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La situation sécuritaire demeure précaire, en particulier dans les préfectures du centre-nord, du nord-ouest et du nord du pays dans lesquelles les groupes armés attaquent les positions de l’armée régulière. Le nombre d’incidents enregistrés en novembre a augmenté de 44 pour cent par rapport à la moyenne observée sur les trois mois précédents, pour atteindre un niveau similaire à la tendance en début d’année 2022 (ACLED). Les groupes armés multiplient aussi les exactions sur les populations civiles à travers le pillage de leurs biens, le contrôle et le prélèvement de taxes sur les axes routiers et en incendiant les biens et les camions de transport de marchandises. Ces différents incidents réduisent l’approvisionnement des marchés locaux, limitent leur fréquentation et entrainement de nouveaux déplacements de populations.
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Les perturbations dans la chaine d’approvisionnement des marchés, les taxes illicites prelevées par les groupes armés et les coûts élevés du transport en lien avec l’augmentation du prix du carburant d’environ 50 pour cent comparé à la normale, contribuent à la hausse des prix des denrées alimentaires pour les consommateurs, notamment les ménages urbains, les PDIs et ménages pauvres dépendant des marchés pour s’approvisionner en nourriture car ils ont un accès limité aux champs. A Bangui la capitale, les augmentations de prix par rapport à la moyenne quinquennale atteignent 20 pour cent pour le manioc, 40 pour cent pour l’huile et 13 pour cent pour le sucre. Selon les informateurs clés, il est probable que ces augmentations se retransmettent dans les préfectures de l’est et du nord qui sont difficiles d’accès à cause de l’insécurité, du mauvais état des routes et de leur éloignement des centres d’approvisionnement.
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Avec un accès limité aux sources habituelles de nourriture et de revenu (production agricole, pêche, chasse et produits de cueillette, travail journalier), les PDIs , les ménages victimes des inondations entre juillet et septembre (dans les prefectures de Vakaga et Bamingui-Bangoran), les ménages hôtes pauvres dans les zones sous exaction des groupes armés (Haut-Mbomou, Ouaka, Ouham, Vakaga, Haut-Kotto) sont contraints de réduire les quantités et le nombre de repas pris par jours. L’assistance alimentaire en cours entre octobre et décembre, touche environ 22 et 29 pour cent des populations respectivement dans les préfectures de Haut-Mbomou et Nana-Gribizi selon les données de capitalisation du Cluster de la securité alimentaire. Cette assistance contribue à réduire l’adoption de stratégies de crise pour la consommation alimentaire dans ces préfectures car elle vise à répondre à 75 pour cent des besoins caloriques. Dans les autres préfectures plus touchées par les inondations ou dans lesquelles l’accès des ménages aux sources de nourriture ou de revenu est limité, les distributions alimentaires réalisées sont insuffisantes pour empêcher l’exposition de ces ménages à l’insécurité alimentaires aigue Crise (Phase 3 de l’IPC).
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Dans les préfectures relativement plus calmes du centre, centre-ouest et nord-ouest du pays, l’autoproduction agricole constitue la principale source de nourriture des ménages pauvres. Ces derniers ont aussi plus accès aux produits de la pêche, de la chasse et de la cueillette. Cependant, les revenus générés de ces sources restent insuffisants pour permettre une reconstitution des moyens d’existence. En effet, la production est encore inférieure à la moyenne d’ avant le conflit en raison du faible accès des producteurs aux intrants agricoles. En plus, les prix aux producteurs sont bas car les acheteurs qui disent supporter des coûts élevés de transport ne sont plus disposés à offrir de meilleurs prix. Les moyens d’existence demeurent sous pression (Phase 2 de l’IPC) dans ces zones.
Cette mise à jour des des messages clés présente une analyse succincte des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.