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Due à l’épuisement précoce de leurs réserves alimentaires ainsi qu’à une absence quasi-totale de fourrage pour leurs animaux, beaucoup de ménages pauvres de l’extrême nord du pays (Zone 8), sont contraints à un exode et à une fréquentation des sites d’orpaillage beaucoup plus accentués que d’habitude pour des revenus. Les mouvements de transhumance vers les zones de pâturage sont plus précoces avec une amplitude plus importante.
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Dans les communes de Nassoumbou, Koutougou et Tin-Akoff, les ménages pauvres vivent déjà une insécurité alimentaire de Stress (Phase 2 de l’IPC) et les prix des céréales de base et de l’aliment pour bétail sont particulièrement élevés. Par contre leurs revenus principalement issus de la vente du bétail est en-dessous de la moyenne quinquennale du fait des prix relativement bas des animaux.
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Dans le reste du pays sur les marchés, l’offre des produits alimentaires de base notamment céréaliers est supérieure à la normale, alors que la demande des ménages reste faible, ce qui fait que les prix de ces denrées restent globalement similaires à la moyenne quinquennale.
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- A l’exception de l’extrême nord du pays (zone de moyen d’existence n°8), la plupart des ménages pauvres ont toujours recours à leurs propres productions pour leur alimentation, ce qui fait que la demande sur les marchés est réduite de moitié pendant que l’offre en céréale est au moins 40 pour cent supérieur à la normale.
- Dans les zones de grande production, notamment l’ouest du pays, les prix aux producteurs des céréales sont similaires à la moyenne quinquennale pour le mil et le sorgho et en dessous de la moyenne quinquennale de 10 pour cent pour le maïs. Cette situation serait due au contexte actuel du marché beaucoup plus orienté vers la collecte et la commercialisation des produits agricoles de rente tels le niébé, le sésame et l’arachide ainsi que des produits du cru tels les amandes de karité et les graines de néré destinés à l’exportation.
- Dans la zone agropastorale nord du pays (zones 7 et 8), malgré des récoltes en-dessous de la normale du fait de l’irrégularité des pluies, les prix des céréales sont globalement similaires à la moyenne quinquennale. Toutefois, exception est faite sur certains marchés où les prix sont plus élevés que la moyenne quinquennale. Il s’agit notamment des marchés de Bogandé où le prix du mil et du sorgho sont supérieurs à la moyenne quinquennale de 11 pour cent, ainsi que le marché de Sebba où le mil et le sorgho s’échangent respectivement à 25 pour cent et 15 pour cent plus chers que la moyenne quinquennale. Cette quasi-stabilité générale des prix dans cette partie du pays pourrait s’expliquer par le bon niveau d’approvisionnement des marchés à partir des zones de grande production.
- Dans cette partie du pays, l’alimentation du bétail devient difficile du fait du déficit fourrager (surtout dans les provinces du Séno et de l’Oudalan). En vue de réduire l’impact de ce déficit sur le cheptel, les mouvements de transhumance se sont intensifiés précocement dès le mois de décembre en direction des régions du Sud ou vers le Mali. Par ailleurs, sur les marchés, on constate une hausse des offres, en particulier des petits ruminants qui sont en majorité de mauvaise conformation par rapport à la normale. Ainsi, sur les marchés de Djibo et de Gorom-Gorom, les offres en caprins sont en hausse de 77 et 10 pour cent respectivement et celles des ovins également en hausse de 21 et 9 pour cent respectivement par rapport à la moyenne quinquennale. En conséquence, les prix des animaux sont 10 à 30 pour cent en-dessous de la moyenne quinquennale, d’où une dégradation des termes de l’échange bétail/céréales. Les ventes servent généralement à l’achat de céréales pour la consommation du ménage, mais aussi à l’achat d’aliments pour entretenir le troupeau resté sur place.
- Dans les communes de Nassoumbou, Koutougou et Tin-Akoff dans l’extrême nord du pays (Zone 8), la situation alimentaire des ménages en particulier les ménages pauvres est de Stress (Phase 2 de l’IPC) à cause des attaques d’oiseaux granivores et d’une pluviométrie médiocre qui ont eu pour conséquence des productions agricoles largement en dessous de la moyenne quinquennale. Cette situation a intensifié plus que d’habitude les départs en exode vers les grands centres urbains et le recours à l’orpaillage. La réduction du nombre de repas quotidien de 1 à 2 contre 2 à 3 habituellement est aussi une pratique fréquente dans les ménages.
La situation actuelle n’a pas affecté les hypothèses utilisées dans le développement du scenario FEWS NET le plus probable pour la période de janvier à juin 2015. Un examen complet du scenario est disponible dans les perspectives sur la sécurité alimentaire de janvier à juin 2015.
Comme évoqué dans les perspectives ci-dessus, à partir de mars, les ménages très pauvres et pauvres des communes de Nassoumbou, de Koutougou et de Tin-Akoff connaitront une Crise (Phase 3 de l’IPC) pendant que ceux des autres communes de la région du Sahel et environ (Zones 7 et 8) vivront en insécurité alimentaire aigue Stress (Phase 2 de l’IPC). Ces situations devraient restées inchangées jusqu’à la fin de la période habituelle de soudure, c’est-à-dire en fin septembre. En effet, même si les termes de l’échange bétail/céréales vont continuer à se détériorer jusqu’en août (hausse des prix des céréales et baisse des prix des animaux), les revenus procurés par l’orpaillage jusqu’en juin, les revenus rapportés de l’exode et de la migration avec les retours en juin-juillet du fait de l’installation normale de la saison et l’amélioration de la disponibilité de lait à partir du mois d’août, permettront aux ménages de couvrir le minimum des besoins alimentaires sans dégrader de façon irréversible les stratégies et avoirs relatifs aux moyens d’existence.
Source : FEWS NET
Cette mise à jour des perspectives sur la sécurité alimentaire présente une analyse des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée au cours des six prochains mois. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.