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L’insécurité et les mesures restrictives du COVID-19 augmentent les besoins d’assistance dans le pays

  • Mise à jour du suivi à distance
  • Burkina Faso
  • Avril 2020
L’insécurité et les mesures restrictives du COVID-19 augmentent les besoins d’assistance dans le pays

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  • Messages clé
  • Perspectives Projetees a Septembre 2020
  • Messages clé
    • La situation sécuritaire continue de se dégrader et d’accroitre le nombre de population déplacées. Dans les zones de forte présence de PDI, l’épuisement des stocks des ménages hôtes, la baisse des revenus et la faible couverture de l’assistance exposent les pauvres des provinces du Bam, Namentenga, Séno, Oudalan, Yagha et Loroum à l’insécurité alimentaire aigue Crise (Phase 3 de l’IPC). L’assistance plus accrue dans les provinces du Soum et du Sanmatenga favorise une situation de Stress (Phase 2 ! de l’IPC) pour les PDI et ménages hôtes.

    • La réponse à maladie du COVID-19 affecte négativement l’économie dans son ensemble et représente un risque pour les approvisionnements du pays, surtout en riz importé au cours des prochains mois. Si elle limite les migrations saisonnières en faveur d’une disponibilité de la main-d’œuvre, dans la moitié nord du pays, l’insécurité constitue une menace pour la conduite des activités agropastorales et pourrait réduire les productions agricoles dans cette partie pour la deuxième saison consécutive.

    • Nonobstant les mesures sociales en cours, les restrictions en réponse à la crise COVID-19, affectent négativement les emplois et les revenus des pauvres, en particuliers ceux du secteur informel dans les villes sous confinement. Le maintien voire le durcissement de ces mesures pourrait davantage entrainer une baisse du pouvoir d’achat des pauvres, limiter l’approvisionnement des marchés et détériorer l’accès alimentaire pour la majorité qui fera alors face à une insécurité alimentaire aigue Stress (Phase 2 de l’IPC).

    ZONEANOMALIES ACTUELLESANOMALIES PROJETÉES
    National
    • Situation sécuritaire préoccupante marquée par la persistance des attaques et menaces terroristes avec pour conséquences l’accroissement du nombre de déplacés internes qui s’établit à 838548 en fin mars (CONASUR, avril 2020).  
    • Une situation sanitaire aussi préoccupante car, avec 2 cas de COVID-19 confirmés le 9 mars, le pays compte à la date du 15 avril 542 cas dont 284 actifs et 32 décès. Malgré les mesures sociales en cours, le confinement des villes touchées, le couvre-feu, la fermeture de marchés, de restaurants et bars, affectent négativement l’économie nationale et entrainent des pertes de revenus, en particulier pour les pauvres du secteur informel dans les villes et aussi les ruraux pauvres dépendant des marchés et des revenus de la migration.
    • La situation sécuritaire demeurera préoccupante car les exactions et menaces de groupes terroristes sont quasi quotidiens. Cette situation ne favorise pas les retours des déplacés et pourrait négativement affecter les activités agropastorales pour la deuxième saison consécutive.
    • Avec l’augmentation et l’expansion des cas actifs de COVID-19, le maintien voire le durcissement des mesures de restriction pourrait davantage entrainer une baisse du pouvoir d’achat des pauvres et limiter l’approvisionnement des marchés. L’accès alimentaire des ménages urbains pauvres et des ruraux pauvres dans les zones touchées par l’insécurité pourrait se détériorer en attendant une atténuation probable avec les nouvelles récoltes d’octobre. 
    Zones de moyens d’existence (ZOME) 8 ; 7 ; 5 et 9
    • Une soudure pastorale plus difficile en raison des déficits de production fourragère, des restrictions dans l’accès aux zones de pâture du fait de l’insécurité et du coût élevé des aliments de complément (SPAI) exacerbé par la fermeture des principaux marchés à bétail comme mesure de prévention à la menace de COVID-19.
    • La proportion de PDI au sein de la population totale dépasse 20 pourcent dans les provinces du Soum, du Séno et du Sanmatenga. Toutefois, par rapport à début février, des accroissements entre 30 et 50 pourcent ont été enregistrés dans les provinces de l’Oudalan, du Yatenga, du Loroum et du Namentenga.
    • Les difficultés d’alimentation du bétail vont persister jusqu’à la régénération des pâturages en mi-juillet. La hausse de la demande en SPAI, face à une réduction de l’offre sur les marchés, entrainera une hausse atypique des prix. Par ailleurs, la mévente des animaux va dégrader le pouvoir d’achat des éleveurs. 
    • Outre l’insécurité qui limite la délivrance adéquate de l’assistance, les nouveaux besoins dans les centres urbains en réponse au COVID-9 pourraient contribuer à réduire l’assistance au profit des déplacés et ménages hôtes, les exposant ainsi à l’adoption de stratégies néfastes de crise à pire sur la consommation et les moyens d’existence. 

     


    Perspectives Projetees a Septembre 2020

    Au niveau national

    Nonobstant les baisses de production dans la moitié nord du fait de l’insécurité, la production céréalière définitive au niveau national demeure près de 10 pourcent au-dessus de la moyenne quinquennale.  Les stocks report et reconstitués des commerçants grossistes et des unions de producteurs atteignent 70 500 tonnes de céréales locales (CICB, avril 2020), soit plus de 40 pourcents supérieurs à leur niveau moyen. D’où des disponibilités satisfaisantes sur les marchés.

    Au moment de la prise des mesures restrictives en fin mars en réponse à la pandémie du COVID-19, la disponibilité des autres denrées de base était aussi satisfaisante. Les stocks d’huile et de sucre étaient supérieurs aux besoins de consommation pour les trois prochains mois. Par contre ceux du riz étaient 11 pourcent inférieurs (PAM/Ministère du commerce, avril 2020).

    Ainsi, sur les marchés, les prix du riz et de l’huile (denrées sous contrôles par le gouvernement) étaient stables. Ceux des céréales locales sont restés globalement en légère baisse comparée à la moyenne quinquennale : 12 pourcent pour le maïs, 9 pourcent pour le mil et 10 pourcent pour le sorgho.

    Cependant, depuis le début du mois d’avril, la suspension du transport interurbain, le confinement des villes (15 au total) ayant enregistrés des cas confirmés de COVID-19, affecte négativement le flux de marchandises vers l’intérieur du pays en raison de la réduction du nombre de transporteurs et aussi des tracasseries routières. De plus, les petits commerçants des zones rurales qui profitaient des véhicules de transport en commun et du transport par tricycles voient leur activité au ralenti. Par ailleurs, selon la note de plaidoyer du Sous-Groupe Sécurité Alimentaire du Food Security National Working Group (FSNWG) Régional, le ralentissement du transport maritime international pourrait allonger les délais des approvisionnements de biens importés. Pour le Burkina Faso, les déficits dans l’offre de riz importés pourraient se ressentir plus au courant du second semestre.

    Néanmoins, les distributions alimentaires au profits des personnes vulnérables dans les villes (5000 MT de céréales) et l’ouverture de 150 point de vente de céréales à prix subventionnés (25 000 MT) à travers le pays vont contribuer à maintenir les disponibilités et la stabilité des prix. Toutefois, le nombre de bénéficiaires de ces distributions reste faible et les pertes de revenus ne permet à tous les pauvres d’accéder aux points de vente. En février 2016, l’enquête sur la vulnérabilité en milieu urbain (SAP, 2016) montrait que près de 7,5 pourcent des ménages dans les deux principales villes (Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso) étaient en insécurité alimentaire sévère et les ménages affectaient 61 pourcent de leurs dépenses à l’alimentation. Les pertes d’emplois et de revenus ont probablement augmenté la proportion de ménages exposés à l’insécurité alimentaire aigue Stress (phase 2 de l’IPC).

    Les populations en zone péri-urbaine qui dépendent habituellement du petit commerce avec la ville (vente de produits maraîchers, de PFNL, de bois et charbon de bois, de volaille, etc.) sont directement touchées par les mesures de confinement en raison de la baisse de la demande qui affecte négativement leur revenu. En milieu rural, la fermeture des principaux marchés à bétail, contraint les éleveurs à brader leurs animaux aux commerçants locaux qui achètent à bas prix, les principaux acheteurs en provenance des pays côtiers étant absents. Par ailleurs, la fermeture des frontières et la suspension du transport en commun freinent les départs en migration vers les grands centres urbains et vers les pays côtiers. Ce qui réduira les transferts monétaires qui aident les ménages à acheter des vivres pendant la soudure et à acquérir des intrants pour la production agricole.

    Dans l’ensemble, la baisse des revenus affecte négativement le pouvoir d’achat des ménages pauvres et dégrade leur accès à l’alimentation.  Jusqu’en septembre, cette catégorie de population devrait rester exposer à l’insécurité alimentaire aigue stress (phase 2 de l’IPC) en raison de la dégradation de la situation économique dans le pays et aussi des niveaux de prix généralement élevés au cours des prochains mois.

    Zones de moyens d’existence 8 ; 7 ; 5 et 9

    Les régions du Sahel, du Centre-Nord, du Nord et de l’Est sont les plus touchés par les attaques et menaces des groups terroristes. Le mois de mars a particulièrement enregistré plus de tueries (405) depuis janvier 2019. 75 pourcent de ces fatalités ont eu lieu dans les provinces du Soum et de l’Oudalan dans la région du Sahel. Le nombre de PDI continu de croitre dans ces régions. Ceux-ci représentent plus de 20 pourcent de la population totale dans les provinces du Soum, du Séno et du Sanmatenga.

    Dans ces zones, l’enquête nationale réalisée en janvier par le service des statistiques du ministère en charge de l’agriculture indiquait que les ménages disposaient de stocks pour encore 2 à 3 mois de besoin en moyenne. Autrement, ces stocks devraient s’épuiser précocement dès le mois de mars contre mai-juin en année normale.

    Sur les marchés principaux, les disponibilités céréalières restaient satisfaisantes au mois de mars et les prix stables ou en baisse entre 10 et 20 pourcent par rapport à la moyenne, à l’exception d’une hausse de 10 pourcent sur les marchés de Gayéri (Est) et de Arbinda (Sahel). Cependant, depuis le mois d’avril, la fermeture des marchés et le ralentissement des flux entrants de marchandise (réduction du transport) entrainent une hausse des prix plus importante que la variation saisonnière. Sur le marché de Djibo par exemple, le prix du mil et de l’aliment bétail connaissent en mi-avril des accroissements respectifs de 10 pourcent et 13 pourcent par rapport à leurs niveaux au moment de l’entre en vigueur des mesures de restriction. Par rapport à la moyenne quinquennale, le prix du mil reste stable, mais celui de l’aliment bétail est en hausse de 23 pourcent.

    En plus de l’insécurité qui avait déjà limité l’accès des producteurs aux sites habituels de production maraichère, là où l’activité a été possible, les producteurs éprouvent des difficultés à écouler leur production. La persistance des menaces terroristes et la crise sanitaire liée au COVID-19 empêchent la collecte des produits par les acheteurs, en particulier les clients habituels en provenance des pays côtiers. En conséquence, on constate une chute des prix de l’ordre de 15 à 30 pourcent pour l’oignon et la tomate.

    L’orpaillage qui constituait en année normale la première source de revenu pour 20 à 30  pourcent des ménages ne représente plus en moyenne que 10 à 15 pourcent. En raison de cette perte de source de revenu, on constate une hausse du recours à la vente du bétail comme source de revenu dans la région du Centre-Nord : de 26 en année normale à 33 pourcent. Cette intensification du recours à la vente d’animaux intervient à un moment où les principaux marchés sont fermés. Déjà au mois de mars avant la fermeture, les prix enregistraient des baisses d’environ 16 pourcent sur le marché de Dori et de 6 pourcent sur le marché de Djibo. Néanmoins, les termes de l’échange bouc/mil reste favorables aux éleveurs et sont stables comparée à la moyenne. Avec la fermeture des principaux marchés et la baisse de la demande du fait de l’absence des acheteurs étrangers, les éleveurs sont contraints de barder leurs animaux aux commerçants locaux.

    Par ailleurs, en cette période de soudure pastorale, les éleveurs doivent acheter les compléments alimentaires (SPAI) 20 à 30 pourcents plus chers que la normale. Avec la limitation des approvisionnements, les pratiques spéculatives vont davantage faire grimper les prix et contribuer à détériorer leur pouvoir d'achat.

    L’assistance alimentaire réalisée au cours des deux derniers mois a atteint au moins 20 pourcent des ménages dans les provinces de forte présence de PDI (Soum et Sanmatenga) et contribue à maintenir une insécurité alimentaire aigue Stress (Phase 2 ! de l’IPC) pour ces provinces. Par contre, la couverture reste faible dans les provinces du Séno, de l’Oudalan, du Yagha (Sahel), du Namentenga, du Bam (Centre-Nord) et du Loroum (Nord) dans lesquelles les PDI et ménages hôtes pauvres restent exposés à la Crise (Phase 3 de l’IPC).  La couverture de d’assistance planifiée (principalement par le PAM) pour avril et mai est similaire à ces des deux mois précédents.

    L’insécurité représente une menace pour la conduite des activités agricoles et de moyens d’existence dans cette partie du pays. Les achats d’aliments bétail vont continuer à affaiblir le pouvoir d’achat des éleveurs jusqu’à la régénération des pâturages à partir de mi-juillet. Les nouveaux besoins dans les centres urbains en réponse à la maladie du COVID-19 et la limitation des mouvements de personnes pourraient contribuer à réduire l’assistance au profit des déplacés et ménages hôtes et les exposer à l’adoption de stratégies néfastes de crise à pire sur la consommation et les moyens d’existence jusqu’en septembre. En effet, du fait de l’insécurité, en moyenne 75 pourcent de l’assistance planifiée est généralement délivrée. Au cours au mois de mars, cette proportion a été de 63 pourcent en raison de l’impact additionnel de la restriction des mouvements. 

    Figures Niveau des stocks comparés au besoin de consommation (en tonne): Les stocks de riz importes sont moins que le besoin national

    Figure 1

    Figure 1.

    Source: PAM/Ministère du commerce

    Evolution des incidents de sécurité et des fatalités de janvier 2019 à mars 2020: Le plus nombre de fatalites est le plus hau

    Figure 2

    Figure 2.

    Source: FEWS NET/ACLED data

    Dans le suivi à distance, un coordinateur travaille d’un bureau régional avoisinant. En comptant sur les partenaires pour les données, le coordinateur applique l’approche de développement des scenarios pour faire l’analyse et élaborer les rapports mensuels. Comme les données peuvent être moins disponibles que dans les pays avec des bureaux de FEWS NET, les rapports de suivi à distance peuvent montrer moins de détail. Pour en savoir plus sur le travail, clique ici.

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