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La dégradation des termes de l’échange bétails/céréales du fait de l’insécurité persistante, réduira l’accès des pauvres à l’alimentation dans les zones de moyens d’existence 7 et 8 déjà confrontées à des taux de malnutrition aigüe globale au-dessus du seuil d’alerte. Ce qui expose ces zones à l’insécurité alimentaire aigue Stress (Phase 2 de l’IPC) entre avril et mai.
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Dans le reste du pays, malgré une situation sécuritaire précaire, les productions agricoles au-dessus de la moyenne permettront aux ménages pauvres d’avoir un accès normal à l’alimentation jusqu’à la période habituelle de soudure en juin.
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L’évolution des prix des denrées de base suivra la tendance saisonnière normale avec des niveaux autour de la moyenne quinquennale, excepté dans les ZOME 7 et 8 où des hausses modérées seront observées.
| ZONE | ANOMALIES ACTUELLES | ANOMALIES PROJETÉES |
|---|---|---|
| National |
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| Zones de moyens d’existence (ZOME) 7 et 8 |
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Avec des productions agricoles au-dessus de la moyenne les ménages pauvres pourront vivre de leurs récoltes jusqu’à la période habituelle de soudure. Ils pourront aussi générer des revenus moyens à supérieurs issus de la vente des produits de rente (arachide, niébé, sésame). En effet, en cette période de commercialisation, les prix de ces produits sont stables ou légèrement au-dessus de la moyenne quinquennale et la demande interne et vers les pays côtiers est typique.
Depuis le mois passé, les activités de maraichage et d’orpaillage mobilisent comme d’habitude les ménages et la disponibilité de l’eau est satisfaisante pour conduire normalement un à deux cycles de production. Le prix du gramme d’or est resté stable sur les sites depuis le début de l’année et similaire au prix d’achat moyen des 5 dernières années (22 000 à 25 000 F CFA).
Dans l’ensemble, les marchés seront bien approvisionnés en denrées de base et avec des productions supérieures à la moyennes dans les pays voisins, les flux externes devraient restés typiques. Les intentions d’achat de céréales pour la reconstitution du stock national de sécurité alimentaire se situeraient à environ 38 800 tonnes (SONAGESS/CT-CNSA, juillet 2018), non suffisantes pour perturber le fonctionnement du marché. De ce fait, les prix des céréales vont évoluer suivant la tendance saisonnière moyenne avec des niveaux autour de la moyenne quinquennale.
Dans les zones de moyens d’existence 7, 8 et 9, la dégradation continue de la situation sécuritaire pourrait accroitre le nombre de déplacés internes (PDIs) au cours des prochains mois. Les productions agricoles et fourragère sont moyennes dans ces zones pour permettre une soudure pastorale normale entre mars et juin et aux ménages pauvres de vivre de leurs propres productions jusqu’en mars comme d’habitude. Cependant, la multiplication des incidents de sécurité et la persistance de la menace terroriste limitent l’accès aux zones de pâturage dans l’extrême-nord. De même, l’occupation à l’est du couloir habituel de transhumance par des groupes terroristes pourrait contraindre les éleveurs à explorer d’autres passages pour atteindre les zones d’accueil dans les pays côtiers.
Ces zones concentrent les principaux marchés à bétail qui approvisionnent le reste du pays et alimentent les flux sortants vers les pays voisins. Déjà les principaux acheteurs (les Ghanéens) ne sont plus réguliers sur les marchés de Djibo et de Gorom-Gorom. Ce qui entraine une baisse de la demande sur ces marchés. Sur le marché de Dori, on enregistre une présence atypique d’animaux en provenance du Niger, ce qui contribue à augmenter l’offre. Depuis la baisse du taux de change Naira/CFA, les exportations de bétail, en particulier les bovins du marché de Fada N’gourma vers le Nigeria ont chutées. Ainsi, au cours du mois d’octobre, les prix caprins étaient restés stables, mais ceux des ovins et des bovins étaient en baisse respective de 14 et de 10 pourcent comparé à la moyenne quinquennale.
La détérioration de la situation sécuritaire pourrait réduire les flux de denrées alimentaires vers cette partie du pays, en particulier les communes frontalières des zones de moyens d’existence 7 et 8 où les ménages pauvres seront dépendants des marchés à partir du mois d’avril. Les prix des denrées vont alors demeurer modérément au-dessus de la moyenne quinquennale. Par ailleurs, la baisse du prix des animaux va entrainer une dégradation des termes de l’échange bétail/céréales et réduire l’accès alimentaire pour les ménages pauvres.
La situation nutritionnelle est aussi préoccupante dans les zones de moyen d’existence 7 et 8 avec un taux de malnutrition aigue globale moyen de 12,6 pourcent dans la région du Sahel, mais variant entre 10,1 pourcent dans la province du Soum et 13,4 pourcent dans la province du Séno (SMART, octobre 2018). Avec la fermeture ou le fonctionnement au ralenti des centres de santés dans ces zones, la prise en charge de la malnutrition, de même que les actions de dépistage et de sensibilisation seront limitées et de ce fait ne favoriseront pas une réduction des taux actuellement observés.
En résumé, entre décembre et mars, les ménages pauvres, exceptés les PDIs et refugiés, auront un accès normal à l’alimentation à partir de leur propre production et des revenus de la vente des produits de rente, et se maintiendront en insécurité alimentaire aigue Minimal (Phase 1 de l’IPC). A partir du mois d’avril, l’épuisement des stocks les rendra plus dépendants des marchés comme d’habitude. Toutefois, dans les zones de moyens d’existence 7 et 8, la réduction de l’accès à l’alimentation et les taux élevés de MAG exposeront ces zones à l’insécurité alimentaire aigue Stress (Phase 2 de l’IPC) à partir d’avril.
Source : FEWS NET
Source : FEWS NET
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