Insécurité alimentaire d’Urgence (Phase 4 de l’IPC) à Ménaka à cause des difficultés d’accès aux denrées alimentaires et de la persistance des impacts de l’insécurité sur les moyens d’existence des ménages

Télécharger le rapport

A Menaka, l’insécurité continue de perturber les activités économiques, le fonctionnement des marchés et le mouvement des personnes et des biens. Les ménages de la région ont des grands écarts de consommation alimentaires à cause de la perturbation des activités typiques de moyens d’existences et le recours plus que la normal au marché dans un contexte de hausse des prix de plus de 100 pour cent de la moyenne quinquennale liée au blocus imposé par les groupes armés. En plus, la hausse continue du nombre de population déplacée qui a atteint 65 pour cent en décembre 2023 accentue la pression aux ressources limités et le recours des ménages à des stratégies d’adaptation de crise à urgence par 44,6 pour cent des ménages selon ENSAN de février 2024. Les résultats d’Urgence (Phase 4 de l’IPC) persisteront jusqu’en septembre 2024, avec une portion de ménages en situation de Catastrophe (Phase 5 de l’IPC) à cause des écarts énormes de consommation alimentaire notamment dans les zones inaccessibles où les difficultés d’accès physique et économique aux marchés et aux assistances alimentaires sont observées.
Ailleurs dans les autres zones d’insécurité de Gao et de Mopti, voire le nord des régions de Ségou, Nara et de Kayes, la multiplication des incidents sécuritaires et son extension dans le sud du pays continue de perturber les mouvements des personnes et des biens et engendrer des déplacements inhabituels de population. Les ménages pauvres dans ces zones rencontrent des difficultés d’accès aux marchés à cause des perturbations dans l’approvisionnement, de la dégradation des moyens d’existence liée à la baisse des revenus, la hausse atypique du prix des denrées alimentaires de plus de 30 pourcent par rapport à la moyenne, des pertes de biens/équipements et de la baisse des productions agricoles en lien avec l’insécurité. Ces ménages pauvres qui rencontrent des difficultés d’accès aux vivres ont recours de façon atypiques aux stratégies d’adaptation de stress à crise, ce qui aggrave la situation alimentaire déjà précaire particulièrement pour les ménages des zones à accès limité. Par conséquent, l’insécurité alimentaire de Stress (Phase 2 de l’IPC) en cours dans le Liptako Gourma grâce à la disponibilité bien que faible des récoltes et de la baisse saisonnière des prix des céréales, se détériorera en Crise (Phase 3 de l'IPC) à partir de mai tandis que la situation de Crise (Phase 3 de l’IPC) en cours à Gao et Ansongo se poursuivra jusqu’en septembre 2024.
L’accès des ménages pauvres aux denrées alimentaires est réduit à travers le pays à cause des prix des denrées de base supérieurs à la moyenne quinquennale et particulièrement dans les zones d’insécurité de Gao et de Ménaka où la hausse des prix atteint 30 pour cent à Gao voire 150 pour cent à Ménaka. Ces niveaux élevés de prix en plus de l’épuisement précoce des stocks lié à la baisse de production agricole, la détérioration des termes de l’échange bétail/céréales dans un environnement de baisse des revenus, réduisent l’accès des ménages pauvres aux denrées alimentaires particulièrement dans les zones d’insécurité du Liptako Gourma et dans les zones de Ménaka et d’Ansongo où le fonctionnement des marchés est fortement perturbé voire à l’arrêt. Dans les zones de Ménaka et de Kidal et par endroits dans le Liptako Gourma à Bankass et Koro, les dysfonctionnements des marchés voire la poursuite intermittente des blocus sur les principaux axes routiers, engendrent des pénuries de denrées de base sur les marchés comme à Ménaka aussi bien pour les produits importés que locaux. Les escortes militaires qui sont de temps en temps organisées par le Gouvernement permettent un certain niveau d’approvisionnement de la région en denrées de premières nécessités mais largement insuffisant pour les besoins de la zone.
Les conditions d’élevage globalement moyennes dans le pays augurent une soudure pastorale moyenne en cours pour le bétail et qui se poursuivra jusqu’en mai/juin. Cependant, le tarissement précoce des eaux de surface à cause de la faible pluviométrie et des perturbations des mouvements de troupeaux consécutives à l’insécurité, engendreront des difficultés d’alimentation du bétail ; ce qui réduira en dessous de la moyenne les productions animales voire plus de mortalité. La baisse des revenus pastoraux qui en résulte, réduit le pouvoir d’achat des ménages éleveurs.

Citation recommandée: FEWS NET. Mali Mise à jour des messages clés Mars 2024: Insécurité alimentaire d’Urgence (Phase 4 de l’IPC) à Ménaka à cause des difficultés d’accès aux denrées alimentaires et de la persistance des impacts de l’insécurité sur les moyens d’existence des ménages, 2024.

Cette mise à jour des des messages clés présente une analyse succincte des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.