Download the report
-
Les disponibilités alimentaires globalement moyennes à supérieures à la moyenne permet un approvisionnement suffisant des marchés à travers le pays. Les prix des céréales similaires à supérieurs à la moyenne quinquennale sont favorables à un accès de la majorité des ménages aux denrées en cette période de post récolte ; ce qui met la majorité des ménages en insécurité alimentaire minimale (Phase 1 de l'IPC).
-
Le retour des restrictions liées à la recrudescence des cas de COVID-19 de mars à avril exacerbe les difficultés pour les ménages urbains liés aux secteurs du tourisme, des transports, du commerce, de la migration surtout les zones fortement liées à cette activité. La baisse de revenus qui en résulte réduit davantage leur capacité à satisfaire convenablement leurs besoins alimentaire et non alimentaire.
-
L’insécurité alimentaire de Stress (Phase 2 de l’IPC) pour les ménages pauvres dans les zones d’insécurité du Liptako Gourma se dégradera en Crise (Phase 3 de l’IPC) à partir de mai à cause de la dégradation continue de leurs moyens d’existence en lien avec l’insécurité résiduelle et aux effets de la COVID-19. Il en sera de même pour les ménages pauvres déplacés et les victimes des inondations de juillet à août 2020.
Progrès saisonnier: L’évolution des cultures de contre-saison se poursuit moyennement pour le riz et les cultures de décrue avec les opérations d’installation et d’entretien qui constituent des opportunités d’emplois et de nourriture pour les menages pauvres dans les zones des périmètres irrigués, des zones de lacs de Tombouctou, Mopti et Kayes. Les perspectives de production sont bonnes dans l’ensemble grâce aux superficies cultivées supérieures à la moyenne en lien avec le bon niveau de remplissage des mares et lacs de décrue. Quant aux cultures maraichères, les récoltes moyennes à supérieures à la moyenne grâce à la bonne disponibilité en eau sont presque à terme et procurent des revenus moyens à supérieurs à la moyenne aux exploitants.
Conditions pastorales : La production de biomasse globalement moyenne à supérieure à la moyenne et le bon niveau des points d’eau augurent d’une soudure pastorale apaisée dans l’ensemble à travers le pays. Toutefois, des difficultés d’accès à certains parcours à cause de l’insécurité engendre des concentrations inhabituelles sur les pâturages accessibles avec dégradation précoce dans ces zones de Ménaka et dans le Gourma de Tombouctou. Des dégâts importants de feux de brousse sont signalés dans le Gourma de Tombouctou ce qui est de nature à réduire le disponible fourrager et affecter négativement l’alimentation des troupeaux. Les troupeaux sont dans les zones habituelles de la saison sèche dans la bande du fleuve et au niveau des points d’eau permanents. La situation zoo-sanitaire est calme dans l’ensemble et la campagne de vaccination se poursuit avec l’appui de certains partenaires humanitaires comme le CICR, la FAO. L’embonpoint des animaux est moyen. La baisse habituelle de la production de lait est observée, ce qui réduit sa consommation par les ménages pasteurs et les revenus issus de sa vente et de ses dérivés (beurre, fromage). Des distributions gratuites en aliment de bétail ont été faites par le gouvernement et certains partenaires. En plus, le Gouvernement a fixé le prix de l’aliment de bétail à 7500FCFA/sac de 50kg pour améliorer l’accès des ménages à cette denrée qui connait une forte baisse de disponibilité liée à la chute de plus de 70 pour cent de la production du coton.
Pêche : Les captures de poissons se poursuivent activement sur les principaux cours d’eau du pays avec une production jugée moyenne à bonne et procurent des revenus supérieurs à la moyenne grace au niveau des prix supérieurs à la moyenne. Une amélioration des captures est observée grace à la levée des mise en défend sur les cours d’eau et les pêches collectives au niveau des mares. En plus, les récoltes des étangs piscicoles dans le cadre la pisciculture améliore davantage la disponibilité.
Situation sécuritaire : La persistance des incidents sécuritaires continue de perturber les activités économiques dans la zone du Liptako Gourma, par endroits dans les régions du Nord et le Nord de celle de Ségou en dépit d’une certaine accalmie observée à la suite des négociations intercommunautaires. Les vols/enlèvements de bétail, destructions des biens, limitation de l’accès aux champs dégradent significativement les moyens d’existence des menages et rehaussent leur vulnérabilité à l’insécurité alimentaire. Selon ACLED, de janvier au 15 avril 2021, il y’a eu 221 évènements incluent 562 morts contre 265 incidents et 1207 morts pour la même période de 2020. L’accès limité aux services sociaux de base, les déplacements inhabituels de populations estimés à 346 864 personnes déplacées (64 015 ménages) en fin janvier 2021 et les difficultés d’accès humanitaires dégradent les conditions de vie des ménages pauvres dans certaines zones particulièrement le Liptako-Gourma.
Situation de la COVID-19 : La hausse continue du nombre de cas positif de la COVID-19 a amené le Gouvernement à reprendre les mesures de restriction comme le respect scrupuleux du port obligatoire du masque facial en public, l’interdiction des rassemblements de plus de 50 personnes, la fermeture de tous les lieux de loisirs pour la période du 10 avril au 25 avril inclus, la suspension de toutes les festivités et autres manifestations, ce qui impactera négativement les ménages liés à ces secteurs d’activité. A la date du 16 avril 2021, on comptait 5 100 cas actifs contre 2 827 cas actifs au 31 mars 2021 soit une hausse de 80,4 pour cent particulièrement dans la ville de Bamako et environnants (cercles de Kati, Koulikoro) l’épicentre de l’épidémie. La campagne de vaccination contre la COVID-19 a démarré le 31 mars 2021 et 26 226 agents socio-sanitaires, personnes âgées de plus 60 ans et malades chroniques ont été vaccinés à la date du 12 avril 2021. La baisse des revenus liée à la COVID-19 avec une proportion importante dans les zones liées aux envois des migrants et certains centres urbains du pays tels que Bamako et environnants, Kati, Koulikoro affectent négativement les capacités d’accès des menages aux denrées pour près de 12,5 pour cent des ménages selon ENSAN de février 2021.
Marché et Prix : Les disponibilités moyennes à supérieures en céréales grâce à la production de céréales globalement supérieure de 9 pour cent par rapport à la moyenne sont favorables à un approvisionnement suffisant des marchés durant l’année alimentaire 2020/2021. L’approvisionnement des marchés en céréales est suffisant partout en dépit des perturbations qui réduisent les flux dans les zones d’insécurité du Liptako Gourma et par endroits dans les régions du Nord. L’offre de céréale est stable par rapport au mois passé sur les principaux marchés. Les prix des céréales sont stables par rapport au mois passé au niveau des principaux marchés des chefs-lieux de région excepté Tombouctou et Ménaka où ils sont en hausse respective de 7 pour cent et 17 pour cent. Par rapport à la moyenne quinquennale, le prix de la principale céréale de base au niveau des marchés des capitales régionales est similaire à Koulikoro et Mopti, en hausse de 8 pour cent à Gao, 9 pour cent à Kayes, Tombouctou et Ségou, 21 pour cent à Ménaka, de 33 pour cent à Sikasso.
En dépit de l’évolution des prix relativement favorables, la baisse globale des revenus liée à l’insécurité et à la Covid 19 limite l’accès des ménages pauvres touchés aux marchés.
Les marchés à bétail fonctionnent normalement dans l’ensemble, exception faite des zones d’insécurité où des perturbations persistent. Les prix sont moyens à supérieurs à la moyenne quinquennale. Les termes de l’échange chèvre/mil par rapport à la moyenne quinquennale, sont similaires à Gao (+4 pour cent) ; en hausse de 8 pour cent à Mopti, 13 pour cent à Ménaka, 18 pour cent à Rharous, 28 pour cent à Nara, 30 pour cent à Tombouctou ; ce qui est globalement favorable à l’accès des ménages éleveurs aux marchés.
La situation actuelle n’a pas fondamentalement affecté les hypothèses utilisées dans le développement du Scenario de FEWS NET le plus probable pour la période de février à septembre 2021. Cependant, elle pourrait connaitre des changements liés à la fragilité de la situation de la COVID-19 et de la situation socio-politique au Mali. Dans ce cadre, l’hypothèse suivante a été élaborée.
- Evolution de la situation socio-politique : Les divergences de point de vue entre les acteurs politiques et la société civile sur la gestion de la transition et l’organisation des prochaines élections risque d’exacerber le mécontentement au sein de la population ; ce qui engendrera une instabilité socio- politique avec des conséquences négatives sur les moyens d’existence des ménages surtout en milieu urbain et sur la capacité du Gouvernement à répondre aux demandes sociales et humanitaires. En plus, la recrudescence des cas de COVID-19 et les restrictions qui en sont liées affecteront davantage les moyens des d’existence des ménages.
Les disponibilités alimentaires globalement moyennes à supérieures à la moyenne dans le pays de même que l’évolution des prix des céréales similaires à légèrement supérieurs à la moyenne sont favorables à un accès sans grande difficultés de la majorité des ménages agropastoraux du pays en cette période de post récolte. Le score de consommation alimentaire pauvre plus limite de 22,5 pour cent des ménages selon ENSAN de février 2021 est similaire à la moyenne quinquennale. Le taux de malnutrition aiguë global structurellement au niveau précaire selon l’OMS est de 7,2 pour cent, ce qui dénote d’une situation nutritionnelle préoccupante en dépit d’un accès favorable aux aliments et qui pourrait s‘expliquer par d’autres facteurs non alimentaires. Par conséquent, l’insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) en cours se poursuivra jusqu’en fin septembre 2021 pour la majorité des ménages du pays.
Cependant, dans le Liptako-Gourma, et par endroits dans le nord du pays, les ménages pauvres connaissent des dégradations importantes des moyens d’existence et des déplacements inhabituels de population à cause de l’insécurité résiduelle. L’épuisement précoce des stocks à cause des perturbations dans les activités agricoles de 2020 engendre une soudure précoce pour les menages pauvres dans la zone. Le recours aux stratégies d’adaptation de crise à urgence pour 6,9 pour cent à Koro, 17,9 pour cent à Ménaka, 23 pour cent à Bankass, 26,1 pour cent à Rharous en période de post récolte dénote d’une situation critique dans la zone. L’insécurité alimentaire de Stress (Phase 2 de l’IPC) en cours pour les ménages du Liptako Gourma et des zones d’insécurité se dégradera en Crise (Phase 3 de l’IPC) à partir de mai 2021 à cause de la soudure précoce et plus dure que d’habitude liée à la dégradation des moyens d’existence, jusqu’au mois de septembre 2021 à cause de la détérioration des moyens d’existence des ménages liée à l’insécurité.
Les restrictions liées à la COVID-19 ont réduit le niveau des activités économiques dans le pays et aussi dans les zones d’accueil des migrants. La baisse globale des revenus a réduit la capacité des ménages pauvres à satisfaire leurs besoins alimentaire et non alimentaire particulièrement au niveau des centres urbains et dans les zones de forte migration. L’évolution de la pandémie dans le pays n’est pas favorable à une reprise adéquate des activités ; ce qui indique que certaines activités notamment celles liées au tourisme, le transport et le commerce continueront à trainer les séquelles de la crise. L’insécurité alimentaire de Stress (Phase 2 de l’IPC) pour les ménages pauvres touchés se maintiendra jusqu’en septembre 2021. Les appuis du gouvernement et des partenaires humanitaires permettront de soulager les ménages touchés.
Source : FEWS NET
Source : FEWS NET
Cette mise à jour des perspectives sur la sécurité alimentaire présente une analyse des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée au cours des six prochains mois. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.