Download the report
-
Malgré les contre-performances liées au retard dans les opérations de préparation des sols en début de saison et les dégâts des inondations, la bonne distribution des pluies et le bon niveau de remplissage des points devraient favoriser des productions agropastorales similaires à la moyenne et un bon déroulement des cultures de contre saison. L’autoproduction constituera la principale source de nourriture des ménages pauvres dans les zones agropastorales et agricoles.
-
Le ralentissement des activités économiques lié aux secteurs de tourisme et l’artisanat du fait de la pandémie de COVID-19 continuera d’affecter négativement les revenus des pauvres du secteur informel au niveau des centres urbains et les revenus de la migration en particulier pour les pauvres qui dépendent de cette source dans les zones agropastorales et de cultures pluviales. A cela s’ajoutent les pertes des avoirs du fait de la fièvre de la vallée du Rift et des inondations. Ces zones demeurent en insécurité alimentaire aigue Stress (IPC Phase 2) entre octobre 2020 et mai 2021.
-
Les prix des denrées de base sont stables ou en baisse saisonnière et les prix des animaux en légères hausse par rapport à l’année passée. Cela favorise les termes de l’échange pour les ménages des zones pastorales. Nonobstant, des disponibilités fourragères moyennes ou supérieures, les départs en transhumance vers les pays voisins (Sénégal et Mali) seront nécessaires à partir de février pour créer l’équilibre au risque d’avoir une pression plus forte sur les ressources dans les zones du sud si les frontières terrestres restent fermées.
ZONE | ANOMALIES ACTUELLES | ANOMALIES PROJETÉES |
---|---|---|
Nationale | Avec un cumul de 7677 cas de COVID-19 dont 163 décès et 127 cas actifs à la date du 25 octobre, le pays enregistre depuis mi-juillet une tendance à la baisse des transmissions communautaires. Cette pandémie continue d’entrainer un ralentissement des activités économiques, surtout dans le secteur de l’hôtellerie et du tourisme et affecte négativement les revenus des ménages du secteur informel et les revenus des migrants dans les villes de l’intérieurs et en dehors du pays. En plus des inondations qui ont touché plus de 1691 familles et causé des dégâts importants sur les habitations et les infrastructures routières, le pays fait face depuis le 15 septembre à plusieurs foyers de fièvre de la vallée du Rift, principalement chez des chameaux dans cinq wilayas (Assaba, Brakna, Hodh El-Gharbi, Tagant et Trarza). Par crainte de contamination, les ménages réduisent leur consommation de lait et de viande issu des chameaux. Cette zoonose transmissible à l'homme a déjà atteint 44 personnes dans neuf provinces et entrainé la mort de 16 parmi elles. | Dans un contexte international marqué par la recrudescence de la maladie COVID-19, le ralentissement des échanges et des voyages avec le reste du monde continuera d’empêcher la reprise normale des activités économiques dans le pays. Cela continuera d’affecter négativement les demandes d’emplois dans les centres urbains pour les migrants saisonniers et aussi les revenus des acteurs dans le tourisme, l’hôtellerie, la restauration et le secteur informel. Bien qu’il soit probable que le pays enregistre des productions agricoles et fourragères similaires ou supérieures à la moyenne, les départs habituels en transhumance vers le Mali et le Sénégal seront nécessaires en réponse aux déficits structurels de fourrage. Le maintien de la fermeture des frontières terrestres pourrait limiter ces mouvements extérieurs et entrainer plus de pressions sur les ressources dans les zones d’accueil du sud pendant la soudure pastorale entre mars et juin. |
La présente saison agropastorale est marquée par une installation précoce ou à temps des pluies et une bonne distribution des pluies entre juillet et aout. Une baisse de l’activité de la mousson à partir de la troisième décade de septembre avec des poches de déficits dans plusieurs localités. Malgré cette situation, les cultures poursuivent leur bon développement. Les besoins en eau des cultures sont en grande partie satisfaits. Au mois d’octobre, des pluies faibles à modéré continuent d’être enregistrées dans les moughataa de la zone agropastorale et agricole. Elles permettront aux différentes cultures de boucler leurs cycles. A la première décade d’octobre, 83 % des postes pluviométriques présentent une situation pluviométrique normale à excédentaire par rapport à la moyenne.
L’intensification des pluies en aout et septembre a entrainé des inondations dans les régions agropastorales du sud et le long du fleuve. Ces inondations ont touché plus de 1691 familles principalement dans les centres urbains confrontés à des problèmes d’assainissement. Les dégâts sont plus importants sur les habitations, les ouvrages hydrauliques, et les infrastructures routières. Au 30 septembre le niveau d’eau du fleuve était proche de la côte d’alerte dans plusieurs stations (Kaedi, Goghé, Rosso, Lexeiba).
Les cultures en irrigué (dominées par le riz), principalement le long du fleuve Sénégal dans les wilayas de Trarza, Gorgol et Brakna se développent normalement. Les cultures pluviales (dominée par le mil, sorgho, niébé et pastèques), principalement dans les wilayas de Hodh El Chargui, Guidimakha, Gorgol, Assaba, Brakna et Hodh Gharbi, sont au stade de montaison et floraison. Les récoltes ont commencé pour le sorgho hâtif, le maïs et les pastèques. Dans l’ensemble, malgré les contre-performances liées au retard dans les opérations de préparation des sols en début de saison et les dégâts des inondations, les objectifs de production de 458 000 tonnes (soit environ 15% supérieure à la moyenne quinquennale) devraient être atteints grâce au soutien en intrants du gouvernement, à la bonne distribution des pluies et à la situation phytosanitaire calme et marquée par des invasions typiques d’oiseaux granivores et d’autres ennemis.
Au plan pastoral, la régularité des pluies a favorisé un bon développement des pâturages et la disponibilité du fourrage est similaire voire supérieure à la moyenne. Par ailleurs, le bon niveau de remplissage des marres et cuvettes et le niveau élevé de crue du fleuve favoriseront la mise en place des cultures maraichères entre décembre et février et des cultures de décrue (maïs et riz irrigué) de saison chaude dont les récoltes interviendront en avril/mai. Néanmoins, en raison du cheptel important et des pertes chroniques de pâturages liées aux feux de brousse, les ressources fourragères ne suffiront pas pour couvrir les besoins et les zones du sud (Guidimakha, Gorgol, Hodh El Chargui) et le long du fleuve devraient accueillir à partir de novembre les transhumants en provenance du nord. De même, les départs vers les zones pastorales des pays voisins (Sénégal et Mali) seront nécessaires pour créer l’équilibre au risque d’avoir une pression plus forte sur les ressources dans les zones de transit pendant la période de soudure entre mars et juin.
Les marchés sont moyennement approvisionnés en denrées de base. L’accès des ménages aux nouvelles récoltes, les distributions de vivre au profit des familles touchées par les inondations, contribuent à réduire la demande sur les marchés. Sur les marchés de Sélibabi, Ould Yenge, Arr et Lharaj, ainsi que les marchés des centres urbains, les prix du riz importé du sucre et de l’huile sont stables en octobre par rapport à l’année passée à la même période. Cependant ceux du mil, du sorgho et du maïs enregistrent de légères baisses en raison de la baisse de la demande liée à l’accès des ménages aux premières récoltes. Les dernières opérations de transferts monétaires au profit de 186 293 familles dans le cadre du programme filets sociaux se sont déroulé le mois passé.
A la faveur de l’amélioration des embonpoints des animaux et du fonctionnement plus ou moins normal des marchés on note en octobre une hausse des prix des petits ruminants (bouc moyen et mouton moyen) entre 11 et 35% sur les marchés de Selibabi, Ould Yenge et Abdel Bourgou. Contrairement à l’année passée à la même période, on constate une baisse de la demande d’aliment bétail sur les marchés, d’où une baisse du prix de l’aliment bétail de 25% à Ould Yenge et 6% à Abdel Bourgou grâce à la bonne disponibilité du fourrage cet année comparé aux déficits des pâturages enregistrés en 2019.
Entre octobre et mai les récoltes moyennes de la saison pluviale et les productions de la contre saison froide et chaude devraient assurer une alimentation typique des ménages, dans les zones agropastorales et agricoles. La hausse des prix des animaux et la baisse saisonnière des prix des denrées de base favorisant les termes de l’échange pour les ménages des zones pastorales. Cependant, les pertes d’avoir du fait de la fièvre de la vallée du Rift et des inondations, les revenus en-dessous de la moyenne pour les pauvres du secteur informel dans les centres urbains et la baisse des revenus de la migration maintiendront les moyens d’existence sous pression en particulier pour les pauvres dans les centres urbains et dans les zones agropastorales (MR07) et de cultures pluviales (MR09). Ces zones demeurent en insécurité alimentaire aigüe Stress (IPC Phase 2) sur toute la période.
Source : FEWS NET/USGS
Dans le suivi à distance, un coordinateur travaille d’un bureau régional avoisinant. En comptant sur les partenaires pour les données, le coordinateur applique l’approche de développement des scenarios pour faire l’analyse et élaborer les rapports mensuels. Comme les données peuvent être moins disponibles que dans les pays avec des bureaux de FEWS NET, les rapports de suivi à distance peuvent montrer moins de détail. Pour en savoir plus sur le travail, clique ici.