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Persistance des séquelles de l’insécurité et la COVID-19 sur les moyens d’existence des menages

Persistance des séquelles de l’insécurité et la COVID-19 sur les moyens d’existence des menages

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  • Messages clé
  • SITUATION ACTUELLE
  • SUPPOSITION MIS À JOUR
  • PERSPECTIVE ESTIMÉE JUSQU’EN MAI 2021
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    • La recrudescence des cas positifs de la COVID-19 a engendré la reprise de certaines mesures de restriction aussi bien dans le pays que dans les pays d’accueil des migrants ; ce qui est de nature à réduire les revenus des ménages qui dépendent des secteurs touchés notamment dans les centres urbains.

    • Les récoltes moyennes à bonnes de céréales en cours dans le pays sont en hausse d’environ 19 pourcent (CPS/SDR) par rapport à la moyenne ; ce qui est favorable à une disponibilité globalement moyenne dans le pays durant l’année alimentaire 2020/21. Par conséquent, la majorité des ménages sont en Minimale (Phase 1 de l’IPC) pour la période de décembre à mai 2021.

    • La hausse saisonnière des offres est observée sur les marchés malgré les perturbations des flux liées à la persistance de l’insécurité dans les zones du centre et du nord du pays. La baisse saisonnière qui en résulte et à un niveau similaire à inférieur à la moyenne, favorise un accès moyen des ménages aux denrées alimentaires.

    • L’insécurité alimentaire de Stress (Phase 2 de l’IPC) en cours dans la région Liptako Gourma, par endroits dans le Nord du pays, se poursuivra jusqu’en mai à cause des séquelles de l’insécurité sur les moyens d’existence.

    SITUATION ACTUELLE

    Situation sécuritaire

    La persistance des incidents sécuritaires se poursuit dans le pays particulièrement dans les zones centres et nord du pays et dans la bande nord de la région de Ségou. Les perturbations des activités économiques à travers les vols de bétail, les destructions des biens, l’inaccessibilité des ménages à leurs champs dans certaines localités de la zone de l’Office du Niger et les perturbations de marchés, rehaussent la vulnérabilité des menages à l’insécurité alimentaire. En fin octobre, selon ACLED, le nombre de personnes tuées en lien avec l’insécurité se chiffrait à 4 645 personnes contre 2 866 personnes tuées courant 2019, soit un taux d’augmentation de 62 pour cent provisoirement. Cela atteste une nette dégradation de l’insécurité dans le pays avec plus de cas de personnes tuées dans le centre (y compris le nord de Ségou) et le nord du pays. Les difficultés d’accès aux services sociaux de base, les déplacements inhabituels de populations estimées à 57 810 ménages pour 311 193 personnes déplacées en fin octobre 2020 et les difficultés d’accès humanitaires réhaussent la vulnérabilité des ménages pauvres dans ces zones particulièrement le Liptako-Gourma et certains endroits des régions de Gao et de Tombouctou.

    Situation de la COVID-19

    Une recrudescence du nombre de cas de COVID-19 est observée depuis la mi-novembre à travers le pays. Ainsi en au 10 décembre 2020, le nombre cumulé de cas positifs depuis le début de la crise se chiffrait 5814 cas dont 3591 guéris et 194 décès. Le district de Bamako et ses environnants demeurent l’épicentre de l’épidémie.  Le taux de létalité est de 3,3 pour cent. Pour limiter la chaine de contamination, le Gouvernement a réitéré la poursuite du respect des mesures barrières, le renforcement de l’application des mesures de prévention dans les espaces publics et les lieux de regroupement, le renforcement de la surveillance épidémiologique par le dépistage de masse, le dépistage systématique et le suivi de toutes les personnes-contact, le dépistage des voyageurs entrant au Mali sans certificat de PCR Covid-19 négatif, l’interdiction de regroupement de plus de 50 personnes, la rotation du personnel au niveau des services publics. Selon l’ENSAN septembre 2020, près de 10 pour cent des ménages enquêtés à travers le pays déclaraient une baisse de leurs revenus à cause des effets de la COVID-19 avec une proportion importante dans les zones liées aux envois des migrants et certains centres urbains du pays tels que Bamako et environnants, Kati, Koulikoro etc.

    Progrès saisonnier

    Les récoltes moyennes à bonnes se poursuivent dans le pays notamment pour le riz dans la bande du fleuve. La production globale de céréales est en hausse d’environ 19 pour cent par rapport à la moyenne quinquennale selon la CPS/SDR. En dépit de cette production globale des poches de baisse localisée sont signalées dans les cercles de Koro, de Bankass et Bandiagara et par endroits au Nord du pays à cause de l’insécurité qui a limité les activités agricoles et aussi dans la vallée du fleuve Niger à la suite des inondations. Aussi, la baisse de la production du coton de plus de 70 pour cent par rapport à la moyenne quinquennale consécutive aux effets de la COVID sur les prix d’achats est de nature à limiter la disponibilité en aliment de bétail cette année à la soudure pastorale. L’évolution des contre-saisons de maraichage se poursuit avec des perspectives moyennes à bonne grâce à la bonne disponibilité en eau au niveau des barrages et mares et retenus. Il en est de même pour les cultures de décrue au niveau des lacs à Tombouctou, Mopti et dans la région de Kayes.

    Conditions pastorales 

    La production de biomasse et le remplissage des points d’eau sont satisfaisants dans l’ensemble et globalement meilleures par rapport à la moyenne ; ce qui est favorable à une soudure pastorale moyenne particulièrement dans les zones pastorales. Le retour habituel des troupeaux transhumants vers les points d‘eau permanents et les résidus de récolte est observé. Toutefois, des difficultés d’accès à certains parcours à cause de l’insécurité continuent d’être signaler notamment dans la bande du Liptako Gourma. La situation zoo-sanitaire est calme dans l’ensemble et la campagne de vaccination se poursuit avec l’appui de certains partenaires humanitaires comme le CICR, la FAO. L’embonpoint des animaux est satisfaisant de meme que la production de lait est moyenne, ce qui est favorable à la consommation alimentaire des ménages pasteurs et de leurs revenus issus de la vente du lait et ses dérivés (beurre, fromage).

    Marché et Prix

    La hausse saisonnière des offres de céréales et de légumineuses est observée sur les différents marchés grâce aux nouvelles récoltes en cours et au déstockage au niveau des paysans. L’approvisionnement reste suffisant dans l’ensemble à travers le pays. La baisse saisonnière des prix des céréales se poursuit sur les différents marchés avec une amplitude moindre que les autres années en raison de la rétention des stocks en attenant les demandes institutionnelles. En fin novembre, les prix des principales céréales au niveau des principaux marchés de référence sont en baisse dans l’ensemble par rapport au mois passé. Par rapport à la moyenne quinquennale, le prix de la principale céréale au niveau des marchés des capitales régionales est en hausse de 15 pour cent à Kayes (sorgho), 7 pour cent à Sikasso (maïs), 6 pour cent à Ségou (mil), 10 pour cent à Gao (mil), 25 pour cent à Ménaka (mil) ; en baisse de 2 pour cent à Mopti (mil), 2 pour cent à Tombouctou (mil) et 4 pour cent à Koulikoro (mil). Ces niveaux de prix sont favorables à un accès moyen des ménages aux denrées dans l’ensemble. Les marchés à bétail fonctionnent normalement dans l’ensemble exception faite des zones d’insécurité où des perturbations persistent. En général, les prix sont moyens à supérieurs à la moyenne quinquennale. Les termes de l’échange chèvre/mil par rapport à la moyenne quinquennale, sont similaires à Ménaka (+1 pour cent) ; en hausse de 8 pour cent à Rharous, 11 pour cent à Mopti, 51 pour cent à Tombouctou ; ce qui est globalement favorable à l’accès des ménages éleveurs aux marchés excepté à Gao où une baisse de 23 pour cent est observée.

    Inondations

    Les inondations ont sinistré 90 237 personnes (11 958 ménages) à travers le pays avec des dégâts matériels importants, des pertes de moyens d’existence et 21 morts (DNDS). Ainsi, la dégradation des moyens d’existence en particulier pour les ménages pauvres, réduit les capacités des ménages estimés 11 958 à satisfaire convenablement leurs besoins alimentaires et non- alimentaires à cause des effets des inondations. Toutefois, ces inondations présentent des effets positifs sur les productions maraichères en cours dans la zone inondée de Mopti et sur le plateau Dogon.

    SUPPOSITION MIS À JOUR

    La situation actuelle n’a pas fondamentalement affecté les hypothèses utilisées dans le développement du Scenario de FEWS NET  le plus probable pour la période de juin 2020 à janvier 2021. Cependant, elle pourrait connaitre des changements liés à la précarité continue de la situation de la COVID-19 au Mali. Dans ce cadre, l’hypothèse suivante a été élaborée.

    • Impacte de la COVID-19 : Prise en compte la recrudescence des cas de COVID-19, les mesures de restriction contre la propagation de la COVID-19 resteront en vigueur pendant tout le scenario. Ces mesures qui limitent les mouvements des personnes et des biens impacteront négativement les activités économiques mais dans une moindre mesure que pour la première vague en mars 2020.
    • Evolution de la situation socio-politique : La situation politique connait une relative accalmie à la faveur de la mise en place des organes de transition conformément aux recommandations de la CEDEAO. Toutefois, la grogne sociale avec les grèves qui commencent et les soulèvement politiques attendus ; ce qui pourrait engendrer des perturbations du climat socio-économiques dans une conjoncture déjà marquée par le retour de la COVID.
    PERSPECTIVE ESTIMÉE JUSQU’EN MAI 2021

    Les propres productions constituent la principale source des aliments de base pour les ménages agropastoraux pauvres du pays en cette période de récolte/battage. Cette disponibilité des récoltes leur permet un accès moyen aux aliments et également de se procurer des revenus moyens issus de la vente des céréales. Le niveau des prix des denrées de base inférieur à similaire à la moyenne quinquennale permettra un accès moyen des ménages pauvres aux aliments pendant la période post-récolte. Par conséquent, l’insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) en cours se poursuivra jusqu’en fin mai 2020.

    Dans le Liptako-Gourma, et par endroits dans le nord du pays, les ménages pauvres réduisent le recours à des stratégies d’adaptation atypiques et de dépendance de l’assistance humanitaire à cause de la disponibilité des récoltes. La persistance de l’insécurité affectera négativement les moyens d’existence surtout pour les ménages pauvres et les déplacés. La situation de Stress (Phase 2 de l’IPC) en cours pour les ménages du Liptako Gourma devrait se poursuivre jusqu’en mai 2021.

    Dans le Sahel occidental, les ménages pauvres réduisent le recours à des stratégies d’adaptation atypiques et de dépendance de l’assistance humanitaire à cause de la disponibilité des récoltes. Le niveau des prix des denrées de base inférieur à similaire à la moyenne quinquennale permettra un accès moyen des ménages pauvres aux aliments pendant la période post-récolte. La recrudescence de la COVID 19 dans les pays d’accueil des migrants continuera d’affecter négativement leurs envois, cela limiterait les capacités des ménages à satisfaire les besoins non-alimentaires. La situation de l’insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) vécue par les ménages pauvres durant la période décembre 2020-janvier 2021 se détériorera en Stress (Phase 2 de l’IPC) à partir février 2021 qui devrait se poursuivre jusqu’en mai 2021.

    Figures Calendrier saisonnier pour une année typique Calendrier saisonnier pour une année typique

    Source : FEWS NET

    Figure 1

    Source : FEWS NET

    Cette mise à jour des perspectives sur la sécurité alimentaire présente une analyse des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée au cours des six prochains mois. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.

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