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La reprise régulière de la pluviométrie depuis la fin juillet a permis un développement satisfaisant des cultures. Une récolte céréalière au moins moyenne est attendue dans le pays. La récolte des produits agricoles verts a déjà commencée par les ménages qui ont accès au mil hâtif, au maïs, à l’arachide fraîche et aux tubercules.
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L’insécurité alimentaire aiguë est minimale (IPC Phase 1) dans toutes les zones de moyenne d’existence. Les programmes d’assistance interannuelle en cours, le début des récoltes en verts, les revenues saisonnières, les prix au-dessus de la moyenne quinquennale des animaux, et la stabilité des prix des denrées de base permettent d’atténuer les difficultés alimentaires habituellement vécues pendant la période de soudure et à assurer l’accès alimentaire pour les ménages pauvres.
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La probable poursuite des pluies jusqu’en fin septembre pour les zones nord du pays (régions du Sahel, du nord, du Centre-Nord) et jusqu’en mi-octobre pour le reste du pays, est nécessaire pour permettre une maturation complète des cultures et ainsi, des récoltes moyennes à supérieures à la moyenne quinquennale dans l’ensemble du pays.
- Les cumuls pluviométriques des trois dernières décades, comparés à ceux de la normale sont similaires à excédentaires dans la plupart de pays. La régularité de la pluviométrie observée depuis le mois de juillet s’est maintenue jusqu’à la mi-septembre permettant aux cultures de rattraper le retard de croissance accusé dans certaines localités du pays en particulier dans la région du Centre Nord. En début septembre, les inondations saisonnières localisées ont touché 13 000 personnes (1 610 ménages) dans cinq régions (l’Est, le Sahel, les Hauts Bassins, la Boucle du Mouhoun et le Centre).
- Cependant, certaines parties des provinces frontalières avec la Côte d’Ivoire (Comoé, Leraba, Poni, Noubiel) et le Ghana (Nahouri) sont déficitaires en termes de précipitations comparées à la normale. Ce déficit pourrait négativement affecter les rendements des cultures, en particulier ceux du maïs et du coton. Le suivi de cette situation est en cours et une fois l'impact de la sécheresse atypique sur ces cultures connu, il sera analysé en fonction des résultats de la sécurité alimentaire.
- Les ménages pauvres font actuellement recours aux marchés car leurs stocks issus des récoltes de la dernière campagne sont pour la plupart épuisés. Ce recours est moindre par rapport à une année normale du fait que les récoltes excédentaires en 2012 ont assuré une dépendance sur le marché moins intense que typiquement observée pendant la période de soudure. En plus, la bonne disponibilité de lait, en particulier dans la région du Sahel, et les opérations d’assistance alimentaire interannuelle en cours (vente à prix social, distribution gratuite, transferts monétaires, blanket feeding), facilitent l’accès alimentaire des ménages dans les zones de préoccupation. La vente de céréales à prix social entre aout et octobre, est prioritairement adressée aux 63,000 ménages pauvres estimées dans le plan de résilience du Gouvernement, soit 80 pour cent moins qu’en 2012 à la même période. On observe actuellement un niveau minimal d’insécurité alimentaire aiguë (IPC Phase 1) dans toutes les zones de moyens d’existence du pays.
- La disponibilité des céréales de base est bonne sur les marchés et les niveaux de prix sont stables depuis le mois de juillet. On constate un déstockage chez les commerçants qui craignent la mévente au regard de la bonne physionomie observée sur les cultures. Par rapport à la moyenne quinquennale, on observe au niveau national, une baisse de prix de 9 pour cent pour le maïs et une relative stabilité pour le sorgho (baisse de 2 pour cent) et le mil (hausse de 2 pour cent). Dans les zones de préoccupations actuelles (ZONE 7 et 8) dans la région du Sahel, les variations par rapport à la moyenne quinquennale sont plus ou moins normales, avec des hausses de 14 pour cent pour le mil sur le marché de Dori, de 7 et de 8 pour cent respectivement pour le sorgho et le mil sur le marché de Djibo et de 6 pour cent pour le mil et le sorgho sur le marché de Gorom-Gorom. Les niveaux de prix sont jugés abordables par les ménages.
- Les sources de revenus sont plus rémunératrices que la normale et se composent principalement de la vente du lait, des œufs de pintade, des animaux (petits ruminants et volaille) et de l’orpaillage. Le prix du litre de lait aux producteurs reste similaire à la moyenne quinquennale. Le prix du gramme d’or (22 000 F CFA) sur les sites artisanaux est proche de la moyenne observée sur les trois dernières années, et l’exploitation des sites se poursuit malgré l’interdiction pendant la saison des pluies. Le prix des animaux, surtout les petits ruminants, connait une hausse de 4 à 38 pour cent par rapport à la moyenne quinquennale. Cela s’explique par le bon embonpoint des animaux, la demande pour les activités d’embouche en vue de la revente pendant la période de Tabaski et de fin d’année. Cette hausse de prix améliore les termes de l’échange pour les éleveurs qui peuvent acquérir entre 135 et 157 kg de mil en vendant un bouc sahélien entier en bon état.
La situation actuelle n’a pas fondamentalement affecté les hypothèses utilisées dans le développement du scénario le plus probable de FEWS NET pour la période juillet à décembre 2013. La situation actuelle conforme à l'analyse et les principales hypothèses continuent à soutenir le scénario le plus probable présenté dans les perspectives sur la sécurité alimentaire de juillet à décembre 2013.
Ce mois de septembre marque l’apparition plus généralisée de nouvelles récoltes (niébé, fonio, mil hâtif et maïs et arachide frais). Ce qui améliore l’accès des ménages pauvres à l’alimentation en plus de la disponibilité du lait, celle ses produits forestiers non ligneux et l’assistance ponctuelle du gouvernement et des partenaires à l’endroit de certains ménages très pauvres. De ce fait les ménages sont actuellement en insécurité alimentaire minime (IPC Phase 1). La poursuite du déroulement normal de la campagne agricole jusqu’en fin septembre va permettre aux ménages de reconstituer leurs stocks dès octobre et favoriser une baisse des prix des denrées sur les marchés entre octobre et décembre. Ainsi, entre octobre et décembre, la situation alimentaire des ménages pauvres restera normale dans l’ensemble du pays et une insécurité alimentaire Minime (IPC Phase 1) sera observée.
Source : FEWS NET
Cette mise à jour des perspectives sur la sécurité alimentaire présente une analyse des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée au cours des six prochains mois. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.