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Malgré la disponibilité des premières récoltes, certains ménages pauvres font recours aux marchés pour satisfaire leurs besoins alimentaires dans un contexte de forte inflation des prix. Les résultats de l’insécurité alimentaire restent ainsi globalement en Stress (Phase 2 de l’IPC) dans le pays. Ces populations sont localisées notamment dans les communes du nord et de l’ouest de la ville de Nouakchott et la zone agropastorale. En période projetée, le manque d’opportunité d’emploi saisonnier en milieu urbain et dans les zones minières vont limiter l’accès des ménages pauvres à la nourriture. Les résultats plus probables de l’insécurité alimentaire resteraient globalement en Stress (Phase 2 de l’IPC).
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Le développement des cultures pour les premières récoltes de céréales sèches, notamment le mil et le sorgho, est satisfaisant grâce à une pluviométrie adéquate dans la partie sud de la région de Guidimakha et la bande du fleuve Sénégal. Par ailleurs, pour les cultures de contre-saison, le niveau de remplissage optimal des retenus d’eau vont permettre une production normale de ces cultures.
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La favorable pluviométrique a permis une amélioration satisfaisante des conditions pastorales améliorant l’état d’embonpoint des animaux. Cette situation a par conséquent renforcé la production animale notamment le lait, la viande et les produits dérivés au niveau du pays. En outre, les conditions pastorales favorables ont eu un impact positif sur les prix des animaux. Cependant, en dépit de cette situation, les termes de l’échange continuent d’être défavorables aux éleveurs du fait du niveau élevé des prix des denrées alimentaires.
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L’offre en céréales est marquée par les premières récoltes issues des zones de production du sud du pays. Cette offre, quand bien même très limitée en ce moment, est soutenue par les flux en provenance des pays limitrophes notamment le Sénégal. Cependant, cette offre reste globalement réduite des restrictions d’importations de céréales en provenance du Mali limitant la disponibilité alimentaire en cette période. Le prix des denrées alimentaire connait une tendance haussière malgré les prémices des récoltes— près du doublé par rapport à la moyenne quinquennale des céréales dans certains marchés, à l'exception du riz importé qui reste stable. Le coût du transport couplé à l'inflation nationale, 7,2 pour cent en septembre, ainsi contribue encore au renchérissement des prix dans les marchés.
ZONE | ANOMALIES ACTUELLES | ANOMALIES PROJETÉES |
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Nationale |
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La saison de pluies a été marquée par une installation normale à précoce des pluies et une fin normale à précoce avec des cumuls favorables sur la quasi-totalité des postes pluviométriques. Les cultures pluviales ont connu un bon développement végétatif et ont pu boucler leurs cycles dans les wilayas de Hodh Chargui, Guidimagha, Gorgol, Trarza et la partie sud de Hodh Gharbi. Toutefois, des inondations ont occasionné des pertes de superficies emblavées et de ressemis dans les moughatas (départements) de Aleg au Brakna, ainsi que dans la zone pluviale du Hodh Charghi.
A la fin des pluies en octobre, le niveau de remplissage des points d’eau de surface est globalement satisfaisant dans toute la zone agropastorale avec une disponibilité acceptable des ressources pastorales excepté les poches de déficit enregistrés dans l’est et dans le nord des deux Hodhs. Cette situation reste favorable aux ménages pastoraux améliorant du fait de l'amélioration de l'état corporel des animaux. En outre, la transhumance se ferait de façon typique suivant la baisse progressive des ressources pastorales en fin janvier 2023 en direction des zones plus au sud et in fine les pays limitrophes notamment le Mali et le Sénégal. Cependant, au regard de la valeur marchande désavantageux du bétail, les termes de l’échange bétail/céréales resteraient toujours défavorables aux éleveurs à cause du niveau de l’inflation continue des produits des produits alimentaires.
Les prix des céréales et des produits manufacturés sont globalement supérieurs à la normale et par rapport à l’année passée en raison du contexte international marqué par les prix élevés des denrées alimentaires au niveau mondial. Les produits manufacturés et importés, autres que le riz importé avec des niveaux de prix stables, continuent de connaitre une tendance haussière de leur prix comparée à la moyenne (Figure 1). Cela est dû aux perturbations du marché international et aux coûts de transport élevés pour l’approvisionnement des marchés à l’intérieur du pays. Pour les céréales sèches, le prix attendu du sorgho serait supérieur à celui de l’année dernière et la moyenne quinquennale (Figure 2). Une tendance haussière similaire serait également observée pour le mil pour lequel la production serait estimée à moyenne au niveau national. En fin, les prix du bétail seraient légèrement supérieurs à la moyenne du fait de l’avènement du Ramadan caractérisée par une forte demande en viande durant cette période.
Entre octobre 2022 et janvier 2023, le manque d’opportunité d’emploi saisonnier pourrait continuer à impacter négativement les revenus et le pouvoir d’achat en particulier pour les pauvres du secteur informel dépendants des gains journaliers dans les centres urbains. En outre, l’inflation des prix des produits alimentaire va limiter l’accès des ménages pauvres vivant principalement dans la zone agropastorale et dans les communes périphériques de Nouakchott. Ces derniers devraient demeurer en insécurité alimentaire aigue Stress (IPC Phase 2).
En période projetée, l’accès à la nourriture serait assuré principalement par les achats au niveau des marchés. L’approvisionnement des marchés en produits issus de la production agricole locale, comme les céréales, ainsi que les produits manufacturés est moyen en cette période de premières récoltes. Cependant, les restrictions d’exportations de céréales au Mali en vigueur vont négativement impactées les flux d’approvisionnement des marchés principalement au Sud du pays et de Nouakchott. Par ailleurs, l’accès aux activités génératrices de revenu serait normal pour la période projetée. La migration vers les zones minières et les zones urbaines se déroulerait également normale. Cependant, l’offre de la main d’œuvre locale pour les travaux journaliers dépasserait la demande du fait de la morosité de la situation économique et le manque d’opportunité d’emploi, limitant ainsi les revenus. En outre, les difficultés macroéconomiques au niveau national ne permettraient pas d’absorber cette suroffre de main d’œuvre et va négativement importer sur le pouvoir d’achat des ménages pauvres surtout en milieu urbain. Ces populations devraient rester en insécurité alimentaire aigue Stress (IPC Phase 2) sur toute la période.
Source : FEWS NET
Source : FEWS NET
Source : FEWS NET
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