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- Outre l’installation tardive de la campagne, l’irrégularité et la mauvaise répartition des pluies en août, période importante pour le développement des cultures de la principale saison agricole, a entrainé un retard dans leur croissance en particulier dans les régions du Sud-Ouest, du Centre-Nord et du Centre-Ouest. Dans ces zones, les cultures habituellement au stade de tallage/montaison, accusent un retard de développement de deux à trois décades, car le stade dominant est la levée/montaison. La poursuite des pluies de manière régulière jusqu’en mi-octobre est nécessaire pour rattraper le retard accusé. Par contre, dans le nord du pays, les cultures sont au stade de tallage/montaison, un stade normal voire plus avancé.
- En plus des pluies mal reparties, les inondations enregistrées dans l’Ouest du pays (province du Houet) et dans l’extrême nord (province de l’Oudalan), bien que n’ayant pas d’impacts significatifs sur les cultures à ce stade, pourraient contribuer à accroitre les cas de paludisme et les maladies d’origine hydrique. Associés à la dégradation de l’accès alimentaire et de l’accès limité aux services de soins, les cas cumulés depuis le début de l’année des admissions et des décès d’enfants souffrant de malnutrition déjà en hausse de 25 et 85 pour cent respectivement par rapport à l’année, pourraient encore s’augmenter.
- Outre la baisse de l’offre céréalière sur les marchés comparativement à l’année passée et à la moyenne, l’installation difficile de la saison et la persistance des séquences sèches, en particulier dans le sud-ouest, le centre-nord et le centre-ouest du pays, ont amplifié les pratiques spéculatives sur les prix. Les prix des céréales (mil, maïs et sorgho) qui avaient maintenu jusqu’en juin une tendance annuelle relativement stable comparée à l’année écoulée, ont enregistré dans l’ensemble des variations à la hausse de 13 pour cent par rapport à l’année passée et de 42 pour cent comparé à la moyenne quinquennale au cours du mois de juillet.
- Aux difficultés d’approvisionnement des marchés que sont les contraintes sécuritaires et logistiques, s’ajoute dégradation des axes routiers suite à l’installation de la saison hivernale. En outre, certaines voies de contournement ne sont plus praticables. Cela contribue à rallonger les délais des convois de ravitaillement occasionnant ainsi des ruptures en denrées de base sur certains marchés, notamment dans le Nord et à l’Est. La délivrance de l’assistance dans les zones sous blocus est également impactée, notamment celle du Gouvernement qui se fait majoritairement à travers les convois sous escorte militaire.
- La province du Loroum reste exposée à l’insécurité alimentaire aigue Urgence (Phase 4 de l’IPC). Bien que le ravitaillement par escorte en début juin ait permis de disponibiliser les céréales sur le marché, les prix demeurent élevés et les faibles revenus générés par la vente de fourrage, le petit commerce de produits maraichers et la main d’œuvre agricole, ne sont pas suffisants pour faire satisfaire les besoins les ménages hôtes et les PDI pauvres. Ils sont alors contraints soit de mendier, soit de passer une journée entière sans repas, soit de limiter la consommation des adultes au profit des enfants ou encore d’accroitre la consommation des produits de cueillette ou des légumes vertes issues de leur propre production. Une assistance d’urgence par hélicoptère a été nécessaire dans la commune de Sollé, mais reste insuffisante.
- L’assistance qui est la principale source de nourriture a eu lieu et se poursuit dans les communes d’accès difficile pour l’approvisionnement et de forte présence de PDI dans les provinces du Soum (Djibo, Arbinda), Oudalan (Gorom-Gorom), Yagha (Sebba), Tapoa (Diapaga). Dans ces communes, elle couvre une large partie des populations et satisfait au moins à 50% de leurs besoins. Cependant, afin de prolonger la durée des stocks, les ménages pauvres continuent d’augmenter leur recours aux produits de cueillette et de réduire à la fois le nombre de repas et les quantités par repas et restent exposés à l’insécurité alimentaire aigues Crise (Phase 3 ! de l’IPC).
Citation recommandée: FEWS NET. Burkina Faso Mise à jour des messages clés Août 2024: Des pluies mal réparties dans quelques régions du pays augmentent les spéculations autour des prix des principales céréales., 2024.
Cette mise à jour des des messages clés présente une analyse succincte des conditions actuelles d'insécurité alimentaire aiguë et de toute évolution de la dernière projection de FEWS NET concernant les résultats de l'insécurité alimentaire aiguë dans la géographie spécifiée. Pour en savoir plus sur le travail, cliquez ici.