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Une période de soudure normale pour les ménages très pauvres et pauvres

Une période de soudure normale pour les ménages très pauvres et pauvres

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  • Evenements qui pourraient changer les scenarios
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    • A l’entrée de la période habituelle de soudure, la consommation alimentaire des ménages très pauvres et pauvres est normale. Mieux, les termes de l’échange bétail/céréales leur sont favorables et les actions de renforcement de la résilience dont ils bénéficient leur permettent de  vivre une insécurité alimentaire Minimale, IPC Phase 1 de juillet à décembre. 

    • Contrairement à la tendance saisonnière marquée habituellement par une hausse des prix des céréales, on assiste plutôt à une stabilisation, voire des baisses par rapport aux mois passés. L’offre importante de céréales sur les marchés face à une demande  des ménages plus faible que la normale serait la principale raison, toute chose qui facilite l’accès des ménages pauvres aux céréales.

    • Globalement, les revenus des ménages, en particulier ceux issus de la vente de bétail, de produits animaux et de produits agricoles, seront meilleurs que la normale à la faveur des bonnes productions attendues à partir d’octobre et des demandes de bétails pour les fêtes de Tabaski (en octobre) et de fin d’année (en décembre). Ainsi, tout en favorisant l’accès à l’alimentation, ils permettront aux ménages de protéger ou de générer des avoirs. 

    Contexte national
    Situation actuelle

    Des pluies précoces ont été enregistrées dès le mois d’avril, mais l’activité pluviométrique ne s’est renforcée qu’au cours de la troisième décade juin donnant un cumul saisonnier du 1 avril au 10 juillet, allant de 192,5 mm à Di-Sourou (zone sahélienne) en 30 jours de pluies à 472,9 mm à la Vallée du Kou (zone soudanienne) en 28 jours. Dans l’ensemble, les cumuls comparés à ceux de la normale 1981-2010 sont similaires à excédentaires, excepté le poste de Niangoloko (dans la région des Cascades) qui est resté déficitaire. L’intensification des opérations de semis dans toutes les régions est intervenue à partir de la troisième décade de juin. Dans l’ensemble, excepté les régions du Sahel et de l’Est en partie, l’installation de la campagne agricole accuse un retard de deux à trois décades comparativement à la normale.

    La présente campagne agricole bénéficie d’un accompagnement par le gouvernement au-delà de la normale. En effet, 13 000 tonnes d’engrais (subventionnés à 25 pour cent) et 8 600 tonnes de semences (subventionnées à hauteur de 90 pour cent) ont été distribués aux producteurs, soit respectivement 30 et 20 pour cent de plus que la moyenne 2008-2012. En plus, 30 000 unités d’équipements agricoles (charrues, charrettes, semoirs, etc.) sont mises à la disposition des producteurs à des coûts subventionnés à hauteur de 85 ou de 90 pour cent.

    La régularité des pluies depuis la troisième décade de juin dans la zone soudanienne (abritant les principaux marchés de collecte) a favorisé le déstockage des céréales aussi bien par les commerçants que par les grands producteurs. D’où un approvisionnement satisfaisant des marchés et une stabilisation, voire de légères baisses (inférieures à 4 pour cent) du niveau des prix comparés au mois dernier. Par rapport à la moyenne quinquennale, on observe en moyenne une baisse de 5 pour cent pour le maïs, une hausse de 7 pour cent pour le mil et des niveaux de prix similaires pour le sorgho. Cette relative stabilité du niveau des prix observée depuis le mois de janvier contraste avec la tendance saisonnière habituellement marquée par une hausse des prix à partir du mois de mai. La  faible demande des ménages en céréales par rapport à la normale face à une offre importante serait la principale raison. En effet, les dernières récoltes de novembre, 27 pour cent supérieures à la moyenne quinquennales, continuent d’alimenter une partie des ménages pauvres et moyens, qui en année normale sont totalement dépendant des marchés. Par ailleurs, la demande institutionnelle de 31 000 tonnes de céréales, 30 pour cent plus importante que d’habitude, par son mécanisme (appel d’offre restreint et intervenu trois mois plus tard que d’habitude pour raison administrative) semble ne pas perturber le niveau des prix. A cela s’ajoute le fait que les principaux commerçants grossistes du pays, jusqu’en fin mai disposaient de stocks plus importants (55 000 à 60 000 tonnes contre 30 000 tonnes en année normale).

    Les flux entrants de céréales (principalement le maïs) en provenance du Ghana (typiquement plus importants) et de la Côte d’Ivoire (typiques) sont plus importants que les flux sortants en direction du Niger essentiellement (typiquement plus importants). Au niveau interne, les grands centres de regroupement de céréales (marchés de Pouytenga et de Ouagadougou) et les zones de production des régions des Hauts Bassins (Bobo-Dioulasso) et de la Boucle du Mouhoun (Dédougou, Djibasso, Solenzo), continuent d’assurer normalement l’approvisionnement des zones structurellement déficitaires (régions du Sahel, du Nord et du Centre-Nord).

    Les revenus des ménages se composent principalement de la vente de bétails et du petit commerce de produits forestiers (bois, charbon, amandes de karité). Outre les revenus générés, les mangues et les autres produits forestiers non ligneux (karité, raisin, liane) dont la disponibilité est bonne comme en année normale, contribuent à améliorer la situation alimentaire des ménages, tout en réduisant la consommation des céréales.

    Comparés à la moyenne quinquennale, les prix des animaux, en particulier les petits ruminants sont 7 à 66 pour cent plus élevés sur les marchés (Gorom-Gorom, Djibo, Fada, Pouytenga et Dori). La demande en bétail est stable, mais les offres sont en baisse moyenne de 35 pour cent car les éleveurs vendent moins pour s’acheter des céréales.  Avec des niveaux de prix des céréales stables, on note une amélioration des termes de l’échange au profit des éleveurs par rapport à la moyenne des cinq dernières années. En effet, la  vente d’un bouc permet d’acquérir entre 124 et 206 kg de mil ou de sorgho, soit 7 à 20 pour cent plus de céréales que la moyenne des cinq dernières années. Les pluies précoces enregistrées dès avril ont permis d’améliorer plus tôt l’alimentation des animaux qui présentent de bons embonpoints.

    Les activités d’assistance alimentaire et nutritionnelle préparées en début année sont toujours en cours ou en phase de clôture. Elles  portent principalement sur le renforcement des capacités de production et des moyens d’existences des ménages les plus pauvres (argent contre travail, distribution de semence et d’animaux reproducteurs) et sur la prise ne charge et la prévention de la malnutrition aigüe  (blanket feeding) au profit des enfants de moins de 5 ans, des femmes enceintes et allaitantes.

    A la date du 22 avril, le pays comptait 49 975 réfugiés maliens dont près de 88 pour cent sont présents dans les zones de moyens d’existence (ZOMES) 7 « Nord et est bétail et céréales » et 8 « Nord élevage transhumant et mil » dans la région du Sahel. Ces réfugiés sont entièrement pris en charge par le Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR) et ses partenaires. Leur présence et celle de leurs bétails n’ont pas encore suscité des tensions notoires avec les populations hôtes pour l’accès aux marchés et le partage des ressources naturelles. Au mieux ces populations hôtes sont souvent intégrer dans les programmes d’assistance.

    Suppositions

    Le scénario le plus probable de la sécurité alimentaire décrit juillet à décembre 2013, se fonde sur les hypothèses générales suivantes :

    • Une pluviométrie excédentaire à tendance normale: Les résultats de la prévision saisonnière pour l’Afrique de l’Ouest (PRESAO, NOAA, ECMWF, IRI, et les services de météorologie nationale du Burkina Faso) indiquent pour la période juillet-aout-septembre, des conditions très favorables à une pluviométrie normale à supérieure à la normale sur tout le pays. Il est également attendu des semis normaux à tardifs et une fin de saison normale à tardive. La majeure partie de la pluviométrie de l’année (80 pour cent) étant recueillie dans cette période, on peut s’attendre à ce que les besoins en eau des cultures soient couverts et donc à un déroulement satisfaisant de la campagne agricole.
    • Une production céréalière supérieure à la moyenne: Avec les prévisions de déroulement normal de la campagne, le soutien en intrants et équipement du Gouvernement et des partenaires pourrait contribuer à l’atteinte des objectifs de production (du Ministère de l’agriculture) de 5,5 millions de tonnes de céréales, c’est-à-dire,  30 pour cent plus que la moyenne quinquennale à partir de novembre.
    • La production de coton graine: Pour la présente campagne agricole, les objectifs de production exprimés par les unions de producteurs sont de 730 000 tonnes soit 16 pour cent en hausse par rapport à la dernière campagne et près de 40 pour cent comparée à la moyenne quinquennale. Malgré la hausse du coût des engrais de 15 pour cent par rapport à la moyenne quinquennale, le prix d’achat fixé (235 F CFA) pour cette campagne reste 20 pour cent plus élevé que le prix moyen sur les cinq dernières années.
    • Les flux de céréales: Les flux internes et les entrées de céréales à partir du Ghana et de la Côte d’Ivoire resteront normaux sur toute la période du scenario. Cependant, les flux sortant de céréales, essentiellement vers le Niger continueront d’être typiquement plus importants entre juillet et aout, puis se normaliseront à partir de septembre avec les nouvelles récoltes dans ce pays.                                              
    • Les prix des céréales: Au regard de la bonne disponibilité des céréales sur les marchés face à une demande des ménages plus faible que la normale, et aussi aux assistances alimentaires en cours, les niveaux des prix du sorgho et du maïs, pourraient rester similaires par rapport à la moyenne quinquennale sur toute la période du scénario. Pour le mil dont l’offre est plus faible sur les marchés comparée aux autres céréales et en plus dont la demande va augmenter pendant le carême musulman (du 10 juillet au 10 août), la hausse par rapport à la moyenne pourrait se situer entre 5 et 10 pour cent entre juillet et septembre. Avec l’arrivée des nouvelles récoltes (mil hâtif, niébé, maïs) à partir d’octobre, les prix vont suivre la tendance saisonnière normale avec des niveaux similaires à la moyenne quinquennale.
    • La situation alimentaire du bétail: Elle restera similaire à une année normale marquée par le bon niveau de remplissage des points d’eau pour l’abreuvement et la bonne disponibilité de fourrage sur toute la période. La situation zoo sanitaire qui est demeurée relativement calme les mois précédents devrait aussi se maintenir.
    • Les prix du bétail et les termes de l’échange: Les animaux ont traversé la saison sèche  (février-mai) moins difficile que habituellement du fait des pluies précoces enregistrées dès avril. Ce qui a permis d’observer des embonpoints meilleurs à la normale. En plus, les éleveurs ne sont pas contraints de vendre. Ainsi les prix vont maintenir leur tendance actuelle à la hausse de 20 pour cent par rapport à la moyenne quinquennale entre juillet et septembre. A partir d’octobre, la hausse de la demande en perspective de la fête de tabaski (en fin octobre) et des fêtes de fin d’année va davantage favoriser la hausse d’au moins 30 pour cent comparée à la moyenne. En conséquence, les termes de l’échange vont demeurer à la faveur des éleveurs et s’améliorer de 10 à 15 pour cent par rapport à la normale.
    • Les revenus de la main-d’œuvre agricole: La demande en main-d’œuvre est habituellement élevée sur toute la période du scénario du fait des travaux champêtres et de gardiennage d’animaux. Par ailleurs, le coût de la main-d’œuvre journalière a subit une hausse de 25 à 50 pour cent indirectement liée à la concurrence avec les activités d’orpaillage plus attractives pour les bras valides. Par conséquent, les revenus générés pourraient aussi croitre du même ordre.
    • La situation sanito-nutritionnelle: Les taux de malnutrition aiguë globale devraient demeurer stables, voire en baisses par rapport à ceux observés sur les quatre dernières années (entre 10,2 et 11,3 pour cent) au regard d’une part de la situation alimentaire des ménages qui est restée normale et d’autre part, des programmes de prise en charge ou de prévention de la malnutrition en cours depuis 2012 et qui sont planifiés jusqu’en octobre au profit des enfants de moins de cinq ans et des femmes enceintes et allaitantes.
    • La situation  des réfugiés: Du fait du récent accord de Ouagadougou entre le gouvernement maliens et les rebelles Touareg, on suppose que les élections présidentielles du 28 juillet 2013 vont se dérouler normalement et permettront par la suite de normaliser la situation sécuritaire dans le pays. Ce qui pourrait inciter une partie des réfugiés à retourner au pays dès le mois d’août.
    Résultat le plus probable de la sécurité alimentaire

    Entre juillet et septembre, les ménages, notamment les très pauvres et les pauvres continueront à avoir un accès normal à l’alimentation en ayant recours soit  aux stocks résiduels issus des récoltes de novembre 2012, ou par le biais du marché avec des revenus meilleurs que la normale. Entre octobre et décembre, les ménages vivront principalement des nouvelles récoltes  et pourront mettre sur le marché une partie de ces récoltes (en particulier les cultures de rente) pour générer des revenus monétaires tout en sauvegardant les moyens d’existence. Ainsi, sur toute la période, on s’attend à ce que les ménages très pauvres et pauvres soient sans insécurité alimentaire  (IPC Phase 1).

    La situation alimentaire normale des ménages et l’effet conjugué des programmes de prévention et de prise en charge de la malnutrition aigüe permettront de réduire ou à défaut de stabiliser les taux de malnutrition observés sur les quatre dernières années. De ce fait, entre juillet et décembre, toutes les zones de moyen d’existence seront en insécurité alimentaire Minimale (IPC Phase 1) 

    Zones d’interet

    Zone de moyens d'existence nord élevage transhumant et mil (Zone 8)

    Situation actuelle

    L’élevage transhumant qui caractérise le mode de vie des populations se développe dans un contexte de bonne disponibilité des ressources en eau et de fourrage comparé à la normale du fait des pluies précoces enregistrées ayant permis un cumul pluviométrique saisonnier au 30 juin 50 pour cent supérieur à la normale 1981-2010. Les aliments bétail (SPAI) sont aussi disponibles sur les marchés au prix de vente moyen de 5 500 F CFA le sac de 50 kg, soit 10 à 15 pour cent en dessous des prix de la moyenne quinquennale.

    Dans les ménages très pauvres et pauvres, les récoltes issues de novembre 2012 qui sont 40 pour cent supérieures à la moyenne sont maintenant faibles ou  épuisées. Toutefois, les marchés sont bien approvisionnés en céréales au-delà de la normale,  et principalement à partir des marchés de regroupement de Pouytenga et de Ouagadougou. Les prix des céréales de base sont restés stables (sorgho) ou en baisse de 3 pour cent (mil) comparés au mois écoulé. Par rapport au niveau record enregistré l’année passée, ils sont en baisse moyenne de 18 pour cent. On note cependant des hausses par rapport à la moyenne quinquennale de  14 et 21 pour cent respectivement pour le sorgho et le mil.

    Le lait est disponible comme en année normale, mais la hausse de la demande du fait surtout de la présence de réfugiés (grands consommateurs de lait) et des unités de transformation, a entrainé une hausse des prix d’achat aux éleveurs car le litre coûte 500 F CFA contre 300 F CFA en année normale.

    La vente du bétail (principale source de revenu des ménages) pour l’achat de céréales est moins pratiquée que d’habitude en partie du fait des opérations d’assistance alimentaire en cours pour le renforcement de la résilience et aussi du fait de l’amélioration des termes d’échange au profit des éleveurs. En effet, le prix du bétail, en particulier des petits ruminants (boucs et béliers) est en moyenne 23 et 33 pour cent plus élevé que la moyenne quinquennale respectivement pour les béliers et les boucs. Ainsi, la vente d’un bouc sahélien permet d’acquérir 124 kg de mil ou 148 kg de sorgho, soit 1 et 11 pour cent plus de céréales par rapport à la moyenne des  cinq dernières années.

    Les programmes  de cash for work au profit des ménages pauvres (par le Programme Alimentaire Mondial et Oxfam) sont en phase de clôture. La Croix rouge a distribué au cours du mois de juin, des rations alimentaires pour un mois à 1 500 ménages pauvres et cette action est planifiée pour les deux prochains mois. Par ailleurs, 650 tonnes de vivres en stocks communautaires sont disponibles pour des ventes à prix modéré sur la période juin-septembre.

    La zone compte 16 229 réfugiés maliens soit 32.5 pour cent des refugiés au pays.  Ces derniers bénéficient de l’assistance de l’Etat et des acteurs humanitaires à travers des distributions de rations mensuelles de nourriture. Près de 37 000 têtes de bétail appartenant à ces réfugiés ont été recensées dans la zone, mais des espaces de pâtures ont été identifiées par les autorités locales afin de faciliter la cohabitation avec les populations hôtes.

    Le taux de malnutrition aigüe globale est de 10.1 pour cent selon les résultats de  la dernière enquête SMART réalisée en septembre-octobre 2012. Depuis cette période, des actions de prévention et de prise en charge de la malnutrition au profit des enfants de moins de  cinq ans et des femmes enceintes ou allaitantes ont été initiées principalement par le PAM. Elles vont se poursuivre entre juillet et octobre, mais au profit des enfants de 6-23 mois. La consommation alimentaire étant restée normale dans les ménages, la zone est actuellement en insécurité alimentaire Minimale (IPC Phase 1).

    Suppositions

    Le scénario le plus probable de la sécurité alimentaire décrit de juillet à décembre se base sur les hypothèses suivantes:

    • Les productions agropastorales: Sur la période allant de juillet à septembre, il est attendu une pluviométrie excédentaire à tendance normale dans la zone selon les prévisions saisonnières nationales. Si cela se confirmait, les productions agricoles et animales pourraient être meilleures par rapport à la normale.
    • L’alimentation du bétail: La situation alimentaire du bétail demeurera normale avec la bonne disponibilité de l’eau et du pâturage.
    • La disponibilité du lait et des autres produits animaux restera normale: Habituellement l’offre de lait est abondante entre aout et novembre du fait du bon embonpoint des animaux et aussi des retours de la transhumance à partir de juillet.
    • L’approvisionnement des marchés : Les marchés seront bien approvisionnés en céréales et en aliment pour bétail (SPAI) sur toute la période du scenario. Les stocks actuels des commerçants sont plus importants que d’habitude et la demande des ménages plus faible que la normale.
    • Prix des céréales: Entre juillet et septembre, les prix des céréales de base vont demeurer au-dessus de la moyenne quinquennale de 10 à 15 pour cent pour le sorgho et de 15 à 20 pour cent pour le mil dont la demande par les ménages et aussi les réfugiés  devrait augmenter que la normale du fait de la hausse de sa consommation pendant le carême musulman au cours du mois de juillet. Avec les nouvelles récoltes à partir d’octobre, on devrait observer des hausses de prix moins importantes, inférieures à 10 pour cent par rapport à la moyenne quinquennale si la campagne agricole se déroule bien.
    • Les prix des animaux : Ils  maintiendront leur hausse de 10 à 20 pour cent au-dessus de la moyenne quinquennale entre juillet et aout. Mais à partir de septembre, la hausse pourrait dépasser 20 pour cent du fait de la hausse de la demande pour la fête de la Tabaski en fin octobre et des fêtes de fin d’année et cela dans un contexte où les animaux présentent un bon embonpoint. En conséquence, les termes de l’échange resteront  en faveur des éleveurs sur toute la période du scénario.
    • Les revenus issus de la vente du lait et des produits laitiers : Ils vont connaitre un accroissement de 40 à 50 pour cent par rapport à la normale du fait de la bonne disponibilité de lait entre aout et novembre et aussi de la hausse de la demande du fait de la présence de réfugiés.
    • Le salariat agricole : Il restera sans changement de même que les revenus tirés du gardiennage des animaux
    • L’orpaillage : Les revenus tirés de la pratique de l’orpaillage demeureront sans changement : en année normale ils contribuent pour 6 à 10 pour cent au revenu global.
    • Les transferts : Les revenus issus des transferts et de la migration saisonnière qui sont généralement plus importants pendant la soudure (juillet-septembre), représenteront comme en année normale 14 à 19 pour cent du revenu total.
    • Les programmes d’assistances et de soutien aux populations : Les actions et activités (Cash for work, food for work, appui nutritionnel, renforcement de la résilience, etc.) planifiées et budgétiser en cours d’exécution par les acteurs humanitaire se poursuivront normalement sur toute la durée du scenario.
    • La vente de produits de rente : Les revenus tirés de la vente de produits agricole, en particulier le niébé seront similaires à la  normale et sont habituellement présents entre novembre et février.
    • La crise socio-politique au Mali : Elle n’a pas influencé le déroulement normal du commerce transfrontalier dans la zone. Les échanges vont se poursuivre normalement avec la stabilisation politique en cours par les élections et le déploiement des forces onusiennes dans le nord du pays.
    Résultat le plus probables de la sécurité alimentaire

    L’alimentation des ménages devrait rester normale ou être meilleure comparativement à la normale sur toute la période du scénario : la consommation de lait va augmenter comme en année normale entre aout et novembre. Les nouvelles récoltes de fonio sauvage à partir de septembre, de niébé à partir d’octobre et de céréales à partir de novembre vont permettre aux ménages d’avoir une alimentation suffisante et variée. Par ailleurs, la poursuite des actions de soutien à la résilience des ménages et le déroulement normal de la saison des pluies sont des conditions qui pourront favoriser le maintien et la reconstitution des moyens d’existence. Ainsi, entre juillet et décembre, les ménages très pauvres et pauvres seront sans insécurité alimentaire (IPC Phase 1 Aucune).

    En plus des programmes de prévention en cours de la malnutrition, des opérations de blanket feeding sont prévues pour les enfants de 6-23 mois jusqu’en octobre. Ainsi, avec l’accès normal des ménages à l’alimentation, on devrait s’attendre à une stabilisation, voire à une baisse des taux de malnutrition aiguë globale. Dans ce cas, la zone sera en insécurité alimentaire Minimale (IPC Phase 1) entre juillet et septembre.

    Zone de moyens d'existence nord et est bétail et céréales (Zone 7)

    Situation actuelle

    Des pluies précoces ont été enregistrées dans la zone dès avril-mai, entrainant de façon localisée des semis précoces dont la plupart ont échoué du fait de l’irrégularité des pluies jusqu’à la deuxième décade de juin. Les semis ne se sont intensifiés qu’à partir de la troisième décade. Le cumul pluviométrique au 30 juin est 10 à 50 pour cent excédentaire dans son ensemble comparé à la normale 1981-2010.

    La dépendance des ménages très pauvres et pauvres des marchés pour leur alimentation est faible par rapport à la normale car les récoltes de novembre 2012 continuent de faire vivre certains ménages. Par ailleurs, des opérations de cash for work qui sont en phase de clôtures ont été conduites en faveur d’au moins 6 800 ménages pauvres, les aidant à accéder aux denrées alimentaire sur les marchés.

    Les marchés sont bien approvisionnés en céréales comme en année normale à partir des marchés de Ouahigouya, de Pouytenga et de Ouagadougou. Les prix des céréales de base (mil et sorgho) sont restés globalement stables ou en légère baisse inférieure à 5 pour cent par rapport au mois passé. Par rapport  à la même période de l’année dernière, on observe des variations à la baisse entre 5 et 35 pour cent. Comparés à la moyenne quinquennale, les prix sont stables (marchés de Djibo et de Sebba) ou en hausses comprises entre 6 et 29 pour cent (marchés de Dori et de Bogandé). Le recours des ménages aux marchés est plus faible que d’habitude car une partie de ceux-ci se nourrissent toujours des dernières récoltes de novembre 2012.

    Les prix des animaux, en particulier du bouc et du bélier sahéliens sur les principaux marchés de Djibo et de Dori sont en hausse de 7 à 29 pour cent comparés à la moyenne quinquennale.  D’où des termes de l’échange en faveur des éleveurs car la vente d’un  bouc sahélien permet d’acquérir 156 à 206 kg de mil ou de sorgho. Ce qui représente 5 à 11 pour cent de plus de céréales par rapport à la moyenne quinquennale.

    Le lait est disponible comme en année normale, mais le prix du litre a subit une hausse de 25 à 50 pour cent du fait de l’accroissement de la demande pour les unités de transformation et de la présence des réfugiés (dont la préférence alimentaire repose sur le lait). Cela contribue à l’amélioration des revenus des ménages pasteurs.

    Les principales sources de revenus demeurent la vente du bétail (petits ruminants et volaille) pour l’achat de céréales ou d’aliment bétail. La pratique de l’orpaillage a diminué d’intensité du fait des activités agricoles et de la saison des pluies. Toutefois, certains bras valides occupent encore les sites et ce, malgré l’interdiction officielle pendant la saison des pluies. Le  gramme d’or a subi une baisse de son prix d’achat de 20 à 26 pour cent par rapport à l’année passée, mais le niveau actuel du prix (20 000 à 22 000F CFA) est similaire à la moyenne sur les trois dernières années.

    La zone compte 55,5 pour cent des réfugiés maliens du pays (27 757), principalement dans les provinces du Soum et du Séno. Leur prise en charge est assurée au plan alimentaire et nutritionnel par les humanitaires sur place, notamment le Programme Alimentaire Mondial (PAM) qui distribuent des  rations alimentaires mensuelles. Près de 17 488 têtes de bétail additionnel ont été recensées dans la zone et appartenant à ces réfugiés, mais des aires de pâtures ont été proposées par les autorités locales afin de prévenir les risques éventuels liés au partage des ressources (eau et pâturage) avec les populations hôtes.

    Les taux de malnutrition aigüe globale (MAG) varient entre 10,1 pour cent et 12,6 pour cent selon les résultats de l’enquête SMART réalisée en septembre-octobre 2012. Bien que dépassant le seuil d’alerte de l’OMS, ils se situent néanmoins entre les limites (9,8 et 14,7 pour cent) observées au cours des trois dernières années. Depuis juillet 2012, au moins 6 000 enfants de moins de cinq ans et 1 200 femmes enceintes ou allaitantes bénéficient d’actions de prévention et de prise en charge de la malnutrition dans les formations sanitaires à travers la distribution de rations mensuelles de compléments alimentaires. Une opération de blanket feeding est aussi prévue jusqu’en octobre pour les enfants de  6-23 mois. L’effet conjugué de l’accès normal à la nourriture et l’impact des actions de prévention et de prise en charge de la malnutrition est favorable  à la réduction ou au maintien de ces taux de MAG. De ce fait, la zone se trouve en insécurité alimentaire Minimale (IPC Phase 1).

    Suppositions

    Le scénario le plus probable de la sécurité alimentaire décrit de juillet à décembre se base sur les hypothèses suivantes:

    • La  production agricole: Il est attendu une pluviométrie excédentaire à tendance normale dans la zone pour les mois de juillet, aout et septembre selon les prévisions saisonnières nationales. Par conséquent, les productions agricoles (céréales, niébé et arachide) dont les récoltes interviennent en octobre-novembre, pourraient être au-dessus de la normale.
    • L’alimentation du bétail: La  situation alimentaire du bétail restera normale sur toute la période et marquée généralement par un bon embonpoint des animaux entre août et novembre du faite de la bonne disponibilité du pâturage et de l’eau pour l’abreuvement.
    • La consommation laitière: La disponibilité et la consommation de lait par les ménages ne connaitront pas de changement par rapport à une année normale : habituellement entre août et novembre, l’offre locale de lait est importante du fait du meilleur embonpoint des animaux.
    • L’approvisionnement des marchés: les marchés resteront  bien approvisionnés en céréales et en aliment pour bétail comme en année normale sur toute la période du scenario
    • Les prix des céréales: De  juillet à septembre, les prix des céréales de base vont demeurer au-dessus de la moyenne quinquennale de 5 à 10 pour cent pour le sorgho et des hausses comprise entre 10 et 20 pour cent pour le mil dont la demande en consommation va augmenter pendant le carême musulman en juillet-aout. Avec les nouvelles récoltes à partir d’octobre, on pourrait observer des niveaux de prix similaires ou en hausses de moins de 10 pour cent par rapport à la moyenne.
    • Les prix du bétail: Les prix des animaux pourraient maintenir leur tendance de 10 à 30 pour cent au-dessus de la moyenne quinquennale du fait de l’amélioration des embonpoints plus top que d’habitude et aussi de la hausse de la demande pour la Tabaski à partir de septembre ainsi que des fêtes de fin d’année. Cela est bénéfique pour la protection des moyens d’existence et aussi pour les termes de l’échange qui resteront en faveur des éleveurs.
    • La main d’œuvre: Les revenus issus de la main-d’œuvre agricole, y compris le gardiennage des animaux ne connaitront pas de changement : en année normale ils contribuent pour 10 à 15 pour cent à la formation du revenu total, surtout entre juillet et novembre.
    • Les transferts: Les revenus issus des transferts ou de la migration, plus importants pendant la période de soudure (juillet-septembre), resteront similaires et représenteront comme en année normale 10 à 25 pour cent du revenu total.
    • L’orpaillage artisanal: Il sera pratiqué comme année normale, et apportera des revenus également similaires car le niveau actuel du prix d’achat est proche de la moyenne des trois dernières années.
    • La vente de produits agricoles: Les revenus tirés de la vente de produits agricoles, en particulier le niébé pourront dépasser la normale dans les conditions d’accroissement de la production et de maintien des prix à des niveaux similaires à la normale.
    • La vente du lait: Les revenus issus de la vente du lait et des produits laitiers resteront meilleurs que la normale du fait de l’augmentation des prix grâce à la hausse de la demande par les unités locales de transformation et par les réfugiés présents dans la zone.
    • Les taux de malnutrition aiguë globale: Ils pourraient rester similaires ou en baisse par rapport à ceux observés au cours des quatre dernières années car la consommation alimentaire sera normale dans les ménages et les opérations de prévention pourront aussi contribuer à réduire ces taux.
    • Les effectifs de populations réfugiées: Ils devraient se maintenir, voire diminuer au regard des mesures envisagées par la communauté international pour normaliser la situation socio-politique au Mali à travers l’organisation d’élections présidentielles le 28 juillet et le déploiement des forces de maintien de la paix.
    • Les assistances alimentaires et autres interventions : Elles seront plus importantes qu’en année normale en direction des ménages pauvres de la zone et plus spécifiquement des populations hôtes des sites d’accueil des refugiés.
    Résultat le plus probable de la sécurité alimentaire

    La période habituelle de soudure (de juin à septembre) sera moins difficile pour les ménages du fait des conditions plus favorables d’accès à l’alimentation. Les ménages vont continuer à avoir au moins deux repas par jour et la bonne disponibilité de lait à partir du mois d’août et les nouvelles récoltes de fonio sauvage et de niébé à partir de septembre-octobre vont aussi contribuer à améliorer leur consommation. Dans ce contexte favorable, on assistera à la mise en place de stratégies de protection et de renforcement des moyens d’existence, basés principalement sur l’élevage. De ce fait, au moins 80 pour cent des ménages très pauvres et pauvres seront sans insécurité alimentaire (IPC phase 1).

    L’accès normal à l’alimentation et l’effet des programmes de prise en charge et de prévention de la malnutrition (le PAM planifie des activités de blanket feeding de juin à octobre 2013 pour 22 117 enfants de 6 à 23 mois dont 2123 enfants originaires des 22 villages hôtes des populations réfugiées) en cours devraient contribuer à réduire ou à défaut stabiliser les taux de MAG observés  en octobre 2012. Ainsi, la zone sera en insécurité alimentaire Minimale (IPC Phase 1) entre juillet et décembre.

    Evenements qui pourraient changer les scenarios

    Zone

    Evènement

    Impact sur les conditions de la sécurité alimentaire

    Nationale

    Mauvaise répartition des pluies

    Bien qu’il soit prévu une pluviométrie excédentaire à tendance normale, il n’est pas exclu des risques de mauvaise répartition des pluies entre juillet et septembre ou d’arrêt des pluies en septembre. Dans ces conditions, les productions agricoles et animales pourraient aussi être en dessous de la normale. On pourrait aussi observer des pratiques de rétention volontaire des stocks par les commerçants. En conséquence, les prix des céréales pourraient rester davantage plus élevés que la moyenne quinquennale sur toute la période du scénario. Cela réduirait l’accès  des ménages à l’alimentation.

    Attaques de récoltes par les criquets pèlerins

    La situation acridienne est actuellement calme. Mais, les essaims de criquets pèlerins présents dans les zones grégarigènes du Sud du Maghreb pourraient migrer vers les aires de reproduction estivale au Nord des pays du Sahel. Des individus isolés et des larves sont déjà présents dans les montagnes de l’Aïr au Niger. Bien que le Burkina Faso ne soit pas une zone de reproduction habituelle, les migrations de ces criquets en provenance du Niger ou du Mali pourraient affecter négativement les récoltes dans les ZOME 7 et 8 comme en 2004 et exposer les ménages aux risques d’insécurité alimentaire

    De fortes inondations localisées dans certaines zones 

    En situation de pluviométrie excédentaire, certaines localités situées dans des zones inondables pourraient subir des inondations dont les conséquences seront néfastes sur les productions agricoles et les moyens d’existence. On pourrait assister à des déplacements de personnes vulnérables qui seront dépendantes de l’aide alimentaire d’urgence.

    ZOME 7 & 8

    Contestation des résultats de l’élection présidentielle du 28 juillet au Mali

    Le déroulement normal de l’élection présidentielle au Mali en juillet est le gage d’une situation favorisant le retour des réfugiés dans ce pays. En cas de contestions avec violence, le flux de réfugiés pourraient augmenter dans les zones de moyens d’existences 7 et 8. Un afflux  important de réfugiés pourraient entrainer des perturbations dans les sites d’accueil, des conflits avec les populations hôtes pour les pâturages, une hausse des prix sur les marchés du fait de l’augmentation de la demande  par les réfugiés.

    Figures Calendrier saisonnier pour une année typique Calendrier saisonnier pour une année typique

    Source : FEWS NET

    Carte des résultats estimés plus probables de la sécurité alimentaire, juillet 2013 Carte des résultats estimés plus probables de la sécurité alimentaire, juillet 2013

    Source : FEWS NET

    Afin d’estimer les résultats de la sécurité alimentaire pour les prochains six mois, FEWS NET développe les suppositions de base concernant les événements possible, leurs effets, et les réponses probables des divers acteurs. FEWS NET fait ses analyses basées sur ces suppositions dans le contexte des conditions actuelles et les moyens d’existence locaux pour développer des scénarios estimant les résultats de la sécurité alimentaire. D’habitude, FEWS NET prévient du scénario le plus probable. Pour en savoir plus, cliquez ici.

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