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Des productions moyennes attendues dans le pays

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    • À la faveur d’une distribution globalement satisfaisante des pluies, les récoltes s’annoncent moyennes à supérieures à la moyenne dans le pays, malgré des pertes localisées de production du fait des poches de sècheresse enregistrées à partir de mi-septembre, des attaques atypiques de chenilles sur les cultures de maïs et les dégâts habituels d’oiseaux granivores.

    • Le bon niveau de remplissage des retenues d’eau favorisera une exécution normale des activités de maraichage et aussi un abreuvement adéquat des animaux jusqu’en mars, avant le démarrage normal de la prochaine soudure pastorale. Les autres activités telles l’orpaillage, la migration saisonnière, et l’offre de main-d’œuvre agricole se dérouleront sans entrave majeure.

    • La situation alimentaire des ménages se normalise avec l’accès aux nouvelles récoltes et jusqu’en fin mai 2017, une insécurité alimentaire aiguë Minimale (Phase 1 de l’IPC) continuera d’être observée dans le pays, en la faveur d’une stabilité des prix des denrées de base et des revenus normaux à supérieurs pour la période.

    CONTEXTE NATIONAL

    Situation actuelle

    Les cumuls pluviométriques enregistrés du premier avril au 10 octobre (entre 357.5 mm en 18 jours de pluie à Baraboulé, dans la province du Soum et 1162.5 mm en 74 jours de pluie à Pô, dans le Nahouri) sont dans l’ensemble excédentaires à similaires comparativement à la normale sur la période 1981-2010. Les pluies exceptionnelles observées par endroits ont provoqué des inondations des parcelles de cultures, des dégâts matériels et des pertes en vies humaines.

    Néanmoins, depuis la deuxième décade de septembre, on observe une mauvaise répartition spatio-temporelle des pluies avec des conséquences néfastes, mais localisées surtout sur les semis tardifs du maïs et de l’arachide dans les régions de la Boucle du Mouhoun, des Hauts Bassins et des Cascades. En plus des effets des poches de sècheresse, des attaques de chenilles (provinces du Noubiel, de la Kompienga et du Sanmentenga) et d’oiseaux granivores (dans les régions du Sahel et de la Boucle du Mouhoun), affecte négativement et de manière localisée les rendements dans les zones concernées. Dans les principales zones pastorales, l’offre fourragère est moyenne ou supérieure à la moyenne. De même, le niveau de remplissage des retenues d’eau est satisfaisant.

    Les ménages pauvres qui viennent de traverser une soudure habituelle (mars-mai), voient leur situation alimentaire s’améliorer avec l’accès à temps aux nouvelles récoltes. Par ailleurs, plus de 25 000 ménages très pauvres des régions du Sahel, du Centre-Nord, du Nord et de l’Est, ont bénéficié de transferts monétaires de la part des ONGs au cours des trois derniers mois pour assurer la protection de leurs moyens d’existence. En outre, les   26,000 réfugiés maliens présents dans le pays reçoivent l’assistance du Haut-Commissariat aux réfugiés et de ses partenaires. Dans les formations sanitaires, les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes bénéficient de l’opération « gratuité des soins » nouvellement instituée par le gouvernement.  Ceux souffrants de malnutritions aigue modérée ou sévère sont aussi pris en charge.

    Pour générer des revenus et faire face aux dépenses courantes, en particulier, la scolarisation des enfants, les ménages mettent sur le marché quelques produits de rente dont le niébé et l’arachide et les produits de cueillette comme les grains de néré et les amendes de karité. Les prix d’achat de ces produits étant similaires ou au-dessus de la moyenne des cinq dernières années, les revenus de ces ventes sont jugés globalement supérieurs à la moyenne.

    Depuis les dernières récoltes de l’année passée, les prix des denrées de base ont évolué autour de la moyenne quinquennale, avec de légère baisse au mois d’aout grâce aux opérations de vente de céréales à prix subventionnés initiées par le gouvernement et à la lise en marchés des stocks commerciaux résiduels. La demande normale des ménages, l’approvisionnement régulier des marchés et l’opération de vente à prix subventionné de céréales du gouvernement, ont favorisé la stabilité des prix sur les marchés.

    Sur les marchés de bétail par contre, en raison de la baisse de la demande extérieure (du Nigeria et du Ghana) suite à la dépréciation de leur monnaie (Naira et Cedi) par rapport au CFA, les prix des bovins, sont en baisse d’environ 30 pour cent par rapport à la moyenne quinquennale sur les principaux marchés à bétail notamment Dori, Gorom Gorom et Djibo. En ce qui concerne les autres espèces, notamment les ovins et les caprins, généralement détenus par les pauvres, la demande intérieure soutenue permet de maintenir les prix 15 `à 25 pour cent au-dessus de la moyenne des cinq dernières années.

    Suppositions

    Le scénario le plus probable de la sécurité alimentaire décrit d’octobre 2016 à mai 2017, se fonde sur les hypothèses générales suivantes :

    • Des productions agricoles supérieures à la moyenne : Malgré des baisses localisées attendues de récoltes, les productions vivrières et de rente seront au-dessus de la moyenne quinquennale en raison de la hausse interannuelle des superficies (environ 2,5 pour cent) et aussi de la distribution globalement favorable de la pluviométrie. 
    • Des revenus agricoles moyens ou au-dessus de la moyenne: Avec des productions attendues en hausse et des niveaux de prix actuels moyens ou au-dessus de la moyenne, les revenus des producteurs devraient être similaires ou supérieurs à la moyenne.
    • Des revenus normaux pour les autres sources : Les autres sources de revenu, notamment issus de la main-d’œuvre agricole (récoltes du coton entre octobre et janvier et préparation des champs à partir d’avril), des travaux de construction, de la pratique de l’orpaillage et du maraichage, ne connaitront pas de changement majeur comparativement à la normale.
    • Une situation alimentaire du bétail normale : L’offre fourragère étant moyenne ou au-dessus de la moyenne et le niveau de remplissage des retenues d’eau satisfaisant, les départs en transhumance du bétail aussi bien internes (Sud du pays) qu’externes (Mali, Côte d’Ivoire, Togo et Bénin) devraient se dérouler en période habituelle à partir de février. La soudure du bétail qui commence généralement en avril ne connaitra pas de changement et les animaux pourront alors conserver leur état d’embonpoint typique.
    •  Des niveaux de prix des céréales moyens : Avec des niveaux de production moyenne ou supérieure et un stock national de sécurité alimentaire déjà reconstitué à son niveau conventionnel, l’approvisionnement des marchés devrait se faire de manière régulière sans disfonctionnement important. Les prix des céréales de base pourraient maintenir leur évolution saisonnière normale (tendance baissière d’octobre à décembre suivie d’une stabilisation et d’une remontée en début de période de soudure avril-mai). Les niveaux des prix seront similaires à la moyenne quinquennale. Toutefois des hausses légères de prix pourraient apparaitre plus tôt sur quelques marchés du fait des déficits localisés, mais sans trop compromettre l’accès des ménages à l’alimentation.
    •  Des niveaux de prix du bétail moyens : Les prix des animaux, en particulier pour les bovins destinés à l’exportation, pourraient continuer à dépendre de la demande extérieure négativement affectée par la baisse de la valeur des monnaies nigériane et ghanéenne. Toutefois, en raison des perspectives alimentaires normales pour les ménages, ces derniers ne seront pas dans l’obligation de vendre leurs animaux à bas prix. En conséquence, les prix des différentes espèces pourraient se maintenir autour de la moyenne quinquennale pendant toute la période de projection.
    • Une assistance alimentaire adéquate pour les réfugiés : Du fait de leur effectif relativement faible (autour de 26,000 personnes), les réfugiés bénéficieront d’une assistance adéquate du Haut-Commissariat aux Réfugiés et ses partenaires.

    Résultat le plus probable de la sécurité alimentaire

    Pendant la période du scénario, la consommation des ménages pauvres sera basée principalement sur leur propre production jusqu’en mars comme en année normale. La dépendance des marchés commencera typiquement à partir du mois d’avril. Quant à la situation alimentaire du bétail, elle sera aussi normale toute la période, compte- tenu de la disponibilité moyenne du pâturage et du bon niveau de remplissage des points d’eau pour l’abreuvement des animaux.

    Le niveau moyen des prix des denrées de base sur les marchés et les revenus moyens ou supérieurs à la moyenne leur permettront d’avoir accès à l’alimentation sans détériorer les avoirs relatifs aux moyens d’existence. La majorité des ménages pauvres pourront ainsi vivre une insécurité alimentaire aiguë Minimale (Phase 1 de l’IPC). Avec les actions de prévention en cours (gratuité des soins, distribution de farine infantile), la situation nutritionnelle, en particulier des enfants de moins de cinq ans pourrait rester typique pour la période avec des taux de malnutrition en-dessous du seuil d’alerte (10 pour cent) tels observés sur la moyenne des trois dernières années. 

     

    EVENEMENTS QUI POURRAIENT CHANGER LES SCENARIOS

    Table 1. Événements possibles dans les huit prochains mois qui pourraient changer les scenarios ci-dessus

    Zone

    Événement

    Impact sur les conditions de la sécurité alimentaire

    National

    Des achats atypiques de stocks institutionnels dans la sous-région

    Une sortie atypique des céréales vers l’extérieur pourrait entrainer une hausse des prix des céréales au-dessus de la moyenne quinquennale et rendre difficile l’accès aux marchés pour les ménages des localités déficitaires

    Une amélioration de la valeur des monnaies nigériane et ghanéenne

    Cette amélioration va favoriser la relance de la demande en bétail et permettre un accroissement des prix, en particulier des bovins, au-dessus de la moyenne quinquennale. Elle favorisera aussi la relance des activités d’abouche et l’augmentation des revenus des ménages.

    Dégradation de la situation sécuritaire

    Une hausse de l’insécurité dans le pays du fait de la menace terroriste en cours, pourrait entraver la conduite normale des actions humanitaires au profit des pauvres, ralentir les performances économiques en général et perturber le fonctionnement normal des marchés en particulier. Les conditions d’accès des ménages à l’alimentation pourraient alors se détériorer.

    Figures Seasonal Calendar for a Typical Year

    Source : FEWS NET

    Carte des résultats estimés plus probables de la sécurité alimentaire, octobre 2016 Carte des résultats estimés plus probables de la sécurité alimentaire, octobre 2016

    Source : FEWS NET

    Afin d’estimer les résultats de la sécurité alimentaire pour les prochains six mois, FEWS NET développe les suppositions de base concernant les événements possible, leurs effets, et les réponses probables des divers acteurs. FEWS NET fait ses analyses basées sur ces suppositions dans le contexte des conditions actuelles et les moyens d’existence locaux pour développer des scénarios estimant les résultats de la sécurité alimentaire. D’habitude, FEWS NET prévient du scénario le plus probable. Pour en savoir plus, cliquez ici.

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