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Le mois de juin marque le début des principales récoltes pour la saison B dans le nord-est et centre-est de la RDC. On s’attend à une production agricole inférieure à la normale du fait des effets conjugués des conflits et catastrophes naturelles marqués par des fortes inondations le long du lac Tanganyika et ses affluents, des effets des restrictions en lien avec la pandémie de COVID-19 et par moindre mesure, de l’éruption du volcan Nyiragongo au Nord-Kivu.
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Avec l’état de siège décrété dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu et le déploiement de la présidence à l’est de la RDC, on s’attend à des opérations militaires de grande ampleur contre les groupes armés. Ces opérations militaires qui vont exacerber les mouvements des populations dans la zone, continueront à perturber les conditions de vie des populations déjà meurtries par des années de conflits. Selon OCHA, la RDC héberge actuellement 5,2 millions des personnes déplacées et 2,2 millions des retournées dont 64% se trouvent dans les deux provinces précitées.
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La situation épidémiologique de la COVD-19 en RDC continue de se détériorer avec une augmentation des cas infectés, notamment avec la présence des variants Beta et Delta. Selon le ministère de la Santé publique, la RDC fait face à une troisième vague de contamination et s’engage au renforcement des mesures de restrictions pour tous.
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En observant les crises multiformes dans un contexte de récoltes inférieures à la normale, et malgré la relative accalmie observée dans certaines zones de conflits (Tanganyika et Kasaï), certaines régions du pays resteront en phase de crise (Phase 3 de l’IPC). En revanche, le centre-est et sud-est, avec des territoires ayant connu une campagne agricole complète seront en situation de stress (Phase 2 de L’IPC). Les zones du nord seront en phase minimale (Phase 1 de l’IPC).
Situation actuelle
Contexte politique général : Le contexte politique congolais demeure délicat et les fractures politiques existantes continuent à exacerber les tensions communautaires ainsi que le niveau d’insécurité dans les zones en crise. Malgré l’état de siège décrété dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, le processus de désarmement des groupes armés tarde à se mettre en place et ces groupes armés se remobilisent, commettant des exactions sur les populations civiles. Cette situation politique se déroule dans un contexte humanitaire complexe détérioré par la pandémie de COVID-19 qui a miné la croissance économique du pays.
Conflits et mouvements des populations : La poursuite des déplacements dus à l’activisme des groupes armés, aux opérations militaires en cours et aux violences intercommunautaires dans le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, le Tanganyika, le Kasaï Central et l’Ituri, affecte énormément l’accès des populations à leurs moyens d’existence. Selon OCHA, de janvier à avril 2021, on compte environ 309 857 personnes nouvellement déplacées et le pays totalise à ce jour, 5,2 millions de personnes déplacées internes, dont quelques 2,2 millions de retournés et 527 000 personnes réfugiées et demandeurs d’asile des pays voisins.
La récente escalade de violence du groupe armé de Allied Defence Forces (ADF) en avril 2021 a conduit à une première déclaration d'état de siège de trente jours par le gouvernement congolais dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu, et une nouvelle poussée militaire a réussi à mettre le groupe en déroute tout au long du mois de mai 2021.
Dans le territoire de Beni au Nord-Kivu, plus de 60 personnes tuées en un mois à la suite des incursions des ADF dans les localités de Kalunguta et Mutwanga. Selon la commission mouvement de population (CMP), la récurrence des attaques armées a fait près de 900 000 personnes déplacées internes dans ce territoire.
Dans la province de l’Ituri, les présumés miliciens de ADF et leurs alliés conduisent régulièrement des attaques sur l’axe Boga en territoire d’Irumu depuis le début du mois de juin en cours, avec des centaines de civils massacrés et 21 490 personnes déplacées selon ACHA. Dans le territoire voisin (Djugu), on assiste à une recrudescence des attaques des miliciens de la Coopérative de Développement du Congo (CODECO) notamment à Fataki et Mungwalu.
Dans le Tanganyika, le Maniema, le Sud-Kivu et le Kasaï, des conflits et des tensions intercommunautaires de degré variable sont observés dans plusieurs localités, ce qui continue de perturber les moyens d’existence, notamment les activités agricoles.
COVID-19 et autres épidémies : La situation épidémiologique de la COVD-19 continue de se détériorer. Selon les données du gouvernement, la moyenne de 7 jours du nombre quotidien de nouveaux cas est passée de 92 au 1er juin à 369 le 20 juin. On note également une faible couverture vaccinale avec un total de 44 840 personnes vaccinées au 21 juin selon le gouvernement. Ainsi, se référant au message du ministre de la Santé publique, la RDC fait face à une troisième vague de COVID-19. En date du 18 juin 2021, plus de 37 519 cas confirmés ont été enregistrés depuis le début de la pandémie en RDC, laquelle continue d'avoir des effets négatifs sur l'économie des ménages, notamment à travers la perte et la baisse des revenus, une situation qui pourrait s’empirer avec le renforcement des restrictions en cours par le gouvernement congolais qui consiste dans un premier temps à la fermeture des bars et bistrots sur tout le territoire national et le raccourcissement du temps de couvre-feu, avancé d’une heure. Ces mesures s’ajoutent à celles déjà existantes. La campagne de vaccination qui a débuté en avril 2021 peine à convaincre la population. Au 25 juin, 51 427 personnes ont été vaccinées en RDC depuis le lancement de la campagne de vaccination le 19 avril 2021, selon le gouvernement.
Eruption volcanique du Nyiragongo : En date du 22 mai 2021, Le pays a connu une éruption volcanique dans sa région montagneuse de l’est sur le mont Nyiragongo dans la province du Nord-Kivu, aux pieds duquel se trouve la ville de Goma. Le 27 mai, le gouverneur du Nord-Kivu a ordonné à une partie de la population d'évacuer Goma pour se mettre à l'abri face à une possible nouvelle éruption. Le nombre de personnes qui ont évacué la ville est estimée à environ 400 000 habitants selon OCHA. Ces déplacés internes sont répartis sur plus de 10 zones à l'intérieur du pays (Bukavu Ville, Idjwi, Kalehe (Minova), Kabare, Masisi (Saké), Rutshuru, Nyiragongo, Lubero, Goma, Butembo), mais aussi au-delà des frontières congolaises (Rwanda). Cependant, les activités qui avaient été interrompues pendant plusieurs jours ont repris de façon assez rapide, comme les services bancaires ou encore les écoles. Certains marchés sont restés fermés pendant une courte période, et l’approvisionnement était momentanément interrompu pendant que des routes endommagées étaient réhabilitées. Une grande partie des déplacés sont retournés à Goma au bout de quelques jours, particulièrement les hommes adultes selon un rapport de REACH. Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), il y aurait cependant quelques 350 000 personnes en besoin urgent d'aide humanitaire à Goma, notamment en matière d’abri, WASH et sécurité alimentaire.
Conditions agro climatologiques : Le mois de juin marque le début des récoltes de la saison B et l’arrêt momentané des pluies qui vont reprendre en septembre pour la prochaine saison agricole A. au cours de la dernière saison agricole, les précipitations ont été normales, ce qui a permis un démarrage de la saison à son temps, à l’exception de certaines zones qui ont connu des anomalies avec des précipitations au-dessus de la normale ; comme c’est le cas du littoral lacustre à Uvira avec des fortes inondations en période culturale. Les risques d'inondation actuels sont généralement faibles à modérés, avec l'installation progressive de pluies saisonnières. Des conditions météorologiques favorables ont marqué le début de la saison B avec des pluies dans le nord-est et le centre-est, ce qui a encouragé les agriculteurs à participer à la saison agricole, avec des semis qui ont évolué normalement, excepté les zones affectées par les conflits.
Marchés et prix des denrées : Sur les principaux marchés suivis, les prix des principales denrées alimentaires sont restés stables ou en légère baisse par endroits. Le prix de la farine de maïs est resté stable d'avril à juin 2021 sur la quasi-totalité des marchés suivis, bien que des variations localisées à court terme basées sur la dynamique de l'offre et de la demande ont été observées notamment sur les marchés de Bunia, Kindu, Kinshasa, Mbandaka et Mbuji-Mayi. Cependant, globalement, le prix de la farine de maïs est resté stable par rapport à 2020 et à la moyenne des cinq dernières années. Les prix des principales denrées alimentaires importées, notamment le riz et les huiles végétales raffinées, sont restés stables. Cette stabilité est due à la stabilité de la monnaie locale et aux importations des pays voisins. En revanche, les prix du riz ont augmenté sur les marchés suivants : 10 % (Beni), 8 % (Bunia), 10 % (Kalemie), 14 % (Kindu), 18 % (Kinshasa) du riz, 5 % (Matadi) et 54% (Mbandaka). Cette hausse des prix pour Kalemie est surtout due à l'interdiction des importations en provenance du Burundi par les autorités burundaises et à la montée des eaux du lac Tanganyika, qui inonde les ports, entraînant une diminution du trafic maritime et, par conséquent, une diminution du volume des importations de la Tanzanie via le lac Tanganyika.
Taux de change : La tendance à la stabilité économique observée en RDC depuis le premier trimestre de cette année avec un taux d’inflation de 1,4 % seulement depuis le début de l’année en cours, augure de bonnes perspectives en termes de croissance économique. Selon la banque centrale du Congo (BCC), On observe une stabilité des indicateurs pertinents au niveau du marché des biens et services depuis le début de l’année 2021. Le taux de change se situe entre 1980 et 2015 franc congolais pour un dollar américain, une situation qui favorise ainsi la stabilité des prix non seulement des produits importés mais aussi des produits locaux et des flux de transport.
Main d’œuvre agricole et non-agricole : Les cours mondiaux des matières premières, et des principaux produits d’exportation de la RDC, notamment le cuivre et le cobalt, connaissent une amélioration. On assiste à une disponibilité de la main d’œuvre non agricole dans les zones minières principalement dans le sud-est du pays (Provinces de Lualaba et Haut Katanga). Le secteur minier étant plus profitable, il est favorisé par les ménages au détriment du secteur agricole ; Cependant, dans la partie est du pays, les activités minières sont perturbées par les groupes armés. Les mesures COVID-19 à la frontière avec l’Ouganda (Kasindi), ont été renforcées rendant difficile la traversée aux petits commerçants informels et transporteurs informels. Ces derniers se dirigent vers d’autres opportunités locales comme la vente des produits de cueillette, de bois de chauffe et de charbon de bois).
Production agricole (saison A) et disponibilité alimentaire : Les récoltes de la saison A étant inferieure à la normale sur l’ensemble de la zone est, du fait de la faible participation des ménages, notamment dans les zones de conflits actifs, les stocks des ménages se sont épuisés plus tôt que d’habitude
Stocks des ménages pour la dernière saison B : Partant du niveau de production agricole de la saison en cours estimé en dessous de la moyenne, lequel va réduire la durée des stocks des ménages à un mois au lieu de 2 à 3 mois comme d’habitude.
Evolution de la malnutrition : Selon l’Unicef, une prévalence de la malnutrition aiguë sévère (MAS) supérieure au seuil critique et d'urgence de 5 % est observée dans certaines provinces dont l’Ituri et le Nord-Ubangi. Le taux de prévalence de la malnutrition aiguë globale s’élève à 6,5 pour cent et celui de la malnutrition chronique à 42 pour cent.
Accès humanitaire : L'accès humanitaire à l’ensemble de la population dans le besoin demeure une préoccupation majeure en RDC. Les opérations des acteurs humanitaires sont limitées ou entravées en raison de l'insécurité, du manque d’infrastructures et de l'enclavement de certaines zones du pays. Cependant, bien que FEWS ne dispose pas des dernières mises à jour, l’assistance se poursuit là où c’est possible et devrait améliorer la sécurité alimentaire de nombreux ménages, notamment les déplacés et retournés qui reçoivent cette assistance.
Résultats actuels de la sécurité alimentaire : Les récoltes de la saison agricole B dans le nord-est et le centre-est, bien qu’inférieures à la normale, viennent améliorer la consommation alimentaire des ménages en ce mois de juin 2021. Cependant certains ménages déplacés et ceux qui n’ont pas eu accès à la terre pour diverses raisons, doivent recourir au marché pour s’approvisionner en nourriture. Ces derniers font usage de stratégies d’adaptation qui leur permettront de générer un revenu et accéder à la nourriture sur les marchés locaux. Certains apporteront de la main d’œuvre agricole en cette période de récolte et d’autres feront recours à d’autres opportunités économiques possible dans les deux zones (petit commerce, vente précoce du bétail, etc.). De nombreux ménages sont cependant contraints de faire usage des stratégies de crise liées à la consommation alimentaire comme la consommation des aliments moins chers et moins préférés, la réduction du nombre de repas voire la réduction des portions consommées ou encore la diminution d’autres dépenses essentielles comme la santé ou l’éducation.
Ainsi, les ménages en zones de conflits et de catastrophes naturelles (Ituri, Nord-Kivu, Sud-Kivu, une partie du Kasaï, du Maniema et du Tanganyika) restent en situation de Crise (Phase 3 de l’IPC). En revanche, les ménages de la zone nord et ceux du centre-est sont en situation Minimale (Phase 1 de l’IPC) et de Stress (Phase 2 de l’IPC), respectivement.
Suppositions
Le scénario le plus probable de juin 2021 à janvier 2022 est basé sur les hypothèses suivantes au niveau national :
- Conflits et mouvements de population :
Ituri et Nord-Kivu : L’état de siège a récemment été prolongé jusqu'au 6 juillet. La pression militaire accrue est susceptible d'affaiblir les groupes armés plus petits dans les trois prochains mois, en particulier dans la région de Beni et l'axe Goma-Rutshuru, au Nord-Kivu, et les zones autour de Djugu, en Ituri ; cependant, des groupes armés plus importants tels que les ADF éviteront probablement les confrontations directes avec les forces de sécurité en pénétrant dans des territoires auparavant inoccupés et il est peu probable qu'ils soient éliminés. Les attaques de type guérilla menées par les ADF contre les forces gouvernementales et les civils sont susceptibles d'augmenter considérablement, au-dessus des niveaux historiques, et d'entraîner un nombre plus élevé de victimes civiles pendant toute la durée de l'offensive militaire.
Autres zones de conflit : Sud-Kivu : Il est probable que les niveaux de conflit actuels restent similaires aux derniers mois et continuent de perturber les moyens d’existence au Sud-Kivu, Kasaï, Kasaï Central, Maniema et Tanganyika, notamment pendant la période de soudure.
- Pandémie de COVID-19 : Etant donné que la campagne de vaccination qui a débuté en avril 2021 peine à convaincre la population, on pourrait craindre une augmentation de cas dans les prochains mois en RDC. Un certain nombre de mesures ont été mises en place par le gouvernement, notamment le couvre-feu nocturne et l’exigence d’un test PCR négatif lors des contrôles aux frontières. Par ailleurs, l’Ouganda voisin a durci les restrictions à la suite de l’augmentation exponentielle des contaminations. Le durcissement des restrictions en RDC et dans les pays voisins devront être poursuivis durant la période de projection.
- Main d’œuvre agricole et non-agricole : Le secteur minier devrait continuer à fournir des emplois directs et indirects dans plusieurs zones du pays, notamment dans l’est. Ceci devrait favoriser l’accès alimentaire dans plusieurs zones. Cependant, d’autres sources de revenu continueraient d’être perturbées par les conflits ou les contraintes liées au COVID-19, comme le petit commerce en zone frontalière alors que les mesures limitent les échanges.
- Fonctionnement des marchés : Avec la stabilité annoncée de la monnaie congolaise, les prix des principales denrées alimentaires ( produits importés et locaux) sur les principaux marchés du pays resteront stables notamment car les principaux voies d’approvisionnement seront stables et les marchés sont intégrés Dans le nord-est et le centre-est du pays, on pourrait également s’attendre à des récoltes qui amélioreront les disponibilités locales et stabiliseraient les prix des denrées sur les marchés locaux bien que le niveau de production sera inferieure a la moyenne suite aux conflits et mouvements des population. Cependant, pendant la période de la prochaine soudure, on pourrait s’attendre à une hausse légère et typique des prix des produits locaux
- Stocks des ménages pour la dernière saison B : Partant du niveau de production agricole de la saison en cours estimé en dessous de la moyenne, lequel va réduire la durée des stocks des ménages à un mois au lieu de 2 à 3 mois comme d’habitude, la prochaine soudure se verra précoce avec un pic probable dès le mois d’octobre 2021.
- Evolution de la malnutrition : Avec des prévalences de la malnutrition aigüe sévère (MAS) au-dessus du seuil critique et d'urgence de 5% observées dans certaines provinces dont l’Ituri et le Nord-Ubangi, la période à venir présage des mouvements des populations qui vont à nouveau fragiliser le tissu social des plus vulnérables et conduire à des situations nutritionnelles de plus en plus inquiétantes dans ces zones d’opérations militaires.
- Accès humanitaire : FEWS NET ne dispose pas actuellement de données à jour concernant les prévisions de l’assistance humanitaire. Cependant, il est probable que l’assistance jour un rôle favorable là où elle est possible.
Résultats les plus probables de la sécurité alimentaire
Période de juin à septembre 2021 : Pendant cette première période de scenario, on assistera aux récoltes de la saison B dans le nord-est et le centre-est. Cette récolte devra sans nul doute améliorer la consommation alimentaire des ménages agricoles de ces zones, lesquelles dépendront pendant les deux premiers mois de cette période de scenario de leur propre production. En revanche, il existera des poches des ménages notamment les déplacés et ceux n’ayant pas eu accès à la terre pour différentes raisons qui auront des difficultés pour s’approvisionner en nourriture et dépendront de l’achat au marché.
Les provinces qui subissent une forte insécurité, notamment celles ayant connu des inondations, l’éruption volcanique ou des glissements de terrains agricole (Ituri, Nord-Kivu, Sud-Kivu, Tanganyika, Kasaï, Kasaï Central, Maniema et Haut-Katanga) resteront en Crise (Phase 3 de l’IPC) à la suite des chocs de ces crises sur les moyens d’existence de ménages, pendant que le reste des provinces dans l’est du pays seront en situation de Stress (Phase 2 de l’IPC) et les provinces du nord restent en Minimal (Phase 1 de l’IPC).
Période d’octobre 2021 à janvier 2022 : La seconde période de scenario connaitra la reprise des travaux agricoles de la saison A et le pic de la soudure en novembre et beaucoup des ménages auront déjà épuisé leurs stocks alimentaires avec une production de la saison précédente inférieure à la normale. On assistera à une forte dépendance au marché comme source d’approvisionnement en nourriture. Cette situation va s’observer jusque mi-décembre et pourra être atténuée par les récoltes vertes de la saison A. Ainsi, les ménages déplacés et ceux n’ayant pas participé à la campagne agricole, déjà vulnérables en ML1, devront poursuivre l’utilisation de stratégies d’adaptation négatives telles que la réduction du nombre de repas et la consommation des aliments moins chers et moins préférés , jusqu’au début des récoltes vertes en décembre, lesquelles viendraient atténuer la situation de ménages.
En l’absence de l’assistance humanitaire suffisante, les zones de conflits et qui connaissent des déplacements des populations (Sud-Kivu, Nord-Kivu, Tanganyika, Ituri, Kasaï, Kasaï Central, Maniema et Haut Katanga) resteront en situation de Crise (Phase 3 de l’IPC). Les régions plus stables des provinces seront en Stress (Phase 2 de l’IPC) et les provinces du nord restent en Minimal (Phase 1 de l’IPC).
Afin d’estimer les résultats de la sécurité alimentaire pour les prochains six mois, FEWS NET développe les suppositions de base concernant les événements possible, leurs effets, et les réponses probables des divers acteurs. FEWS NET fait ses analyses basées sur ces suppositions dans le contexte des conditions actuelles et les moyens d’existence locaux pour développer des scénarios estimant les résultats de la sécurité alimentaire. D’habitude, FEWS NET prévient du scénario le plus probable. Pour en savoir plus, cliquez ici.