La dégradation importante des moyens d’existence réduit l’accès des ménages pauvres aux vivres

La situation sécuritaire reste volatile et s’est détériorée dans les régions de Ménaka et de Mopti avec la multiplication des attaques armées contre les militaires et les civiles engendrant le déplacement des populations, et les abandons de champs de culture. La détérioration des moyens d´existences (perte d’emplois, vols/pillage de biens, etc.) et le recours atypique à la réduction des dépenses alimentaires et non alimentaires et aux emprunts qui en découlent, rehaussent davantage l’exposition des ménages pauvres à l’insécurité alimentaire notamment à Ménaka où l’accès humanitaire reste très limité.

L’évolution de la campagne agricole est moyenne à travers le pays grâce à l’installation à temps des pluies avec un cumul du 1^er mai au 20 juillet jugé normale à déficitaire à travers le pays. Les prévisions de production de céréales sont en hausse de 10 pour cent par rapport à la moyenne quinquennale selon la Direction Nationale de l’Agriculture). Toutefois, l’insécurité dans le Centre et le Nord du pays et les difficultés d’accès aux intrants agricoles affecteront négativement les productions agricoles par endroits.

L’approvisionnement des marchés en céréales reste suffisant dans l’ensemble même si la baisse saisonnière observée est plus marquée qu’en année moyenne. La hausse des prix des denrées de base de plus de 50 pour cent par rapport à la moyenne quinquennale et la dégradation des termes de l’échange bétail/céréales liée au prix élevé des céréales, réduisent l’accès des ménages aux vivres.

L’insécurité alimentaire de Crise (Phase 3 de l’IPC) en cours se poursuivra jusqu’en septembre 2022 pour les ménages pauvres des zones d’insécurité du Nord, de la zone du Liptako Gourma, et beaucoup plus marquée dans la région de Ménaka en (Phase 3 ! de l’IPC) à cause de l’exacerbation de l’insécurité qui engendre des abandons de villages, les pertes importantes de biens, la diminution du nombre de repas et un accès humanitaire très limité dans une conjoncture de hausse des prix qui n’est pas favorable à un accès aux vivres. Ailleurs, les assistances humanitaires en vivres et en non-vivres du Gouvernement et des partenaires en cours limiteront le recours aux stratégies d’adaptation négatives dans les zones bénéficiaires.