Skip to main content

L’accès à la nourriture reste limité malgré l’amélioration des opportunités d’emplois agricoles

  • Mise à jour du suivi à distance
  • Mauritanie
  • Août 2023
L’accès à la nourriture reste limité malgré l’amélioration des opportunités d’emplois agricoles

Télécharger le rapport

  • Messages clé
  • Calendrier saisonnier pour une année typique
  • Perspective projetée à janvier 2024
  • Messages clé
    • La période de soudure, marquée par une faible disponibilité des stocks familiaux, un niveau élevé des prix des produits de base et une détérioration des conditions d‘accès des ménages pauvres aux denrées alimentaires, se poursuit. Malgré une légère amélioration des revenus des ménages pauvres à la faveur de l’hivernage qui offre des opportunités d’emplois agricoles, notamment à l’ouest de la zone de la vallée du fleuve Sénégal, la plupart des ménages pauvres dans les zones agropastorale, cultures pluviales, et péri-urbaines de Nouakchott et Nouadhibou sont en situation de Stress (Phase 2 de l’IPC), avec quelques-uns en situation de Crise (Phase 3 de l’IPC). À partir de septembre, certains ménages commenceront à consommer leurs productions vertes des cultures précoces, ce qui contribuera à améliorer la sécurité alimentaire dans ces zones.
    • Sur la base des tendances historiques, les années El Niño ne sont pas corrélées avec des anomalies notables dans les performances pluviométriques en Mauritanie. Cependant, on constate des déficits pluviométriques dans le sud-est du pays (Hodh El Chargui) à la fin d’août. Ces déficits affectent le niveau des points d’eaux de surface, la régénérescence du pâturage pour le cheptel, et pourrait impacter négativement la production agricole. 
    • Dans le sud-centre et sud-ouest, les cumuls pluviométriques ont été moyens à supérieurs à la moyenne, contribuant ainsi à de meilleures conditions de croissance pour les cultures et les pâturages. Avec cette bonne allure de la campagne agricole, la demande de main d’œuvre agricole a augmenté et le coût de la main d’œuvre agricole a connu une augmentation de 25 à 50 pour cent environ dans la majeure partie de la zone de culture pluviale et du sud de la zone agropastorale. Cette opportunité est favorable aux ménages pauvres qui vont bénéficier de revenus saisonniers supplémentaires pour un meilleur accès au marché, quoique affaibli par la hausse saisonnière des prix des produits alimentaires. 
    • Le niveau d’approvisionnement des marchés est satisfaisant. Comparativement à juillet les prix des denrées alimentaires importées sont restés stables. En revanche, les prix des produits agricoles locaux ont connu une hausse sous l’effet de la forte demande en semence. Le sac de riz de 50 kg qui fluctue entre 1100 et 1250 MRU les mois antérieurs est passé en 1530 en ce début de mois. Cette tendance devrait se maintenir jusqu’à la fin du mois si l’évolution de l’hivernage ne connait pas de perturbations car les paysans sont tentés à d’augmenter leurs emblavures. Selon l’Agence Nationale de la Statistique, de l’Analyse Démographique et Economique (ANSADE), l'inflation alimentaire était de+3.5 pour cent en juillet, après avoir diminué de 12 pour cent en mai à 5 pour cent en juin.

    Calendrier saisonnier pour une année typique
    Calendrier saisonnier pour une année typique en Mauritanie

    Source: FEWS NET

    ZoneAnomalies ActuellesAnomalies Projetées
    Nationale
    • Les cumuls pluviométriques sont excédentaires à très excédentaires au centre et au sud du Trarza et du Brakna ainsi qu’à l’ouest du Gorgol (figure 1). En revanche on relève des déficits importants notamment au nord de la zone agropastorale et pastorale et au sud-est du Hodh El Chargui entrainant des stress hydriques localisés avec une végétation inférieure à la moyenne (figure 2), et des déficits au niveau des points d’eau de surface
    • Au Trarza, la précocité de l’hivernage a perturbé la fin des récoltes de la contre-saison chaude et entrainé une perte de production chez les riziculteurs retardataires et entrainer un retard dans le démarrage de la campagne rizicole hivernale dans certaines zones.
    • En outre, l’hivernage a provoqué des inondations dans certaines villes notamment à Boghé, dans la région du Brakna. Ces inondations ont causé d’importants dégâts matériels mais aucune perte en vie humaine n’a été rapporté.
    • L’inflation sur les marchés, marquée par de fortes hausses de prix des denrées de base, limite l’accès des ménages les plus pauvres aux denrées alimentaires. En conséquence de la forte demande en semence pour la campagne agricole, les prix des produits agricoles locaux ont connu une hausse. Le sac de riz (50 kg) qui fluctue entre 1100 et 1250 MRU les mois antérieurs est passé en 1530 MRU en aout. Le moud de sorgho pluvial est passé de 80 MRU à 160 MRU. Cette tendance haussière devrait se maintenir jusqu’en fin aout car la bonne pluviométrie motive les producteurs à accroitre leurs emblavures.
    • Depuis le début du mois d’août, des habitants de la capitale sont confrontés à une pénurie d’eau potable. Cette pénurie serait liée aux fortes pluies du mois de juillet qui ont rendu les eaux du fleuve Sénégal plus boueuses et plus difficiles à traiter. Une partie de Nouakchott, notamment les moughataas de Tevragh Zeïna, Arafat et Ksar, est concernée par cette crise. Les ménages les plus pauvres de la ville qui ont recours aux charrettes pour leurs besoins en eau sont confrontés à une flambée des prix de la barique d’eau qui ont doublé par endroit.
    • Selon les prévisions saisonnières, des précipitations moyennes à supérieures à la moyenne sont attendues, mais ne suffira probablement pas à combler les déficits au sud-est.  Des écoulements moyens à excédentaires dans les principaux cours d’eau, notamment dans la vallée du fleuve Sénégal, de juillet à août sont attendues. Des inondations localisées dans les zones de production entraîneront probablement des pertes de cultures, de récoltes, de biens et matériels de production, d’infrastructures, voire des pertes en vies humaines dans certaines localités. 
    • Avec le déficit pluviométrique enregistré en aout, notamment dans la zone pastorale et agropastorale au sud-est, qui a entrainé un développement des pâturages inférieur à la moyenne et un faible niveau de remplissage des points d’eau, on pourrait s’attendre à une détérioration précoce des conditions pastorales dans ces zones. 
    • Les prix des principaux produits de base continueront à augmenter pendant toute la période de soudure. Toutefois, la bonne allure de la campagne agricole qui stimule la demande en main d’œuvre agricole est favorable à des revenus saisonniers plus importants pour les ménages jusqu’en janvier.
    • Les prospections acridiennes ont permis de repérer des ailés immatures isolés dans le sud-ouest et adultes dans les régions du centre et du sud-est. Les prévisions jusqu'à la fin du mois font ressortir la possibilité de quelques pluies dans des parties méridionales où une petite reproduction est probable dans certaines zones.

    Figure 1

    Cumul pluviométrique saisonnier (CHIRPS) par rapport à la moyenne historique 1981-2010, à la fin d’août 2023
    Carte sur le cumul pluviométrique saisonnier (CHIRPS) par rapport à la moyenne historique 1981-2010, à la fin d’août 2023

    Source: FEWS NET/USGS

    Figure 2

    Comparaison de l’état de la végétation (NDVI) à la normale en fin aout 2023
    Comparaison de l’état de la végétation (NDVI) à la normale en fin aout 2023

    Source: FEWS NET/USGS


    Perspective projetée à janvier 2024

    A l’exception de l’ouest de la zone vallée (sud Trarza et sud-ouest Brakna) où les ménages pauvres peuvent disposer de revenus payés en nature et en numéraire pour le travail de récolte de riz de contre saison chaude, dans les autres zones de moyen d’existence, en cette période de soudure, les ménages dépendent essentiellement du marché pour se nourrir. Dans les zones de cultures pluviales (sud et centre agropastoral, sud-est de la zone de la vallée principalement au Gorgol et au Guidimakha), la précocité de l’hivernage et la bonne répartition spatio-temporelle des pluies ont stimulé la demande en main d’œuvre agricole. Toutefois, avec les bonnes perspectives de la saison, cette dépendance au marché va se réduire à partir de septembre car certains ménages pourront commencer à consommer leurs productions vertes des cultures précoces. 

    D'une manière générale, les marchés sont bien approvisionnés en produits importés, mais les prix restent saisonnièrement élevés. La demande de main d’œuvre a augmenté avec le début de la saison, entraînant une augmentation du coût de la main d’œuvre, passant de 200 MRU en 2022 à 250 et 300 MRU cette année. Toutefois, cette hausse ne permet pas de compenser la hausse saisonnière des prix des produits alimentaires qui érode le pouvoir d'achat des ménages.

    A la faveur de la bonne pluviométrie, les conditions pastorales se normalisent sur la majeure partie du territoire avec les transhumances internes qui se sont intensifiées à la recherche de pâturages verts, notamment au sud et au sud-ouest du pays. Toutefois, dans l’extrême sud-est du pays où on enregistre un faible développement des pâturages et un faible niveau de remplissage des points d’eau, les conditions pastorales vont connaitre une détérioration précoce.

    L’approvisionnement des marchés à bétail s’est fortement ralenti après les différentes fêtes religieuses. il ne devrait retrouver son niveau typique qu’à partir de fin octobre. Dans les marchés principaux marchés à bétail, Nouakchott, Boghé et Kaédi, le prix du mouton moyen a connu une baisse de 10 à 15 pour cent par rapport à la période de fêtes en juin. En revanche, dans les marchés des zones rurales, la faiblesse de l’offre a conduit à une hausse autour de 5 à 10 pour cent, du prix du mouton moyen.

    Dans l’ensemble, la bonne allure de la campagne agricole, notamment dans la vallée, principale zone de production agricole, laisse présager de bonnes perspectives de productions, malgré des conditions défavorables dans le sud-est qui pourraient entraîner une production localisée inférieure à la moyenne. Dans la perspective de la poursuite de cette bonne tendance, les ménages de la zone de culture pluviale et ceux au sud-ouest de la zone agropastorale pourront disposer précocement des récoltes des cultures hâtives dont les semis ont été réalisés en juin et début juillet. Le bon niveau de remplissage des barrages et des basfonds va permettre également l’exploitation des zones de décrue à partir d’octobre et renforcer les disponibilités vivrières nationales entre fin janvier et février 2024. La production agricole nationale attendue sera moyenne à supérieure à la moyenne, ce qui permettra d’améliorer la consommation alimentaire et assurer la protection des moyens d’existence des ménages pauvres qui pourront vivre une insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) au cours de la période d’octobre 2023 à janvier 2024. Toutefois, les ménages pauvres des zones péri-urbaines de Nouakchott, Nouadhibou et Zouérate qui dépendent des marchés pour leur alimentation et dont les opportunités d’emploi vont demeurer faibles, vont vivre une situation de Stress (Phase 2 de l’IPC) au cours de cette période.

    Dans le suivi à distance, un coordinateur travaille d’un bureau régional avoisinant. En comptant sur les partenaires pour les données, le coordinateur applique l’approche de développement des scenarios pour faire l’analyse et élaborer les rapports mensuels. Comme les données peuvent être moins disponibles que dans les pays avec des bureaux de FEWS NET, les rapports de suivi à distance peuvent montrer moins de détail. Pour en savoir plus sur le travail, clique ici.

    Get the latest food security updates in your inbox Sign up for emails

    The information provided on this Website is not official U.S. Government information and does not represent the views or positions of the U.S. Agency for International Development or the U.S. Government.

    Jump back to top