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Insécurité alimentaire élevée dans les zones de conflit liée à la forte dégradation des moyens d’existence

Insécurité alimentaire élevée dans les zones de conflit liée à la forte dégradation des moyens d’existence

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    • L’insécurité et les conflits restent les principales causes de l’insécurité alimentaire au Mali, en particulier dans les régions du centre et du nord où les violences perturbent les activités économiques et provoquent des déplacements inhabituels de population. Les principales zones de préoccupation restent les régions du centre et du nord particulièrement Ménaka et Kidal où une intensification des perturbations sécuritaires est observée à la suite de l’accroissement des opérations militaires et où l’accès humanitaire reste une préoccupation. Les difficultés de la soudure agropastorale en cours sont exacerbées par la baisse des revenus, la hausse des prix des denrées par rapport à la moyenne et les difficultés d’approvisionnement des marchés. L’amélioration saisonnière de l’accès aux aliments est attendue d’octobre à janvier 2026 dans les zones agricoles du sud grâce aux récoltes, aux produits de cueillette et à la baisse des prix des céréales, mais l’accès restera limité dans les zones d’insécurité du nord où les besoins d’assistance resteront élevés.  
    • La situation sécuritaire reste volatile malgré l’intensification des opérations militaires, qui peinent à freiner les actions des groupes armés très mobiles. Les repressions par les groupes armés sur les populations civiles continuent d’engendrer des déplacements de population et perturbent fortement les activités économiques dans les régions de Kidal, Ménaka, Gao et dans le nord de Ségou dans la zone Office du Niger et l’inter-fleuve de Ségou. Selon ACLED, au cours des 12 derniers mois, 1 439 cas d’incidents occasionnant 3 881 décès ont été enregistrés dans le pays. Une intensification des attaques du Jama'a Nusrat ul-Islam wa al-Muslimin (JNIM) dans les régions sud du Mali, à Ségou, Koulikoro et Kayes est observée et provoque des blocus sur certains axes routiers et des représailles contre la population civile. Les déplacements de populations se poursuivent particulièrement dans les régions de Kidal et de Ménaka à cause de l’intensification des incidents sécuritaires bien que des retours de populations déplacées dans les terroirs d’origine sont observés dans la région de Bandiagara au centre du pays grâce à la médiation avec les groupes armés. Au 31 juillet 2025, près de 70 pour cent des 140 404 réfugiés enregistrés étaient burkinabè, et leur arrivée continue accentue la pression sur les maigres ressources locales disponibles. 
    • Les fortes pluies à partir de la troisième décade de juillet et qui se poursuivent ont causé des dégâts et pertes sur les biens/équipements, le bétail, les habitats, les greniers de céréales, et les cultures à travers le pays particulièrement dans le District de Bamako, les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Kidal et Ménaka. Plus de 9 000 personnes sinistrées et une trentaine de décès ont été enregistrés à la date du 11 août 2025. Ces inondations aggravent la vulnérabilité des ménages en cette période de pic de la soudure agricole. Le nombre de sinistrés pourrait s’accroitre en raison des fortes pluies attendues selon les prévisions saisonnières et la montée des eaux sur les fleuves Sénégal et Niger de Ségou à Gao. Le gouvernement et les partenaires humanitaires ont fourni une assistance d’urgence en terme d’abris temporaires, de nourritures, de vêtements et de soins médicaux. 
    • Les activités agricoles évoluent normalement grâce au recueil des pluies normales à excédentaires à travers le pays. Les entretiens des cultures en cours offrent des opportunités moyennes de main d’œuvre pour les ménages pauvres. Les réalisations au 10 août 2025, pour toutes les céréales sont pratiquement similaires à celles de la campagne dernière à la même période, soit 88 pour cent de la prévision. Toutefois, une baisse locale des productions sera observée dans les zones d’insécurité du centre et du nord du pays, en raison de la réduction des superficies cultivées, de l’accès limité aux intrants agricoles et des pertes dues aux inondations. A partir de septembre dans les zones agricoles, les premières récoltes, la disponibilité des produits animaliers et des produits de cueillette amélioreront la consommation alimentaire jusqu’en janvier 2026. Les productions animales et les revenus du bétail moyennes dans l’ensemble dans le pays seront en dessous de la moyenne dans les zones pastorales à cause des vols/pertes, des ventes excessives de bétail qui ont réduit les effectifs. 
    • L’approvisionnement des marchés en denrées alimentaires reste suffisant dans l’ensemble avec une amélioration à Tombouctou et de Gao grâce à la forte crue qui favorise la fluidité du transport fluvial. Cependant, l’offre connait la baisse saisonnière exacerbée par l’insécurité, la dégradation des routes, les braquages et les blocus sur les axes routiers notamment dans les zones d’insécurité du nord.  En fin juillet, les prix des céréales de base restent stables dans l’ensemble par rapport à la moyenne quinquennale mais en forte hausse à Ménaka (43 pour cent), Kidal (40 pour cent), et Gao (2 pour cent), limitant l’accès des ménages pauvres à la nourriture. A cause de ces prix élevés, les ménages pauvres ont recours de façon atypique à une intensification des activités de mains d’œuvre agricole, à la solidarité communautaire, aux revenus de la migration et des petits métiers. Les prix des denrées de base resteront supérieurs à la moyenne quinquennale particulièrement dans les zones de Ménaka et de Kidal où des insuffisances d’offre sont signalées à cause des difficultés d’accès. 
    • Les assistances alimentaires du gouvernement et des partenaires humanitaires connaissent l’intensification habituelle pendant la soudure agricole qui se poursuivra jusqu’en septembre. Selon le Plan National de Réponse 2025, environ 1,4 million de personnes devraient bénéficier mensuellement d’au moins 50 pour cent de leurs besoins d’assistance alimentaire jusqu’en septembre. Alors que les acteurs humanitaires complètent l'aide alimentaire dirigée par le gouvernement avec leurs propres programmes, l'efficacité de ces réponses est limitée par un faible financement des acteurs humanitaires, le retard de mise en œuvre et les difficultés d’accès humanitaires. Au 29 août 2025, seulement 13,1 pour cent des fonds requis étaient couverts selon OCHA et 7,5 pour cent pour le volet sécurité alimentaire. Les besoins d’assistance présenteront leur baisse saisonnière à partir de septembre dans les zones agricoles du sud du pays grâce aux premières récoltes tandis qu’ils resteront élevés dans les régions du nord fortement dépendantes des marchés et qui continueront de subir les effets des perturbations des flux commerciaux, des difficultés économiques et la hausse des prix des aliments. 

    Citation recommandée: FEWS NET. Mali Mise à jour des messages clés Août 2025: Insécurité alimentaire élevée dans les zones de conflit liée à la forte dégradation des moyens d’existence, 2025.

    Cette mise à jour des des messages clés présente une analyse succincte des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.

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