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Hausse de l’insécurité alimentaire à cause de la dégradation des moyens d’existence liée au COVID-19

Hausse de l’insécurité alimentaire à cause de la dégradation des moyens d’existence liée au COVID-19

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  • Situation Actuelle
  • Suppositions Mis à Jour
  • Perspective Estimeé Jusqu' à Septembre 2020
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    • L’avènement du COVID-19 dans le pays et les mesures sanitaires prises par le Gouvernement affectent négativement les revenus des ménages et rehaussent leur vulnérabilité à l’insécurité alimentaire surtout des villes et des péri-urbains, des localités fortement liées aux envois des migrants.

    • L’approvisionnement des marchés en denrées alimentaires reste suffisant à travers le pays malgré les perturbations des flux liées à l’insécurité dans les zones centres et nord du pays et aux restrictions de mouvement entre les pays liés au COVID-19. Les prix des céréales similaires à inférieurs à la moyenne quinquennale de même que les termes de l’échange chèvre/céréales, sont favorables à un accès moyen des ménages aux denrées.

    • La soudure pastorale précoce en cours dans le Sahel occidental et par endroit dans la région du Liptako Gourma réduit les revenus pastoraux à cause de la dégradation inhabituelle de l’embonpoint et des productions animales ; ce qui affecte négativement le pouvoir d’achat des éleveurs dans ces zones. Ailleurs dans le pays, la soudure se poursuit normalement.

    • Les ménages pauvres du Sahel occidental et du Liptako Gourma et par endroits dans le nord du pays, qui connaissent une dégradation des moyens d’existence ont recours de façon atypique à la main d’œuvre, la migration, la réduction des dépenses non alimentaires voire alimentaires. Par conséquent, ils sont en insécurité alimentaire de Stress (Phase 2 de l’IPC) d’avril à septembre dans le Sahel occidental et qui se dégradera en Crise (Phase 3 de l’IPC) dans le Liptako-Gourma entre juin et septembre à cause de la dégradation continue des moyens d’existence liée à la poursuite des conflits et les déplacements inhabituels de population.

    Situation Actuelle

    La situation sécuritaire volatile reste marquée par des incidents sécuritaires dans les régions du centre et du nord du pays, qui inclus la région de Liptako Gourma. Les perturbations des mouvements des personnes et des biens de même que pour le bétail contribuent à la dégradation des moyens d’existence des ménages dans ces zones. Les pillages/vol de biens (équipement, bétail), d’arrêt des activités économiques et les déplacements inhabituels (239 484 personnes en fin mars 2020, CMP) de population rehaussent l’insécurité alimentaire pour les ménages pauvres dans ces zones.

    Au 29 avril, le Mali a enregistré 482 cas positifs de COVID-19, dont 129 guéris et 21 décès.Les personnes contacts estimées à 2039 individus sont sous surveillance. L’avènement de la pandémie du COVID-19 au Mali a engendré la prise de mesures sanitaires pour limiter sa propagation et ses impacts sur la vie des populations. La réduction des mouvements de personnes à travers la fermeture des frontières terrestre et aérienne, des hôtels/bars et espace publics, l’instauration du couvre-feu et la réduction des horaires de travail et de fonctionnement des marchés ont réduit le niveau des activités économiques et des transferts monétaires de migrants particulièrement dans les centres urbains du pays. La baisse de revenus et la hausse des prix des denrées importées réduisent le pouvoir d’achat des ménages particulièrement les plus pauvres qui vivent du travail journalier. Un renforcement des mesures est attendu dans les jours à venir à cause de l’extension de la pandémie dans le pays.

    En dépit des crises sécuritaires et sanitaires, le fonctionnement des marchés se poursuit normalement dans l’ensemble même si des perturbations de flux liées à l’insécurité dans le centre et le nord du pays continuent à être signalée. Aussi, et en dépit des restrictions de mouvements liées au COVID-19, l’approvisionnement des marchés reste suffisant dans l’ensemble pour les denrées locales (céréales, légumes). La hausse de la production de céréales de 20,6 pour cent par rapport à la moyenne quinquennale et les récoltes de contre-saison céréalières en cours permettent une disponibilité alimentaire moyenne dans le pays. En outre, l’interdiction d’exportation et de réexportation de certains produits de première nécessité (riz, mil, sucre, lait, pâtes alimentaires, huile raffinée), par le Gouvernement liée aux mesures d’atténuation de l’impact du COVID-19, en date du 17 avril 2020, contribue à stabiliser la disponibilité.  Des baisses de flux sur les denrées importées (huile, lait, sucre, lait) sont seulement observées sur certains marchés frontaliers à cause des restrictions de transport entre les pays. Cette situation touche surtout les produits qui ne sont pas très consommés par les pauvres, et généralement, la situation ne devrait pas durer longtemps et les prix devraient bientôt revenir à la normale.  

    La hausse saisonnière des prix des céréales se poursuit sur les différents marchés avec une amplitude moindre que les autres années et avec moins d’impact des demandes liées au Ramadan à cause de la bonne disponibilité des céréales. Les prix des principales céréales sont dans l’ensemble stables ou en hausse par rapport au mois passé. Par rapport à la moyenne quinquennale, les prix du mil/sorgho sont supérieurs à Tombouctou (+10 pour cent), Koulikoro, Kayes (+9 pour cent), Gao (+8 pour cent) et inférieurs à Mopti (-17 pour cent), Ségou (-12 pour cent) et Sikasso (-3 pour cent). Ces niveaux de prix sont favorables à un accès moyen des ménages aux denrées.

    Les récoltes globalement moyennes des cultures maraichères procurent des revenus et contribuent à l’amélioration de l’alimentation des ménages exploitants. La poursuite des travaux de contre-saison de riz dans la bande du fleuve Niger de Koulikoro à Gao au niveau des périmètres irrigués, offre des opportunités moyennes de revenus et de nourriture pour les ménages pauvres en termes de main d’œuvre.

    La soudure pastorale précoce en cours dans le Sahel occidental de la région de Kayes à cause des mauvaises conditions d’élevage engendre une dégradation de l’embonpoint des animaux. Il en est de même pour les éleveurs du Liptako Gourma à cause de l’insécurité qui perturbe l’accès aux pâturages. La perte d’embonpoint et la baisse des productions animales qui en résultent réduisent les revenus pastoraux et par conséquent l’accès des ménages pasteurs aux aliments. Ailleurs dans le pays, la dégradation habituelle des conditions d’élevage se poursuit et sont jugées moyennes de même que les productions animales.

    L’offre de bétail présente la hausse habituelle particulièrement dans le Sahel occidental à cause du déstockage inhabituel lié aux mauvaises conditions d’élevage. La baisse saisonnière des prix est observée mais beaucoup moins pour les bovins à cause de la hausse des demandes pour le Ramadan. Par rapport à la moyenne quinquennale, le prix de la chèvre en fin mars est en hausse de 17 pour cent à Ménaka, 6 pour cent de baisse à Gao, 42 pour cent de hausse à Tenenkou. Les termes de l’échange chèvre/mil sont dans l’ensemble similaires à supérieurs à la moyenne des 5 dernières années ; ce qui est favorable à l’accès des ménages éleveurs aux marchés.

     

    Suppositions Mis à Jour

    La situation actuelle a affecté le développement du scenario FEWS NET le plus probable pour la période de février à septembre 2020 à savoir l’apparition du COVID-19 avec ses conséquences sur les moyens d’existences des ménages. Il s’agit surtout de :

    • Marchés : La disponibilité de certaines denrées alimentaires dites de première nécessité comme le riz, les pâtes alimentaires, le lait, l’huile, le sucre est liée à la fluidité des flux commerciaux avec le marché international. Les stocks disponibles en ces denrées selon la Direction Nationale du Commerce et de la Concurrence est suffisante pour couvrir deux mois au minimum jusqu’en fin mai. Les restrictions de mouvements dans les différents pays ainsi que la fermeture des frontières, bien que celle-ci n’inclut pas officiellement les marchandises, perturberont les flux commerciaux et réduiront l’offre sur les marchés. A cela s’ajoute la forte demande liée à la crainte des populations face à la situation et l’approche du Ramadan. Tout cela entrainera un renchérissement modéré des prix de ces denrées très consommées. Les mesures d’atténuation (exonération, autres facilités) attendues du Gouvernement atténueront la tendance de hausse des prix déjà observée.
    • Revenus : Les pertes d’emplois, la réduction des activités économiques liée à l’instauration du couvre-feu de 21h à 6h du matin, la réduction du temps de travail, la fermeture des bars et restaurants affectent négativement le revenu des ménages particulièrement des plus pauvres qui dépendent de l’économie informelle. Il en est de même pour les transferts monétaires (saisonniers et permanents) particulièrement pour ceux installés en dehors du continent voire dans certains pays africains. Dans quelques zones qui sont dépendent des transferts de l’UE pour lesquelles, ils constituent la première source de revenu à plus de 60 pourcent voire plus. Avec la fermeture des industries, les pertes d’emploi dans ces pays, les envois vers le village seront aussi réduits surtout que les voyages de personnes qui sont souvent les voies des transferts sont arrêtés.
    • Mains d’œuvre agricole/non agricole : La baisse du revenu des ménages associée à la VIDOC-19 réduit la capacité des ménages à offrir des possibilités d'emploi aux personnes valides. Une perturbation des mouvements saisonniers des personnes valides, dans tout le pays, sera observée en raison de la crainte de l'infection et des restrictions sur les mouvements des personnes à l'intérieur et à l'extérieur du pays.
    Perspective Estimeé Jusqu' à Septembre 2020

    La disponibilité de céréales moyenne à supérieur à la ma moyenne dans le pays, les prix des denrées similaires à légèrement supérieurs à la moyenne quinquennale sont favorables à un accès adéquat des ménages aux denrées alimentaires. Les ménages pauvres ont accès aux marchés à partir des revenus moyens tirés des activités habituelles a poursuite moyenne des activités génératrice de revenu des ménages pauvres. Par conséquent, l’insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC), en cours se poursuivra pour la majorité des ménages du pays d’avril à septembre 2020.

    La soudure précoce pour les ménages pauvres du Sahel occidental de la région de Kayes (les cercles de Nioro, Yélimané et le nord de ceux de Diéma et Kayes) à cause de l’épuisement précoce des stocks et les dégradations de moyens d’existence liées à l’insécurité amènent les ménages à recourir à plus de stratégies d’adaptation atypiques. Le recours aux emprunts, la réduction des dépenses non alimentaires mettent les ménages pauvres en insécurité alimentaires de Stress (Phase 2 de l’IPC). Il en est de même pour les ménages pauvres du Liptako Gourma qui en plus de l’épuisement précoce des stocks connaissent une dégradation des moyens d’existence liée à l’insécurité résiduelle qui perturbe les mouvements des personnes et des biens et les activités économiques dans la zone. L’indice de stratégies d’adaptation de Crise à Urgence, comme la migration entière de tous le ménage, vente des dernières femelles, envoyé les membres du ménages mangé ailleurs, réduire les dépenses de soutien à la production agropastorale, vente des biens de production, dépendre de l’aide des parents/amis, pour 11,4 pourcent des ménages dans la zone frontalière avec le Burkina Faso et de 14,9 pourcent pour Ménaka en période de récolte, d’octobre a janvier 2019, devrait connaitre une dégradation dans cette soudure précoce en cours. Par conséquent, l’insécurité alimentaire de Stress (Phase 2 de l’IPC) en cours se dégradera en Crise (Phase 3 de l’IPC) à partir de mai.

    Aussi, les mesures de restrictions des mouvements et qui ont réduit les activités économiques dans le pays principalement au niveau des centres urbains, réduisent le revenu des ménages et par conséquent leur pouvoir d’achat. Il en est de même pour les transferts de fonds (migrants) à partir des centres urbains du pays et des pays extérieurs notamment l’union européenne. Les ménages pauvres qui connaissent une baisse de revenu face à la hausse des dépenses alimentaires et de soins de santé ont recours de façon atypique aux emprunts en nature et en espèce, à la réduction des dépenses non alimentaires et alimentaires. Par conséquent, les ménages pauvres au niveau des centres urbains et des zones dépendant des transferts de migrant seront en insécurité alimentaire de Stress (Phase 2 de l’IPC). Son évolution sera fonction de l’extension de la pandémie et de la rigueur des mesures gouvernementales. 

    Cette mise à jour des perspectives sur la sécurité alimentaire présente une analyse des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée au cours des six prochains mois. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.

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