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La hausse des flux commerciaux au nord suite à la réouverture des axes routiers avec le sud du pays et le Niger et les appuis humanitaires permettent une disponibilité suffisante en denrées de base sur les marchés, particulièrement pour les zones agropastorales des régions de Tombouctou et de Gao. Pourtant, l’incertitude sécuritaire dans la région risque toujours de compromettre les actions d’assistance et d’activités commerciales.
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Les prix des denrées en provenance du sud du pays présentent une baisse de niveau pour le mil de 15 à 30% par rapport au mois passé sur les marchés de Tombouctou et de Gao.. Ils restent stables mais très élevés sur le marché de Kidal. Comme pour les autres marchés du pays, ils restent supérieurs à la moyenne quinquennale de 10 à 30 pour cent.
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L’épuisement des stocks, la mévente des animaux (faible demande), et le manque d’opportunité de revenu pour la majorité des populations pastorales dans les zones de conflit limitent leur accessibilité alimentaire. La situation de stress (IPC Phase 2) dans laquelle se trouvent les populations pastorales du nord évoluera à la Crise (IPC Phase 3) en avril si le statu quo se maintenait.
La sécurité alimentaire est globalement stable au niveau national mais reste préoccupante au nord, se présentant comme suit:
Dans les régions sud et centre du pays
- L’approvisionnement en denrées de base reste suffisant sur les marchés de consommation qui présentent une faiblesse dans les demandes suite aux bons résultats des récoltes.
- Les prix des céréales sont stables ou en légère hausse par rapport au mois passé pour le mil/sorgho et le maïs. Par rapport à la moyenne, la hausse est de 7 à 30% pour le mil et moins marquée pour le riz de 5 à 18%. Ils sont partout inférieurs à ceux de l’année dernière à la même période.
- Les demandes sur les marchés de production du sud sont en amélioration avec la reprise des échanges commerciaux avec les régions du nord. Les importants achats des agences humanitaires et dans le cadre de la reconstitution des stocks nationaux des pays voisins sont observés sur les marchés de Ségou, San et Mopti avec pour effet le maintient des prix à un niveau élevé compte tenu des exigences de qualité pour ces demandeurs. L’impact des achats institutionnels en cette période est relativement faible suite au bon niveau de production, mais contribue à entretenir la tendance inflationniste sur les différents marchés.
- Les appuis humanitaires pour les populations déplacées au sud et les ménages d’accueil se poursuivent. Environ 10 000 ménages ont bénéficié des transferts de cash dans les régions de Mopti, Ségou (OCHA, février) et plus de 5 000 ménages des intrants et aménagement de jardins maraichers par la FAO. Les distributions de vivres se poursuivent dans les régions de Mopti, Ségou, Kayes et Koulikoro.
Dans le nord du pays
- Les flux commerciaux sont en amélioration avec la réouverture des axes routiers entre les régions du nord et les marchés habituels d’approvisionnement du sud du pays et des pays voisins du Niger et du Burkina. Une intensification des arrivées de camions en cette période de hausse habituelle de demande suite à l’épuisement des stocks locaux est observée mais reste encore influencée par l’insécurité résiduelle notamment pour la région de Kidal qui constitue le principal théâtre des opérations militaires en plus de la fermeture de la frontière algérienne. Des arrivées informelles très faibles de denrées (huile, lait, semoule, pâtes alimentaires, riz) du côté de l’Algérie continuent à être signaler. L’épuisement des stocks issus des récoltes pour les agropasteurs, le retour timide des déplacés et les demandes habituelles des pasteurs expliquent la hausse des besoins actuels de vivres sur les marchés.
- La baisse des prix des denrées de 16 à 30% respectivement à Tombouctou et Gao pour le mil depuis janvier en raison de l’amélioration du flux commercial est observée. Les prix du mil restent supérieurs d’environ 23% à Tombouctou, 13% à Gao et 28% à Rharous par rapport à la moyenne. Pour le riz, le prix est inférieur à la moyenne de 9% à Tombouctou et reste supérieur de moins de 15% sur les autres marchés.
- La reprise des activités économiques de plus en plus observée dans les zones libérées reste encore timide par le manque de revenu des populations. Le dysfonctionnement des marchés à bétail constitue un manque à gagner pour les éleveurs et pour les bras valides qui en dépendent. Les envois des migrants ne pourront combler les attentes compte tenu de leur sollicitation plus longue et plus importante que d’habitude. Le recours au crédit plus que d’habitude aussi bien en nature et en espèce devient un moyen pour beaucoup de ménage pour satisfaire leurs besoins alimentaires.
- La campagne de culture de contre-saison se déroule normalement avec les appuis de l’Etat et des partenaires comme la FAO en termes de distribution d’intrants agricoles pour 950ha de PIV pour 3 800 bénéficiaires dans la région de Tombouctou et de Douentza. En plus, les distributions de vivres à plus de 350 000 personnes par le PAM à travers des ONG partenaires sont en cours. Ces appuis en vivres et en cash améliorent la disponibilité alimentaire auprès des populations bénéficiaires.
Les hypothèses ayant permis le développement du scénario FEWS NET le plus probable pour la période de janvier à juin 2013 reste conforment à la situation observée.
- La sécurité alimentaire des ménages au sud se maintiendra au niveau minimal (IPC Phase 1) de mars à juin compte tenu d’un accès moyen de la majorité aux denrées alimentaires. La disponibilité des récoltes des contre-saisons de maraichage et des céréales (maïs, blé, mil irrigué) de mars à juin amélioreront la sécurité alimentaire au sud et pour certains ménages dans la bande fluviale de Gao et de Tombouctou.
- L’épuisement des stocks des récoltes pour les agropasteurs de la LZ3 de Tombouctou et Gao augmente leur dépendance au marché dans les mois à venir. Le niveau élevé des prix des céréales et le faible pouvoir d’achat par manque d’opportunités de revenu dans ces localités créent une situation de stress (Phase 2 IPC 2.0) pour les ménages pauvres obligés de recourir à des stratégies néfastes comme la réduction des volumes de repas.
- La baisse des revenus tirés du bétail suite au non fonctionnement des marchés à bétail et la faiblesse voir l’absence de grossistes sur les marchés continuera à limiter considérablement l’accès alimentaire pour les ménages pastoraux exclusivement dépendants du marché. La situation de stress (IPC Phase 2) dans laquelle ils se trouvent se durcira d’avantage si le statu quo se maintenait surtout en cette période de soudure pastorale et risque de basculer en situation de Crise (IPC Phase 3) dès le mois prochain (avril).
- Les appuis humanitaires devraient se renforcer dans les mois à venir avec le renforcement de la sécurité dans les zones reconquises, mais resteront faibles dans les zones pastorales sujettes aux fréquentes attaques de rebelles ce qui ne permettra pas une réponse adéquate aux besoins des populations pastorales. Des opérations de déstockage de bétail pourront améliorer la situation en cette période de soudure.
Source : FEWS NET
Cette mise à jour des perspectives sur la sécurité alimentaire présente une analyse des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée au cours des six prochains mois. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.