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Les impacts négatifs des inondations et de la fièvre de la vallée du rift, la baisse des transferts des migrants et les pertes localiées de récoltes dues aux ravageurs, maintiennent les moyens d’existence sous pression en particulier dans les wilayas de Gorgol, Brakna et Tagant où l’état nutritonnel est dejà préoccupante. Cela exposent les ménages pauvres de ces zones à l’insécurité alimentaire aigue Stress (Phase 2 de l’IPC) jusqu’en mai.
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Le ralentissement de l’économie suite à la pandemie pourrait aussi continuer à impacter négativement les revenus et le pouvoir d’achat des pauvres du milieu urbain, en particulier ceux du secteur informel dépendants des gains journaliers. Leurs moyens d’existence demeureront sous pression pendant toute la période.
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Malgré la disponibilité de ressources pastorales au-dessus de la moyenne favorisant une soudure typique, la recrudescence de la maladie de COVID-19 et les foyers notifiés de fièvre de la vallée du rift pourraient amener les pays de destination habituelle des transhumants (Mali et Sénégal) à renforcer la surveillance de leurs frontières pour limiter les entrées. Entre mars et juin, le bétail pourrait se concentrer dans les zones du sud et y entrainer plus de pression sur les ressources disponibles.
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L’approvisionnement des marchés est moyen en denrées alimentaires de base et la baisse de la demande favorise une stabilité, voire une baisse des prix. Les bonnes perspectives de production de saison sèche pourraient contribuer à renforcer l’offre sur les marchés et permettre une évolution saisonnière moyenne des prix. Toutefois, la baisse des importations affecte particulièrement les stocks de blé entrainant une légère hausse de son prix. De mème, les perturbations régionales ont entrainé le mois passé des pénuries de stocks pour les fruits et légumes en provenance du Maroc.
ZONE | ANOMALIES ACTUELLES | ANOMALIES PROJETÉES |
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Nationale | Alors qu’entre fin juillet et fin octobre, le pays enregistrait une baisse des cas des transmissions communautaires ayant permis un assouplissement des mesures restrictives, on note depuis le mois de novembre, une recrudescence de la maladie avec des cas quotidiens dépassant parfois le pic observé en juin lors de la première vague. Les cas de décès sont aussi plus fréquents. Entre le premier novembre et le 20 décembre, les cas actifs sont passés de 119 à 3428 et 118 décès supplémentaires sont enregistrés pendant la période, portant le cumul à 281. Pour l’instant, les autorités accentuent la sensibilisation sur le respect des mesures barrières : port de masque, lavage des mains et respect de la distanciation. Malgré une saison agropastorale globalement satisfaisante, certaines localités du pays ont enregistré des chocs qui fragilisent leurs moyens d’existence. Il s’agit inondations à Aleg et Zighlane dans la wilaya de Brakna, ainsi que dans la zone pluviale du Hodh Charghi, des foyers de la fièvre de la vallée du rift surtout dans la wilaya de Tagant, des pertes de récoltes sur les cultures rizicoles et maraîchères suite aux prédateurs dans les deux Hodhs, au Brakna et au Trarza et le long du fleuve. | L’évolution préoccupante de la pandémie va davantage ralentir les activités économiques dans le pays et menacer les emplois et les revenus en particulier dans le secteur informel, l’hôtellerie, la restauration, le tourisme et le transport. Cette situation pourrait aussi entrainer une baisse de la demande de main-d’œuvre dans les centres urbains et limiter ainsi les transferts de la migration saisonnière. La disponibilité en eau et en fourrage est bonne dans la zone agropastorale excepté quelques poches de déficit au Brakna et dans le nord des deux Hodhs où les pluies se sont arrêtées précocement. Cela pourrait favoriser des départs typiques en transhumance. Cependant, avec la recrudescence de la maladie de COVID-19 et les risques liés à la fièvre de la vallée du rift, il est probable que les pays de destination (Mali et Sénégal) renforcent leur surveillance des frontières comme ce fut le cas la soudure écoulée. Le bétail pourrait donc se concentrer dans les zones du sud et entrainer plus de pression sur les ressources disponibles. |
La saison agropastorale a été marquée par une installation normale à précoce des pluies et une fin normale à précoce avec des cumuls saisonniers normaux à excédentaires dans 89 pour cent des postes pluviométriques comparativement à la normale 1981-2010. Les cultures pluviales ont connu un bon développement végétatif et ont pu boucler leurs cycles dans les wilayas de Hodh Chargui, Guidimagha, Gorgol et la partie sud de Hodh Gharbi. Toutefois, des inondations ont occasionné des pertes de superficies emblavées et de re-semis dans les moughadaa de Aleg et Zighlane au Brakna, ainsi que dans la zone pluviale du Hodh Charghi. Par ailleurs, des infestations et attaques typiques de sauteriaux, de rongeurs et d’oiseaux granivores ont impacté négativement les rendements des cultures rizicoles et maraîchères dans les deux Hodhs, au Brakna, au Trarza et le long du fleuve du Senegal.
Malgré tout, la bonne distribution des pluies, le soutien en intrants subventionnés à 45 pour cent par le gouvernement et l’accroissement des aménagements pour les cultures irriguées estimé à 43 pour cent, ont favorisé des productions agricoles supérieurs à la moyenne dans le pays. Les données de prévision faite par les services en charge de l’agriculture indiquent une hausse des productions de 24 pour cent et 36 pour cent respectivement par rapport à la saison écoulée et à la moyenne quinquennale.
À la fin des pluies en octobre, le niveau de remplissage des points d’eau de surface (mares, barrages, puits) était satisfaisant dans toute la zone agropastorale avec une bonne disponibilité de la biomasse, excepté les poches de déficit enregistrés au Brakna et dans le nord des deux Hodhs. Cela pourrait favoriser des départs typique en transhumance. Cependant, entre le 4 septembre et le 7 novembre, la fièvre de la vallée du rift a entrainé des mortalités sur 138 têtes de bétail et infesté 75 personnes dont 25 décès dans les wilayas de Tagant, Trarza, Brakna et Assaba. La wilaya de Tagant a été la plus touchées avec 38 personnes infestées, principalement dans les localités de Tidjikja et Moudjeria, ce qui impacte les mouvements de bétail à cause de la quarantaine imposée par les services vétérinaires. De plus, avec la recrudescence de la maladie de COVID-19, il est probable que les pays de destination habituelle des transhumants (Mali et Sénégal) renforcent leur surveillance des frontières et cela va limiter les entrées dans ces pays comme ce fut le cas la soudure écoulée. Le bétail pourrait donc se concentrer dans les zones du sud et entrainer plus de pression sur les ressources disponibles.
L’approvisionnement des marchés est moyen en denrées alimentaires de base. Par rapport à l’année passée, les prix sont stables pour le riz, l’huile, le sucre, les pâtes alimentaires et le thé. Par contre le prix du blé enregistre une hausse de 15 pour cent liée à une baisse de 9,9 pour cent des importations en volume de produits alimentaires au cours du troisième trimestre par rapport à la quantité importée au trimestre précédent (ONS, Note trimestrielle du commerce extérieur). En novembre, la fermeture temporaire de la frontière avec Maroc suite au conflit en zone du Sahara Occidentale, avait provoqué une pénurie de fruits et de légumes et un renchérissement des prix sur les marchés en particulier dans la capitale Nouakchott. Pour les produits locaux, les prix du mil en décembre comparés à l’année passée à la mème période, sont stables sur les marchés de Ould Yengé, Adel Bagrou et en baisse de 25 pour cent à Silibaby. Les prix des petits ruminants sont aussi stables sur les mèmes marchés avec en particulier des hausses sur le marché de Ould Yengé de 50 pour cent pour les ovins et 33 pour cent pour les caprins. Dans l’ensemble, les termes de l’échange bétail/ céréales sont en faveur des éleveurs.
L’autoproduction permet à la majorité des ménages d’avoir une consommation alimentaire acceptable selon les résultats de l’enquête sur la sécurité alimentaire d’octobre (PAM/CSA, FSMS). Les bonnes perspectives de production de contre-saison pourraient maintenir cette situation jusqu’en mai. Toutefois, les moyens d’existence et la consommation sont sous pression en particulier dans les wilayas de Gorgol, Brakna et Tagant et l’état nutritionnel est préoccupante dans ces wilayas. Les impacts négatifs des inondations et de la fièvre de la vallée du rift, la baisse des transferts des migrants et les pertes localisées de récoltes dues aux ravageurs, exposent les ménages pauvres de ces zones à l’insécurité alimentaire aiguë Stress (Phase 2 de l’IPC) jusqu’en mai. La recrudescence de la maladie de COVID-19, pourrait freiner les départs en migration saisonnière et entrainer une baisse de la demande de main-d’œuvre dans les centres urbains. Cela continuer d’affecter négativement les revenus des pauvres en particulier ceux de la zone agropastorale (MR07) et de cultures pluviales (MR09) dont 75 pour cent des revenus proviennent habituellement de l’auto-emploi et des transferts de la migration.
Dans les centres urbains, où 16,7 pour cent de la population vit en dessous de seuil de pauvreté (ONS, profil de pauvreté, 2014), le ralentissement de l’économie pourrait aussi continuer à impacter négativement les revenus et le pouvoir d’achat en particulier pour les pauvres du secteur informel dépendants des gains journaliers. Ces derniers demeurent en insécurité alimentaire aiguë Stress (IPC Phase 2) sur toute la période.
Source : FEWS NET
Dans le suivi à distance, un coordinateur travaille d’un bureau régional avoisinant. En comptant sur les partenaires pour les données, le coordinateur applique l’approche de développement des scenarios pour faire l’analyse et élaborer les rapports mensuels. Comme les données peuvent être moins disponibles que dans les pays avec des bureaux de FEWS NET, les rapports de suivi à distance peuvent montrer moins de détail. Pour en savoir plus sur le travail, clique ici.