La crise alimentaire pourrait se prolonger dans la province du Soum et environnant
IPC v3.0 Phase d'Insécurité Alimentaire Aiguë
l'assistance humanitaire en cours ou programmée
IPC v3.0 Phase d'Insécurité Alimentaire Aiguë
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l'assistance humanitaire en cours ou programmée
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l'assistance humanitaire en cours ou programmée
ZONE | ANOMALIES ACTUELLES |
ANOMALIES PROJETÉES |
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National |
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Zones de moyens d’existence (ZOME) 7 ; 8 et 5 |
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PERSPECTIVE PROJETÉE À JANVIER 2020
Au niveau national
L’installation de la saison a été difficile dans le pays en raison des séquences sèches longues enregistrées au mois de juin. Les semis se sont intensifiés à partir de la première décade de juillet accusant ainsi des retards d’une à deux décades. Depuis juillet, on note une mauvaise répartition spatiotemporelle des pluies avec des cumuls saisonniers au 20 aout variant entre 187 mm en 8 jours de pluie à Gorom-Gorom dans la province de l’Oudalan et 871 mm en 53 jours à Bobo-Dioulasso dans la province du Houet. Ces cumuls pluviométriques sont localement déficitaires dans le Centre, le nord et l’ouest du pays comparativement à la normale. Entre aout et octobre, il est attendu une pluviométrie normale à supérieure (ACMAD, aout 2019). Mais cela n’est pas suffisant pour combler le retard dans le développement des cultures qui viennent d’entamer la montaison. Par ailleurs, le service national de météorologie (ANAM), projette des séquences sèches longues à moyennes pendant la période, en conséquence, les rendements des cultures céréaliers pourraient être localement inférieurs à la moyenne. A ce facteur agroclimatique, il faut ajouter l’impact négatif de l’insécurité sur la réduction des superficies emblavées dans la moitié nord du pays. Ainsi, dans l’ensemble, les prochaines récoltes devraient être en-dessous de la moyenne.
En raison de la bonne production de la saison écoulée et de la réduction des flux internes entre l’Ouest et le Nord du pays du fait de l’insécurité, les commerçants et les grands producteurs éprouvent des difficultés à écouler leurs stocks de céréales. Les flux externes vers les pays voisins connaissent également une baisse par rapport à la normale. En conséquence, on observe depuis le mois de juin à une tendance à la baisse des prix des denrées de base contrairement à la hausse saisonnière habituellement enregistrée. Par rapport à la moyenne des cinq dernières années, les céréales de base enregistrent des baisses d’environ 15 pourcent pour les consommateurs et 20 pourcent auprès des producteurs. Dans certaines zones enclavées de grande production, la baisse par rapport à la moyenne atteint 30 à 40 pourcent. C’est le cas sur les marchés de Solenzo, Hamelé, Kompienga, Fara, Faramana, N’Dorola. Cette chute de prix pourrait décourager les producteurs, en particuliers les producteurs de maïs, à maintenir ou augmenter leurs superficies.
Même avec des perspectives de production inférieures, la baisse du niveau des prix et les méventes qu’enregistrent les commerçants, réduiront la concurrence habituelle pour la reconstitution de leurs stocks à la sortie des récoltes en octobre. Les stocks de sécurité du gouvernement sont présentement à leurs niveaux conventionnels. Toutefois, face à l’accroissement des besoins d’assistance des PDIs et ménages hôtes, d’autres achats seront nécessaires au cours des prochains mois. Néanmoins, cette demande ne sera pas suffisante pour engendrer un disfonctionnement profond du marché. Par conséquent, les niveaux de prix des denrées de base devraient évoluer en dessous de la moyenne saisonnière.
Dans les zones relativement stables, la disponibilité de stocks dans les ménages, la disponibilité de légumes feuilles et les niveaux de prix abordables sur les marchés, favorisent l’accès des ménages à l’alimentation. Entre octobre et mars, les nouvelles récoltes devraient contribuer à maintenir une consommation typique et permettre à ces zones de demeurer en insécurité alimentaire aigue Minimale (Phase 1 de l’IPC) jusqu’en janvier 2019.
Zones de moyens d’existence 8 ; 7 et 5
Les zones de moyens d’existence 8 ; 7 et 5 (région du Sahel et provinces voisines : Loroum, Bam, Sanmatenga, Namentenga, Gnagna et Komondjari) sont les zones les plus touchées par les exactions des groupes terroristes. Elles concentrent plus de 90 pourcent des PDIs avec un accroissent mensuelle moyenne d’environ 20 pourcent. Dans la province du Soum et les communes, la proportion de PDIs atteint en moyenne 25 pourcent de la population. Dans la commune de Djibo en particulier, elle est de 60 pourcent.
Les déplacements et les mouvements limités des populations affectent négativement les activités agricoles qui se retrouvent réduites de l’ordre de 70 pourcent dans la plupart des communes de la province du Soum et de l’ordre de 20 à 50 pourcent dans les communes voisines. Dans l’ensemble des communes les plus touchées par l’insécurité, la réduction des activités agricoles pourrait affecter 2,8 millions de personnes.
Au plan pastoral, le niveau de régénération des pâturages est satisfaisant, mais les zones pastorales ne sont pas accessibles du fait des menaces de pillage. Les transhumants qui ont l’habitude de revenir en début de saison, sont restés dans le sud du pays ou au nord des pays côtiers. Cette absence réduit la disponibilité de lait au profit des ménages et des unités de transformation locale de lait.
Les PDIs et populations hôtes sont dépendants de l’assistance humanitaire. En effet, le bétail qui est généralement leur source de revenu fait l’objet de pillage par les terroristes, ce qui limite l’accès aux marchés. Outre les difficultés financières, l’accès physique aux marchés locaux est difficile. Seuls les déplacés dans les centres urbains (Djibo, Barsalogho, Kaya, Gorom-Gorom et Dori) arrivent à brader leurs animaux pour l’achat de nourriture. L’assistant délivrée au cours du premier semestre a été irrégulier car n’a touché en moyenne par mois que 30 pourcent des PDIs. Au cours des deux derniers mois, elle a couvert environ 70 pourcent des PDI, mais cela ne représente que 12 pourcent sur l’ensemble de la population. Les stratégies alors développées par la majorité des ménages consistent à la réduction des quantités et de la qualité des repas. D’où leur exposition à l’insécurité alimentaire aigue Crise (Phase 3 de l’IPC).
Les planifications d’assistance pour les mois d’aout et de septembre devraient atteindre des niveaux de couverture similaires à ceux des deux mois précédents. Cependant au-delà de la soudure, les programmes de sécurité alimentaire sont financés seulement à hauteurs de 29 pourcent. Avec l’accroissement du nombre de PDIs, l’abandon des champs ou la faiblesse des récoltes attendues en octobre, l’assistance alimentaire restera nécessaire pour éviter une crise alimentaire entre décembre et mars en particulier dans la province du Soum et dans les communes voisines. Dans les autres communes des zones de moyens d’existence, 7, 8 et 5, la baisse des productions agricoles et le disfonctionnement des marchés affecteront négativement les moyens d’existence des ménages pauvres qui pourraient être exposés à l’insécurité alimentaire aigue Stress (Phase 2 de l’IPC).
À Propos du Suivi à Distance
Dans le suivi à distance, un coordinateur travaille d’un bureau régional avoisinant. En comptant sur les partenaires pour les données, le coordinateur applique l’approche de développement des scenarios pour faire l’analyse et élaborer les rapports mensuels. Comme les données peuvent être moins disponibles que dans les pays avec des bureaux de FEWS NET, les rapports de suivi à distance peuvent montrer moins de détail. Pour en savoir plus sur le travail, clique ici.
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