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L’insécurité toujours persistante dans l’Extrême Nord a entrainé le déplacement de 342 416 personnes en accroissement d’environ 20 pour cent par rapport à la fin l’année 2016 (OIM/DTM, décembre 2017). Ces déplacés qui vivent majoritairement avec les communautés hôte, partagent les mêmes ressources que ces derniers. Cette concurrence contribue à réduire les revenus issus du petit commerce, des petits métiers et de la main-d’œuvre agricoles.
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Les productions de saison sèches, notamment le sorgho et les productions maraichères sont aussi négativement affectés par le déficit pluviométrique enregistré en fin de saison pluvieuse. Par ailleurs, les échanges de produits maraichers et de gros bétail avec le Nigeria voisin sont au ralenti en raison de la chute de la valeur du naira par rapport au CFA d’une part, et de la réduction du trafic sur certains corridors importants d’autre part.
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Avec des d’déficits de productions céréalières d’environ 21 pour cent comparativement à la moyenne quinquennale, l’Extrême Nord du Cameroun enregistre des hausses atypiques des prix des denrées de base de l’ordre de 45 et 26 pour cent pour le sorgho et le maïs respectivement. Par conséquent, les ménages pauvres ainsi que les populations déplacées dont les stocks sont faibles éprouvent des difficultés d’accès à l’alimentation et se trouvent en situation d’insécurité alimentaire aigue Stress (Phase 2 de l’IPC) en février.
ZONE | ANOMALIES ACTUELLES | ANOMALIES PROJETÉES |
|---|---|---|
National |
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Extreme Nord |
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Les groupes armés de Boko Haram, continuent de faire irruptions dans les localités frontalières avec le Nigeria. En décembre dernier, des attaques suicides, des enlèvements de civiles et des vols de bétail ont eu lieu dans le département de Maya Tsanaga où la situation sécuritaire était considérée comme stable. En vue de contrôler la situation, les forces de sécurité camerounaises procèdent à des confinements de réfugiés dans les sites et parfois à la fermeture spontanée de certains corridors (Fotokol, Banki). Ce qui limite les importations de produits agricoles (le maïs en particulier) et les exportations du bétail et des produits maraichers avec le Nigeria.
L’effet cumulé de ce contexte peu favorable et la baisse des productions agricoles de saison pluvieuse et de saison sèche par rapport à la moyenne, entraine un niveau d’approvisonnement des marchés en-dessous de la normale et des niveaux de prix depassant la moyenne des quatre dernières années. Avec l’épuisement précoce des stocks dès le mois de mars, la dependance des ménages pauvres et des deplacés va provoquer une hausse atypiques des prix des denrees de base. Sur le marché de Maroua par exemple, la hausse de prix du sorgho pluvial pourrait atteindre 60 à 75 pour cent.
Les éleveurs qui sont victimes des vols régulières de leurs bétails, font aussi face à des baisses de prix de leurs animaux, en particuliers les gros ruminants. En effet, avec l’insécurité et la baisse de la valeur d’échange du Naira par rapport au CFA, le marché nigérian n’est plus porteur. De plus, le bétail en provenance du Tchad vient aussi renforcer l’offre sur les marchés face à une demande plus faible qui reste principalement orientée vers les villes du sud (Douala, Yaoundé) .
Les autres sources de revenu disponibles, notemment la vente du bois de chauffe, le petit commerce, le transport (taxi moto) et la main-d’œuvre agricole, font l’objet de concurrence entre déplacés et populations hôtes. Ce qui limite la possiblité pour les ménages de générer des revenus typiques.
L’assistance humanitaires planifiée pour l’année devraient toucher environ 350 000 personnes y compris les 59 479 réfugiés dans le camp de Minawao. Actuellement, les distributions de vivres sont concentrées dans le département de Logone et Chari et profitent à environ 67800 déplacés et réfugiés (soit 60996 personnes soutenues par le PAM, 5000 par le CICR et 1800 par Plan-Cameroun). Dans l’ensemble des départements, l’accès aux nouvelles récoltes de sorgho de saison sèche devrait encore permettre aux ménages pauvres et au déplacés de vivre une insécurité aigue Stress (Phase 2 de l’IPC) jusqu’en mars.
Toutefois, les gaps de financement des actions humanitaires pourraient conduire comme en 2017 à la réduction des rations de vivres distribuées aux réfugiés. Avec l’épuisement des stocks dès avril, la hausse des prix des denrées de base et la dégradation des moyens d’existence, l’accès aux marchés pour l’alimentation sera plus difficile à la fois pour les déplacés (refugiés et déplacés internes) et les populations pauvres hôtes. Ainsi, entre 25 à 33 pour cent des ménages pauvres, y compris les déplacés vont connaitre une insécurité alimentaire aigue Stress (Phase 2 ! de l’IPC) ou pire d’avril à septembre 2018.
Source : FEWS NET
Source : FEWS NET
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