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L’accès des ménages aux céréales est globalement moyen dans les zones agricoles grâce à la disponibilité de la propre production bien que faibles par endroits, des paiements en nature qui réduisent leur dépendance au marché. Toutefois, la hausse des prix des céréales qui restera au-dessus de la moyenne dans les zones de consommation de même que la baisse des termes de l’échange chèvre/céréales ne sont pas favorables à un accès adéquat des ménages pauvres aux marchés.
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La soudure précoce attendue dans la zone de Lacs de Goundam, du Delta du Niger, par endroits du Sahel Occidental et du Gourma de Gao et Tombouctou amène les ménages pauvres à recourir de façon atypique à la main d’œuvre, la migration et à la réduction des dépenses non alimentaires pour satisfaire leurs besoins alimentaires. Par conséquent, ils seront en insécurité alimentaire de Stress (Phase 2 de l’IPC) de mars jusqu’en septembre.
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La hausse de la production agricole de 32 pourcent par rapport à la moyenne favorise une disponibilité satisfaisante des denrées auprès des ménages et sur les marchés en dépit des poches de déficit de production par endroits à travers le pays. Par conséquent la majorité des ménages du pays se trouvent actuellement dans une situation d’insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC).
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La dégradation précoce des conditions d’élevage par endroits dans les zones pastorales des régions du Nord et du Sahel occidental engendrera des mouvements inhabituels de bétail vers des zones mieux fournies. La baisse de production et la perte d’embonpoint plus qu’en année moyenne qui en résulte affectera négativement le niveau des revenus des ménages pasteurs et du coup leur capacité d’accès au marché.
Situation actuelle
Disponibilité alimentaire globale
La production de céréales est globalement supérieure à la moyenne des cinq dernières années d’environ 32 pourcent selon les statistiques du Gouvernement en novembre 2017 (CPS/SDR) ; ce qui est favorable à une disponibilité alimentaire moyenne et un approvisionnement suffisant des marchés partout à travers le pays.
La campagne de contre saison de céréales et de maraichage sont en cours au niveau des zones habituelles. Les perspectives de production seront inférieures à la moyenne à cause du niveau de la crue nettement inférieur à la moyenne sur le fleuve et le faible niveau de remplissage des points d’eau qui réduisent les superficies réalisées par rapport à la moyenne. Les récoltes des cultures maraichères et les travaux d’installation au niveau des périmètres irrigués constituent des opportunités de revenus et de nourriture pour les ménages exploitants.
Conditions pastorales
La disponibilité des pâturages est caractérisée par des poches de déficit fourrager localisées particulièrement dans les cercles d’Ansongo, de Gourma Rharous et de Goundam, Nioro, Yélimané et Diéma. L’embonpoint du bétail est satisfaisant dans l’ensemble ; ce qui favorise une production de lait moyenne à travers le pays. La descente habituelle des troupeaux transhumants vers les zones de culture pour les résidus de récoltes, au niveau de la vallée du fleuve et autour des points d’eau permanents est amorcée et se poursuit normalement. Une descente précoce des troupeaux a été observée cette année à cause du tarissement précoce de certaines mares dans la région de Gao et du sahel occidental de la région de Kayes provoquant de fortes concentrations dans les zones d’accueil. La situation zoo sanitaire est calme dans l’ensemble et la campagne de vaccination du bétail ouvert en novembre se poursuit avec l’appui de certains partenaires humanitaires.
Production de pêche
Les captures pour la pêche se poursuivent activement sur les cours d’eau à travers le pays grâce à la forte décrue. Elles sont jugées moyennes dans l’ensemble. Toutefois, la faiblesse de la crue qui n’a pas permis une bonne reproduction des espèces halieutiques augure d’une perspective de production inférieure à la moyenne. Les mouvements de ménages de pêcheurs sont en cours pour rejoindre les pêcheries habituelles.
Approvisionnement des marchés en céréales et les flux
L’approvisionnement des marchés en céréales est suffisant partout en cette période de post récolte. L’offre de céréales essentiellement basée sur la production locale suit la tendance habituelle de hausse mais globalement inférieure à la moyenne sur ceux des régions du nord et du sahel occidental à cause de la baisse de production et des difficultés d’accès de transport. Quant au marché de Kidal approvisionné habituellement à partir de l’Algérie, les flux sont moyens et restent tributaires des perturbations sécuritaires qui impactent négativement par moment les mouvements de commerçants.
Marchés à bétail
La hausse habituelle des offres de bétail est observée sur les principaux marchés à bétail grâce au retour des troupeaux de la transhumance et aux besoins d’approvisionnement habituels des éleveurs en denrées. La hausse par rapport à la moyenne sur les marchés du sahel occidental (Nioro, Diéma, Nara) et à Gao s’expliquerait par la volonté de déstockage des éleveurs en prélude à la soudure pastorale difficile attendue cette année. Les prix du bétail sont moyens à supérieures à la moyenne sur les marchés agricoles du sud du pays mais en baisse par rapport à la moyenne sur ceux du sahel occidental et de Gao et Tombouctou à cause des conditions pastorales préoccupantes et de la baisse des demandes ; ce qui réduit le revenu pastoral. Le prix de la chèvre qui est l’animal le plus vendu par les ménages pauvres, est en baisse par rapport à la moyenne quinquennale de -6 pourcent à Gao, -22 pourcent à Rharous et en hausse de 20 pourcent à Tombouctou et Mopti.
Accessibilité
L’évolution des prix des principales denrées de base se caractérise par une stabilité globale avec toutefois des hausses sur certains marchés par rapport au mois passé. Le prix de la principale céréale consommée au niveau des capitales régionales par rapport à la moyenne quinquennale est en baisse de 5 pourcent à Koulikoro et en hausse sur tous les autres marchés de 12 pourcent à Gao à 34 pourcent à Mopti. Pour les marchés des régions du nord et du sahel occidental qui constituent des zones à anomalie, les prix sont en hausse de 7 pourcent à Goundam et Rharous, 27 pourcent à Ansongo et d’environ 50 pourcent à Diéma. La disponibilité de la propre production bien que faible, des produits de cueillette (fonio, cram cram) et les prix des céréales bien que supérieurs à la moyenne permettent un accès des ménages aux denrées. Les ventes subventionnées de mil par l’OPAM se poursuivent dans les régions de Tombouctou et de Gao au prix de 18000fcfa/100kg contre 25000Fcfa au marché.
Les termes de l’échange chèvre/mil sont en amélioration par rapport au mois passé ; ce qui est favorable à un accès aux marchés des ménages éleveurs pauvres qui disposent d’un capital animalier. En dépit de leur amélioration par rapport au mois passé, les termes de l’échange chèvre/mil sont par rapport à la moyenne en baisse de -16 pourcent à Gao, -27 pourcent à Rharous, -5 pourcent à Goundam et similaire à Mopti et à Tombouctou (Figure 1).
Consommation alimentaire
La consommation alimentaire s’est améliorée par rapport à septembre grâce à un accès globalement moyen aux vivres à la faveur des récoltes de céréales bien que faibles par endroits, des légumineuses et aussi des produits animaliers (lait, fromage, viande) avec le retour des troupeaux transhumants et des produits maraichers. Le score de consommation alimentaire pauvre de 17,2 pourcent à l’échelle du pays en septembre 2017 selon ENSAN devrait connaitre l’amélioration habituelle et être proche de celui de février 2017 qui était de 8,3 pourcent. Quant à la diversité alimentaire, elle est au maximum pour la plupart des ménages en cette période grâce à l’amélioration de l’accès des ménages aux denrées alimentaires diversifiées.
Mouvement de population
Les départs habituels de bras valides vers les zones agricoles et vers les centres urbains du pays voire des pays voisins à la recherche de ressources supplémentaires se poursuivent particulièrement dans les zones où les récoltes ont été mauvaises. Par ailleurs, les incidents sécuritaires inters communautaires et entre l’armée et les groupes armés qui se poursuivent engendre des déplacements de population notamment dans les régions de Gao, Ménaka, Tombouctou et dans la bande frontalière avec le Burkina Faso. Au mois de janvier 2018, environ 642 réfugiés du Burkina étaient enregistrées dans la zone de Gossi au niveau de trois sites. Des retours de réfugiés se poursuivent réduisant du coup le nombre de réfugié.
Situation sécuritaire
La situation sécuritaire reste marquée par des incidents sécuritaires qui continuent d’affecter négativement la reprise socioéconomique dans les régions du Nord et du centre du pays ; ce qui réduit les opportunités d’emplois et les revenus par rapport à la moyenne pour les ménages pauvres. Ces incidents sécuritaires perturbent également la mise en œuvre correcte des appuis humanitaires pour les ménages pauvres en difficulté ; ce qui rehausse leur vulnérabilité à l’insécurité alimentaire et limite la reconstitution des moyens d’existence fortement sollicités pour répondre aux difficultés.
Suppositions
Le scenario le plus probable de la sécurité alimentaire de février à septembre 2018 se base sur des suppositions fondamentales, par rapport à l’évolution du contexte national, qui sont :
Production agricole et pastorale
- Pluviométrie : Selon les dernières prévisions agro climatologiques de janvier 2018 des centres IRI, NMME, les prévisions saisonnières ne présentent pas d’anomalies majeures jusqu’en août 2018. Le cumul de pluies attendu en août sera normal à supérieur à la normal. Selon FEWS NET, la saison des pluies s’installera à temps en juin dans la zone soudanienne et sahélienne du pays et juillet dans les zones du nord du pays.
- Crue des fleuves : Le niveau actuel de la crue sur les cours d’eau est nettement inférieur à celui de l’année dernière à la même période et à la moyenne pluriannuelle. La reprise de la montée des eaux est attendue à partir de juin-juillet 2018 grâce à l’installation des pluies et se poursuivra jusqu’en septembre-octobre. Les précipitations, moyennes à supérieures à la moyenne, attendues permettront d’avoir des hauteurs proches de la moyenne au cours de la campagne 2018.
- Productions agricoles : La pluviométrie moyenne attendue en plus de la poursuite du programme gouvernemental de subvention des intrants agricoles (semence, engrais), de distribution d’équipements et les aménagements hydro-agricoles sont favorables à une hausse de la production agricole qui sera globalement supérieure à la moyenne dans le pays. Elle subira les impacts négatifs de la mauvaise campagne de 2017 et les aléas climatiques (inondation, poche de sécheresse) dans les zones concernées.
- Les cultures de contre-saison : La campagne des cultures de contre-saison se poursuit activement particulièrement pour le maraichage. Pour le blé et le riz de contre-saison pour lesquelles les récoltes sont attendues respectivement en avril-mai et de juillet-août, les perspectives de production seront inférieures à celles d’une année moyenne à cause de la réduction des superficies due au faible niveau des eaux dans les cours d’eau voire de l’impossibilité d’irrigation de certaines parcelles.
- Soudure agropastorale : La soudure agropastorale sera normale pour la majorité des populations du pays en raison de la disponibilité alimentaire globalement moyenne à bonne, des productions agricoles et des niveaux de prix qui seront légèrement supérieurs à la moyenne quinquennale. Toutefois, elle sera précoce d’un à deux mois pour les populations pauvres rizicoles du delta du Niger de Mopti, de la zone des lacs, du sahel occidental et certaines zones de la bande du fleuve de Tombouctou et de Gao à cause de l’épuisement précoce de leurs stocks dès février au lieu de mars-avril suite aux mauvaises récoltes de la campagne dernière et de la hausse saisonnières des prix plus marquée qu’en année moyenne. La disponibilité moyenne des premières récoltes en vert en septembre améliorera l’accès des ménages à la nourriture et mettra fin à la soudure.
- Mouvements du bétail et productions animales : Le retour habituel des troupeaux transhumants dans les zones de productions pour les résidus de récolte et vers les pâturages de saison sèche autour des points d’eau permanents (puits, fleuves, mares) sont en cours et se poursuivront jusqu’en mai-juin. Le tarissement précoce de certaines mares et le déficit de pâturage ont engendré des descentes précoces dans le Gourma de Tombouctou et de Gao et dans le sahel occidental de Kayes et de Koulikoro. En juin/juillet, la reconstitution des conditions d’élevage (pâturage, points d’eau) grâce aux pluies relancera le départ des troupeaux vers les zones de concentration habituelles d’hivernage. Les conditions d’élevage présentes augurent d’une production animale (lait, beurre, viande) moyenne dans l’ensemble, excepté dans le Gourma des régions de Gao et de Tombouctou et dans le sahel occidental où le déficit de production de pâturage et le tarissement précoce des mares affecteront négativement l’embonpoint et les productions animales de mars à juin. La reprise de la production de lait qui sera inférieure à la moyenne à cause de la soudure difficile sera observée à partir de juin-juillet.
- Production halieutique : La faible inondation des frayères pendant l’hivernage n’a pas permis une reproduction moyenne des espèces halieutiques. Les captures de poisson inférieures à la moyenne pour la campagne de pêche qui a démarré en décembre se poursuivront à la faveur de la décrue sur les cours d’eau jusqu’en juillet-août. Une amélioration de la disponibilité en poissons en avril grâce à la levée des mises en défens et les pêches collectives sera observée pour les besoins alimentaires et de revenus des ménages pêcheurs. Globalement, les captures de poissons ainsi que les revenus tirés de la pêche seront inférieures à la moyenne.
Les autres activités de moyens d’existence
- Migration et mouvements de population : Le départ habituel des bras valides depuis octobre des zones agricoles vers les centres urbains du pays et des pays voisins se poursuivra normalement jusqu’en mars. Les sites d’orpaillage officiellement ouverts en octobre seront les destinations privilégiées de beaucoup de migrants dans les régions de Kayes, Koulikoro et de Sikasso. Les ressources en nature et en espèce envoyées de février à mai et/ou rapportées par les bras valides qui seront de retour à partir de mai-juin contribueront à soulager les ménages pendant la période de soudure agricole de juin à septembre. Dans les zones qui ont connu une mauvaise production agricole, le caractère précoce et massif des départs de bras valides favorise l’augmentation plus que la moyenne des ressources rapportées grâce au séjour plus long que d’habitude et au nombre de partant plus important.
- Main d’œuvre agricole et non agricole : Les activités habituelles de main d’œuvre non agricole et de petits métiers de février à mai et celles liées à la campagne agricole d’avril à septembre se poursuivront normalement dans le pays. Les revenus moyens issus de ces activités permettront aux ménages pauvres qui en dépendent de maintenir leur pouvoir d’achat. Toutefois, dans les régions du nord et dans les zones du delta de Mopti ayant connu une mauvaise production agricole, la baisse des opportunités d’emplois de main-d’œuvre (construction, petits métiers, etc.) à cause de la situation sécuritaire engendrera des revenus inférieurs à la moyenne.
Les marchés et les prix
- Prix des céréales : La tendance de hausse des prix amorcée dès janvier se maintiendra durant la campagne de commercialisation 2018 à cause des demandes relativement élevées à la moyenne vers les zones de consommation habituelles du Nord du pays, du Sahel occidental qui ont connu des baisses de production et aussi des pays voisins (Mauritanie, Niger). Les demandes de reconstitution du stock national de sécurité et des partenaires humanitaires en plus de celles évoquées contribueront à maintenir cette tendance de hausse jusqu’en septembre 2018. Le niveau des prix des céréales de base sera globalement supérieur à la moyenne quinquennale. Les ventes subventionnées et les distributions gratuites de vivres du Gouvernement et des agences humanitaires à partir de juin atténueront la tendance de hausse sur les marchés de consommation.
- Prix du bétail : La tendance des prix du bétail supérieurs à la moyenne dans le Sud du pays devrait se maintenir grâce à la demande qui restera moyenne tandis que la baisse de prix se maintiendra pour les zones pastorales des régions du Nord et du Sahel occidental à cause des conditions d’alimentations difficiles du bétail. La baisse saisonnière des prix en avril à cause de la dégradation habituelle des conditions d’élevage sera observée jusqu’en juin mais sera plus marquée dans les zones pastorales des régions de Gao, Tombouctou, Kayes et de Mopti à cause des mauvaises conditions d’élevage qui engendreront une soudure pastorale précoce et la baisse de la demande. La reconstitution des conditions d’élevage à la faveur de l’installation des pluies en juin/juillet rehaussera le niveau des prix à cause de la baisse habituelle des offres liée à la remontée des troupeaux et à un moment où les demandes seront en hausse pour les fêtes de Ramadan en juin et de Tabaski en août.
Les autres facteurs clés
- Achats institutionnels : Les achats institutionnels dans le cadre de la reconstitution du stock national de sécurité de l’OPAM, pour environ 20000MT de mil/sorgho et les achats du PAM et d’autres organismes humanitaires durant l’année 2018 dans le cadre du Plan National de Réponse seront moyens à supérieurs à la moyenne à cause de la hausse du nombre de bénéficiaires d’aide dans le pays.
- Situation sécuritaire : La situation sécuritaire restera marquée par des incidents isolés qui continueront à perturber la libre circulation des personnes et des biens notamment dans les régions de Tombouctou, Gao dans le nord de celles de Mopti et de Ségou. Toutefois, la mise en œuvre des patrouilles conjointes et impliquant tous les belligérants, constitue un gage d’apaisement qui améliorera significativement la situation sécuritaire et minimiser ses impacts sur la vie socio-économique des zones concernées.
- Actions humanitaires : Le plan national de réponse par le Gouvernement en préparation prévoit une assistance alimentaire, (pour trois mois de soudure en céréales complétées par les dons d’huile, et de pois par le PAM), et de renforcement de la résilience pour environ 795000 personnes. Des appuis en intrants agricoles pour la nouvelle campagne agricole et pour le soutien aux pasteurs en aliment de bétail (subventionné et ou gratuit) et de soins vétérinaires dans les zones de déficit de pâturage sont en cours et ou prévus. Quant aux appuis à la réinsertion des populations retournées et rapatriées, ils se poursuivront durant toute la période du scenario. Ces programmes de renforcement de la résilience limiteront le recours des populations bénéficiaires à des stratégies d’adaptation négatives.
- Situation nutritionnelle : Le taux de malnutrition aiguë chroniquement supérieur au seuil sérieux de l’OMS dans le pays est au plus bas entre octobre et mars (période post récolte). La baisse des disponibilités alimentaires pour les ménages pauvres à partir de mars-avril qui engendre un changement dans le régime alimentaire notamment pendant la soudure de juin à septembre et la recrudescence des maladies diarrhéiques suite à la dégradation des conditions d’hygiène (utilisation des eaux de surface, maladie etc.) pendant l’hivernage contribueront davantage à une détérioration de la situation nutritionnelle jusqu’en septembre. Le pic de la dégradation sera observé entre juillet-août comme d’habitude avec une augmentation des admissions dans les programmes de prise en charge nutritionnelle et une prévalence proche de celle de la médiane de la soudure du pays et de celle de 2017 qui était de 10,7 pourcent [9,8-11,6] mais restera au-dessus du seuil d’urgence dans les zones de mauvaise production.
Résultats les plus probables de la sécurité alimentaire
La disponibilité globalement moyenne des productions agricoles dans le pays et les prix des denrées proches à légèrement supérieurs à la moyenne permettent un accès moyen de la majorité des ménages à la nourriture. Les opportunités de nourriture et de revenus issues des travaux de récolte et les revenus moyens tirés des activités habituelles de mains d’œuvre agricole et non agricole permettent à la majorité des ménages d’accéder à la nourriture sans trop de difficultés. Par conséquent, la majorité des ménages du pays seront en situation d’insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC), de février à septembre 2018.
La baisse importante de la production de céréale dans la zone des lacs de Goundam et par endroits dans le delta du Niger à Mopti, la vallée du fleuve à Tombouctou, Gao et le sahel occidental, engendrera un épuisement précoce des stocks à partir de février contre mars-avril ; ce qui contribuera à une dégradation plus marquée que d’habitude de la consommation alimentaire des ménages à la soudure dont le score sera supérieur au taux de consommation pauvre de 17,2 pourcent de ENSAN de septembre 2017. L’épuisement précoce des stocks en plus de la hausse des prix des céréales qui seront supérieurs à la moyenne, engendreront le recours à des stratégies d’adaptation atypiques de mains d’œuvre, d’emprunt, et de réduction des dépenses non alimentaires par les ménages pauvres dans ces zones. Le taux de Malnutrition Aigüe Globale (MAG) au niveau national est caractérisée de « sérieuse » selon la SMART juillet 2017, avec une dégradation dans les régions de Tombouctou (14.3 en 2016 contre 15.7 pourcent en 2017) et Gao (14.8 contre 15.2). Cette tendance globale se maintiendra à cause des difficultés d’accès à la nourriture par endroits et les mauvaises conditions d’hygiène. Par conséquent, les ménages pauvres de ces zones seront en insécurité alimentaire de Stress (Phase 2 de l’IPC) à partir de mars jusqu’en septembre 2018. Il en sera de même pour les ménages pasteurs pauvres du Gourma de Gao et de Tombouctou qui connaitront une détérioration précoce des termes de l’échange bétail/céréale liées à la soudure pastorale qui sera précoce par rapport à la normale. Les ménages très pauvres dans ces zones qui se retrouvent dans une situation de dénuement total mais qui n’atteignent pas le seuil de 20 pourcent pour classifier toute une zone seront en situation de Crise (Phase 3 de l’IPC) sans un appui conséquent en vivres.
Pour plus d'informations sur les perspectives des zones de préoccupation, veuillez, s'il vous plaît, cliquer en haut de la page pour télécharger le rapport complet.
Source : FEWS NET
Source : USGS/FEWS NET
Source : USGS/FEWS NET
Source : FEWS NET
Afin d’estimer les résultats de la sécurité alimentaire pour les prochains six mois, FEWS NET développe les suppositions de base concernant les événements possible, leurs effets, et les réponses probables des divers acteurs. FEWS NET fait ses analyses basées sur ces suppositions dans le contexte des conditions actuelles et les moyens d’existence locaux pour développer des scénarios estimant les résultats de la sécurité alimentaire. D’habitude, FEWS NET prévient du scénario le plus probable. Pour en savoir plus, cliquez ici.