Télécharger le rapport
Télécharger le rapport
- La situation sécuritaire demeure préoccupante dans le pays notamment dans le centre du pays dans la zone du Liptako Gourma (Bankass, Koro), Ansongo et Ménaka et dans le nord des régions de Koulikoro et de Ségou où une recrudescence des attaques de groupes armés contre les forces armées et les populations civiles est signalée. Les perturbations énormes des activités économiques notamment l’accès des champs en cette période d’installation des cultures, des flux d’approvisionnement, et les difficultés d’accès aux services sociaux de base particulièrement dans la région de Ménaka, engendrent des déplacements de populations.
- A Ménaka, les groupes armés restent actifs et continuent de persécuter les populations civiles et perturber significativement les activités économiques voire les arrêter et aussi les circuits d’approvisionnement à travers les blocus intermittents sur les principaux axes d’approvisionnement. Ainsi, l’insécurité alimentaire d’Urgence (Phase 4 de l’IPC) en cours à Ménaka se poursuivra jusqu’en septembre 2024 à cause des difficultés énormes d’accès aux aliments et le recours atypique des ménages à la mendicité, à la décapitalisation du bétail, à la vente de biens productifs et à la dépendance à l’aide humanitaire. Dans les zones à accès limité et où l’approvisionnement des marchés est insuffisant et où l’accès humanitaire reste un grand défis, une proportion faible de ménages se trouve en situation de Catastrophe (Phase 5 de l’IPC).
- Dans la zone des trois frontières notamment Gao et Mopti confrontée aussi à la persistance des incidents sécuritaires voire une recrudescence dans la zone du Liptako Gourma (Bankass, Koro et Bandiagara), l’insécurité alimentaire de Crise (Phase 3 de l'IPC) en cours se poursuivra jusqu’en septembre 2024 à cause des difficultés d’accès des ménages pauvres aux aliments. La hausse des prix des denrées alimentaires de base, la réduction globale des opportunités économiques qui ont engendré une érosion des moyens d’existence ont réduit significativement les capacités d’accès des ménages pauvres aux aliments ; ce qui les contraint à la réduction importante des dépenses alimentaires et non alimentaires et à la vente de biens de production en cette période de soudure plus longue que la moyenne.
- L’évolution de la campagne agricole est globalement moyenne à travers le pays même si des perturbations plus ou moins importantes liées à la mauvaise répartition des pluies dans le temps et dans l’espace de mai à juin ont retardé les installations des cultures dans les zones agricoles du sud du pays ; ce qui induit un retard dans le développement des cultures et par conséquent une réduction des productions agricoles attendues en octobre. La reprise salutaire des pluies en juillet mais qui restent tout de même déficitaires par endroit à Koulikoro, Kayes et Tombouctou au 20 juillet, ont permis la poursuite des installations des cultures. Les opérations de labours, de semis, de sarclage en cours offrent des opportunités moyennes de nourritures et de revenus aux ménages pauvres dans les zones agricoles. Les difficultés d’accès physique aux champs, d’accès aux intrants agricoles à cause de la faible disponibilité et des prix élevés, et les pertes de superficies cultivées liées aux fortes pluies réduiront le niveau des productions agricoles dans les zones concernées ainsi que les opportunités de main d’œuvre agricole. Les prévisions de production de céréales selon le plan de campagne d’avril 2024 sont en hausse de 11,2 pour cent par rapport à la moyenne quinquennale selon le plan de Campagne 2024/2025 (Direction Nationale de l’Agriculture).
- L’accès des ménages aux aliments en cette période de soudure est réduit dans les zones d’insécurité à cause des prix élevés des denrées de base face à une réduction globale des revenus particulièrement dans les régions de Gao, Tombouctou, Kidal, Ménaka et le nord de celles de Koulikoro et de Ségou où des difficultés d’approvisionnement des marchés liées à l’insécurité sont observées. La hausse des prix des céréales de base par rapport à la moyenne quinquennale dans l’ensemble particulièrement à Ménaka (87 pour cent), Mopti (71 pour cent), Gao (68 pour cent) et Ségou (56 pour cent), réduit l’accès des ménages pauvres aux aliments en cette période de soudure où la dépendance au marché est forte. Il en est de même pour les ménages pastoraux qui connaissent une baisse importante des termes de l’échange à cause du prix élevé des céréales de base.
- A partir d’octobre, l’amélioration saisonnière de la consommation alimentaire sera observée grâce à la disponibilité même faible des nouvelles récoltes, des produits de cueillette, des produits animaliers plus importants grâce au retour des troupeaux transhumants, et la baisse saisonnière des prix des denrées alimentaires. Par conséquent, la majorité des ménages sera en insécurité alimentaire minimale voire de Stress notamment dans les zones d’insécurité. Toutefois, dans la région de Ménaka une situation alimentaire de Crise (Phase 3 de l’IPC) est attendue à cause du niveau de dégradation très important des moyens d’existence et des activités économiques et de la persistance du recours aux stratégies d’adaptation négatives de réduction du volume et du nombre de repas, de vente de biens, de la dépendance des assistances humanitaires.
Citation recommandée: FEWS NET. Mali Mise à jour des messages clés Juillet 2024: Insécurité alimentaire de Crise (Phase 3 de l’IPC) à Urgence (Phase 4 de l’IPC) dans le centre et le nord du pays à cause des impacts de l’insécurité, 2024.
Cette mise à jour des des messages clés présente une analyse succincte des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.