Tchad

En raison de la hausse de prix du carburant et de la baisse de la production agricole de la dernière campagne due à la perte des cultures survenue pendant les inondations, l’offre de produits alimentaires est considérablement limitée et se traduit par une hausse des prix des denrées alimentaires sur les marchés. Cette hausse de prix des produits alimentaires, impacte négativement la consommation alimentaire des déplacés et les ménages hôtes du Lac et du sahel ouest (BEG et Kanem) et les maintiennent en Crise (Phase 3 de l'IPC).. Cependant, bien que l’épuisement des stocks des produits alimentaires provoque la hausse des prix de ces denrées, grâce à la récolte des produits sauvages et la vente des petits ruminants, les ménages de nombreuses zones sahéliennes sont en Stress (Phase 2 de l'IPC). 

La relance des moyens d’existence des ménages très pauvres et pauvres est amorcée par la reprise des activités de production de contre-saison et le début des travaux de cultures pluviales. D’autre part, la pénurie du carburant en raison de l’arrêt de la raffinerie de N’Djamena depuis fin avril et la crise soudanaise impactent l’approvisionnement des marchés ruraux et urbains et affectent les sources de revenus dans la plupart des localités (Abéché, N’Djaména, BEG, etc.).

Malgré les récentes récoltes de contre-saison, les prix des céréales, notamment le mil, le maïs et le sorgho, demeurent élevés, respectivement de 12, de 14, et de 10 pour cent par rapport à la moyenne quinquennale. Cette tendance haussière affecte la consommation alimentaire des ménages pauvres et très pauvres en raison de leur faible pouvoir d’achat. À N’Djaména et dans les grands centres urbains, cette tendance est exacerbée par la hausse du prix du carburant. Cependant, dans les zones de transhumance et agropastorale, en cette période de soudure, la situation pastorale continue de se détériorer. Dans le nord, les animaux parcourent plus de 15 km, en quête de pâturages et de points d’abreuvement. L’embonpoint des animaux est atypiquement en deçà de la normale, réduisant considérablement le prix du bétail sur le marché et impactant le niveau de revenu des ménages pastoraux

La crise soudanaise en cours a affecté les flux commerciaux à la suite de la fermeture des frontières avec le Soudan et a engendré un afflux important de réfugiés estimé à 90,000, selon l’UNHCR. Les réfugiés soudanais continuent d’arriver et augmentent ainsi les besoins en assistance humanitaires pour couvrir leurs besoins alimentaires et non alimentaires. Jusqu’à la date du 25 mai 2023, 59 510 tonnes de vivres ont été distribuées par le PAM dans l’Ouaddaï et le Sila.