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Les ménages très pauvres dans l’extrême nord du pays, en particulier des communes de Nassoumbou, Koutougou et Tin-Akoff, actuellement en insécurité alimentaire aigue Stress (Phase 2 de l’IPC), seront confronté à des écarts de consommation à partir d’avril du faite de l’absence de stocks et de l’insuffisance de revenu pour accéder aux denrées présentes sur les marchés.
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Les ménages très pauvres et pauvres dans les autres communes de la région du Sahel et environnant, peinent aussi à assurer la protection de leurs moyens d’existence, car doivent mobiliser des revenus au-dessus de la normale pour acheter de la nourriture, mais aussi de l’aliment pour l’entretien du troupeau confronté à un déficit fourrager pour la deuxième année consécutive.
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Dans le reste du pays, la consommation alimentaire des ménages est normale et favorisée par un niveau d’approvisionnement satisfaisant des marchés et des niveaux de prix similaires ou en-dessous de la moyenne quinquennale.
- Depuis le mois de décembre dernier, en raison d’une récolte en-dessous de la normale et d’une baisse importante des prix des animaux (leur principale source de revenu), la dépendance des ménages pauvres et très pauvres sur les marchés est plus tôt et plus importantes qu’en année normale.
- Face à cette situation, les ménages ont davantage recours aux activités d’orpaillage pour améliorer leurs revenus. En outre les mouvements d’exode vers les grands centres urbains se sont accentués. Les transferts d’argent des migrants qui constituent d’habitude la première source de revenu d’au moins 8% des ménages de la province de l’Oudalan, seront beaucoup sollicités par les membres des ménages restés dans leurs villages d’origines.
- Dans cette partie du pays, la vente du bétail, notamment les petits ruminants, constitue la principale source de revenu des ménages notamment pauvres et très pauvres. Cependant, les prix de vente sont de 10 à 30 pour cent en-dessous de la moyenne du fait que les animaux sont dans un pire état physique que normale, mais aussi du fait que les ménages les ménages effectuent un déstockage plus important d’animaux afin d’espérer des revenus substantiels pour l’achat de céréales pour leur propre consommation et pour l’aliment pour bétail pour préserver un noyau du troupeau. Par exemple, sur le marché de Djibo les offres en caprins et en ovins sont en hausse respectivement de 77 pour cent et 21 pour cent, tandis que sur le marché de Gorom Gorom elles sont en hausse respectivement de 10 pour cent et 9 pour cent par rapport à la moyenne quinquennale.
- L’approvisionnement régulier des marchés en céréales par les zones de production de l’ouest du pays et les grands centres de regroupement (Ouagadougou et Pouytenga) et l’opération en cours de vente de maïs à prix modéré par le gouvernement, contribuent à maintenir les prix des denrées de base (mil et sorgho) autour de la moyenne quinquennale. Néanmoins, sur les marchés de Dori et de Sebba, le prix du mil enregistre une hausse de 14 et 20% respectivement par rapport à la moyenne quinquennale et hausses atypiques (de 9 à 26%) de prix pour mais, mil et sorgho depuis février 2015.
- Dans les autres régions du pays, les ménages pauvres et très pauvres arrivent à générer des revenus similaires ou au-dessus de la moyenne quinquennale à travers la vente de produits maraichers, des produits de rente (arachide, sésame, niébé, bissap) ainsi que des produits forestiers (amendes de karité, grain de néré). Les marchés de ces régions sont caractérisés par une offre importante de produits agricoles contre une demande jugée globalement normale. De ce fait, les prix des céréales sont stables ou en baisse de 6 à 15% pour le sorgho et le mil comparé à la moyenne des cinq dernières années. Quant au maïs, son prix est en baisse moyenne de 12%, avec cependant des baisses de plus de 20% sur les marchés de Sankaryaré (Ouagadougou), de Niénéta (Bobo-Dioulasso) et de Solenzo. Ce qui contribue à améliorer l’accès des ménages à l’alimentation.
La situation actuelle n’a pas affecté les hypothèses utilisées dans le développement du scenario FEWS NET le plus probable pour la période de janvier à juin 2015. Un examen complet du scenario est disponible dans les perspectives sur la sécurité alimentaire de janvier à juin 2015.
Jusqu’à présent aucune intervention d’impact significative n’est menée au profit des ménages très pauvres et pauvres des communes de Nassoumbou, de Koutougou et de Tin-Akoff. Avec la dégradation de la consommation alimentaire et la perte des avoirs liée au déstockage atypique d’animaux, ces derniers vont devoir vivre une Crise alimentaire (Phase 3 de l’IPC) à partir du mois d’avril, pendant que ceux des autres communes de la région du Sahel et environ (Zones 7 et 8) vivront en insécurité alimentaire aigue Stress (Phase 2 de l’IPC). Ces situations devraient rester inchangées jusqu’à la fin de la période habituelle de soudure, c’est-à-dire en fin septembre. En effet, même si les termes de l’échange bétail/céréales vont continuer à se détériorer jusqu’en août (hausse des prix des céréales et baisse des prix des animaux), les revenus procurés par l’orpaillage jusqu’en juin, les revenus rapportés de l’exode et de la migration avec les retours en juin-juillet du fait de l’installation normale de la saison et l’amélioration de la disponibilité de lait à partir du mois d’août, permettront aux ménages de couvrir le minimum des besoins alimentaires sans dégrader de façon irréversible les stratégies et avoirs relatifs aux moyens d’existence.
Source : FEWS NET
Cette mise à jour des perspectives sur la sécurité alimentaire présente une analyse des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée au cours des six prochains mois. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.