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Les prévisions saisonnières 2017 prévoient un cumul de pluies normal à excédentaire dans le pays avec une distribution typique et une fin de saison normale à tardive. Il en est de même pour la crue qui, en plus des appuis importants en intrants permettent d’espérer sur une production de céréales globalement moyenne à supérieure à la moyenne dans le pays.
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La hausse saisonnière des prix des céréales se poursuit à travers le pays avec des niveaux supérieurs à la moyenne quinquennale de 5 à 15 pourcent dans les régions du nord. La hausse des prix des céréales combinée à la baisse de celui du bétail engendre une baisse importante des termes de l’échange bétail/céréales ; ce qui affecte négativement l’accès des ménages pauvres aux marchés dans ces zones.
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L’insécurité alimentaire de Stress (Phase 2 de l’IPC) se maintiendra dans les zones rizicoles et pastorales des régions de Gao et de Tombouctou et par endroits dans le delta intérieur du fleuve Niger et le sahel occidental de juin à septembre en raison de la soudure plus longue que d’habitude et d’un accès réduit aux marchés. Des ménages très pauvres dans ces zones ne pourront satisfaire leurs besoins alimentaires sans un appui extérieur ; ce qui les met en insécurité alimentaire de Crise (Phase 3 de l’IPC) de juin à septembre.
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L’accès alimentaire des ménages s’améliorera en octobre grâce aux productions céréalières et animales moyennes à supérieures à la moyenne attendues dans le pays, la baisse des prix des céréales et l’amélioration des termes d’échange bétail/céréale. Par conséquent, toutes les zones du pays seront en insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) d’octobre à janvier 2018.
Situation actuelle
Progrès saisonnier
L’installation habituelle des pluies à partir de mai dans les zones agricoles du sud du pays a permis le démarrage de la nouvelle campagne agricole. A la date du 10 juin, le cumul de pluie enregistrée est globalement normal à excédentaire dans les zones agricoles du sud du pays. Les transports et épandage de fumier, le nettoyage des champs et les semis en cours constituent des opportunités moyennes de revenus et de nourriture pour les ménages pauvres dans ces zones. Les semis se poursuivent activement au niveau de la zone de décrue des régions de Tombouctou et de Mopti avec des perspectives moyennes à supérieures à la moyenne au regard du niveau de la crue nettement supérieur à la moyenne. Les prévisions de production de céréales pour la campagne qui démarre sont en hausse de 35 pourcent par rapport à la moyenne quinquennale et de 11 pourcent à celle de 2016. La poursuite de la subvention des intrants et des équipements agricoles et les aménagements hydroagricoles permettent d’espérer sur une campagne moyenne à bonne dans le pays. Les récoltes pour les contre saison de riz qui ont démarré et se poursuivront jusqu’en juin-juillet et contribuent à améliorer la disponibilité en cette denrée sur les marchés.
Conditions pastorales
La régénération des pâturages particulièrement dans les régions du sud du pays et la reconstitution des points d’eau grâce aux pluies enregistrées marquent la fin de la soudure pour le bétail ; ce qui relance la reprise de l’embonpoint des animaux et des productions animales. La soudure plus longue que d’habitude à cause du déficit de pâturage et de points d’eau dans les zones de concentration du bétail du Gourma de Gao et de Tombouctou a engendré des difficultés d’alimentation du bétail ; ce qui explique le mauvais embonpoint et le faible voire l’absence de production animale dans ces zones. La campagne de vaccination du bétail se poursuit avec l’appui de certains partenaires au développement notamment dans les régions de Tombouctou, Gao et de Kidal.
Production de pêche
La production de poisson grâce à la décrue sur les cours d’eau et les pêches collectives est en hausse par rapport au mois passé et à la moyenne. Les revenus moyens à supérieurs à la moyenne issus de la vente des produits de pêche améliorent le pouvoir d’achat des ménages pêcheurs.
Fonctionnement des marchés et prix des céréales
L’approvisionnement des marchés en céréales est moyen sur les différents marchés à travers le pays en dépit de la baisse saisonnière des offres. Les ventes subventionnées de l’OPAM et le déstockage pour les besoins financiers des producteurs pour les dépenses de ramadan de même que les récoltes de contre saison de riz en cours ont contribué à la hausse des offres par rapport au mois passé. Dans les régions de Tombouctou et de Gao et du centre du pays à cause des incidents sécuritaires, les flux commerciaux connaissent des perturbations qui affectent parfois négativement le fonctionnement des marchés. Le prix de la principale céréale (mil) en fin mai est en hausse par rapport au mois passé sur tous les marchés des capitales régionales de 3 pourcent à Bamako à 18 pourcent à Tombouctou excepté à Gao où il est stable. Les prix du mil/sorgho par rapport à la moyenne quinquennale en fin mai sont en hausse de 5 pourcent à Mopti, 12 pourcent à Gao, 17 pourcent à Tombouctou et similaires ou inférieurs sur les autres marchés des capitales régionales
Marchés à bétail
L’offre de bétail est moyenne dans le sud du pays et supérieure à la moyenne dans les régions du nord et le sahel occidental à cause des mauvaises conditions d’élevage dans ces zones. Les demandes pour le ramadan aussi bien à l’intérieur du pays que des pays voisins sont en hausse sur les principaux marchés d’approvisionnement du pays. Le prix de la chèvre qui est l’animal le plus vendu par les ménages pauvres est par rapport à la moyenne quinquennale en baisse de -40 pourcent à Rharous, -27 pourcent à Gao, -12 pour cent à Tombouctou et en hausse de 5 pourcent à Mopti. Quant aux termes de l’échange chèvre/céréales par rapport à la moyenne quinquennale, ils sont en baisse de 15 pourcent à Bourem, 25 pourcent à Tombouctou et de plus de 35 pourcent à Gao et Rharous; ce qui affecte négativement l’accès des ménages pasteurs aux marchés (Figure 1). La dégradation des termes de l’échange par rapport à la moyenne amène les ménages à vendre plus de bétail et à adopter plus de stratégies pour maintenir leur accès aux marchés; ce qui contribue à une décapitalisation pour les ménages pauvres à faible effectif de bétail.
Appuis humanitaires
La mise en œuvre du Plan National de Réponse du Commissariat à la Sécurité Alimentaire en collaboration avec le PAM, le CICR et ECHO est en cours et prévoit une assistance alimentaire gratuite à environ 900 000 personnes en insécurité alimentaire de juin à septembre 2017 dont 41 pourcent dans les régions de Tombouctou, Gao, Ménaka, Taoudenit, Kidal et le nord de celle de Mopti. Des appuis en matière de résilience qui portent sur les distributions d’intrants agricoles (semences, engrais, aliment de bétail), d’équipements agricoles et de reconstitution de bétail (2500 têtes) sont prévus pour environ 2 500 000 personnes dans les mêmes zones. Les vivres et les intrants agricoles reçus améliorent l’accès des ménages pauvres à la nourriture et protègent les moyens d’existence faibles des bénéficiaires et leur permettant une exploitation des champs pour la campagne agricole en cours.
Situation sécuritaire
Des incidents sécuritaires continuent d’être enregistrés dans les régions du nord et du centre du pays ; ce qui affecte négativement les mouvements des personnes. Les dysfonctionnements dans les activités économiques limitent les opportunités d’emplois et de revenus particulièrement pour les ménages pauvres. Les déplacements de populations estimées à environ 22300 personnes en fin avril (Commission Mouvement de Population, mai 2017) et les pertes de biens qui en découlent fragilisent d’avantage les ménages touchés ; ce qui rehausse leur vulnérabilité à l’insécurité alimentaire.
Mouvement de population
Le retour habituel des bras valides dans les terroirs d’origine pour les travaux de la nouvelle campagne agricole se poursuit. Les ressources en nature et en espèce moyennes à supérieures à la moyenne contribueront à améliorer le pouvoir d’achat des ménages.
Suppositions
Le scenario le plus probable de la sécurité alimentaire de juin 2017 à janvier 2018 se base sur des suppositions fondamentales, par rapport à l’évolution du contexte national, qui sont :
Progrès saisonnier
· Pluviométrie: Les prévisions agro climatologiques de mai 2017 des centres IRI ; NMME ; ECMWF, l’Agence Mali Météo, PRESASS ne présentent pas d’anomalies majeurs de juin à août 2017. Le cumul de pluies attendues selon ces prévisions sera normal à excédentaire dans le pays. Selon FEWS NET, la saison des pluies s’installera comme d’habitude en juin dans la zone soudanienne et sahélienne du pays et juillet dans les zones du nord du pays et que le cumul de pluies pour la période de juin à octobre sera moyen à supérieur à la moyenne (Fig 2, 3, 4). La fin de saison selon les prévisionnistes sera normale à tardive allant jusqu’à la fin d’octobre pour la majeure partie des zones agricoles du pays.
·Déprédateurs: La situation du criquet pèlerin en fin mai reste calme. La montée du Front Inter Tropical d’environ 150km plus au nord que la normale a engendré des pluies supérieures à la moyenne au sahel, dans l’Adrar des Iforas, le Sud de Tamesna qui constituent des zones de développement du criquet pèlerin (fao.locusts). La régénération des pâturages qui en découle est favorable à une multiplication du criquet. Bien que cela puisse entraîner une légère augmentation des effectifs acridiens, ceux-ci resteront en-deçà de seuils menaçants et on ne s’attend à aucun développement significatif en dehors des zones habituelles de l’Adrar des Iforas et du Timétrine. Par ailleurs, la présence habituelle d’oiseaux granivores de septembre à janvier, de chenille et de sautériaux de juin à août sera observée avec des dégâts légers à moyens dans les zones habituelles du Sahel occidental et au niveau de la vallée du fleuve; ce qui implique un impact limité en termes de perte de productions agricoles et de pâturages
·Crue des fleuves : Le niveau actuel de la crue sur les cours d’eau au 30 mai est inférieur à celui de l’année dernière à la même période. Il est partout supérieur à la moyenne pluriannuelle excepté sur le fleuve Niger à Bamako et Markala. Au niveau des lacs de la région de Tombouctou, il est nettement supérieur à celui de l’année dernière et à la moyenne pluri annuelle. L’installation des pluies favorisera la reprise de la crue sur les différents cours d’eau à partir de juin-juillet 2017 et qui se poursuivra jusqu’en Octobre. Selon les prévisions PRESAS de mai 2017, les écoulements moyens à supérieurs à la moyenne sont attendus dans les bassins sahéliens et sahélo-soudaniens durant la saison 2017 ; ce qui est favorable à la production rizicole et à l’activité de pêche
·Productions agricoles : La poursuite du programme gouvernemental de subvention des intrants agricoles, les distributions d’équipements et les aménagements hydroagricoles en cours permettront une augmentation des productions de céréales pour la campagne 2017/2018. Les réalisations moyennes pour le riz de contre –saison et la hausse des superficies en cultures de décrue grâce à la bonne crue au niveau des mares et lacs augurent des perspectives de production moyenne par rapport à celle de la campagne passée. La pluviométrie normale à excédentaire attendue de mai à octobre dans les zones agricoles du sud du pays et de juin à septembre dans le centre et le nord du pays en plus des facteurs cités plus haut permettent d’espérer sur une production agricole globalement moyenne à supérieure à la moyenne dans le pays.
Autres sources de nourriture et de revenus
·Productions animales: La reconstitution des conditions d’élevage grâce à l’installation des pluies à partir de juin favorisera une production de lait globalement moyenne à bonne dans le pays de juin 2017 à janvier 2018. Cependant, la soudure pastorale difficile d’avril à juin pour le bétail dans le Gourma des régions de Tombouctou et de Gao qui a engendré des cas de misère physiologique et des avortements sont de nature à affecter négativement la production de lait qui sera inférieure à la moyenne dans ces zones.
·Mouvements des animaux : L’installation des pluies en juin déclenche la remontée habituelle des troupeaux vers les pâturages d’hivernage. Ils y resteront jusqu’en octobre à partir duquel, leurs retours sont attendus pour les résidus de récolte et au niveau des points d’eau permanents Dans les régions du nord, les incidences sécuritaires continueront d’affecter le circuit habituel de transhumance durant toute la période de juin à janvier.
·Production halieutique : Les captures moyennes à importantes de poisson pendant la campagne de pêche (de décembre à avril) seront de plus en plus faibles à cause de la reprise de la crue sur les principaux cours d’eau et les pluies de juin à novembre. Les perspectives de crue proche à supérieure à la moyenne selon le PRESASS seront favorables à une bonne reproduction des espèces de poisson ; ce qui présage une bonne campagne de pêche à partir de novembre jusqu’en janvier 2018.
·Migration: Les bras valides partis à la recherche des ressources seront de retour à partir de mai-juin dans les zones agricoles pour les opérations culturales de la nouvelle campagne agricole. Les ressources en nature et en espèce moyennes à supérieures à la moyenne rapportées contribueront à soulager les ménages pendant la période de soudure agricole de juin à septembre. A partir d’octobre, le départ habituel des bras valides reprendra en direction des centres urbains du pays et des pays voisins.
·Main d’œuvre: Les activités habituelles de main d’œuvre agricole qui reprendront de juin à septembre et de petits métiers se poursuivront normalement dans le pays. Les revenus moyens issus de ces activités permettront aux ménages pauvres qui en dépendent d’améliorer leur pouvoir d’achat. Toutefois, dans les régions du nord et dans les zones du delta de Mopti ayant connu une mauvaise production agricole, la baisse des opportunités d’emplois de main-d’œuvre (construction, petits métier, etc.) à cause de la situation sécuritaire engendrera des revenus inférieurs à la moyenne.
·Produits de cueillette : La pluviométrie moyenne à supérieure à la moyenne attendue à travers le pays garantit les conditions normales de développement des plants qui fournissent les produits de cueillettes notamment le nénuphar et le fonio sauvage, le cram cram. Une production moyenne à supérieure à la moyenne de ces produits de cueillette contribuera à atténuer les difficultés d’alimentation des ménages pendant la soudure d’août à octobre.
·Soudure agropastorale : La soudure agropastorale sera normale pour la majorité des populations du pays en raison de la disponibilité alimentaire moyenne à bonne des productions agricoles et de bonnes conditions d’élevage à travers le pays. La soudure agropastorale s’étendra comme d’habitude de juin à septembre dans l’ensemble. Cependant, les populations pauvres rizicoles de certaines zones de la bande du fleuve de Mopti, Tombouctou et de Gao à cause de l’épuisement précoce de leurs stocks connaissent une soudure précoce depuis février et qui se durcira avec la hausse saisonnière des prix des denrées. La régénération des pâturages à partir de juin-juillet de même que la disponibilité des premières récoltes en septembre contribueront à mettre fin à la soudure grâce à l’amélioration de l’alimentation des pasteurs et agropasteurs et de leurs revenus. Les appuis humanitaires en vivres qui seront effectués à partir de juin atténueront les difficultés d’accès des ménages pauvres aux vivres.
Marchés et prix
·Marchés à céréales: L’approvisionnement des marchés en céréale restera suffisant sur tous les marchés à travers le pays même dans les zones d’insécurité où les flux connaitront des perturbations de temps en temps. La hausse saisonnière des prix amorcée soutenue par les demandes additionnelles pour le ramadan se maintiendra jusqu’en septembre. Dans les zones de consommation du nord, les appuis humanitaires en vivres (distribution gratuite, vente subventionnées) du Gouvernement et des partenaires humanitaires qui sont en cours et qui se poursuivront jusqu’en septembre constitueront un effet tampon à la hausse des prix de juin à octobre. Basé sur son analyse fondamentale et technique de la tendance historique des prix et des dynamiques actuelles des marchés, FEWS NET suppose que le prix du mil restera similaire à légèrement supérieur à la moyenne de juin à septembre dans les zones du sud et supérieur à la moyenne dans les zones à anomalie des régions du nord. La disponibilité des récoltes moyennes à supérieures à la moyenne attendue en octobre qui réduiront la demande sur les marchés engendreront la baisse saisonnière des prix des céréales qui seront à un niveau moyen à inférieur à la moyenne.
·Prix du bétail: La tendance des prix du bétail supérieurs à la moyenne devrait se poursuivre en raison des conditions d’élevage globalement moyennes à bonnes dans le pays et grâce à la demande qui restera moyenne. Dans les zones pastorales des régions de Gao et de Tombouctou, le mauvais état des troupeaux à cause des mauvaises conditions d’élevage et de l’insécurité qui engendrent la baisse de la demande, contribueront à réduire les prix des animaux en dessous de la moyenne. La reconstitution des conditions d’élevage à la faveur de l’installation des pluies à partir de juin-juillet qui améliore l’embonpoint des animaux et la forte demande pour les fêtes de ramadan en juin et de Tabaski en septembre rehausseront le niveau des prix qui resteront dans l’ensemble supérieurs à la moyenne quinquennale.
·Autres enjeux
·Insécurité civile: La situation sécuritaire reste marquée par des attaques de groupes armés dans les régions de Tombouctou, Gao, de Kidal le nord de celles de Mopti et de Ségou et qui perturbent les mouvements des personnes et de leurs biens. Cette instabilité risque de se maintenir de façon localisée durant toute la période du scenario de juin 2017 à janvier 2018.
·Mouvements des populations: Les incidents sécuritaires qui se poursuivent dans les régions du nord et le centre du pays continuent d’engendrer des déplacements de population à la recherche de zones plus sécures. En fin mai selon OCHA, environ 22300 personnes dans la zone de Ménaka et un peu plus dans le centre du pays s’étaient déplacées vers d’autres zones plus sécures pour échapper aux conflits.
·Actions humanitaires: Le plan national de réponse du Gouvernement et de ses partenaires prévoit une assistance alimentaire pour environ 900 000 personnes principalement localisées dans les régions de Tombouctou et de Gao à cause de la mauvaise production agricole et des séquelles de l’insécurité résiduelle qui continuent d’affecter négativement les conditions socio-économiques des ménages dans ces zones. Des distributions gratuites de la demi-ration et ration complète en céréales, légumineuses et huile pour quatre mois se dérouleront pendant la période de soudure de juin à septembre. Parallèlement aux distributions de vivres, des actions de reconstitution et de renforcement de la résilience seront menées en termes de distribution et ou de subvention de semences, d’engrais, d’aliments de bétail, de reconstitution de cheptel et de transfert de cash pour environ 2 400 000 personnes.
Résultats les plus probables de la sécurité alimentaire
Les ménages agropastoraux et pastoraux à travers le pays ont un accès moyen à la nourriture grâce aux prix des céréales proches à légèrement supérieurs à la moyenne, aux termes de l’échange bétail/céréales favorables aux éleveurs et à la disponibilité des paiements en nature pour les activités agricoles. Par conséquent la majorité des ménages agropastoraux du pays se trouve dans une situation d’insécurité alimentaire Minimale (Phase 1 de l’IPC) en juin 2017.
L’épuisement précoce des stocks à cause de la baisse importante des productions agricoles dans la bande du fleuve des régions de Gao et de Tombouctou, par endroits dans le delta intérieur du Niger à Mopti, le Sahel occidental de Koulikoro a engendré une dépendance plus longue que d’habitude des ménages pauvres aux marchés pour leur approvisionnement en nourriture dès février au lieu de mars-avril comme en année normale. Le score de consommation pauvre élevé de 23,4 pourcent dans la bande du fleuve, 12,5 pourcent dans le delta du Niger et 15,8 pourcent dans le sahel occidental dès février continuera à se dégrader mais de façon limitée grâce aux appuis humanitaires en cours. Les besoins supplémentaires de revenus pour couvrir cette dépendance à une période habituelle de hausse des prix des denrées alimentaires amènent les ménages pauvres à recourir aux stratégies atypiques d’adaptation de migration, de réduction de dépenses non alimentaires, de main d’œuvre ; ce qui les mets en insécurité alimentaire de Stress (Phase 2 de l’IPC) de Juin à Septembre 2017.
Dans la zone pastorale du Gourma des régions de Tombouctou et de Gao, la baisse des productions animales et le mauvais embonpoint des animaux ont réduit les revenus pastoraux et les termes de l’échange chèvre/céréales; ce qui affecte négativement l’accès des ménages pauvres pastoraux aux marchés. Les ventes inhabituelles de bétail pour compenser la baisse de prix, le recours inhabituel aux emprunts mettent les ménages pastoraux pauvres dans une situation de Stress (Phase 2 de l’IPC) de juin à Septembre.
Par ailleurs, des ménages très pauvres localisés dans les zones à anomalie du pays à cause de leur incapacité à satisfaire leurs besoins alimentaires sans un appui extérieur mais qui ne valent pas 20 pourcent requis pour changer la phase d’une zone seront en situation de Crise (Phase 3 de l’IPC) à la soudure.
A partir de fin Septembre, la disponibilité des récoltes en vert, des productions animales et des produits de cueillette améliorent la disponibilité alimentaire et l’accès des ménages aux denrées alimentaires. La disponibilité de la propre production bien que faible, des paiements en nature issus des travaux de récolte et la baisse des prix des céréales permettront aux ménages de satisfaire leurs besoins alimentaires sans recourir aux stratégies d’adaptation atypiques. Par conséquent, la majorité des ménages de pasteurs et d’agropasteurs se retrouveront en insécurité alimentaire minimale à partir d’octobre jusqu’en janvier. Toutefois, les ménages pauvres qui seront victimes des inondations et ceux des déplacés et de réfugiés de retour auront de la peine à satisfaire convenablement aux dépenses alimentaires et de reconstitution de moyens d’existence et par conséquent seront en insécurité alimentaire de Stress (Phase 2 de l’IPC) à partir de janvier.
Table 1. Événements possibles dans les prochains huit mois qui pourraient changer les scenarios ci-dessus.
Zone | Evènements possibles | Impacts sur les conditions de la sécurité alimentaire |
National | Inondation entre juillet et Aout | D’importantes pertes de cultures voire de biens matériels affecteront négativement les disponibilités alimentaires et les moyens d’existence des ménages. La baisse ou l’absence de production qui en résulte engendreraient une situation d’insécurité alimentaire pour les ménages victimes |
National
| Insuffisance de pluies ou arrêt précoce de pluies en août/septembre. | L’insuffisance ou l’arrêt précoce des pluies affectera négativement le niveau des productions agricoles et animales et exposeraient les ménages à l’insécurité alimentaire. La baisse de l’offre de céréales qui en résulte contribuerait à rehausser le niveau des prix et affecterait négativement l’accès des ménages aux marchés. |
Nord du Mali (ZONE 3,4), le delta du Niger et le plateau Dogon (ZONE 5, 6) | Dégâts importants des ennemies de culture (oiseaux granivores, sautériaux, chenille, puceron)
| Les dégâts importants d’oiseaux granivores sur les cultures à maturité entre septembre et janvier peuvent réduire la disponibilité en céréales dans les zones et engendrer une hausse précoce des prix qui réduirait l’accès des ménages pauvres aux denrées. Il en sera de même pour les dégâts de sautériaux dans le sahel occidental, la zone des lacs et le plateau dogon. |
Régions de Tombouctou, Kidal, Gao, Mopti et Ségou | Aggravation de l’insécurité | La récurrence des attaques djihadistes au Sud du pays entraverait des travaux agricoles et les opportunités d’emplois; ce qui réduirait le niveau des opportunités de main d’œuvre agricole et de production dans les zones agricoles concernées. |
Régions de Tombouctou, Gao, Kidal | Perturbation ou arrêt des appuis humanitaires en juillet-septembre | La perturbation ou l’arrêt des opérations humanitaires aggraveraient les difficultés d’accès alimentaires des ménages tout en augmentant le recours aux stratégies d’adaptation atypiques et dégraderaient le statut nutritionnel dans la zone. |

Figure 1
SEASONAL CALENDAR FOR A TYPICAL YEAR
Source: FEWS NET
Figure 2
Figure 1. Trends in terms of trade for goats/millet (kg/animal)
Source: FEWS NET
Figure 3
Figure 2. Probability of the most likely rainfall category between June and August 2017
Source: NOAA

Figure 4
Figure 3. Probability of the most likely rainfall category between July and September 2017
Source: NOAA
Figure 5
Figure 4. Probability of the most likely rainfall category between June and August 2017
Source: Agence Nationale de la Météorologie - Mali
Afin d’estimer les résultats de la sécurité alimentaire pour les prochains six mois, FEWS NET développe les suppositions de base concernant les événements possible, leurs effets, et les réponses probables des divers acteurs. FEWS NET fait ses analyses basées sur ces suppositions dans le contexte des conditions actuelles et les moyens d’existence locaux pour développer des scénarios estimant les résultats de la sécurité alimentaire. D’habitude, FEWS NET prévient du scénario le plus probable. Pour en savoir plus, cliquez ici.