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La période de soudure agricole en cours est marquée par une détérioration des conditions d‘accès aux denrées alimentaires, avec un impact négatif sur la consommation alimentaire et les moyens d‘existence des ménages pauvres en zones rurales et péri-urbaines. Le niveau élevé des prix des denrées alimentaire ainsi que le faible pouvoir d’achat vont contraindre la plupart d’entre eux à une insécurité alimentaire aiguë Stress (Phase 2 de l‘IPC) et quelques-uns des plus pauvres à une insécurité alimentaire aiguë Crise (Phase 3 de l’IPC) jusqu’aux récoltes en mi-septembre 2023. Entre octobre et janvier, l’arrivée des récoltes et la bonne disponibilité des produits animaux vont permettre une reconstitution des stocks des ménages dans les zones agropastorale, pluviales et la vallée du fleuve Sénégal ; Toutefois, Les zones péri-urbaines de Nouakchott, Nouadhibou et Zouérate qui dépendent des marchés pour leur alimentation et dont les opportunités d’emploi vont demeurer faibles, vont vivre une situation de Stress (Phase 2 de l’IPC).
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Malgré le bon approvisionnement des marchés, les prix des denrées de base restent élevés et limitent l'accès des ménages à la nourriture. Comparés aux prix moyens des cinq dernières années, des hausses allant de +35 pour cent pour le niébé, de +30 pour cent pour le sorgho r’haya, de +15 pour cent pour le maïs et de +13 pour cent pour le riz local sont observées.
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La forte demande de bétail pour la Tabaski en fin juin est marquée par une exportation massive de moutons vers le Sénégal. Plus de 42 000 têtes (selon une source officielle sénégalaise) de bétail mauritanien auraient franchi la frontière pour ravitailler le marché sénégalais. La forte demande et les prix élevés des bétails qui en résultent ont amélioré le pouvoir d'achat des éleveurs pendant cette période typique de soudure. Dans la zone agropastorale, faisant suite aux premières pluies, la régénération du tapis herbacé permet une amélioration des conditions pastorales et une amélioration de l’état d’embonpoint des petits ruminants. La généralisation de la pluviométrie à partir de fin juillet va améliorer la disponibilité du pâturage et de l’eau et améliorer la disponibilité en lait et en viande.
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Dans la quasi-totalité des zones rurales, les réserves alimentaires des ménages sont à leur plus bas niveau de l’année et les ménages pauvres ont recours au marché pour l’achat des denrées alimentaires, grâce aux revenus tirés des emplois saisonniers, des exploitations minières artisanales, d’activités de manutention dans les marchés, ainsi que des revenus de l’exode et de la pêche. D’une manière générale, les marchés sont bien approvisionnés en produits importés, mais les prix restent élevés. Comparés aux prix moyens des cinq dernières années, on remarque des hausses de +35 pour cent pour le niébé, de +30 pour cent pour le sorgho r’haya, de +15 pour cent pour le maïs et de +13 pour cent pour le riz local. Cette augmentation élevée des prix dépasse les sources de revenus saisonniers typiques pendant cette période de soudure et on constate une détérioration du pouvoir d’achat.
L’offre de bétail qui est également satisfaisante dans l’ensemble est particulièrement importante dans les zones de cultures pluviales et agropastorales du fait de la concentration des troupeaux dans ces zones. Toutefois, les prix des petits ruminants sont en hausse par rapport à l’année dernière et à la période correspondante des cinq dernières années, dans la quasi-totalité des zones à l’exception du Guidimakha où la forte concentration des transhumants expliquera une tendance à la stabilité des prix des petits ruminants. Les termes de l’échange caprin/mil sont en général en hausse par rapport à la même période en 2022 dans l’ensemble des willaya suivis, notamment au Gorgol, au Hodh El Chargui et au Brakna sauf au Guidimakha où ils sont stabilisés (-1 pour cent). L’accroissement des ventes de bétails pour la fête de tabaski en juin avec une amélioration des termes de l’échange bétail/céréales ont été une opportunité pour les ménages éleveurs qui en ont profité pour reconstituer leurs stocks alimentaires pour la soudure.
Entre juillet et septembre 2023, les ménages pauvres dans les zones peri-urbaines, agropastorales, pluviales et de la vallée du fleuve Sénégal qui continueront à faire face à l’épuisement de leur stock de denrées alimentaires et à la détérioration du pouvoir d’achat seront exposés à une insécurité alimentaire aigue de Stress (Phase 2 de l’IPC) avec quelques ménages exposés à une insécurité alimentaire aigue de Crise (Phase 3 de l’IPC). Toutefois, les inondations le long des cours notamment dans la vallée du fleuve Sénégal entraîneront probablement des pertes de cultures, de récoltes, et exposeront certains ménages sinistrés à une insécurité alimentaire de phase Crise (phase 3 de l’IPC). D’autre part, pour les ménages éleveurs, la bonne pluviométrie en perspective va également permettre une disponibilité satisfaisante des ressources pastorales (pâturage et eau) et favoriser une meilleure production animale, notamment laitière. La régénération des ressources pastorales améliorera l’état d’embonpoint et les prix du bétail et procurera des revenus supérieurs à la moyenne aux ménages éleveurs.
Entre octobre 2023 et janvier 2024, avec la prévision saisonnière positive, on s’attend à une campagne agricole 2023/2024 moyenne à supérieure à la moyenne. Les bonnes récoltes vont permettre la reconstitution des stocks des ménages dans les zones agropastorale, pluviales et la vallée du fleuve Sénégal, et vont améliorer de manière significative le niveau de consommation alimentaire et assurer la protection des moyens d’existence des ménages pauvres en leur assurant une insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) au cours de la période d’octobre à janvier 2024. Toutefois, Les zones péri-urbaines de Nouakchott, Nouadhibou et Zouérate qui dépendent des marchés pour leur alimentation et dont les opportunités d’emploi vont demeurer faibles , vont vivre une situation de Stress (Phase 2 de l’IPC).
Figure 1
Source: FEWS NET/USGS
Citation recommandée : FEWS NET. Mauritanie. Mise à jour du suivi à distance. Juin 2023. Malgré le bon approvisionnement des marchés, les ménages pauvres auront un accès difficile à une nourriture suffisante, 2023.
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