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Situation de la sécurité alimentaire préoccupante suite aux conflits multiformes et aux aléas climatiques

Situation de la sécurité alimentaire préoccupante suite aux conflits multiformes et aux aléas climatiques

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  • CONTEXTE NATIONAL
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    • La persistance des déplacements des populations dus à l’activisme des groupes armés, aux opérations militaires en cours et aux violences intercommunautaires dans le Nord Kivu, le Tanganyika, le Kasaï Central et l’Ituri, affecte énormément l’accès des populations à leurs moyens d’existence. On compte à ce jour près de772 052 congolais refugiés dans les pays voisins dont 104 351 au cours des 5 premiers mois de cette année. A ces chiffres s’ajoutent les 4,49 millions des déplacés internes déjà identifiés à travers le pays.

    • Ce mois de juin marque le début de récolte des principaux produits de consommation pour la saison B dans le Nord-est et le Centre-est de la RDC. Etant donné les anomalies enregistrées sur la pluviométrie en cours de saison et les nouveaux déplacements des populations en zones de crise et dans la même période, les récoltes actuelles sont estimées être en dessous de la moyenne avec une faible durée de stocks.

    • Cependant, compte tenu du niveau relativement faible des stocks suite aux conflits et inondations connus dans les zones de production, la disponibilité des aliments sur les marchés sera réduite et les prix pourraient augmenter pendant la période de soudure qui sera précoce et débuterait en début août. Pendant cette période, le volume des importations dans les pays voisins sera déterminant.

    CONTEXTE NATIONAL

    Situation actuelle

    Situation sécuritaire : La situation de crise humanitaire en République Démocratique du Congo (RDC), l’une des crises aigues les plus complexes à l’échelle mondiale, demeure préoccupante, allant des affrontements des groupes armés et forces gouvernementales aux conflits intercommunautaires à travers le pays. Elle continue à s’aggraver et à s’étendre dans les zones jadis considérés comme stables, perturbant les moyens d’existence des populations et épuisant au fil du temps leurs capacités d’adaptation, notamment celles déjà touchées auparavant. Dans l’Ituri par exemple, au territoire de Djugu, les conflits interethniques entre Hema et Lendu se poursuivent et ont drainé des vagues successives des personnes fuyant les violences pour s’abriter vers les pays voisins.

    Mouvement de population : En mai 2018, près de 772 052 congolais fuyant l’insécurité, ont trouvé refuge dans les pays voisins avec des flux importants vers l’Ouganda, le Burundi et la Zambie.

    L’Ouganda à lui seul a reçu un peu plus du tiers de ces refugiées soit 285 000 personnes. Cet effectif ramène à environ 104 000 réfugiés congolais depuis le mois de janvier 2018.

    Au niveau interne, on compte près de 4,5 millions de personnes déplacés internes (PDI) et 541 702 réfugiés en provenance des pays voisins

    Au moins 13,1 millions de personnes (dont 7,7 millions d’enfants) dans le besoin d’assistance humanitaire et de protection, soit près de 14 pourcent de la population. La RDC est récemment devenue le pays africain le plus affecté par les mouvements de population avec 1,7 million des nouveaux déplacés internes en 2017, portant à 4, 5 millions leur nombre total sur le territoire (au 30 mai 2018).

    Anomalies pluviométriques : Depuis le début du mois de mars, les pluies ont été abondantes au-dessus de la moyenne dans la partie Est du pays, les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu et Tanganyika ont été touchées par ces excédents des pluies qui ont causées des inondations des cultures et des destructions des infrastructures routières.  Cependant, l’Ituri a connu un retard dans le de retour des pluies pour la saison A allant d’Octobre 2017 à Mars 2018. Ces anomalies pluviométriques ont impacté significativement sur la production agricole. Dans le reste du pays la situation de la pluviométrie a été relativement bonne.

    Production agricole : Les données disponibles montrent que la production agricole durant cette saison A a été relativement bonne par rapport à celle de la saison agricole passée ; Ainsi, on a noté une augmentation relative dans la production de maïs et de haricot globalement dans le territoire de Rutshuru ; Cependant, cette production reste inférieure à la normale.

    Déprédateurs : Aussi, dans l’extrême Nord-est de la RDC, dans le territoire de Aru en province de l’Ituri, on signale la présence continue des criquets puants (Zonocerus variegatus) observés depuis mars 2015 et qui continuent à causer d’importants

    dégâts sur les cultures notamment le manioc et le mais, dans cette zone déficitaire qui connait déjà des pressions sur ses ressources du fait de la présence de près de 15 000 réfugiés sud-soudanais.

    Nous citerons également la chenille légionnaire d’automne dont la présence est confirmée à travers le pays et qui continue à causer des dégâts sur les cultures et principalement sur le maïs. Une étude est lancée pour mieux comprendre l’impact de cette peste sur le rendement des cultures attaquées afin de prévenir l’impact sur la sécurité alimentaire des ménages affectés.

    Il faudra aussi noter la récurrence des maladies des cultures comme le Wilt bactérien du bananier et la striure brune du manioc, suite à la continuité de l’utilisation par les ménages agricoles des semences issues des plantes infectées pour les nouveaux semis qui, chaque année, occasionne des chutes des rendement pour les cultures attaquées.

    Assistance humanitaire : Elle est essentiellement assurée par les agences des Nations Unies notamment le PAM, la FAO, l’UNICEF, l’UNHCR et les organisations non gouvernementales internationales et nationales en partenariat avec le gouvernement. Elle reste faible avec des taux de financement allant de 10 à 20 pourcent des besoins (cas de UNHCR) et reste plus concentrée dans la Partie Centre-est et Nord- où l’on remarque la reprise des hostilités issue des conflits armés et tribaux avec une forte présence des déplacées et réfugiés comme repris ci haut.

    Fonctionnement des marches et prix des denrées alimentaires : On observe une légère baisse de prix des principaux denrées alimentaires au mois de mai 2018 dans les différents marchés suivis. Les prix de la farine de maïs ont baissé de 7% sur les marchés de Lubumbashi au mois de mai comparé au mois d’avril dernier. Pendant la même période, les prix de la farine de manioc sont restés stable sur les marchés de Goma, Bukavu, Kalemie, Kabalo et Uvira.

    Se basant sur le même horizon temporel, la comparaison des prix d’avril au mois de mai 2018, affiche la tendance à la baisse mais plus de stabilité des prix de la farine de maïs sur l’ensemble des marchés suivis (Lubumbashi, Goma, Bukavu, Kalemie, Kabalo et Uvira)

    Comparé aux prix de l’année précédente, pendant la même période de l’année, la tendance des prix de la farine de maïs est en hausse au mois de mai 2018 sur les marchés de Bukavu (12%), Kabalo (25%) et Kalemie (72%). Par contre, la tendance des prix est en baisse de plus de 60% sur les marchés de Lubumbashi pendant la même période. Se basant sur la même période de comparaison, les prix de la farine de manioc sont bas sur les marchés de Bukavu et Lubumbashi. Par contre à Kalemie, la tendance reste en hausse de 43 pourcents, à Kabalo et Uvira, les prix restent les mêmes.

    Comparé à la moyenne quinquennale, l’observation des prix de la farine de maïs et de la farine de manioc est en hausse au mois de mai 2018 dans tous les marchés suivis à l’exception des marchés de Lubumbashi où les prix de la farine de maïs et de manioc ont diminué de plus de 23 pourcents.

     

    Suppositions

    Le scénario le plus probable de juin 2018 à janvier 2019 est basé sur les hypothèses suivantes au niveau national :

    Production agricole
    • Précipitations : Les prévisions agro climatiques de la NOAA présagent d’une normalisation de la situation pluviométrique dans le Centre-est et le Sud-est de la RDC à partir de juin 2018. Les précipitations sont attendues moyennes durant la saison A 2018-2019, ce qui permettrait aux ménages de conduire une campagne agricole normale, à l’exception de certaines zones du Nord-Kivu (Rutshuru, Beni et Lubero) pour lesquelles les prévisions continueront à être au-dessus de la moyenne avec des risques éventuels d’inondations.
    • Maladies des cultures : Etant donné la récurrence des maladies des cultures suite à la continuité de l’utilisation par les ménages agricoles des semences issues des plantes infectées pour les nouveaux semis, il est probable que le wilt bactérien du bananier et la striure brune du manioc continuent de se propager et d’affecter la production des cultures concernées et leur impact serait de plus en plus significatif au fil des campagnes.
    • Ravageurs des cultures : Etant donné la poursuite des ravages des cultures diverses par les criquets puants dont aucune réponse n’a été portée depuis l’année 2016 dans le territoire de Aru en Ituri, et tenant compte de sa progression vers les autres territoires de l’Ituri, il est fort possible qu’au cours de la saison agricole A, cet insecte gagne de l’espace et affecte la production agricole des principales cultures comme le manioc, le maïs, le riz, etc. L’attaque de la culture du maïs par la chenille légionnaire « Spodoptera frugiperda » depuis les saisons agricoles antérieures et le manque d’une stratégie de lutte et d’appui pour la mise en œuvre d’un plan de réponse adéquate au niveau paysan. Il est fort possible que la saison agricole A 2018-2019 qui va commencer en septembre prochain, soit plus caractérisée par l’attaque à grande échelle par cette chenille vorace étant donné n’est encore mis en place et appliqué au niveau du pays.
    • Saison agricole A : Il est fort possible que la saison agricole A 2018-2019 qui va commencer en septembre prochain, soit plus caractérisée par l’attaque par la chenille légionnaire à grande échelle étant donné n’est encore mis en place et appliqué au niveau du pays.
    • Approvisionnement des marchés : Vu les importations du maïs de la Zambie qui sont attendues être supérieures à la normale suite à la levée de la mesure de restriction de l’exportation du maïs par la Zambie, et tenant compte des récoltes agricoles de la saison B 2018 en cours dans plusieurs parties du pays, il est probable que les flux commerciaux restent stables dans les zones faiblement affectées par les mouvements des populations, le cas de l’ex Katanga. 
    • Prix des denrées : Bien que les récoltes de la saison B soient inférieures à la moyenne dans plusieurs territoires de la partie Est du pays, on s’attend à une certaine disponibilité alimentaire sur les marchés dans la partie Sud-Est et Nord-Est durant les deux premiers mois de la première période du scenario (juin-juillet 2018), ce qui entraînerait une certaine stabilité précaire des prix des denrées alimentaires par rapport aux mois précédents avec une tendance à la hausse durant la deuxième période du scenario (octobre 2018-janvier 2019).
    • Période de soudure : Etant donné la récolte de la saison B inférieure à la moyenne dans plusieurs territoires de la partie Est du pays, les ménages pourront se constituer des stocks de nourriture pour 1 à 1,5 mois après les récoltes. De ce fait, il est fort possible qu’à partir du mois d’Aout, la soudure qui a lieu à partir du mois de septembre ou octobre commence de manière précoce à partir du mois d’août 2018, ce qui pourrait amener les ménages pauvres à vite développer des stratégies de survie de plus en plus dommageables.

    Résultats les plus probables de la sécurité alimentaire

    Juin à septembre 2018

    Sur l’ensemble de la partie Est du pays (Nord-Kivu, Sud-Kivu, Maniema, Tshopo, Haut-Uélé, Bas-Uélé et Ituri), on assiste aux récoltes des principales cultures vivrières (maïs, haricot, pomme de terre, patate douce, riz, etc.) de la saison B 2018 et à la récolte principale du maïs dans la zone Sud-Est (Haut-Katanga, Haut-Lomami et Lualaba) qui connait une seule saison agricole. Ceci, permettra une certaine disponibilité alimentaire bien que faible, dans la région et faciliterait l’approvisionnement des marchés locaux en denrées alimentaires de base, malgré les perturbations climatiques et les attaques du maïs par la chenille légionnaire qui ont occasionné des récoltes inférieures à la moyenne dans certains territoires (Rutshuru, Beni et Lubero au Nord-Kivu ; Uvira, Fizi, et Kalehe au Sud-Kivu ; Kabambare) ainsi que, Djugu et Mambasa et Irumu en Ituri).

    Octobre 2018 à Janvier 2019

    Etant donné que les récoltes de la saison B 2018 étaient estimées inférieures à la moyenne, les ménages auront fini de consommer leurs stocks dont la durée était estimée à moins de 2 mois.  Cette période de reprise des travaux agricoles pour la saison agricole A, qui démarrera avec une période de soudure précoce (fin Aout) sera caractérisée par la baisse des disponibilités alimentaires sur les marchés locaux. Durant la période comprise entre octobre et décembre 2018, période correspondant à une soudure normale, les ménages feront face à des stratégies de survie de plus en plus dommageables comme la diminution du nombre de repas, la consommation des denrées moins coûteux et moins préférées

    Pour plus d'informations sur les perspectives des zones de préoccupation, veuillez, s'il vous plaît, cliquer en haut de la page pour télécharger le rapport complet.

    Figures Figure 1. Internal and external displacement Map showing internal displacement and refugees in DRC. Locations with greatest total number of displaced persons are the Kasa

    Source : FEWS NET/OCHA/UNHCR

    Figure 2. NMME rainfall forecast, June to August 2018 NMME forecast for June to August 2018 showing mostly average rainfall, with areas of average to below-average expected in the

    Source : NOAA/NMME

    Figure 3. NMME rainfall forecast, July to September 2018 NMME forecast for July to September 2018 showing average to above average rainfall across most of the country and average to

    Source : NOAA/NMME

    CALENDRIER SAISONNIER POUR UNE ANNEE TYPIQUE DRC seasonal calendar  In the northeast part of DRC: cassava harvest if year-round. Rainy season is from mid-February until J

    Source : FEWS NET

    Afin d’estimer les résultats de la sécurité alimentaire pour les prochains six mois, FEWS NET développe les suppositions de base concernant les événements possible, leurs effets, et les réponses probables des divers acteurs. FEWS NET fait ses analyses basées sur ces suppositions dans le contexte des conditions actuelles et les moyens d’existence locaux pour développer des scénarios estimant les résultats de la sécurité alimentaire. D’habitude, FEWS NET prévient du scénario le plus probable. Pour en savoir plus, cliquez ici.

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