des tensions demeurent à la frontière malienne du fait des opérations de sécurisation de sa frontière par l’armée malienne. Aussi, les populations mauritaniennes vivant sur la bande frontalière sont vivement déconseillées de tout déplacement à l’intérieur du territoire malien.

    Wilaya de Hodh El Chargui 

    Selon, l’UNHCR, la région du Hodh El Chargui, dans le sud-est de la Mauritanie, accueille plus de 242 000 réfugiés maliens, dont environ 110 000 résidents dans le camp de Mbera et 132 000 répartis dans 70 villages d'accueil. Les nouveaux arrivants, composés majoritairement d’éleveurs se déplaçant avec leurs troupeaux, exercent une forte pression sur les ressources pastorales, les économies locales et les services sociaux de base. Alors que, la disponibilité des ressources pastorales serait médiocre particulièrement dans le centre et nord du Hodh El Chargui.

    Assistance alimentaire humanitaire

    En octobre, la réponse de la soudure du PAM est terminée. Cependant, le PAM, à travers son plan de soutien, continue d’apporter une assistance humanitaire aux réfugiés maliens, et le HCR continue également de fournir une assistance vitale aux réfugiés les plus vulnérables. Selon leur Plan Stratégique National (CSP), la réponse aux réfugiés ciblera environ 115 000 en 2024, en coordination avec le système national de protection sociale, qui comprend aussi l'assistance aux réfugiés. 

    Suppositions clés sur les conditions atypiques de sécurité alimentaire jusqu’en mai 2025

    Suppositions nationales 

    • Selon les prévisions les plus probables du Ministère de l’Agriculture, la production céréalière devrait être inférieure de 5 pour cent à celle de l’année dernière, mais serait supérieure de16 pour cent à la moyenne quinquennale. Les cultures pluviales seraient  les plus affectées par la baisse, tandis que, les cultures irriguées devraient mieux se comporter et permettre de  combler plus ou moins le déficit en cultures pluviales (Djéri).
    • La disponibilité de sources de revenus en zone rurale agropastorales seraient impactées positivement par les conditions pastorales favorables. De la même manière, les revenus de la main d’œuvre salariale pour l’entretien des animaux et de la vente des animaux seraient favorables aux ménages pauvres.. Au niveau urbain, en revanche, le ralentissement de l’activité économique, ainsi que l’augmentation des coûts du carburant et du coût de la vie en général, devraient persister jusqu’en mai.
    • Les prix des produits importés vont demeurer à des niveaux supérieurs à la moyenne quinquennale. Toutefois, les prix des produits locaux, qui ont entammé leur tendance saisonnière baissière depuis le début des récoltes, vont se stabiliser en décembre et amorcer une acsention typique jusqu’en mai.

    Suppositions sous-nationales pour le Hodh El Chargui 

    • Les opérations de sécurisation de sa frontière par l’armées malienne vont se poursuivre tout au long de la période du scénario, provoquant ainsi le déplacement continu de nombreux éleveurs maliens et leurs troupeaux vers le camp de Mbéra et ses environs.
    • Face à la médiocrité du pâturage au nord du pays et du côté malien de la bande frontalière avec la Mauritanie, la transhumance interne et externe du côté du Mali devrait démmarrer plus précocement que d’habitude. Le sud du Hodh El Chargui qui dispose d’une bonne disponibilité de pâturage va constituer une zone de repli pour de nombreux troupeaux en provenance du nord et de l’ouest du pays, ce qui augmentera la perssion sur les ressources locales. Le risque de surpâturage et de feux de brousses restent un défit majeur pour cette zone.

    Assistance alimentaire humanitaire

    • Conformément à son plan stratégique, le PAM devrait continuer de soutenir les réfugiés jusqu'à ce qu'ils soient intégrés dans les services sociaux base et sur le plan économique ou qu'ils puissent, éventuellement retourner au Mali. L'assistance devrait se poursuive sans interruption, en particulier pour les réfugiés dans le camp et en dehors du camp de Mbéra. Toutefois, en ce qui concerne les populations hôtes, l'assistance devrait baisser pendant la période post-récolte pour prendre en compte la disponibilité alimentaire en cette période. 
    Résultats projetés de l’insécurité alimentaire aiguë jusqu’en mai 2025

    Les zones agropastorales, pluviales et la vallée 

    La disponibilité des stocks alimentaires familiaux et les revenus des activités de moyen d’existence devraient permettre à la zone d’être en situation d’insécurité alimentaire aigüe Minimale (Phase 1 de l’IPC) entre octobre et janvier 2025. Cependant, quelques ménages seront en insécurité alimentaire aiguë de Stress (Phase 2 de l’IPC) notamment ceux affectés par les déficits pluviométriques ou des inondations ainsi que les ménages les plus pauvres. Compte tenu des effets à long terme des déficits pluviométriques, la sécurité alimentaire des ménages pauvres va se détériorer car ils dépendront plus précocement, exclusivement du marché et seront confrontés aux coûts élevés des denrées alimentaires. Beaucoup de ménages qui étaient en phase Minimale (Phase 1 de l’IPC) vont passer en Stress (Phase 2 de l’IPC), avec quelques ménages en Crise (Phase 3 de l’IPC) vers la fin de la période de projection.

    Le Hodh EL Chargui 

    Les nouvelles récoltes ainsi que la production animale (viande, lait) devraient améliorer la consommation alimentaire des ménages pauvres. Toutefois, la forte présence de réfugiés dans la zone continuera d’exercer une pression sur les ressources économiques locales, les moyens d’existence et les services sociaux de base. En cette période, les ménages pauvres, bien que parvenant à assurer leur besoin alimentaire minimal, ne peuvent se permettre certaines dépenses non alimentaires. Ils vivent une insécurité alimentaire Stress (Phase 2 de l’IPC). Certains d’entre eux, les plus pauvres, dépourvus d'actifs et dépendant de l'aide, continueront probablement à être confrontés à la Crise (Phase 3 de l’IPC). Même si la zone reste en situation de Stress (Phase 2 de l’IPC), la proportion de la population confrontée à des situations de crise augmentera vers la fin de la période de projection.

    Les zones périurbaines 

    Les ménages pauvres et très pauvres continueront à faire face à une situation de Crise (Phase 3 de l'IPC) en raison des prix élevés des denrées alimentaires de base, du manque d’opportunités d’emploi et de revenus et du pouvoir d'achat inférieur à la moyenne. Toutefois, la classification au niveau de la zone restera en Stress (Phase 2 de l'IPC).

    Évènements qui pourraient changer les résultats projetés de l’insécurité alimentaire aiguë

    Le Hodh el Chargui 

    Une dégradation subite de la situation sécuritaire à la frontière du Mali pourrait affecter davantage les flux commerciaux et accentuer le flux des réfugiés maliens à Bassikounou. Cela pourrait dépasser les capacités de prise en charge sociale et humanitare de la zone, et constituerait un choc majeur qui entraînerait une augmentation de la l’insécurité alimentaire dans la zone, faisant basculer cette régionen Crise (Phase 3 de l’IPC) avant la soudure.

    Citation recommandée: FEWS NET. Mauritanie Mise à jour du suivi à distance Octobre 2024: Les récoltes améliorent la sécurité alimentaire dans le pays, 2024.

    Dans le suivi à distance, un coordinateur travaille d’un bureau régional avoisinant. En comptant sur les partenaires pour les données, le coordinateur applique l’approche de développement des scenarios pour faire l’analyse et élaborer les rapports mensuels. Comme les données peuvent être moins disponibles que dans les pays avec des bureaux de FEWS NET, les rapports de suivi à distance peuvent montrer moins de détail. Pour en savoir plus sur le travail, clique ici.

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