Les prix élevés continuent de limiter l’accès adéquat des ménages pauvres aux vivres

L’insécurité alimentaire de Stress (Phase 2 de l’IPC) demeure dans la zone du Liptako Gourma à cause des impacts de l’insécurité sur les moyens d’existences. Dans la région de Ménaka et par endroit dans celle de Gao, les ménages se retrouvent en insécurité alimentaire de Crise (Phase 3 de l’IPC) à cause des difficultés d’accès aux sources habituelles de revenus et de nourritures, voire aux assistances humanitaires et les mouvements inhabituels d’environ 37 pour cent de la population en lien avec la recrudescence de l’insécurité. Ailleurs dans le pays, la majorité des ménages se trouve en insécurité alimentaire minimale (Phase 1 de l’IPC) grâce aux récoltes moyennes et aux revenus moyens issus des activités habituelles.

La persistance de l’insécurité dans la zone du Liptako Gourma particulièrement à Ménaka, le sud d’Ansongo et de Gao voire son extension dans la partie occidentale du pays, continue de perturber les activités économiques, l’approvisionnement des marchés de la zone, les mouvements des animaux, la livraison de l’assistance alimentaire et non alimentaire et l’accès aux services sociaux de base. La forte détérioration des moyens d’existence particulièrement pour les ménages déplacés, réduit les capacités des ménages à satisfaire leurs besoins alimentaires et non alimentaires.

L’accès des ménages aux denrées alimentaires est globalement moyen dans les zones agropastorales du sud du pays grâce à la disponibilité de la propre production et de la baisse saisonnière des prix des céréales. Cependant, dans les zones d’insécurité du Liptako Gourma, la baisse des revenus face à des prix des céréales supérieurs de plus de 30 pour cent par rapport à la moyenne, l’épuisement précoce des stocks et la détérioration des termes de l’échange bétail/céréales, réduisent l’accès des ménages pauvres aux marchés.

La disponibilité moyenne des pâturages et des points d’eau est favorable à une alimentation satisfaisante du bétail dans le pays excepté dans les zones d’insécurité du nord et du centre du pays, et aussi au nord de la région de Ségou où les difficultés d’accès à certains pâturages à cause de l’insécurité, affectent l’alimentation du bétail. La baisse des productions animales et la perte d’embonpoint qui en résultent réduisent le revenu des ménages éleveurs dans ces zones d’insécurité.