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- La multiplication des incidents sécuritaires dans plusieurs régions du pays, y compris le sud et l’ouest du pays, perturbe les activités économiques, l’approvisionnement des marchés et entraîne des déplacements forcés de populations dans les régions de Gao, Kidal, Ménaka, San et le nord de Ségou et de Koulikoro. Les pertes de biens/équipements et d’activités économiques liées à l’insécurité réduisent la capacité des ménages à couvrir leurs besoins essentiels. Depuis début septembre, le Jama'a Nusrat ul-Islam wa al-Muslimin (JNIM) a déclaré un blocus sur les principaux corridors d’approvisionnement en carburant et de denrées et a causé la destruction de moyens de transport, ce qui engendrera probablement la hausse des prix des produits de base et de fragiliser davantage l’économie nationale. Par ailleurs, l’afflux croissant de réfugiés burkinabè, surtout dans le cercle de Koro où leur nombre a presque doublé depuis avril 2025, exerce une pression supplémentaire sur les ressources limitées.
- L’amélioration saisonnière de l’accès aux aliments dans les zones agricoles du sud du pays est de plus en plus observée grâce à la disponibilité des récoltes en vert de maïs, de légumineuses (arachide, niébé), de fonio et des produits de cueillette qui mettent fin à la soudure agropastorale. A partir d’octobre, la disponibilité des récoltes bien que faibles par endroits, des produits en nature issus de la main d’œuvre agricoles, des produits animaliers et de cueillette et la baisse des prix des denrées alimentaires, permettront un accès moyen des ménages à la nourriture. Ainsi, la situation alimentaire connaitra son amélioration saisonnière, ce qui réduira les besoins d’assistance humanitaires excepté dans les zones d’insécurité où les besoins d’assistance resteront élevés à cause des impacts significatifs de l’insécurité sur les sources de revenus et de nourriture.
- L’évolution de la campagne agricole est globalement moyenne dans le pays (Cellule de Planification et de Statistique du Services de Développement Rurale). Toutefois, la baisse de superficies cultivées, les difficultés d’accès aux intrants agricoles (engrais, pesticides) et les dégâts causés par les déprédateurs, devraient réduire la production en dessous de la moyenne dans certaines zones y compris des bassins de production (interfleuve de Ségou, Sikasso et Mopti) et particulièrement dans les zones d’insécurité où des abandons de champs ont été observés. Les premières récoltes de maïs, du fonio et de certaines légumineuses (niébé, arachide, voandzou) sont en cours et procurent de la nourriture et des revenus moyens aux ménages. Quant aux productions animales de lait, beurre et de fromage, elles restent inférieures à la moyenne dans les zones d’insécurité en raison de la diminution du cheptel par vol/pillage et ventes excessives.
- L’approvisionnement des marchés est globalement satisfaisant, sauf dans les zones d’insécurité où l’accès physique est limité particulièrement dans les régions de Ménaka et de Kidal où des blocus sont imposés par les groupes armés. Dans les zones agricoles du sud du pays, une amélioration saisonnière est attendue en octobre avec le déstockage et les nouvelles récoltes. Les prix des céréales de base sont similaires à inférieurs à la moyenne dans les régions agricoles du sud (Ségou, Sikasso, Mopti, Koulikoro, Kayes), mais nettement supérieurs dans le Nord, surtout à Kidal (+92 pour cent) et Ménaka (+47 pour cent), alors qu’ils restent proches de la moyenne à Gao et Tombouctou. Ces prix élevés limitent l’accès des ménages pauvres aux marchés. Les termes de l’échange bétail/céréales sont stables à Gao et Tombouctou, en hausse à Mopti et Nara, mais en forte baisse à Kidal et Ménaka (-27 pour cent).
- Des dégâts importants liés aux inondations à la suite de fortes pluies ont été enregistrés sur les biens/équipements, les infrastructures publiques, les habitats, les stocks de vivres, le bétail et aussi sur les cultures à travers le pays principalement dans les régions de Dioila, Koulikoro, Bamako, Ségou, Kayes et Sikasso. Selon la Commission de suivi, à la date 16 septembre, 20 296 personnes sinistrées ont été enregistrées pour 23 décès. Les ménages sinistrés et réfugiés provisoirement dans des écoles où chez des voisins vivent dans une précarité extrême à cause des dégâts énormes subits et qui réduit leur capacité à satisfaire convenablement leurs besoins alimentaires et de reconstitution des biens perdus. Des assistances d’urgence de vivre, santé et abris ont été rapportées par le gouvernement et certains partenaires humanitaires.
Citation recommandée: FEWS NET. Mali Mise à jour des messages clés Septembre 2025: Les besoins d’assistance restent élevés dans les zones d’insécurité du centre et du nord du pays, 2025.
Cette mise à jour des des messages clés présente une analyse succincte des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.