Download the report
-
L’insécurité alimentaire de type Stress (Phase 2 de l’IPC) va persister jusqu’en septembre 2015 chez les ménages touchés directement ou indirectement par l’épidémie Ebola à cause des effets résiduels de l’épidémie Ebola sur les revenus. En raison du faible impact d’Ebola sur la reconstitution des stocks en période de commercialisation (décembre-février) et sur les sources typiques de revenus, l'insécurité alimentaire aiguë Minimal (Phase 1 de l’IPC) va se poursuivre pour la plupart des ménages à Boké.
-
La campagne agricole se poursuit normalement avec les activités de préparation des champs, les semis et l’entretien des cultures dans un contexte de pluviométrie moyenne à bonne. Cela accroit les opportunités de main d’œuvre pour les ménages pauvres leurs permettant de maintenir leur accès alimentaire à travers les achats sur le marché.
-
Malgré l’entrée en période de soudure, l’offre des céréales est encore normale sur les marchés suite aux transferts des denrées alimentaires des zones excédentaires, des importations régulières de riz à partir du marché international et une installation jusqu’à présent normale de la campagne 2015/16 qui favorise le déstockage paysan et commerçant. Les prix des céréales sont en général stables ou épousent une évolution saisonnière normale.
ZONE | ANOMALIES ACTUELLES | ANOMALIES PROJETÉES |
---|---|---|
National |
|
|
Selon le rapport de situation de l'Organisation mondiale de la santé du 17 juin sur la situation de l’épidémie Ebola, il y a eu un total de 35 nouveaux cas confirmés d'Ebola au cours des 21 derniers jours en Guinée. Ces nouveaux cas ont été observés dans les préfectures de Forécariah, Dubréka, Boké, Conakry, Fria et Kindia. D’ores et déjà, il y a actuellement des mesures de quarantaine par le Gouvernement dans certains villages et quartiers de ces préfectures pour essayer de contenir la propagation du virus à d’autres villes. Seulement, ces mesures de quarantaine ne sont pas aussi significatives pour engendrer une détérioration de la situation de la sécurité alimentaire. Toutefois, on s’attend que le nombre de nouveaux cas d'Ebola continue à baisser par rapport aux semaines précédentes d’ici à septembre 2015.
L’analyse de la pluviométrie estimée par satellite (RFE) montre que la progression des pluies vers le nord a continué normalement au cours du mois de juin. Le cumul RFE du 10 au 20 juin montre une pluviométrie moyenne à très excédentaire pour la majeure partie du pays (Figure 3). Cependant, quelques déficits légers à modérés sont notés à l’extrême nord et au nord-est du pays sans incidence majeure au stade actuel pour la poursuite de la campagne. D’une manière générale, la pluviométrie de juin a maintenu des conditions hydriques favorables à la poursuite normale des semis de différentes spéculations de cultures et a favorisé le développement de cultures là où les semis ont été précoces au centre-nord. En outre, le prix de la main d’œuvre en cette période est de 15 000 à 30 000 GNF et reste inchangé par rapport à la période avant Ebola à travers le pays. Cela procure aux ménages pauvres des revenus normaux leur permettant de couvrir leurs besoins essentiels et de maintenir leur accès aux aliments de base.
La situation pastorale s’est nettement améliorée à la faveur de la bonne installation de la campagne hivernale qui favorise une régénération des pâturages et des points d’eau. Toutefois, il a été observé une baisse du commerce pour le bétail par rapport à la moyenne en raison de la faible demande locale en lien avec le faible pouvoir d’achat des ménages et la baisse des exportations vers les destinations habituelles comme le Liberia, Sierra Leone, Gambie et Guinée Bissau à cause de la peur de contracter le virus d’Ebola. Les prix ont de ce fait connu des baisses légères à significatives entre le premier trimestre de 2014 et celui de 2015 sur la plupart des marchés excédentaires et de regroupement comme Conakry. Les plus importantes baisses de plus de 20 pourcent ont été enregistrées sur les marchés de Dalaba pour le bouc, Pita pour la brebis et Dabola pour la vache, tous situés en zone de production.
Cependant, si les pluies se poursuivent normalement jusqu’en juillet et à la faveur de la reprise de la demande à cause du Ramadan, la soudure pastorale prendra fin, améliorant d’avantage les conditions de sécurité alimentaire dans les zones pastorales. Cela se traduira par une amélioration de l’embonpoint des animaux et de leur valeur marchande, et une augmentation de la consommation du lait et des termes de l’échange pour les ménages.
Selon les informateurs clés de FEWS NET en Guinée, les sources typiques de revenu telles que la pêche, la vente de charbon de bois et de l'huile de palme, et la cueillette procurent aux ménages des revenus saisonniers qui leurs permettent de maintenir l’accès à la nourriture. Par contre, les revenus provenant d'autres sources, telles que le petit commerce, l'artisanat, la chasse et la main d’œuvre minière demeurent encore inférieurs à la moyenne en raison des activités réduites sur les marchés et un faible pouvoir d'achat des ménages. Cette tendance se maintiendra tout au long de la période de projection en raison d'un environnement économique défavorable qui peut limiter l'accès des ménages à la nourriture.
L’approvisionnement des marchés en produits vivriers tels que le riz, l'igname et l'huile de palme est normal et régulier en juin. Les prix des céréales locales et importées en mai sont restés en général stables ou en baisse par rapport aux niveaux d’avril à cause de la régularité des importations à partir du marché international et de bons niveaux de stock de produits locaux sur les marchés. Cette stabilité des prix facilite l'accès alimentaire des ménages pauvres et ceux dépendant du marché. Toutefois, des hausses de prix ont été observées de 16 pourcent pour l’huile de palme à Nzérékoré et la pomme de terre à Labé due à une augmentation des flux vers les autres marchés locaux du pays et vers le Mali, le Sénégal et le Libéria bien que ces flux n’ont pas encore atteint leurs niveaux habituels. Comparé à l'année dernière à la même période, la baisse des prix est maintenue sur les marchés de surplus à cause de la baisse des flux de ces zones vers les destinations habituelles et la faible demande des industries en relation avec l'épidémie d'Ebola. Les plus importantes baisses de plus de 25 pourcent sont enregistrées sur les marchés de Conakry pour la pomme de terre, l’hévéa à Nzérékoré et l’igname Kankan. Cela constitue un manque à gagner pour les producteurs limitant ainsi leur accès alimentaire comparé à la même période de l’année passée.
Selon les informations reçues des Directions Régionales de l’Agriculture de Kindia et de Nzérékoré, des interventions humanitaires non médicales composées essentiellement des vivres, de l’argent et des intrants (semences, engrais et produits phytosanitaires) sont en cours pour les personnes victimes d’Ebola par des organismes caritatifs, ACF, PAM, UNICEF, et la FAO. Ces interventions contribuent à augmenter la productivité agricole tout en réduisant la vulnérabilité des ménages pauvres en cette période culturale.
La situation alimentaire reste préoccupante pour les ménages pauvres et touchés par l’épidémie Ebola dans la majeure partie du pays et se caractérise par l’amenuisement progressif des réserves alimentaires et une soudure plus marquée que d’habitude. Avec la baisse générale du pouvoir d’achat, les ménages pauvres ne pourront plus diversifier leur alimentation, vont diminuer les dépenses non alimentaires et feront recours à plus d’aliments de cueillette que la normale pour leur consommation. Par conséquent, ils feront face à une insécurité alimentaire aigue de type Stress (Phase 2 de l’IPC) jusqu’au moins septembre 2015.
Cependant, la plupart des ménages dans la région de Boké arrivent à utiliser efficacement leurs avoirs relatifs aux moyens d’existence grâce au faible impact de l’épidémie Ebola sur le commerce des produits vivriers et la reconstitution des stocks en période de commercialisation (décembre-février). Cela permet également aux ménages de se procurer des revenus normaux malgré l’apparition actuelle de quelques cas d’Ebola qui reste insignifiant pour dégrader les conditions alimentaires. Par conséquent, l’insécurité alimentaire aigue Minimale (Phase 1 de l’IPC) pourrait se maintenir jusqu’en septembre 2015.
Source : FEWS NET
Source : FEWS NET
Source : FEWS NET
Source : USGS/FEWS NET
Dans le suivi à distance, un coordinateur travaille d’un bureau régional avoisinant. En comptant sur les partenaires pour les données, le coordinateur applique l’approche de développement des scenarios pour faire l’analyse et élaborer les rapports mensuels. Comme les données peuvent être moins disponibles que dans les pays avec des bureaux de FEWS NET, les rapports de suivi à distance peuvent montrer moins de détail. Pour en savoir plus sur le travail, clique ici.