La disponibilité des récoltes en cours améliore la consommation alimentaire des ménages

L’insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) en cours pour la majorité des ménages des zones agricoles du pays grâce aux récoltes globalement moyennes à bonnes qui sont favorables à la disponibilité et à l’accès des ménages aux céréales. Dans les zones d’insécurité du Liptako Gourma, la forte détérioration des moyens d’existence en lien avec la persistance de l’insécurité met les ménages en Stress (Phase 2 de l’IPC) en cette période de récolte. A partir de mai 2023, ils seront en Crise (Phase 3 de l’IPC) à cause des prix élevés qui réduiront leur accès aux vivres. Toutefois, dans le cercle de Ménaka déjà en Crise (Phase 3 de l’IPC), une assistance humanitaire s’avère nécessaire pour éviter une dégradation en pire pendant la période de soudure (juin à août) qui sera plus dure que d’habitude et à la dégradation continue des moyens d’existence des ménages en particulier ceux des personnes déplacées qui représentent plus de 35% de sa population de la zone.

L’accès des ménages aux vivres s’améliore dans le pays grâce aux récoltes pratiquement similaires à la moyenne des cinq dernières années (+5 pourcents par rapport à la moyenne) selon le service d’agriculture. Dans les zones agropastorales, la propre production et les rémunérations en nature favorisent un accès moyen des ménages aux vivres. Toutefois, les prix élevés des céréales de base qui sont en hausse de plus de 60 pour cent par rapport à la moyenne quinquennale et la dégradation des termes de l’échange bétail/céréales, continuent de limiter l’accès des ménages pauvres aux vivres dans les centres urbains et les zones pastorales.

Les conditions d’élevage moyennes à bonnes dans le pays au sortir de l’hivernage augurent une soudure pastorale normale pour le bétail à partir d’avril. Toutefois, la recrudescence de l’insécurité dans les zones d’insécurité du Centre et du Nord du pays, perturbe les mouvements des animaux avec des difficultés d’accès aux pâturages par endroits qui affecteront l’alimentation du bétail ; ce qui réduira le niveau de revenus tirés des productions animales et par conséquent l’accès des ménages pastoraux aux aliments.

La persistance de l’insécurité voire sa recrudescence dans les régions du nord et du centre continue de perturber l’environnement économique dans les zones concernées. La baisse des opportunités d’emploi, le dysfonctionnement des marchés et les déplacements inhabituels des populations qui en découlent, engendrent une détérioration des moyens d’existence qui réduit les capacités des ménages à satisfaire leurs besoins alimentaires et non- alimentaires.