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La disponibilité de plus en plus croissante des récoltes en vert de maïs, de fonio, de tubercules signe la fin de la soudure dans les zones agricoles du pays. Les distributions humanitaires de vivres à environ 1 million de personne en plus de la disponibilité habituelle des produits en vert, des bons termes d’échange bétail/céréales améliorent par rapport au mois passé, la sécurité alimentaire des ménages pauvres dans les régions du nord, le sahel occidental et de Bandiagara.
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La poursuite des pluies jusqu’en octobre selon les prévisions météo (ACMAD, juin 2014) soutient la tendance moyenne des productions agricoles à travers le pays. Toutefois, les producteurs du nord de Kayes, du riz de submersion dans la vallée du fleuve de Gao et de Tombouctou connaitront des baisses de production à cause de la mauvaise répartition des pluies dans le temps en début de la campagne.
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L’insécurité alimentaire aiguë de niveau Stress (Phase 2 de l’IPC) qui se maintient pour les ménages des régions du nord et de Bandiagara ne devrait plus se détériorer grâce à l’amélioration constante des facteurs de sécurité alimentaire d’ici les grandes récoltes en octobre. Par conséquent ils seront en insécurité alimentaire minimale (Phase 1 de l’IPC) à partir d’octobre.
Progrès saisonnier
La campagne agricole évolue moyennement dans l’ensemble du pays excepté par endroits dans les régions de Tombouctou, Gao et Kayes où l’insuffisance de pluie en début de la campagne agricole a affecté négativement le développement des cultures notamment le riz de submersion et le mil pluvial.
La disponibilité habituelle de plus en plus croissante dans les zones de production du sud des produits comme le maïs, les tubercules, le niébé et l’arachide procurent de la nourriture et des revenus moyens aux ménages. Toutefois, la période de soudure prolongée dans les zones de la vallée du fleuve de Tombouctou et de Gao, Bandiagara avec le retard dans le développement des cultures tend à s’estomper.
Les conditions d’élevage connaissent une amélioration aussi bien en pâturage qu’en points d’eau. Cependant, la misère physiologique qui n’a pas permis une bonne reprise de l’embonpoint et la mortalité plus élevée que d’habitude que le bétail a connues en juin-juillet dans la vallée du fleuve de Gao, Tombouctou, dans le sahel occidental et sur le plateau Dogon réduisent plus qu’une année moyenne la disponibilité en lait et produits laitiers au niveau des éleveurs. Les revenus issus de la vente du lait et des produits laitiers sont en baisse par rapport à une année normale, mais permettent aux ménages pauvres d’améliorer leur alimentation et leurs revenus par rapport aux mois passés.
Evolution des marchés et des prix
L’approvisionnement des marchés qui avait connu en août un recul suite à l’évolution peu rassurante de la campagne agricole reprend avec le retour de l’espoir dans les zones de production du pays. Les ventes subventionnées du Gouvernement de 8 000T dans les zones en insécurité alimentaire des régions de Tombouctou, Gao et Kayes et la poursuite des distributions mensuelles de vivres par l’Etat et les agences humanitaires à environ plus de 900 000 personnes contribuent au maintien d’un bon niveau d’approvisionnement des ménages et jouent un facteur tampon dans la hausse des prix dans les zones bénéficiaires. Les prix des céréales sont dans l’ensemble stables (+/- 5 pour cent) par rapport au mois passé pour le mil/sorgho et le riz. Par rapport à la moyenne, ils restent sur les marchés des capitales régionales en baisse partout de 2 à 21 pour cent excepté pour le mil à Ségou (+3 pour cent) et le riz à Gao (+6 pour cent).
Le regain d’embonpoint et la forte demande particulièrement pour les petits ruminants rehaussent le prix des animaux d’environ 9 pour cent pour la chèvre à Kidal et de plus de 25 pour cent à Tombouctou et Gao par rapport à la moyenne. Le marché à bétail s’anime de plus en plus grâce à la fête de Tabaski prévue en début du mois d’octobre. Les termes de l’échange bétail/céréales en hausse de plus de 30 pour cent par rapport à la moyenne dans les zones pastorales permettent un accès moyen aux marchés des ménages agropasteurs et pasteurs.
Situation alimentaire courante dans les zones de préoccupation des régions du nord et dans le sahel occidental
Dans les zones en insécurité alimentaire des régions du nord, de Bandiagara et du sahel occidental, les ménages continuent à recourir de façon atypique aux emprunts, à la réduction des dépenses non alimentaires, à la consommation accrue d’aliments moins chers pour se nourrir. Les ménages pauvres dans ces zones sont en insécurité alimentaire de niveau stress (Phase 2 de l’IPC).
Dans les zones pastorales, les bons termes de l’échange bétail/céréales favorisent l’accès moyen des ménages aux denrées alimentaires. Les revenus issus du courtage dans la vente de bétail et du berger ainsi que les dons en lait reçus de la solidarité locale et la disponibilité des produits de cueillette jugée bonne dans l’ensemble améliorent l’accès des ménages aux aliments. Par conséquent, les ménages pauvres des zones pastorales sont en insécurité alimentaire minimale (Phase 1 de l’IPC).
Les ménages pauvres des zones agropastorales victimes de la mauvaise production de 2013-14 disposent des opportunités moyennes d’emplois autour des activités habituelles de main d’œuvre agricole ou non qui leurs procurent de la nourriture et des revenus pour satisfaire leurs besoins. Les récoltes en vert du maïs, du fonio et d’autres légumineuses améliorent la disponibilité alimentaire au niveau des ménages pauvres.
La situation actuelle n’a pas significativement affecté les hypothèses formulées en juillet dans le développement du scénario FEWS NET le plus probable pour la période de juillet à décembre 2014.
Le cumul de pluies moyennes à inférieures à la moyenne selon les prévisions météo d’IRI (International Research Institute for Climate and Society) entre septembre et octobre à la fin de saison en plus de la forte humidité des sols devront permettre un développement continu des cultures et espérer sur une production moyenne à bonne de la campagne agricole de façon globale. L’approvisionnement des marchés en denrées alimentaires connaitra une amélioration avec le déstockage qui sera observé en octobre grâce aux nouvelles récoltes et aux besoins financiers des producteurs pour la fête de Tabaski et les dépenses scolaires ; ce qui engendrera une baisse des prix des céréales sur les marchés qui seront à des niveaux proches de la moyenne.
Toutefois, la baisse des productions agricoles à cause de la mauvaise pluviométrie de départ par endroits dans les régions de Gao et de Tombouctou risque d’affecter négativement la sécurité alimentaire des ménages pauvres à partir de mars 2015 à cause de l’épuisement précoce des stocks par rapport à une année normale. Jusque-là, la disponibilité des récoltes en vert qui s’intensifiera de plus en plus mettra fin à la soudure agricole d’ici les récoltes principales en octobre. Les ménages pauvres seront donc en insécurité alimentaire minimale (Phase 1 de l’IPC) d’octobre à décembre, comme le reste du pays.
Source : FEWS NET
Cette mise à jour des perspectives sur la sécurité alimentaire présente une analyse des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée au cours des six prochains mois. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.