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En ce début de soudure pastorale, le recours aux aliments bétail de complémentation reste la préoccupation majeure des ménages pastoraux. En effet, les déficits fourragers ont entrainé des transhumances précoces dès novembre et les animaux en provenance des wilayas du Brakna du Trarza et du Tagant se retrouvent concentrer au Gorgol, dans la vallée du sud du Brakna et le long du fleuve Sénégal, accélérant ainsi la dégradation des pâturages dans ces zones. Entre avril et juin, les transhumances vers le Sénégal devraient être plus intenses que d’habitude. Le recours aux aliments betail n’a pas connu de rupture depuis la dernière soudure et les prix du rackel et de la paille ont connu en janvier des hausses respectives de 12% et 60% sur le marché de Abdel-Bagrou comparativement à la moyenne quinquennale. Ce qui affecte négativement le pouvoir d’achat des ménages.
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L’approvisionnement des marchés reste satisfaisant pour les denrées importées (riz, blé), mais en-dessous de la moyenne pour les produits locaux (sorgho, mil) du fait des déficits de productions enregistrées. Les récoltes additionnelles en cours des cultures de décrues dans le Gorgol bien qu’estimées similaires à la moyenne ne seront pas suffisants pour répondre à la demande sur les marchés. Comparés à la moyenne quinquennale, le blé et le riz enregistrent des baisses respectives de 12 et 7%, tandis que le sorgho est en hausse de 19%. De même, la baisse de la production laitière a entrainé une hausse du prix de lait d’environ 20%. La hausse de la demande en viande et les départs en transhumance, ont aussi impacté le prix de la viande qui enregistre une hausse de 15%.
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Excepté dans le Gorgol, les stocks des ménages issus de l’autoproduction sont épuisés. Dans la zone de cultures pluviales, les pauvres dépendent des marchés et les revenus issus de la vente de résidus de récoltes ne suffisent pas pour répondre à la hausse des prix des produits locaux. D’où une détérioration de leur accès à l’alimentation et l’exposition des pauvres à l’insécurité alimentaire aigue Crise (Phase 3 de l’IPC). Dans les zones agropastorales et de nomadisme, les revenus tirés du gardiennage des animaux, la hausse légère des prix des petits ruminants et la baisse des prix des produits importés, favorisent les termes de l’échange bétail/céréales pour les éleveurs. Toutefois, la baisse de l’accès au lait maintient leur consommation sous stress (phase 2 de l’IPC).
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Avec cinq cas de COVID-19 confirmés dont trois actifs à la date du 29 mars, le pays après avoir fermé ses frontières terrestres et aériennes, a renforcés les mesures de prévention par la fermeture des restaurants et cafés, l’interdiction du transport interurbain de passagers et l’interdiction du commerce excepté la vente de denrées alimentaires en détail et dans les magasins. FEWS NET est en train de suivre de près les facteurs de la sécurité alimentaire, tels l’approvisionnement du pays en denrées importées, notamment le riz et le blé qui représentent 67% des besoins. Outre la perte potentielle de revenu dans le secteur informel en milieu urbain, la fermeture des marchés à bétail pourrait empêcher les éleveurs de tirer des revenus de la vente d’animaux au moment où ces derniers dépendent de cette source pour l’accès alimentaire. Par ailleurs, le confinement imposé à la ville de Kaédi dans le Gorgol et la fermeture des frontières aux personnes pourraient aussi limiter les transhumances vers le Sénégal car cette zone constitue un point de transit.
Cette mise à jour des des messages clés présente une analyse succincte des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.