Download the report
-
Selon le rapport de situation de l'Organisation mondiale de la Santé du 30 décembre 2015 sur la situation de l’épidémie Ebola, il n’y a eu aucun cas confirmés d'Ebola sur les 42 jours passés en Guinée. Grâce à la mise en place des mesures de surveillance adéquates, le pays vise à prévenir la résurgence de la maladie. Cette situation continue à favoriser la reprise des activités économiques dans le pays.
-
Cette année, les perspectives de production supérieure à la moyenne augurent des activités génératrices de revenus. La disponibilité de la main d’œuvre agricole et la vente de produits agricoles permettront de procurer aux ménages, des revenus normaux et de maintenir leurs moyens d'existence à un niveau propice. Aussi, les marchés locaux fonctionnent normalement et les flux internes entre les zones excédentaires et les zones déficitaires garantissent la stabilité des prix pour les denrées alimentaires de base comme le riz.
-
Les cultures de contre saison (salades, gombo, aubergine, tomates, carottes, choux) se généralisent partout et leurs récoltes ont commencé pour quelques cultures comme le choux et les carottes. La poursuite normale de ces récoltes renforce ainsi des disponibilités alimentaires diversifiées et des revenus normaux aux ménages jusqu’en mai 2016. De ce fait, la sécurité alimentaire continuera à maintenir une situation Minimale (Phase 1 de l’IPC) dans la plupart de zones d’ici à mars 2016.
-
Toutefois, certains ménages pauvres agricoles ou vendeurs de viande de brousse, ayant perdu leurs moyens d’existence à cause des effets résiduels de l’épidémie Ebola, pourraient se développer au cours de la période de projection (décembre 2015 à mars 2016) des formes d’insécurité alimentaires. Ces ménages se trouvent principalement dans les régions de Boké et Kindia (parmi les dernières régions touchées par l’épidémie) ainsi que les régions de N’Zérékoré, Kankan, et Labé où les impacts économiques d’Ebola ont limité les échanges et donc baissé les revenus et pouvoir d’achat.
La mission conjointe d'évaluation des récoltes conduite en novembre par CILSS/FEWS NET/PAM/FAO/Gouvernement estime que la production céréalière 2015/16 serait de 3 271 767 tonnes, représentant une augmentation de 4,20 pour cent par rapport à la campagne agricole 2014/2015 et de 12,79 pourcent par rapport à la moyenne quinquennale (voir Figure 3). Ces résultats probants de la campagne agricole s’expliquent par une pluviométrie moyenne à excédentaire, une situation phytosanitaire relativement calme et la mise en place à temps par le gouvernement et ses partenaires d’intrants et équipements agricoles en faveur des producteurs (ce qui était interrompu l’année précédente par la crise d’Ebola). Les bonnes récoltes permettent aux activités économiques saisonnières liées à la main d’œuvre agricole et à la vente des produits agricoles de procurer des revenus normaux aux ménages pauvres afin de maintenir leurs moyens d’existence à un niveau propice. Selon les enquêtes de sécurité alimentaire du PAM à travers les portables téléphoniques (mVAM) d’octobre 2015, les stratégies d’adaptation de la population restent stables mais indiquent certaines améliorations depuis juin.
Les récoltes continuent en ce qui concerne le riz et autres cultures de décrue dans les grandes zones de production du pays. Les cultures de contre saison (majorité des légumes) se généralisent également et leurs récoltes qui ont débuté par endroit pour le choux et les carottes favorisent les possibilités de diversification des rations alimentaires et contribuent à améliorer la nutrition localement dans les zones de production. Cette tendance va se maintenir avec la poursuite normale des récoltes jusqu’en mai 2016. Concernant le sous-secteur de l’élevage, on note la reprise des marchés à bétail qui sont de plus en plus fréquentés et une réactivation du rythme des abattages contrôlés pouvant ainsi augmenter les disponibilités alimentaires et les revenus des éleveurs.
Les marchés locaux fonctionnent normalement et sans entrave formelle. Les denrées alimentaires de base comme le riz, le manioc, la banane plantain, et autres fruits et légumes circulent bien des zones excédentaires de la zone forestière vers les zones déficitaires du nord. La stabilisation saisonnière des prix en raison de la bonne disponibilité alimentaires a indiqué une légère baisse par rapport à novembre 2014, par exemple, 11 pourcent pour le riz local et importé à N’Zérékoré. Cela améliore l’accès des populations aux denrées alimentaires. Toutefois, les flux transfrontaliers restent limités par la peur de certains acteurs de fréquenter les zones affectées par Ebola ou les restrictions imposées par les Etats voisins pour réguler leurs offres et protéger leurs producteurs locaux. Par exemple, la Sierra Leone a interdit la sortie de riz et du gari vers la Guinée. Cela engendre une baisse des revenus moyens pour certains producteurs et commerçants qui dépendent du commerce transfrontalier. Malgré ces limitations sur les biens, le nombre de personnes qui traverse la frontière de Mali vers la Guinée continue à progresser selon les points d’entrée suivis par l’OIM qui a enregistré 9.958 personnes en aout, 10.953 en septembre, et 11.459 en octobre 2015.
Selon les informateurs clés de FEWS NET en Guinée, les sources typiques de revenu saisonnier telles que la pêche, la vente de charbon de bois, la cueillette, la vente de céréales et le petit commerce procurent aux ménages des revenus normaux qui leurs permettent de maintenir l’accès à la nourriture. Par contre, les revenus provenant de l'artisanat, la chasse, les revenus issus des transferts des migrants et la main d’œuvre minière demeurent encore inférieurs à la moyenne en raison des activités réduites sur les marchés transfrontaliers et la baisse des activités économiques ainsi que l’interdiction de la sortie de certains produits et un faible pouvoir d'achat des ménages. Cela constituera une limite au cours de la période de projection (décembre-mars) pour les ménages qui dépendent de ces activités pour combler leurs dépenses non alimentaires. Néanmoins, le niveau de la sécurité alimentaire aiguë va se maintenir au Minimale (Phase 1 de l’IPC) jusqu’en mars 2016 dans la majeure partie du pays à la faveur du renforcement des disponibilités alimentaires et la normalisation de certaines stratégies de subsistance telles que la main d’œuvre agricole, le petit commerce, et la vente des céréales.
Cependant, l’insécurité alimentaire sous pression peut se développer d’ici à mars 2016 chez certains ménages pauvres agricoles ou vendeurs de viande de brousse dans les régions de Boké, Kindia, N’Zérékoré, Kankan, et Labé. Certaines préfectures souffrent toujours de la stigmatisation de l’Ebola après de cas plus récents. Aussi, dans ces préfectures, la crise d’Ebola a interrompu la période de commercialisation de l’année 2014/2015. Par exemple, l’interdiction de la chasse au même moment que la diminution de flux interne des produits forestières et la baisse des exportations comme la pomme de terre et l’huile de palme avaient un impact négatif sur les revenus de certains ménages pendant la crise d’Ebola dont la récupération graduelle de ces ménages pauvres persiste cette année. Les ménages les plus touchés sont ceux qui ont perdu des membres de leurs familles ou ont perdu leur moyens d’existence comme leurs champs à cause des effets d’Ebola (des difficultés à vendre les récoltes, à exporter des biens commerciaux, à s’engager dans le petit commerce suite aux interruptions sur les marchés, etc.) Par conséquent, ils ont connu une baisse sur la plupart de leurs sources de revenus comparée à une année moyenne. La majorité de ces ménages vont éprouver un atypique faible pouvoir d'achat pouvant les conduire à une réduction de leurs dépenses non alimentaires essentielles.
Source : CILSS
Cette mise à jour des perspectives sur la sécurité alimentaire présente une analyse des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée au cours des six prochains mois. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.