L’insécurité alimentaire s’accentue dans les zones rurales

L’échec des cultures de décrue qui devaient être récoltées entre février et mars, prolonge une soudure précocement installée (décembre au lieu d’avril/mai) et oblige les   ménages pauvres à recourir à des achats de nourriture alors que leurs revenus sont en forte baisse du fait de la réduction des activités agricoles, pastorales, de cueillette et du faible apport de l’exode.

La dégradation continue des maigres pâturages, dans l’ouest de la zone agropastorale affecte durement les agropasteurs pauvres contraint de procéder à des ventes massives et prolongées de bétail qui ont déjà conduit à des déficits de protection de ce moyen d’existence. Bon nombre de ménages pauvres en situation de Stress (Phase 2 de l’IPC) depuis décembre évoluent vers une situation de Crise (Phase 3 de l’IPC).

Dans le centre de la zone de la vallée du fleuve Sénégal (Sud-est du Trarza, sud Brakna et sud-ouest du Gorgol) l’absence des cultures de walo faute de crue fluviale prolonge le déficit de production hivernale. La faible probabilité de réalisation de cultures irrigués de contre saison chaude élimine toute possibilité de résorption de ce déficit. Les ménages pauvres pourraient connaitre, des mars des difficultés d’accéder à une alimentation suffisante.

Dans le centre de la zone de cultures pluviales ou les productions agricoles ont été moindres que celles d’une année moyenne, la redynamisation des flux maliens de céréales, n’a qu’un faible impact positif sur l’accès alimentaire des ménages pauvres. Les revenus saisonniers qu’ils tiraient de la vente de leurs animaux aux maliens sont considérablement réduits par la concurrence des transhumants. Les surventes auxquelles ils sont contraints conduisent déjà en situation de Stress (Phase 2 de l’IPC) qui pourrait, à partir d’avril, avec la baisse des flux et les difficultés d’accès à l’eau, se transformer en situation de Crise (Phase 3 de l’IPC).

Dans le reste du pays, l’approvisionnement régulier et satisfaisant des marchés en denrées alimentaires importées et la relative stabilité de leurs prix devraient stabiliser les niveaux actuels d’insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) durant toute la période du scenario.