Productions agricoles au-dessus de la moyenne dans L’Extrême-Nord et perte des sources des revenus en zone anglophone

Nonobstant les incursions sporadiques de Boko Haram dans les arrondissements le long de la frontière avec le Nigeria, l’accalmie globalement observée sur le plan sécuritaire dans l’Extrême-Nord a favorisé le retour de déplacés et un accroissement d’environ 10 percent des superficies emblavées en cultures selon le Délégation régionale de l’agriculture. Par ailleurs, la bonne pluviométrie permet aux ménages d’avoir des récoltes au-dessus de la moyenne quinquennale.

Les ménages hôtes et déplacés internes dans l’Extrême-Nord sont peu dépendants des marchés avec la récolte supérieure à la moyenne et la reconstitution des stocks. En raison, les prix des denrées de base sont plus de 20 percent inférieurs à la moyenne quinquennale pour le sorgho pluvial, le maïs, et le niébé. L’offre sur le marché des petits ruminants a diminué, les ménages dépendant moins du bétail comme un source de revenu. Les prix du bouc et du bélier ont augmenté de 10 percent en octobre par rapport à septembre.  

Dans les régions anglophones (Nord-Ouest et du Sud-Ouest) et environnant, la situation sécuritaire reste préoccupante et marquée par des hostilités, des enlèvements et assassinats, l’érection de barrages routiers et de points de contrôle. Pour la deuxième saison consécutive, les exploitations agricoles sont abandonnées dans certaines zones ou ne bénéficient pas d’entretien adéquat. Ce qui affecte négativement sur la production des ménages des récoltes principales denrées et des produits commerciales, comme le cacao et café.

Les populations déplacées internes (PDIs) dans les régions anglophones vivent retranchées en brousse ou se concentrent dans les zones urbaines avec des familles d’accueil ou dans des abris en location. Dans les villes, les prix des denrées ont augmenté en raison de conflit et de la demande accrue de riz vers le Nigeria. En conséquence, la perte de revenu liée à l’abandon des exploitations agricoles et l’absence d’opportunité de travail avec une économie au ralenti conduisent les PDIs et familles d’accueil à l’adoption stratégies négatives, comme la réduction du nombre de repas consommé par jour.